Lettre ouverte à un solférinien
Vincent Peillon, candidat à la primaire du PS, a comparé la condition actuelle des musulmans français au sort des juifs sous l’Occupation. Pourquoi se priver de débiter des inepties quand il s’agit de grappiller quelques voix et de faire plaisir aux petits marquis du gauchisme culturel?
Monsieur Peillon,
Vous faisiez partie de ces hommes politiques fournis par le Parti socialiste, propre sur eux mais manquant de consistance. Votre passage au pouvoir fut bref : titulaire du poste essentiel de ministre de l’Education nationale, vous avez préféré l’abandonner prestement, le voir confié à Najat Vallaud-Belkacem, pour aller goûter une préretraite confortable à Bruxelles. Depuis votre départ du gouvernement, silence total. Dans le souci de savonner la planche de son camarade Manuel Valls, Martine Aubry cherchait un candidat à la primaire socialiste à lui envoyer dans les jambes. Mission peu glorieuse, mais que vous avez jovialement acceptée. Ce qui atteste déjà votre absence de principes dans l’action politique.
Ce que Peillon feint d’ignorer
Je vous cite : « Ceux qui ont fait la laïcité – Ferdinand Buisson, Jean Jaurès – ont toujours veillé à ce que ce soit un instrument de liberté, autour de deux principes: liberté de conscience et d’expression pour chacun, neutralité de l’État. Neutralité de l’État, ça veut dire que je ne favorise personne dans ses croyances intimes, dans ses opinions par rapport à d’autres. Si certains veulent utiliser la laïcité, ça a déjà été fait dans le passé, contre certaines catégories de populations, c’était il y a quarante ans les juifs à qui on mettait des étoiles jaunes, c’est aujourd’hui un certain nombre de nos compatriotes musulmans qu’on amalgame d’ailleurs souvent avec les islamistes radicaux, c’est intolérable. » (dans L’Entretien politique, France 2, hier soir).
On ne va pas vous faire l’honneur d’une explication de texte, et redire après beaucoup d’autres le caractère insane de l’assimilation de la tragédie imposée aux juifs en France sous le gouvernement de collaboration, avec la situation des musulmans aujourd’hui. Contentons-nous de relever ce que vous faites semblant d’ignorer, à savoir qu’il y a quarante ans sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing les juifs n’étaient pas astreints au port de l’étoile jaune. C’était trente-cinq ans plus tôt un gouvernement de trahison adoubé le 10 juillet 1940 à Vichy par la majorité des parlementaires socialistes, pourtant issus des chambres du Front populaire, qui avait décidé en septembre de la même année d’ostraciser les juifs. Avant d’imposer le port de l’étoile jaune à partir de mai 42. Dans le silence de ces mêmes élus socialistes dont l’antiracisme était alors manifestement flageolant.
Tout ça pour grappiller quelques voix ?
Vous savez tout cela très bien, mais pourquoi se gêner, et ne pas raconter n’importe quoi, dès lors qu’il s’agit de grappiller quelques voix, et faire plaisir aux petit marquis du gauchisme culturel dont vous quémandez la reconnaissance ? Mazarine Pingeot et Jean-Michel Ribes sont contents et cela vous ravit. Marwan Muhammad et le CCIF aussi, mais vous vous en foutez.
En fin de compte, le spectacle donné par cette « primaire de gauche » me renvoie à deux citations de grands personnages qui savaient ce que sens de l’honneur veut dire et qui me semblent s’appliquer à vos petits camarades et à vous. Il ne s’agit pas de comparer d’amalgamer ou d’accuser, simplement de relever des traits de caractère et de méthodes communs. Pas vraiment reluisants.
Et comme en réponse, Léon Blum nous parle de ses camarades dans ces journées d’abandon de juillet 40 :
« J’ai vu là, pendant deux jours, des hommes s’altérer, se corrompre comme à vue d’œil, comme si on les avait plongés dans un bain toxique. Tel camarade qui, à mon entrée dans la salle, s’était précipité vers moi la main tendue, m’évitait visiblement au bout d’une heure. Il ne surnageait plus que quelques débris intacts à la surface de la cuve dissolvante. »
La cuve dissolvante de cette présidence Hollande, prendre les affaires par le bas, se corrompre comme à vue d’œil, saisissant portrait, Monsieur Peillon.
Sans doute, les 40 ans sont-ils un « lapsus » … ce qui n’est pas plus excusable. Mais nous sommes -hélas- tellement … désespérement habitués à ce genre de lapsus qui témoigne d’une coordination défectueuse propre aux hommes et femmes politiques entre les neurones de la pensée et ceux de la parole (ou du discours). On se demande si la connexion fonctionne ! Ce qui est plus grave, et qu’a démontré l’actuel quinquennat déliquescent, c’est qu’en aval l’action suit le même canal : in fine du n’importe quoi et du n’importe comment.
Mais l’histoire est impitoyable qui laisse des traces écrites en même temps que sur le carreau des milliers de citoyens ! La portes sont grandes ouvertes à ceux qui jetteront un bulletin de vote de rejet et de dégoût. Et on appelle cela la démocratie ! C’est facile et on l’a dit tant de fois mais c’est tellement vrai : c’est la médiocratie au pouvoir … et Dieu que ça dure depuis longtemps !
Billet très faible sur le fond, évitant soigneusement de répondre aux de Peillon, et s’en tenant à lui appliquer des portraits écrits par d’autres à propos d’autres encore.
Aucune analyse, ni générale, ni juridique. Rien.
Cuistre et très inintéressant.
Répondre aux … (quoi) de Peillon ? Un commentaire épidermique ! Sans doute ça fait mal à ceux qui voient le salut dans cet homme politique ! Au fait, quand on écrit un commentaire aussi négatif il serait bienvenu de l’argumenter.
Il me semble que vous réglez un problème personnel avec l’auteur du billet… Pour ma part sa prose me parle et il me semble qu’elle démontre parfaitement comment M. Peillon tout entier abandonné à son multiculturalisme aveugle se couche devant le défi d’avoir à affirmer son républicanisme et une laïcité sans complaisance devant l’islam radical. 30% des musulmans ne placent-ils pas la charia au dessus des lois de la République ? On peut dès lors imaginer que comme beaucoup de ses « camarades » de l’époque ce Peillon là aurait tourné le dos à Blum : « J’ai vu là, pendant deux jours, des hommes s’altérer, se corrompre comme à vue d’œil, comme si on les avait plongés dans un bain toxique. Tel camarade qui, à mon entrée dans la salle, s’était précipité vers moi la main tendue, m’évitait visiblement au bout d’une heure. Il ne surnageait plus que quelques débris intacts à la surface de la cuve dissolvante. ». La messe est dite, n’est-ce pas ?
C’est marrant mais vous ne semblez pas réaliser (ni l’auteur du papier d’ailleurs…) qu’il est tout aussi indécent de comparer la fin du quinquennat de Hollande à celle de la IIIème République qu’il l’est d’assimiler la situation des Juifs sous Vichy à celle des musulmans aujourd’hui. La fameuse histoire de la paille et de la poutre j’imagine…
Certes, Tifi, le billet n’embraye pas sur le fait que Peillon prétend que ce qui était utilisé contre les Juifs, c’était « la laïcité », alors que je ne crois pas que Pétain ait jamais eu la laïcité à coeur. Mais Peillon compare le traitement subi par les Juifs sous Pétain et la situation actuelle des musulmans en France. Rien que cette comparaison disqualifie tout son propos et montre le ridicule du bonhomme qui cherche à séduire un électorat au mépris d’une réalité historique que l’on apprend, encore, pour l’instant, dans les collèges et les lycées.
Si on en croit le franc-maçon Peillon, on trouvait sous Vichy toutes les excuses aux Juifs quand ils commettaient des attentats de masse au nom de leur religion, on leur attribuait des logements sociaux en priorité, on les encourageait à se reproduire en leur distribuant des allocations en tous genres, et Pétain et l’occupant subventionnaient la construction de synagogues, c’est bien cela ? La chose qui devrait vraiment rendre les musulmans et ceux qui veillent à leurs intérêts communautaires jaloux, ce sont les voyages en train gratuits dont tant de Juifs ont bénéficié, comme chacun sait, et dont les musulmans ont toujours été privés.