J’ai déjà dit à plusieurs reprises, que la virée du futur jeune roi à Las Vegas en janvier 2016 avait pu être organisée grâce à la commission d’un « délit de favoritisme ». Cette réalité a été reconnue par « France business » dans son fameux communiqué confession.
Loin de moi l’idée de vouloir la mort des pécheurs (ils sont quelques-uns), il semble qu’il n’y ait pas eu du côté public en tout cas de détournement de fonds ou d’enrichissement personnel. Du côté d’Havas en revanche, on dirait bien que l’on en a profité pour saler la soupe. La facture finale apparaît exorbitante.
Mais jusqu’à présent le vrai scandale, parce que c’en est un, était le refus du PNF d’ouvrir une enquête préliminaire et de remplir sa mission lors de la publication de l’article du Canard enchaîné il y a trois mois. Après le rodéo infligé à François Fillon (quoiqu’on pense de ce qu’il a fait en réalité) en pleine campagne électorale pour la fausser, ce refus démontrait la partialité d’une instance désormais complètement déshonorée.
Mais aujourd’hui, on va peut-être changer de ton. Parce que Madame Muriel Pénicaud ci-devant ministre du travail chargée de la destruction du Code du même nom s’est permis une saillie difficilement supportable : «on a un Code du travail qui n’est fait que pour embêter 95 % des entreprises ».
Et le Code pénal Madame, il n’est fait que pour emmerder qui ?
Parce que voyez-vous, d’abord l’État de droit ne se divise pas et n’est pas à géométrie variable. Ensuite le Code du travail, dont vous insultez les auteurs, les magistrats qui ont élaboré avec les auxiliaires de justice la jurisprudence qui le complète, et tous ceux qui ont obtenu par leurs luttes la traduction juridique des améliorations du statut des salariés, ce Code du travail est une construction normative dont notre pays peut être fier. Alors si vous voulez effectivement, on peut supprimer la journée de huit heures, la fin du travail des enfants, les congés payés, le contrat à durée indéterminée, les représentants du personnel etc. etc. Toutes choses qui embêtent les entreprises et diminuent leurs profits.
Avec votre vulgarité de pensée et d’expression vous venez de nous dire quel camp vous aviez choisi. Dont acte. Mais vous êtes aujourd’hui doublement disqualifiée.
La presse vient de nous informer de l’existence de preuves de votre implication en amont dans la violation de l’article 432-14 du Code pénal. Et bien évidemment celle du cabinet du ministre de l’économie, le futur jeune roi.
Je vais donc encore revenir sur vos frasques dans le Nevada.
Quel scénario probable ?
Qui peut en être surpris ? Le scénario non seulement plausible mais probable ne peut être que celui-ci :
La décision tardive d’organiser un déplacement à visées politiques et électorales à Las Vegas a nécessairement été le fait d’Emmanuel Macron. Qui a demandé à France business dirigée par une de ses proches de l’organiser. Le caractère tardif de la décision posait le problème de l’impossibilité d’une mise en concurrence pour le choix de l’opérateur. Il n’est pas crédible que Madame Pénicaud n’en ait pas été immédiatement avisée ainsi que le cabinet. Pour un peu connaître le fonctionnement de la sphère publique sur ces questions, j’imagine mal comment elle aurait pu ne pas se poser ce problème, sans qu’il y ait d’ailleurs besoin d’une interpellation par ses subordonnés. C’est la même chose pour le cabinet, et je pense aussi pour le ministre. En tout cas il n’est pas envisageable non plus que cette question n’ait pas remonté toute la chaîne décisionnaire. De ce point de vue, les auditions que j’espère devant un juge d’instruction risquent d’être assez intéressantes. Et ce d’autant que Madame Pénicaud a tendance à nous prendre pour des billes avec cette histoire d’audit postérieur à l’occasion duquel elle aurait appris le « dysfonctionnement ». Alors qu’on sait très bien que c’était pour permettre le règlement de la prestation à Havas.
Ce scénario n’est pas un réquisitoire, pas plus qu’une accusation quelconque. Il est l’expression de la conviction de quelqu’un qui prétend immodestement avoir quelques titres de compétences sur ces problématiques. Que ce soit dans l’enseignement universitaire, dans la publication d’ouvrages et surtout dans la pratique. Mais ce n’est que sa conviction, la seule qui a de l’importance sera celle du juge pénal s’il est saisi. Car la vérité factuelle et la vérité judiciaire entretiennent des rapports marqués par le respect loyal des procédures et du débat contradictoire. Et surtout du rôle de la preuve et du bénéfice du doute. Et c’est très bien comme ça, cela s’appelle l’État de droit.
Cependant la question se pose en termes différents aujourd’hui. Pour l’instant, Muriel Pénicaud, Emmanuel Macron, et tous les fonctionnaires impliqués sont juridiquement et pénalement innocents. Mais Madame Pénicaud, est désormais du fait de ce que l’on vient d’apprendre, et de sa provocation irresponsable sur le Code du travail, politiquement complètement disqualifiée.
Décidément, la start-up nation, ça ressemble de plus en plus à du n’importe quoi.
Mais dans le code du travail, il y a aussi cette présomption de représentativité qui fait des syndicats salariés une oligarchie qui ne représente plus que ses intérêts et a mis en coupe réglée le paritarisme, avec les effets que l’on sait sur la productivité.
On sait déjà une chose:Mme Pénicaud,à défaut de savoir faire baisser le chômage,sait mentir,avec constance,avec opiniâtreté,avec talent.Il n’est pas certain que cela plaise aux juges chargés d’enquêter sur ce qui lui est reproché (conflit d’intérêt,trafics d’influence….etc).Avec un goût prononcé pour la formule intelligente et lumineuse cette dame compare les employés licenciés ou en passe de l’être à de vieilles bougies refusant l’électricité….On appréciera la pertinence et la qualité morale du propos.Le gouvernement macron est cerné par les affaires non pas économiques (en berne)mais judiciaires.La macronie sent déjà le sapin à peine 1 an après avoir mis le bazar à peu près partout.Le désordre économique,social,politique,institutionnel et moral est désormais partout.Quel talent !