Gilets jaunes : nous sommes le peuple

 

Au soir de la manifestation des gilets jaunes du 17 novembre, incontestable succès populaire avec plus de 280000 participants selon les chiffres du Ministère de l’Intérieur (ce qui laisse imaginer une mobilisation bien supérieure au regard des pratiques habituelles), parmi les quelques centaines de révoltés qui tentaient encore de s’approcher du Palais de l’Elysée afin, disaient-ils, que le président Macron entende le bruit de la colère de ses propres oreilles et non par médias interposés, l’un d’entre eux déclarait au micro de BFMTV à l’adresse du chef de l’Etat « avec notre pognon, vous nous prenez notre liberté ».

LA REPUBLIQUE EN MARCHE CENSITAIRE

Car c’est bien de liberté qu’il s’agit, au premier plan, derrière les grands principes, les beaux discours et les mots creux. Celle qui a été évoquée de manière menaçante dans les jours qui ont précédé le mouvement, celle d’aller et venir, de circuler. Les mises en garde avec amendes et peines d’emprisonnement ont été constamment brandies par le gouvernement et les préfets : tout blocage ferait l’objet d’une répression impitoyable, entravant la liberté fondamentale de circuler. On n’avait jamais vu depuis longtemps un discours aussi ouvertement répressif à l’encontre d’un mouvement social et l’on s’était pris à rêver que la même morgue implacable fût employée contre les black blocks, casseurs professionnels, brûleurs de flics et racailles patentées auxquelles on n’hésite pas à abandonner des portions entières du territoire national sans se demander si leur présence néfaste nuit aux libertés fondamentales de ceux qui sont obligés de les côtoyer. Et qu’en est-il de la liberté de circuler de ceux qui sont sans cesse ponctionnés, taxés, comme punis de ne pas appartenir à quelque minorité ou communauté protégée ? Qu’en est-il de la liberté lorsque le 15 du mois on n’a plus rien ? Qu’en est-il de la liberté lorsque la seule perspective est le déclassement et la paupérisation ? Qu’en est-il de la liberté lorsqu’on en est réduit à payer toujours plus pour simplement travailler ?

Le paradoxe, et cela a été quelquefois souligné, est que La République en Marche, porte dans son nom même le signifiant du mouvement, de la mobilité. Elle se pose en ennemie de l’immobilisme et la métaphore du déplacement a souvent été centrale dans les déclarations les plus contestables et méprisantes à l’égard du peuple de la part d’Emmanuel Macron. On se souvient de ceux qui, luttant pour leur survie économique n’avaient qu’à se bouger « au lieu de foutre le bordel », de ceux à qui il suffirait de « traverser la rue » pour trouver du travail… Mais il y a les privilégiés de la mondialisation heureuse, qui peuvent habiter les grandes métropoles et se déplacent en trottinettes électriques ou survolent le territoire avec du kérosène curieusement non taxé, comme le rappelle dans un excellent éditorial François Bousquet pour le Figaro, et ceux qui n’ont pas le choix, ces « ploucs émissaires » de la France périphérique, périurbaine et délaissée.

Finalement, lorsqu’on y réfléchit bien, concernant la cristallisation que représente cette jacquerie moderne, cette révolte de la vie chère, tout a déjà été dit en filigrane car tout était déjà inscrit dans le projet et les déclarations macronistes, dans les paradoxes fumeux et les impasses du « en même temps », dans la cassure reconnue par le chef de l’Etat lui-même entre les élites et le peuple et sans cesse accentuée depuis l’accession au pouvoir de l’ancien banquier qui n’a jamais arpenté de sa vie une quelconque circonscription dont il aurait eu à cœur de servir les intérêts, de résoudre avec empathie les problèmes, petits ou grands : la politique, on le redécouvre, c’est, sinon un métier, du moins une compétence qui s’acquiert au contact des populations, au service des populations, au contact de ce peuple tant honni par une idéologie hors-sol. Il ne suffit pas pour cela de se jeter dans des bains de foule opportunément mis en scène ou de se frotter corps contre corps dans des selfies douteux.

DES AIDES POUR PAYER DES TAXES POUR PAYER DES AIDES POUR PAYER DES TAXES…

Par-delà l’incompréhension concrète de ce qu’est la vraie vie des vrais gens, il y a l’incompréhension plus préoccupante d’un phénomène socio-économique pourtant très clairement et intelligemment décrit par Christophe Guilluy dans son dernier ouvrage No Society consacré à la fin de la classe moyenne occidentale. Parmi les mesures annoncées par l’exécutif pris de panique afin d’essayer de désamorcer le conflit, et dans la grande tradition libérale-socialiste dont le macronisme est la parfait parangon, on propose de mettre en place des aides, de toute façon dérisoires au regard des investissements que représenterait pour les particuliers un changement autoritaire de matériel énergétique, de véhicules, aides qui seraient bien évidemment financées par encore plus de prélèvements sur les classes moyennes qui, elles, n’appartiennent pas aux catégories « les plus défavorisées » auxquelles ces aides seraient allouées –et qui, du reste ne demandent pas l’aumône, d’autant qu’on leur reprochera dans le même temps avec mépris de coûter un « pognon de dingue »- : ce que propose l’exécutif revient donc à accentuer encore la pression sur ces ménages moyens, lesquels finiront inéluctablement par grossir les rangs des catégories qu’ils sont supposés aider. Cette France méprisée, comme elle l’est encore par Benjamin Griveaux parlant de ceux qui « fument des clopes et roulent au diesel », ce même Benjamin Griveaux dont il faut rappeler que sa parole est celle du gouvernement, donc pas une parole anodine ou anecdotique, qui confond dans un mélange d’inculture crasse et d’inconscient robuste Charles Maurras et Marc Bloch en évoquant le « pays légal » et le « pays réel ». On ne sait si c’est le méchant nationalisme populiste constamment fustigé par le macronisme qui s’est ainsi dérobé dans le discours du porte-parole gouvernemental, comme l’expression de quelque chose qui est décidément impensable et impensé pour cet exécutif, -chassez l’inconscient par la porte il revient par la fenêtre, disait Freud-, ou bien si c’est la crainte du bloc(h)age qui pétrifie le mouvement en marche au point de ne pouvoir pas même être prononcé.

Incompréhension. Mépris. Mépris symbolisé par le dessin grossier et tellement révélateur de Xavier Gorce qui a déclenché des réactions immédiates sur les réseaux sociaux et qui a le mérite de parfaitement bien représenter ce dédain bobo pour une France périphérique et déclassée dont on a pourtant de la peine à croire qu’il soit si caricatural et bas de plafond. Mépris pseudo-intellectuel, mépris culturel, mépris de classe d’une rare violence, réelle et symbolique : toutes les formes du mépris que, dans le fond, ce mouvement des gilets jaunes combat.

LES PAUVRES : COUPABLES, FORCEMENT COUPABLES…

Il y a, aussi, la culpabilisation. Culpabilisation sur fond de chantage écologique, d’une part, quand bien même les privilégiés donneurs de leçons anti-populistes prennent l’avion et polluent l’atmosphère au kérosène pour se rendre dans leurs résidences secondaires des Baléares ou d’ailleurs, peu importe où, le monde est leur terrain de jeu, les distances pas davantage que les identités territoriales ou nationales n’ont de sens pour ces gens-là. Exit l’exit tax, empapaoutée la flat tax. Le verdict est clair : les coupables, ce sont les prolos et, comme disait Alphonse Allais, on va faire payer les pauvres, d’accord ils n’ont pas beaucoup d’argent mais ils sont nombreux.

Culpabilisation ensuite quant au mouvement de révolte lui-même : théâtralisation des risques représentés par le fameux « blocage », dramatisation du bilan, instrumentalisation de la mort tragique d’une manifestante écrasée par une femme prise de panique. S’il y a des morts ou des blessés, on vous aura prévenus, ce sera de votre faute et vous en serez tenus pour responsables. Ce ne sera pas de la faute d’une crise accidentelle de panique dans un cas, ni dans les autres cas de la faute des individualistes teigneux qui sont prêts à rouler sur des manifestants et même parfois à tirer avec des armes à feu, ayant parfaitement bien intégré que dans une start-up nation c’est la loi du chacun pour soi et un perpétuel Koh-Lanta social qui règnent. Ce ne sera pas parce que la société aura été inlassablement fracturée en montant les gens les uns contre les autres, en traitant les uns ou les autres de lépreux, de fainéants, de pauvres cons quitte ensuite à pleurnicher sans cesse sur le risque de guerre civile larvée au sein d’une communauté nationale désunie. Non. Ce sera encore la faute du peuple qui manifeste. Et du reste,  quel mouvement social fondé sur la dureté de la vie se déroule comme au pays des Bisounours, sans heurts, sans débordements aussi regrettables et dramatiques soient-ils ? Toute la journée du 17 novembre, on a entendu la petite ritournelle des médias que l’on aurait juré tout droit sortis de l’ORTF  reprenant la parole officielle, déplorant que le mouvement ait tendance à ne pas rester « bon enfant », comme si la colère du peuple ne pouvait qu’être celle d’un enfant autorisé à taper un peu du pied par terre mais appelé à rester sage tout de même, comme si tout ceci n’était qu’une petite et gentillette distraction du week-end.  Les manifestants ne sont pas des enfants, ni bons ni mauvais, ce sont les membres du peuple en colère, ce sont eux les adultes, et s’ils sont responsables de quelque chose, ils le sont dans le sens où ils prennent en responsabilité leur destin en main contre les élucubrations irresponsables d’élites déconnectées.

LA « RECUPERATION », ET ALORS ?

Quand enfin l’incompréhension, le mépris, la culpabilisation n’auront pas fonctionné, on essaiera le soupçon de la fameuse « récupération ». Ce grand mot arboré depuis des mois en cache-sexe de l’absence de colonne vertébrale et de culture politique. On l’avait déjà beaucoup entendu lors de l’affaire Benalla : l’opposition parlementaire, unanimement, aurait « récupéré » le scandale. O surprise, ô stupéfaction : oui, l’opposition parlementaire, l’opposition politique est là pour ça, dans une démocratie normale, n’en déplaise aux novices de la politique qui confondent la gestion d’entreprise et la marche des nations, précisément pour entendre et reprendre les mécontentements, les interrogations, les questionnements, les colères. Sinon, qui le fera ? En quoi est-ce mal ? Il en va de l’essence même de la démocratie et il importe peu, en l’occurrence, de savoir si, ensuite, ces partis politiques capitaliseront dans les urnes sur le mécontentement. Dans le pire ou dans le meilleur des cas, c’est exactement leur travail et leur raison d’être. A ne pas vouloir le comprendre, on prend le risque de se retrouver en face à face, comme c’est le cas ici, avec le peuple, sans intermédiaire puisqu’on a précisément et délibérément disqualifié les intermédiaires,  le peuple qui scande comme à chaque fois l’énoncé faussement tautologique le plus vibrant et émouvant qui soit « Nous sommes le peuple », et alors, il ne faut pas faire mine ni de s’en étonner, ni de s’en plaindre.

 

 

Crédit photo: Des «gilets jaunes» à Nice le 15 novembre 2018 | Valery Hache / AFP

Anne-Sophie Chazaud

29 Commentaires

    • Excellent texte, amusant aussi
      Je n’arrive pas à comprendre pourquoi :
      – un nombre non négligeable d’électeurs n’ont pas été voter lors de #‪Presidentielle2017 et #Legislative2017
      – Macaron et sa clique de députés ont été élus à la majorité de ceux qui ont fait l’effort d’aller voter, dès lors, de quoi se plaint-on ?
      – Macaron, ex-banquier chez un champion de la gestion de fortune et de l’optimisation fiscale, ex-ministre (qui a pu se constituer un beau carnet d’adresses et profiter des largesses d’un système peu regardant sur certaines dépenses “marketing”, en prévision d’une campagne électorale hors normes..), avait annoncé la couleur : ÇA VA CHANGER ! Il a été élu !
      – Maintenant que ça change, tout le monde grogne !
      – Donc, les français veulent quoi en fait ?
      – Se rendent-ils compte que le train de la mondialisation (accepté, sponsorisé par “La France d’en haut” avec la bienveillance coupable de “La France d’en bas” est en marche ?
      – Se rendent-ils compte que le reste du monde doit également se battre pour (sur)vivre ?
      – Se rendent-ils compte que les 30 glorieuses ne sont plus qu’un lointain souvenir et que la plupart de nos biens de consommation sont fabriqués par des ouvriers qui sont largement moins chers que les ouvriers français ?
      – Se rendent-ils compte que la planète Terre va devoir concilier les besoins ((alimentation, travail, pollution…) de 10 milliards d’individus, dont certains (et non des plus pauvres…) prônent un retour à un système moyenâgeux, avec la complicité de NOS dirigeants (élus) ?
      Faudrait arrêter de rêvasser…

  1. A mon humble avis, l’opposition parlementaire n’a pas la moindre chance de récupérer un mouvement social qui agrège justement les « irrécupérables » – comme on le disait dans l’ancien temps des élèves particulièrement réfractaires à toute forme d’éducation – aux yeux de la classe politique toute entière.
    Mélenchon peut feindre de se féliciter de la « révolte populaire » mais serait bien en mal de l’incarner puisque les gilets jaunes représentent tout ce qu’il vomit (des petits blancs qui râlent contre la suppression des frontières, la hausse continue de la charge fiscale et la disparition d’une France qu’ils aiment et que lui rêve de détruire). Wauquiez peut afficher son « soutien sans participation » mais comme il a déjà toutes les peines du monde – et pour cause – à convaincre ses électeurs traditionnels que son programme diffère autrement qu’à la marge de celui de Macron (et de Hollande et Sarkozy avant lui…) ses chances de succès sont assez minces.
    Il est d’ailleurs tout à fait remarquable de constater qu’à Evry, le grand gagnant officiel de l’élection partielle est le candidat LREM-PS-LR quand la candidate LFI est dans les choux; le représentant RN encore plus….et que 80% des électeurs ont renoncé à faire valoir leurs voix dans les urnes.
    Le seule élément vraiment nouveau est qu’une fraction non nulle de ces abstentionnistes cherche désormais d’autres moyens pour se faire entendre, quitte à s’affranchir du dogme absolu qui voudrait que « rien ne justifie la violence « (la violence physique des pauvres s’entend, celle dont use quotidiennement la classe dirigeante étant elle parfaitement admise voire glorifiée sous d’autres termes : adaptabilité, flexibilité, pro-réactivité etc.).
    D’où sans doute la peur panique,qui s’empare des élites auto-proclamées ,encore tétanisées par la cruelle barbarie des sauvages qui avaient osé déchirer la belle chemise d’un cadre dirigeant d’Air France venu gentiment leur expliquer qu’ils étaient appelés à disparaitre.

    • A mon sens, même si les gains électoraux de l’écoute des partis extérieurs à la majorité au mouvement des « gilets-jaunes » sont minimes, ces partis sont dans leur rôle, exercent la fonction qui leur est reconnue par la Constitution (art. 4) en se faisant l’écho des critiques, des mécontentements, des exigences exprimées au sein de larges parties de la société et en de nombreux points du territoire national. Ils y apportent le sens de l’Etat, du bien public, auquel ils sont engagés. Et cette écoute les oblige.

  2. Vous parlez de liberté. En quoi l’augmentation d’un liquide correspond à une atteinte à la liberté de circuler? Cela n’empêche nullement de circuler.. Il y’a des pays où l’essence est plus chère que chez nous et d’autres où c’est moins cher. C’est idem pour l’électricité ou le gaz. On peut aussi dire que dans d’autres pays, on trouve des vélos moins chers et que dans d’autres, c’est plus cher. Les taxes ne sont pas équivalentes partout, pas plus que les marchés intérieurs.
    Ce que je voudrais vous demander, c’est:
    1. Quand on sait que la moitié des déplacements font moins de 3 kms et que 58% des français prennent leur voiture pour un trajet n’allant pas au delà d’une kilomètre, cela vaut-il le cout de mettre un gilet jaune chinois?
    2. Quand on sait qu’actuellement, on consomme plus de pétrole qu’on en trouve et qu’inexorablement, l’horloge des matières premières tournent, ces manifestations qui ne réclament aucune alternative mais ne veulent que du pétrole pas cher pour des autos, est-ce être dans l’air du temps et est-ce que ce qu’il faut faire pour préparer son avenir?

    • Je crois que vous ne voyez pas que c’est surtout la question du pouvoir d’achat qui hante cette révolte.
      – C’est la hausse de la CSG,le gel des salaires et de la revalorisation des retraites,la hausse des taxes sur les biens de première nécessité (dont le carburant fait partie quand il sert à se rendre au travail ou à se chauffer),etc.
      – C’est l’injustice fiscale (fraude fiscale qui coûte 100 milliards/an au pays,suppression au bénéfice des plus riches de l’ISF,de l’Exit Tax,maintien pour nombre d’entreprises du CAC 40 du ruineux CICE sans aucun effet visible sur l’emploi,etc),
      – C’est la condescendance insupportable de ces petits marquis et véritables cuistres de LREM, de leur Grand Manitou et de la presse énamourée appartenant aux milliardaires bénéficiaires de cette politique injuste.
      Tout cela réuni est à l’origine de ce grand mouvement de révolte.
      Je ne sais pas s’il débouchera ou s’il s’éteindra dans le calme mais dans les deux cas, la colère qu’il porte va avoir immanquablement des conséquences sur la société française.
      J’espère que sa traduction « politique »,parce qu’il aura une traduction « politique », se fera pour le bien commun,mais c’est loin d’être sûr ,l’histoire est là pour nous le rappeler.
      C’est pourquoi, ceux qui ont reçu (de la part de 47% des inscrits sur les listes électorales en mai 2017) la charge de gouverner le pays feraient bien de réfléchir sérieusement aux conséquences possibles de leurs choix pour l’immense majorité des gens.
      Ont-ils conscience de leur responsabilité à cet instant ou bien leur mépris du Peuple va-t-il continuer à les aveugler?
      Je dois avouer que les voyant faire depuis 18 mois, je ne suis pas optimiste.

      • Le Sud Est ( PACA, RA) c’est d’abord une multitude de villages qui ont été transformés par l’automobile, la possibilité de vivre à la campagne et d’avoir un emploi, des ressources, des loisirs à 10, 20 kms et plus. Des millions de français se sont construits une vie agréable, beaucoup se sont lourdement endettés pour ça.
        Pour les habitants des villes, l’automobile est le moyen de s’évader de temps en temps dans la nature, la beauté du monde.
        La politique énergétique proposée vient directement détruire le mode de vie des français sans proposer une quelconque alternative.
        Les gilets jaunes sont là pour longtemps.

    • Eh oui il y a aussi des pays où les chars à boeufs sont moins chers que chez nous. Il y en a même où les dirigeants au pouvoir ne méprisent pas le peuple. Mais ça j’imagine que vous l’ignorez cher Alain ?

      • Excellente réponse !!!
        @ Alain : Tous ces chiffres n’ont aucune signification et ne révèlent pas le quotidien et les besoins de français qui roulent en auto…58 % des français prennent leur voiture pour un trajet qui font moins d’un km ?!? Oui et qui sont ces français? Pourraient-ils faire vraiment autrement? Ce chiffre mériterait être regardé à la loupe… Et les autres qui n’ont pas le choix pour se déplacer à leur travail, faire leurs courses, aider leurs proches… Déjà il me semble que tous les français ne sont pas motorisés et que les réseaux comme Blablacar ainsi que le covoiturage se développe à vitesse grand V sans avoir besoin de mesures incitatives… Si simplement, on arrêtait de prendre les français pour des imbéciles et des irresponsables… Car oui, il y a des irresponsables dans ce pays, qui sont hélas aux postes de Responsabilité et qui ne regardent pas à la dépense et qui ont peu de morale…

    • vous vivez en ville surement mais en campagne les distances sont plus grandes, vous vous basez sur une moyenne mais ici en vendée nous n’avons pas le métro ou le bus à 100 mêtres et les trains peu nombreux ne sont pas là non plus. Franchement vous êtes un imbécile.

  3. Ce cri « Nous sommes oe peuple », ce fameux cri de Leipzig, est en effet très fort de sens ! Et c’est parce qu’il avait été négligé, que le retour de bâton a été très radical à l’époque !

    • venez donc avec moi faire des ménages à 7kms de la maison pour 10 euros de l’heure, soit 850 euros /mois et vous aurez une idée très précise de l’écologie. Et par pitié arrêtez de nous seriner vos statistiques. Tout ce que nous avons eu, nous les beaufs , nous l’avons arraché avec les dents et j’emmerde l’écologie à un point que vous ne pouvez comprendre.

  4. « Mais il y a les privilégiés de la mondialisation heureuse, qui peuvent habiter les grandes métropoles… »

    OK, mais j’habite dans une grande métropole (nommément Paris) et dans mon quartier populaire, nous avons certes quelques privilégiés, mais nous avons aussi des vrais gens : des petits commerçants (boulanger, pharmacien, coiffeur, cordonnier, quincailler, etc) dont je n’ai pas l’impression qu’ils prennent très souvent leur jet privé pour leur résidence de Marbella, des fonctionnaires payés au lance-pierre, des limonadiers et garçons de café (comme dans toutes les rues de Paris dignes de ce nom, un commerce sur deux est un troquet), des mécaniciens qui travaillent dans le garage du coin, les infirmières et aides-soignantes des hôpitaux du secteur, des travailleurs immigrés beurs et chinois, bref, le tout venant du populo mal payé, surtaxé, régulièrement insulté, en deux mots non mondialisé.

    Dans les grandes métropoles, nous sommes aussi le peuple. Non mais.

    Sur le reste, vous auriez pu manifester un peu plus d’empathie à propos de la com’ lamentable du gouvernement et de ses séides des médias. Comment voulez-vous opposer des arguments intelligents à des gens qui ont raison ? Vous qui êtes avocat, donc spécialiste du verbe, tenez l’expérience. Vous allez forcément tomber sur du boiteux, le genre « euh… ça peut être dangereux », « ils zempêchent les gens d’aller au travail »…

    Le pire étant qu’étant tout particulièrement hors-sol, le gouvernement applique des recettes américaines de communication, à savoir une arrogance mêlée d’inculture crasse et d’un mépris de classe destiné à entraîner l’adhésion de la petite bourgeoisie. Aux States, ça marche très bien parce que la population a tendance à s’identifier à la richesse et au pouvoir. En France, c’est insupportable. La preuve que la mondialisation, qui n’est rien d’autre qu’un suivisme envers les USA, peut être un bon gros piège.

  5. Léa:
    Ce que tu expliques, cette arrogance de classe, est vieille comme le monde: on la trouvait dans le monde romain, dans les monarchies, dans la restauration qui a suivi les guerres napoléoniennes. On la retrouve aussi dans la guerre de 14/18. Cette arrogance de classe se retrouve même dans la réécriture de l’histoire (cherchez qui a aboli l’esclavage et a instauré le suffrage universel en France et cherchez ensuite si cet homme à un nom de rue, puis cherchez celui qui remis en place l’esclavage et abolit le suffrage universel, il a plein de nom de rues et d’écoles…).
    « Nous sommes le peuple ». Quel peuple? Un peuple d’automobilistes, partisan du moindre effort pour se déplacer ou un peuple conscient que les matières premières s’épuisent, que des catastrophes environnementales sont en cours, qu’il est temps de changer? Quel peuple? Le peuple du « je m’gare où je veux et je t’emmerde, j’en ai pour 2 mns » ou le peuple « nous voulons des alternatives »? Ne serions-nous pas en face du peuple qui change son téléphone tous les 2 ans, sa télé plate tous les 5 ans et sa bagnole tous les 6 ans et qui se plaint qu’il n’a pas de sous?

    Téléphone changé tous les 20 mois: http://www.journaldunet.com/diaporama/0610-mobile/4.shtml
    Télévision changé tous les 5 ans: https://www.lsa-conso.fr/marche-tv-2016-ultra-hd-et-smart-tv-au-c-ur-de-la-strategie-de-philips,236526
    5,3 ans pour changer une auto: http://www.fiches-auto.fr/articles-auto/l-auto-en-chiffres/s-1206-age-moyen-du-parc-automobile-francais.php

    a part çà, y’a plus de sous…

    • Autant je suis d’accord avec une partie de votre argumentation, autant je pense que vous vous plantez totalement sur ceux qui manifestent. Une bonne partie d’entre eux est en train de disparaître car faisant partie de la france périphérique, ils n’ont plus rien. Les services publics ferment, les entreprises délocalisent, l’état subventionne des banlieues qui flambent tout le temps et se séparent de la nation.
      Ces gens là constatent que meme en bossant, ils ne s’en sortiront pas et leurs enfants non plus. Et ils n’ont plus rien à perdre vu que ce gouvernement s’en moque et le montre activement.
      La morgue et la suffisance des élites est renforcée par leur certitude d’être dans le vrai, dans la réalisation d’un projet auréolé de l’onction du Bien: détruire les nations et tuer leur peuple pour l’avènement d’une société de consommateurs sans âmes ni valeurs.

      On voit peut être un des derniers symptômes de vie de ce peuple, ou peut être l’amorce d’un sursaut. Il est symptomatique que le 9-3 n’a pas vu une seule manif de gilets jaunes. La france y a disparu depuis longtemps.

    • Y’ a plus de sous ? Mais si… il y a le crédit, la dette… Véritable asservissement des peuples !

  6. excellent article qui traduit très bien la révolte qu’on a pu écouter samedi et qui couve depuis longtemps. Oui il y avait beaucoup de gens modestes qui n’avaient rien de racistes comme castaner voudrait le faire croire et que France Inter se complait à colporter sans esprit critique et sans contradicteur comme le voudrait une radio pluraliste.

  7. « …Ce ne sera pas de la faute d’une crise accidentelle de panique dans un cas… » dites vous.

    L’instruction de cette tragique affaire serait-elle donc terminée et aurait-elle par conséquent conclu. Nous ne savions pas, merci pour l’information.

    D’accord avec votre article sur le fond, comme le plus souvent, je vous renvoie à votre habituelle rigueur juridique pour ce qui est de l’exemples utilisé dans la démonstration

    Respectueusement, votre lecteur fidèle.

  8. Camus disait qu’un pays vaut ce que vaut son peuple, Bernanos que chaque génération a les élites qu’elle mérite et De Gaulle que le peuple français est le plus mobile et le plus indocile de la terre. On ne peut donc que patienter. Ces médiocres qui nous gouvernent (ce club de négociateurs comme les qualifiait Malraux) se portent très bien. Assis confortablement sur leurs prébendes, ils se soucient peu du peuple parce qu’ils ne voient la France et l’UE que comme un grand marché inscrit depuis Maastricht (libertés des capitaux, des biens, des services, et des personnes) dans un dumping fiscal et social et dans une concurrence libre, un grand marché servant le monde des affaires qui, en majorité, y fait ce qu’il veut, mettant ses usines où il veut, utilisant la directive des travailleurs détachés à sa guise, etc…
    Par analogie au modèle des plaques de Reason, seuls des circonstances et des hommes changeront vraiment les choses. En attendant, comme rien ne change, après l’Italie à qui le tour ?
    Maurice Druon :  »Les tragédies de l’histoire révèlent les grands hommes, mais ce sont les médiocres qui provoquent les tragédies »

    Quand bien même, par le plus grand des hasards, ceux d’en-bas prenaient la place de ceux d’en-haut en serait-il autrement ?
    De Gaulle (Mémoires d’espoir) :  »la multiplicité des tendances qui nous est propre, en raison de notre individualisme, de notre diversité, des ferments de divisions que nous ont laissés nos malheurs, réduirait l’État à n’être, une fois encore, qu’une scène pour la confrontation d’inconsistantes idéologies, de rivalités fragmentaires, de simulacres d’action intérieure et extérieure sans durée et sans portée ».
    En 1969, De Gaulle le sachant donc parfaitement voulu mettre un terme à l’entre-soi des médiocres en créant un Conseil de la République (Sénat + CESE) afin que le Sénat ne soit plus le simple reflet de l’Assemblée nationale. Ce Conseil ne verra jamais le jour et les médiocres continueront d’éloigner la Vè République de ses fondamentaux, en modifiant la Constitution, à petits pas, en se gardant bien de consulter le peuple par référendum !
    De Gaulle (Mémoires d’Espoir) :  »Ce que l’infirmité du chef a, en soi, d’irrémédiable ne saurait être compensé par la valeur de l’institution. Mais, à l’inverse, le succès n’est possible que si le talent trouve son instrument »
    Ce n’est pas la Vè le problème, c’est l’absence de  »talent » chez ceux qui portent les costumes de Président, Ministres, Députés et de Sénateurs. Il est utile de relire les deux discours de De Gaulle de 1946 (Bayeux et Epinal) pour s’en convaincre.

    • Je partage totalement votre vision si bien documentée. La médiocrité de nos élus ( par nous…) provoque la crise actuelle.
      De Gaulle a commis des erreurs mais il avait une stature et une vision. Et sa probité le rendait inattaquable.

  9. Il semblerait qu’on conteste les chiffres que je donne. Pourtant, ce sont les chiffres des enquêtes de l’INSEE. C’est pas comme un sondage commandé par un parti politique. C’est un questionnaire que nous recevons tous, alors c’est difficile de contester ce que nous écrivons dans les enquêtes INSEE.
    On me parle des chars à boeuf. Bon, ok.. Mais les pauvres qu’on voit dans les embouteillages ne sont pas les pauvres qu’on voit dans la rue. Mais bon, quand on refuse de voir la réalité des chiffres, celle qu’on voit dans la rue, que dire? Que dire à celui qui se prétend pauvre avec un Iphone dans la poche, un SUV dans son garage? Que dire à un pauvre qui n’a jamais combattu pour sauver des lignes de bus ou de train, qui se tape de ne plus avoir d’artisans boucher dans sa petite ville, que lui dire? Lui demander de relire la fable de la cigale et de la fourmi? Après tout, oui, relisez cette fable. Vous comprendrez un peu plus ce qui vous arrive.

    Quant à ceux qui trouve que la classe politique est pourrie.. Ben oui, depuis des siècles et des siècles. Mais qui donc s’en va aux urnes pour les mettre en place?

  10. cette écologie d’imposteurs subventionnés, d’aparatchics donneurs de leçons insupportables, avec sa reine des neiges pistonnée surpayée pour……branler les pingouins peut être…….cette transition écologique dont on nous gave depuis 20 ans et dont on a rien vu, à part des taxes et des médiocres qui prospèrent dans le petit millefeuille redondant de ce qui désormais cette basse noblesse décentralisée de potentats locaux et souvent cumulards nationaux…..on nous dit d’acheter des voitures électriques mais où sont les bornes pour les charger, on ne voit que des radars pour nous niquer le porte-monnaie……et puis atmosphère anxiogène entretenue, à base de discriminations grassement subventionnées, ces pseudo combats vérolés, les femmes violentées comme si c’était la norme, soit-disant harcelées à en être dégoûté de leur faire la cour, ces pédés de la LGBT qui seraient régulièrement agressés alors qu’il suffit de se rendre aux urgences d’un hôpital à la débâcle ou dans un commissariat vétuste pour savoir que les victimes anonymes d’agression sont légions et ignorées à tel point qu’on se demande si il ne faut pas être adepte des partouzes du quartier du marais pour être reconnu dans ce pays……et puis ces 630000 élus pour 67 millions d’habitants, quand il en faut 250000 chez le grand méchant Trump qui lui a 315 millions de concitoyens…..cette jaunisse révoltée a le goût puissant de la liberté et de l’insurrection salvatrice

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