Les trois raisons du refus.
Le remake de la grande quinzaine antifasciste de 2002 dépasse toutes les espérances. On pense bien sûr irrésistiblement à la fameuse citation de Marx sur le passage de la tragédie à la farce en Histoire, et l’on pourrait rire de la bouffonnerie si les enjeux n’étaient aussi graves. On ne reviendra pas sur les commentaires qui ont analysé ce premier tour en long et en large, si ce n’est pour dire que le seul vote qui avait vraiment du sens, était celui qui aurait permis de gripper la machine avec la présence de Jean-Luc Mélenchon au deuxième tour. Malheureusement nous sommes quand même coincés entre les deux mâchoires du piège. Tous ceux qui ont intérêt à ce que surtout rien ne change et que se poursuive la mutation de la France en un länder de deuxième niveau sont passés en mode hystérique et nous donne l’ordre de bien voter, à coup d’insultes, d’anathèmes, et pour les plus modérés d’injonctions comminatoires. Tout ceci est d’une violence assez stupéfiante et risque de laisser des traces cuisantes. En attendant les institutions de la République, déjà en partie démolies par la tragique présidence Hollande, risquent d’être définitivement mises à bas. Et chacun sait que le président qui sortira des urnes après des élections trafiquées n’aura pas la légitimité pour être celui de tous les Français et conduire le pays dans une période aussi difficile.
Et c’est la raison pour laquelle le refus de participer peu ou prou, à cette mascarade, d’accepter cet attentat contre la démocratie, de lui donner une quelconque légitimité est une position politique responsable. Et ce pour trois raisons.
D’abord, j’ai dit à plusieurs reprises dans ces colonnes que je considérais que nous étions en présence d’un coup d’État. Immédiatement traité de « complotiste », l’insulte qui permet d’éviter le débat, j’avais pourtant relevé une évidence, la grossière partialité de la partie médiatico-judiciaire de l’opération, qui a permis la disqualification de François Fillon.
Mais il y a pire, d’autres institutions ont abdiqué leurs missions de contrôle, et on a pu voir la campagne électorale se dérouler en dehors de toutes les règles prévues par la loi et la jurisprudence en la matière. La sincérité d’un scrutin est le moyen fondamental d’assurer la légitimité de l’élection. Pendant qu’une justice peu soucieuse d’impartialité et de respect des règles s’acharnait sur le candidat LR, CSA, Commission des Comptes de Campagne, Conseil Constitutionnel, sont restés muets malgré les évidentes et grossières violations de la réglementation dans la campagne électorale d’Emmanuel Macron. Le système médiatique, service public en tête, a soutenu cette candidature dans des proportions insensées, et dans des conditions manifestement illégales. Le deuxième tour Macron-Le Pen qui seul pouvait permettre l’avènement du télévangéliste, faisait bien sûr partie de l’opération. Lorsque l’on est confronté à une telle agression de l’appareil d’État contre un déroulement régulier de l’élection la plus importante de la Ve République, on s’y oppose et on refuse d’y participer.
C’est la première raison.
Ensuite, l’antifascisme de pacotille qui se déploie sans limite, à partir d’anachronismes idiots, d’assimilations abusives, et de mensonges éhontés est insupportable. Je combats le Front National depuis toujours, et je l’ai dit à plusieurs reprises. C’est une épicerie familiale dont la direction rassemble une partie de la fine fleur d’une extrême droite à tendance passablement fascisante. Mais ce n’est pas un parti de masse, il n’y a pas de troupes de nervis, de paramilitaires armés, pas de retraite aux flambeaux, pas d’autodafés, pas de grands rassemblements dans les stades, pas de meurtrières bagarres de rue, toutes choses que les fascismes européens pratiquaient avant leur prise de pouvoir. Il est l’équivalent de ces partis populistes d’extrême droite que l’on rencontre désormais dans beaucoup de pays de l’Union Européenne. Et il faut rappeler que l’avènement au pouvoir de régimes fascistes s’est toujours produit, dès lors que le grand capital et l’oligarchie l’avaient décidé. L’arrivée d’Hitler en est le plus bel exemple, et les dictatures d’Amérique latine installées, financée et conseillées par les États-Unis en sont autant d’autres. Pour l’instant les dominants ont choisi Macron. Alors prétendre que Marine Le Pen élue Présidente de la République procéderait à une nazification de la France en six mois, c’est de la propagande.
J’ai toujours combattu le vrai fascisme, que j’ai connu en Espagne avec le franquisme finissant, et en Grèce avec la dictature des colonels, et surtout en Amérique latine. Je n’ai aucune, mais vraiment aucune, leçon à recevoir de quiconque sur ce terrain.
C’est la deuxième raison.
Il y a enfin la gravité de ce qui vient de se produire. Il y a désormais une véritable convergence dans les analyses des fractures françaises et sur le retour de la lutte des classes. France des riches, des privilégiés, des enfants gâtés de la mondialisation, la France d’en haut, contre celle des pauvres, des chômeurs, des déclassés, des invisibles. Le problème est que ceux qui profitent de la mondialisation financière et libérale veulent absolument continuer. Et sont prêts à tout pour le faire. Y compris et surtout, comme le démontre le fonctionnement de leur chère UE, en mettant en cause la démocratie représentative. Ils rêvent d’une démocratie sans le « démos » et les attaques systématiques des idéologues du mainstream contre le principe même du suffrage universel à chaque référendum ou élection perdue ne sont pas des paroles en l’air. Le mépris d’un peuple qui proteste et s’exprime, s’est transformé aujourd’hui en haine. Emmanuel Macron, n’est pas en reste qui qualifie les électeurs de Marine Le Pen et de Jean-Luc Mélenchon « d’assaillants », et les qualifie d’ennemis: « ce sont eux nos vrais ennemis, puissants, organisés, habiles, déterminés. Vous les croisez dans les rues dans les campagnes, sur la toile, bien souvent masqué, aussi haineux que lâches ».
Penchons-nous un peu sur le stupéfiant accouchement du télévangéliste. Des hommes de l’ombre sont passés au clair-obscur, et on a vu une couche particulière diriger la manœuvre du début à la fin. L’opération ne nécessitait pas de cabinet noir, simplement l’existence de réseaux qui ont permis de relier naturellement un certain nombre de choses. Dans son fameux discours du Caire que je cite souvent de Gaulle dressait la liste de ceux qui avaient mis à bas la IIIe République en 1940 : «Une clique de politiciens tarés, d’affairistes sans honneur, de fonctionnaires arrivistes et de mauvais généraux ». Pour les politiciens tarés, pas de problème, ils sont en rangs serrés derrière le télévangéliste, les affairistes sans honneur, sont là aussi, tenant le porte-monnaie ouvert. Pas question pour l’instant de mauvais généraux, ceux qui nous intéressent sont les fonctionnaires arrivistes. Le système pervers du fonctionnement de la haute fonction publique d’État, fait qu’aujourd’hui celui-ci est confisqué par une caste qui a fini de prendre ses aises sans coup férir pendant le mandat Hollande. Nous avons Jean-Pierre Jouyet qui surplombe l’ensemble c’est lui qui a recruté Emmanuel Macron. L’inspection des finances, les grands corps, ceux qui dirigent les grandes institutions et tous ces pantoufleurs qui dans des soigneux jeux de chaises musicales, se gavent en profitant du capitalisme de connivence. Car ce qui les lie est certes l’attrait du pouvoir, mais aussi et surtout l’argent.
La politique étrangère de la France, aujourd’hui toute de vassalité, a été confisquée par un groupe de hauts fonctionnaires néoconservateurs. Le Conseil d’État est sous contrôle, idem pour le CSA, le Conseil Constitutionnel, et la Commission Nationale du Financement de la Vie Politique, jusqu’au service public de radiotélévision, tous dirigés par des amis de la caste. L’appareil judiciaire est beaucoup moins maniable, l’ENM n’est pas l’ENA. Alors on a créé des juridictions d’exception comme le pôle financier flanqué du PNF, au recrutement soigneux et qui se sont révélées bien utiles. Il n’est pas nécessaire de dresser une liste, les noms viennent à l’esprit de chacun. Ce sont eux qui sont à la manœuvre, les politiques de troisième ordre nommés ministres ne sont là que pour les inaugurations et ne disposent d’aucune autorité sur les services. Cette confiscation a donc permis la création complètement artificielle d’un probable futur Président de la République choisi par cette caste, à l’aide d’une opération frauduleuse. Le quinquennat Hollande a été celui de la mise en place de dispositifs clairement liberticides que Macron développera, puisqu’il l’a annoncé. Ce qui amène d’ailleurs aujourd’hui certains socialistes à en faire un argument. « Vous vous rendez compte si ces pouvoirs arrivaient entre les mains de Marine Le Pen ! » Sans blague !
Aude Lancelin avait dénoncé un « coup d’État médiatique », par lequel le CAC 40 aurait choisi un candidat directement issu de ses rangs. Je ne partage pas cette analyse qui n’est que partielle, l’opération a plusieurs facettes, et le grand capital s’est rangé au choix de la « noblesse d’État » après avoir plutôt penché dans un premier temps pour Alain Juppé. Tout ceci est inquiétant pour la société française, que l’on veut brutalement amener dans une direction qu’elle refuse pourtant majoritairement. Il ne faut pas laisser à cette opération qui constituerait un précédent mortifère pour la République, ne serait-ce qu’une parcelle de légitimité. Et entre les deux mâchoires du piège, celle de Macron est probablement à terme, la plus dangereuse pour la France.
C’est la troisième raison. Le 7 mai ce sera donc sans moi.
Absolument d’accord avec votre analyse #alapechele7mai
Bonjour
A mon sens, les chefs d’accusation apparemment insensés portés contre Fillon et surtout contre sa femme et ses enfants avaient pour but de l’OBLIGER à renier sa parole de démissionner s’il était mis en examen. Obligé de demeurer candidat sous peine de voir sa femme et ses enfants incarcérés, il apparaissait ainsi aux yeux du public berluré comme un renégat. La dernière condition d’abandon des charges à la sortie était qu’il devait appeler immédiatement à voter Macron. Il s’est exécuté pour épargner son épouse et ses enfants.
Lorsqu’on lit la dernière interview de Yanis Varoufakis au Guardian ( avec Ambrose Evans-Pritchard) dans laquelle il raconte les méthodes employées par les âmes mortes de Bruxelles sous la direction de l’américain ( aussi un peu autrichien) T. Wieser Directeur de l’Eurogroup , on comprend jusqu’à quelles extrémités ces gens sont prêts à se livrer.
Nous voici piégés entre deux fascismes: celui de la botte incarné par MLP et celui de la finance incarné par le télévangéliste EM.
Aïe! pauvre de nous!
Cordialement
je me reconnais complètement dans votre choix, ça fait du bien de vous lire!
Merci pour la justesse de votre propos.
Bonjour,
Je vous suis depuis quelques temps et j’ai apprécié vos commentaires, mais là je ne vous suis plus. Il s’agit bien d’un coup d’état médiatique, mais rien à voir avec le retour de la lutte des classes !
Le FN et Macron sont deux créatures du PS.
L’un servant d’épouvantail à moineaux pour faire élire l’autre.
Mitterrand a poussé le FN dans les médias depuis 1983. Hollande & Attali ont fabriqué la baudruche Macron, c’est écrit dans le livre » Un Président ne devrait pas dire cela ».
Le FN + Macron = 45%
La majorité des Français ne se reconnait ni dans l’un, ni dans l’autre.
Quant au FN, considérer qu’il représente le peuple est une grosse arnaque !
Le FN ne remplace en rien feu le PCF!
C’est un épouvantail médiatique dont le PS fait de multiples usages:
– Diviser la Droite.
– Salir tout ce qui touche à la souveraineté par des propos racistes, xénophobes et islamophobes qui font vomir des millions de Français.
– Servir d’épouvantail depuis 40 ans pour faire élire au 2e tour, le ou les candidats de l’oligarchie.
Le FN n’a pas vocation à gouverner mais à pourrir tous les débats pour protéger le système dont il est la pièce maîtresse. Il n’est pas anti-système, il permet depuis 40 ans la survie du système .
Quant à Mélenchon, c’est un leurre pour mieux « sauver le rêve européen », si cher aux socialistes.
Mélenchon utilise la même stratégie que le FN et Dupont Aignan: renégocier les Traités européens, ce qui est une impasse.
L’article 50 du TFUE pour sortir de l’ UE contient une date butoir, 2 ans pour sortir de l’ UE.
Si aucun accord n’est possible, au bout de 2 ans, le pays demandeur sort automatiquement.
Par contre l’article 48 du TFUE pour renégocier les Traités ne contient aucune date butoir !
La Convention à 27 pays peut durer aussi longtemps que le souhaitent les pays opposés aux réformes proposées. Il faut l’unanimité des 27 pays pour changer une virgule dans les Traités.
Il suffit qu’1 seul pays joue la montre et…. 10 après, le canard est toujours vivant !
Je m’étonne qu’un juriste comme vous ne se penche pas sur la faisabilité des programmes dans le cadre des Traités européens.
Bien à vous
Fifi
Votre blog est remarquable. Merci
J’ai d’autant plus de plaisir à vous lire que nous nous sommes croisés dans nos vingt ans, sur une île de l’atlantique. J’y passe de temps en temps…
Eh oui, François, nous étions jeunes et beaux….
Dans un récent point de vue du Monde, M. Jean-Noël Jeanneney dit sa colère de voir le « gaulliste » Dupont-Aignan rallier Marine Le Pen. Étrangement sa diatribe sonne comme un brevet de gaullisme adressé au renégat.
M. Jeanneney admet qu’ils sont nombreux les hommes politiques dits « gaullistes » qui ont agi en contradiction flagrante avec les idées gaullistes. Aucun cependant, selon lui, n’a sombré aussi bas que le président de Debout la France. Et si c’était le contraire ?…
Il mentionne Pompidou qui a fait entrer la Grande-Bretagne dans le marché commun, ce que de Gaulle lui avait très volontairement et fermement refusé. La proximité de Dupont-Aignan avec les partisans du Brexit n’est-elle donc pas gaulliste ?
Il mentionne ensuite Jacques Chirac qui, entre 86 et 88, s’est rallié au libéralisme de Reagan et Thatcher oubliant que, selon les mots de de Gaulle qu’il cite, « c’est l’Etat, c’est la nation qui doivent surplomber le marché ». L’opposition frontale de Dupont-Aignan à Fillon et Macron n’est-elle donc pas gaulliste ?
Il mentionne enfin Sarkozy qui, en contradiction flagrante avec la volonté d’indépendance politique et militaire de de Gaulle, a voulu que la France réintègre le commandement militaire intégré de l’OTAN. Les réticences de Dupont-Aignan à l’écart de l’OTAN ne sont-elles donc pas gaullistes ?
Si on peut comprendre la colère de Jean-Noël Jeanneney car, comme il le rappelle, le Front National est né de l’opposition à de Gaulle et de sympathies à l’égard de Vichy et de l’OAS, on peut se souvenir aussi que le chef de la France Libre à Londres n’a pas fait la fine bouche quant à la couleur politique de ceux qui le rejoignaient, des communistes à l’extrême droite.
Nous ne sommes pas en guerre. Les circonstances ne sont pas les mêmes. Est-ce si sûr ? L’argent domine le monde, il asservit les pays et les individus. Est-ce acceptable ? N’est-ce pas une forme très cruelle de guerre ?
En d’autres termes comment peut-on se dire gaulliste et voter Macron ?
Non.
Je ne partage absolument pas votre avis sur Mélenchon qui pour moi est un pur produit du système qui a récupéré une partie de la gauche.
Pour le reste je suis totalement d’accord avec votre analyse. La démocratie a subi un hold-up avec la complicité active de ceux que nous payons pour la défendre.
Toute proportion gardée c’est la fin de la république romaine et le passage à l’empire mais un empire frelaté.
La victoire de Macron, choisi au 1er tout par 16%des inscrits montre qu’il n’y a pas d’adhésion et que les institutions de la 5ème vont fonctionner avec le système de la 4eme république. Le pays sera vite bloqué par les oppositions qui vont se déchaîner et l’absence de programme clair que la non campagne n’a pas permis de mettre en évidence.
La dislocation de la société avec une immigration massive depuis le sud achèvera le paysage avant la fin du quinquennat macron
L’entre soi de votre blog et son cortège de commentaires délicatement choisis, laisse rêveur et accorde décidément bien peu de place aux tentatives de questionnement quand on se retrouve dans les pièges de la mâchoire…
Mille excuses, c’est l’inverse.
Je vous cite…
« Hystérie », « insultes », « anathèmes », provenant — je suppose– d’un monde médiatique honni, royaume de cette « élite » qui manipule le bon « peuple », au profit de la « caste » des puissances financières inspiratrices de la « grande quinzaine antifasciste ».
Tout cela au lendemain « d’élections trafiquées », dernier maillon d’un système pervers ourdissant mille et un complots pour le service du veau d’or…
Pourtant, que nous disent les résultats de cette étrange présidentielle? Un candidat social-libéral ou libéral social, comme bon vos détestations le qualifieront, est arrivé premier. Et votre sauveur, au pied du podium, derrière celui qui n’imaginait pas le général De Gaulle mis en examen et l’héritière de Montretout.
Suffisant pour nous dire que le 7 mai, qui opposera donc le piège dangereux –la vraie mâchoire, sans doute?– et le piège éventé,–la mâchoire sans dents peut-être?– ce sera sans vous.
Avec de tels mots, de tels arguments et de telles attitudes, le débat, la démocratie et la raison, c’est sans vous aussi.
Ainsi, c’est certain, vous n’avez de leçons à recevoir de personne. Vous pouvez même en donner à tire larigot, pour distinguer le vrai et le faux fascisme, la vraie et la fausse gauche, les faucons et les vrais,
En ce domaine, allez-y sans hésitation, vous êtes un orfèvre…
Merci pour le site GAM et aussi pour celui de C Rochet.
Pour le FN l’analyse de GAM est assez juste, même si je ne partage pas totalement celui sur leurs électeurs.
une précision sémantique: islamophobe est celui qui a peur de l’islam. Je ne pense pas que cela puisse etre condamnable d’avoir peur surtout lorsqu’on constate les ravages de cette religion.
C’est différent du racisme qui est le rejet de l’autre.
Pendant ce temps, twitter censure le hashtag #ClubLeSiècle, tandis que google déréférence ce même hashtag.
A minima, et décevant
« Je combats le Front National depuis toujours… »
Mais,…
« …l’avènement au pouvoir de régimes fascistes s’est toujours produit, dès lors que le grand capital et l’oligarchie l’avaient décidé. L’arrivée d’Hitler en est le plus bel exemple… »
Avec un tel degré de compréhension, que vous manque-t-il encore, ou que n’avez-vous plus ?
Ce sera sans vous le 7 mai donc, disons que c’est un moindre mal.
Pourtant, vous pouviez faire l’histoire, de votre trait, par votre plume !
Dans 20 ans peut-être ?
La mécanique au pouvoir fonctionne parfaitement quant à organiser un coup d’état démocratique et que, pour réussir ce coup d’éclat, il faut que le système se réorganise en amont et qu’il dispose de petits soldats en aval.
C’est exactement ce qu’il s’est passé sur ces élections 2017, sous la double pression du Brexit et de l’élection de Trump, la classe politique UMPS a donc imaginé sauver ses fesses via EM et Macron a endossé le costume de l’héritier de Giscard, le premier nommé sera à la post crise de 2008 ce que le second fut après le choc pétrolier de 73, à savoir le moins mauvais possible pour continuer de maintenir la paix sociale afin que le pouvoir n’échappe pas au système.
Et je prends les paris que pour les législatives, comme par hasard, les LR obtiendront sinon la majorité, tout du moins en ressortiront comme force principale d’opposition du gouvernement parce que ce duel permet l’alternance dans un entre soi républicain des forces collaboratrices du système consubstantiel à une composition du parlement garantissant systématiquement sa pérennité, bien aidé par la suppression du vote proportionnel de 58.
Le plus dangereux pour le système, même si cela lui garantit automatiquement la gagne, c’est le scenario mettant aux prises les républicains face à toutes les formes de souverainisme, 2002 et 2017 le démontrent parfaitement, affiches de deuxième tour qui ne plait pas au système, car obligé de se découvrir sur la pantomime du front républicain, ce dernier préférant avancer masquer via le bon vieux clivage droite/gauche.
Une fois que l’on a compris cela, alors on comprend tout.