Raphaël Enthoven, fils de, « philosophe officiel et radiophonique » nous explique la religion catholique. Pour pouvoir lui taper dessus, et comme il n’y comprend rien et qu’il n’a aucun scrupule le résultat est spectaculaire.
Les cathos ont décidé d’adopter une nouvelle traduction du Notre Père. Depuis le latin du Pater de quand j’étais petit. Partageant l’avis de Georges Brassens (sans le latin, la messe nous emmerde), je n’ai jamais appris la nouvelle version française. Il y avait avant déjà une version traduite qui était bien suffisante.
Parce que tutoyer le Bon Dieu, je trouvais ça gonflé. La vieille version traduite du latin, convenable celle-là où le vouvoiement permettait de ne pas se laisser aller avec le Père à une familiarité de mauvais aloi, me convenait. Et il y avait aussi la traduction de «et ne nos inducas in tentationem » par : « ne nous laissez pas succomber à la tentation ». Partageant la position d’Albert Camus : « un homme ça s’empêche », le Seigneur était prêt, nous disait-on, à nous aider à ne pas déconner, il suffisait de le lui demander. La nouvelle version post-Vatican II, traduisit : « ne nous soumets pas à la tentation ». Soudain, on tutoyait Dieu comme un copain de bistrot, en lui demandant de ne pas insister avec ses propositions de nouvelles tournées de Calvados, ou autres. Contresens de traduction, et contresens religieux, le Dieu catho n’est pas le Dieu jaloux des juifs. Le trinitaire il est gentil, et c’est d’ailleurs pour ça qu’on l’appelle Bon Dieu.
À partir du 3 décembre prochain, fin de l’hérésie avec un retour à une saine orthodoxie et une traduction plus fidèle: «Et ne nous laisse pas entrer en tentation ». Quoiqu’un peu ampoulée, la rédaction est claire. Le Bon Dieu est là pour nous aider. Bon les catholiques, ce ne sont pas des rapides en matière de liturgie. Pour changer une virgule il leur faut 40 ans. Il faut savoir que cette fois-ci, pour changer huit mots, le truc est dans les tuyaux depuis 20 ans, voire 50…
Ayant spirituellement quitté l’obédience catholique depuis fort longtemps pour un matérialisme philosophique trivial, en quoi puis-je me sentir concerné? C’est peut-être idiot, mais si je trouve normal de leur rentrer dedans moi-même quand c’est nécessaire, je n’aime pas trop que ce soit d’autres qui le fassent. Et cette fois-ci, c’est un petit marquis surfait qui s’y est mis, et de façon assez indigne. Cela m’a contrarié.
Alors qu’a-t-il donc fait Raphaël Enthoven, notre philosophe radiophonique ?
Ayant adopté des positions critiques vis-à-vis de Moustache le patron de Médiapart au moment de la polémique autour de Tariq Ramadan, il s’est soudain effrayé de son audace. Faut dire qu’intellectuel officiel et organique du mainstream, c’est un statut sympa, surtout quand son papa a balisé le terrain. On a son rond de serviette dans beaucoup d’endroits, on est invité partout, et dès qu’on écrit trois lignes, tous les médias s’esbaudissent. Faudrait voir à pas devenir tricard dans les salons parisiens, parce qu’étiqueté « islamophobe ». Ce serait un statut pire qu’hérétique et relaps au Moyen âge.
Alors, vite vite un contre-feu, taper sur quelqu’un d’autre, de préférence un qui a l’habitude et qui ne fera pas d’histoires. Les cathos pardi ! Tout le monde le fait, ils font le gros dos en se tordant les mains, s’il y a de la cendre à portée, ils s’en couvrent la tête, et il paraît qu’en plus ils tendent l’autre joue.
Enthoven ne connaît strictement rien à la religion catholique, mais ce n’est pas un problème. Avec soit une bêtise confondante, soit une mauvaise foi d’acier trempé, probablement un mariage des deux auquel on va ajouter la lâcheté, il profère depuis sa tribune radiophonique, l’insulte majeure, celle qui, sans doute l’espère-t-il, devrait lui permettre de réintégrer la caste. C’est par islamophobie que l’église catholique a modifié un mot du Notre Père : « Vous avez remarqué la ligne que l’on a changé. Ne nous soumets pas à la tentation. Le problème, ce n’est pas la tentation, c’est qu’on a subsisté le verbe soumettre, on a ôté du texte, l’idée de soumission.(…) La première chose qu’on sait de l’islam, le seul truc que croient savoir les gens qui n’y connaissent absolument rien, c’est que islam, dit-on, cela signifie soumission. » Imparable : c’est par islamophobie que l’église catholique a fait Vatican II ! Jean XXIII raciste ! Ils font la chasse au verbe « soumettre » par haine des arabes !
« Une prière mérite mieux qu’un message subliminal » ajoute le gandin pour faire genre.
N’ayez aucune inquiétude Monsieur Enthoven, cette petite crapulerie indigne et misérable vous garantit le retour au bercail sous les ovations.
Et votre amour propre ne risque rien, vous n’en avez pas.
En même temps, les philosophes « cathodiques » sont pléthore par les temps qui courent.
Pour ma part, je me suis engueulée avec le tout-puissant il y a une quarantaine d’années et on ne s’est plus jamais adressé la parole depuis.
Le malheur de la conscience occidentale est l’émergence des religions qui ont confondu pouvoir spirituel avec pouvoir matériel dont les applications politiques et financières ont fait l’objet spontané d’attentions et de soins tout particuliers.
Le destin des hommes dépend toujours du crédit accordé aux « prédicateurs », plus ou moins bien inspirés, et à leurs théories, comprises en temps opportun … ou pas.
Vous avez raison sur le mélange temporel spirituel et la crise actuelle de l’Eglise assainit tout ca. Mais vous n’êtes pas la première à vous engueuler avec le BD (bon Dieu ) la Bible est pleine d’exemple ! Je suis persuadé que le BD n’attends qu’un signe de votre part pour reprendre la conversation !
Sans vouloir vous offenser GREG, je suis convaincue que le BD n’est qu’une hypothèse regrettable au nom de laquelle les pires exactions ont toujours été commises.
Par ailleurs, si l’angélisme peut se révéler séduisant à certains étapes de la vie, il m’apparaît absurde d’imaginer que cette option intellectuelle ou spirituelle puisse « assainir » une crise quelconque, fût-elle celle de l’Eglise.
C’est de la nature humaine qu’il s’agit.
Il est effectivement question de modifier la traduction du Notre Père depuis les années 1960. Enthoven est effectivement un misérable, mais un misérable dangereux.
Chère Nadine, votre manque de perspicacité est désarmante! Elle explique les pensifs que vous professez. Poser vous la question d’où venez vous, et d’où vient le monde. Le BD se conçoit aisément en regardant la nature. Le BD est une hypothèse plus que plausible pour un esprit honnête.
Enfin, Nadine, vous n’êtes pas un fuit du hasard ! 🙂
Ce pseudo philosophe est bien dans l’air du temps, insipide et sans idées qui valent la peine qu’on lui accorde le plus mineur des intérêts, son orgueil étant inversement proportionnel à son talent et sa suffisance garante d’une abyssale insuffisance.
La réalité est qu’il faut choisir ses médias: résolument se détourner de ceux qui prospèrent de la publicité et dont le message sera toujours en relation avec l’argent qu’elle génère, le but ultime étant toujours de nous vendre très cher du rien.
Le texte latin tutoie le bon Dieu : « Pater noster, qui ES in caelis, sanctificetur nomen TUUM, adveniat regnum TUUM, fiat voluntas TUA, sicut in caelo et in terra ! Panem nostrum quotidianum DA nobis hodie ; et DIMITTE nobis debita nostra sicut et nos dimittimus debitoribus nostris, et nos INDUCAS in tentationem, sed LIBERA nos a malo. Amen ». Mais la traduction d’avant Vatican II (Missel biblique de tous les jours, éd. Tardy, conforme au Code des Rubriques du 26 juillet 1960, imprimé en 1961) vouvoie déjà le Seigneur, alors que j’ai toujours appris le Notre Père avec le tutoiement et avec la traduction « … ne nous laisse pas succomber à la tentation ». Je trouvais ça plutôt sympa de tutoyer Dieu, ça montrait qu’il s’occupait de nous.
Quant à Enthoven, c’est effectivement un ignare ampoulé : après les abbés de Cour d’autrefois, on a les philosophes mondains…
» (être) étiqueté « islamophobe »…serait un statut pire qu’ hérétique et relaps au Moyen Âge » ? J’ espère que, placé brutalement devant l’ alternative, vous choisiriez « islamophobe », ne fut-ce que pour avoir encore le plaisir de vous lire. En prime, vous seriez en charmante compagnie : Caroline Fourest, Charlie Hebdo, Alain Finkielkraut, Pascal Bruckner, Yann Moix, Christine Angot et leur maître. Que du bonheur…
Bonjour, Maître,
Pardonnez-moi d’être triviale (au sens littéraire ) mais les personnages tels Raphaël Enthoven (qui n’est pas ma tasse de thé) polluent les esprits et occupent, à mon humble, avis, un trop grand espace dans la sphère médiatique. Aussi, lorsqu’un » insignifiant » dépasse ses prérogatives -allouées ou non – il est de bonne guerre de le remettre à sa place. Ce que vous avez fait. C’est réjouissant !
Chapeau pour ce billet d’humeur fort bien troussé (comme souvent d’ailleurs)..
…le propre des « philosophes » anarcho-instititutionnels à la Enthoven est de faire prospérer leur petite entreprise : une « vision du monde » étriquée, qui ne rend plus compte de la société et du monde tel qu’il est, mais qui a le mérite de procurer des bénéfices symboliques aussi bien que matériels à celui qui entonne les péans de la Médiocratie qui nous gouverne…ainsi, pour ces suffisants petits maitres, le Catho est une espèce haissable, recelant l’éternelle alliance du sabre, de la couronne et du goupillon…
Peu importe que la vieille figure de la Domination autoritaire, machiste, patriarcale et bigote n’existe plus…il faut faire croire à cette fiction pour garantir les postures avantageuses de nos Rebelles officiels. Enthoven excelle dans cet exercice.
« Dans la société du Spectacle, le Vrai est un moment du faux » disait Debord..
Bien vu ! Surtout n’arrêtez pas d’écrire, on se sent bien seul ces temps-ci dans le nouveau monde…
J’ai entendu la fin de la chronique d’Enthoven ce matin, qu’il a consacrée à faire son mea culpa. A souligner.
Il y a plusieurs sens du verbe soumettre. ..Enthoven ne s’en rend pas compte..Dans le Notre Pater, »soumettre »= mettre en présence de, présenter à…. Cf »soumettre une requête »… »soumette une hypothèse »…