Avant de tenter une analyse stratégico-tactico-technique sur l’affaire Ramadan à ce stade, je voudrais procéder à un petit rappel pour ceux qui ont fait semblant de ne pas comprendre mon propos précédent. Que ce soit dans les commentaires sous l’article, ou sur les réseaux j’ai été copieusement insulté, accusé de complicité avec l’islamisme et crime des crimes, de cracher sur les « victimes ». Avocat de profession j’ai été traité de « baveux », accusé de défendre Ramadan et par conséquent d’en être le complice. En la circonstance, je ne défends pas le prédicateur, il a ce qu’il lui faut, avocats, familles, amis, réseaux. Mais peut-être que baver pour un baveux, c’est mieux que cracher sur un homme à terre, hurler à la mort, souhaiter qu’il se fasse sodomiser en prison, être incapable de se tenir dignement, pour ensuite donner des leçons de civilisation aux Frères musulmans. Il est désolant que les braillards ne voient pas cette contradiction et le caractère déshonorant de ce qu’on a lu et entendu. Personnellement je combats Tariq Ramadan POLITIQUEMENT, et pour ça, il n’y nul besoin de crier « à mort » quand passe le fourgon, au contraire. Cette attitude il faut la laisser à ceux qui confondent le peuple et la populace. Et aux islamistes bien sûr. Parce que la lapidation est dans le Coran, et justement pas dans le Code Pénal de la République Française.
À partir des éléments dont on dispose on va tenter, très prudemment d’imaginer quelle est la situation et quelles sont les positions des deux côtés de la barre.
Le parquet de Paris tout d’abord, saisi de deux plaintes il y a déjà un moment, a procédé à ce que l’on appelle une enquête préliminaire. Dans la mesure où celle-ci est diligentée par une « autorité de poursuite », dépendant du pouvoir exécutif, les enquêteurs ne sont pas tenus à l’objectivité ou à l’impartialité. Même si l’objectivité est préférable comme méthode pour présenter un dossier solide au juge du siège, en l’occurrence le juge d’instruction, qui lui est tenu à l’impartialité. D’après les informations très partielles dont on peut disposer, il semble que l’enquête préliminaire ait été particulièrement à charge. Surtout lors des interrogatoires et confrontations qui ont eu lieu pendant la garde à vue. Par exemple les contradictions dans les dépositions des plaignantes n’ont pas été abordées. Il faut savoir que les avocats qui ont assisté Ramadan pendant sa garde à vue n’avaient pas accès au dossier, et se trouvaient par conséquent impuissants, pour les relever. L’absence de transmission par le parquet aux services de police d’un justificatif pouvant crédibiliser un alibi dans une des affaires, est surprenant. Il semble que l’hypothèse de l’oubli volontaire ne soit pas complètement absurde. À la fin de la garde à vue, le parquet doit présenter celui qui va devenir un prévenu au juge d’instruction. Le procureur a requis la mise en examen pour des qualifications criminelles et la mise en détention provisoire du prédicateur. Quelques indiscrétions transformées en rumeurs qui parcourent les couloirs du palais de justice donnent à penser que le dossier criminel est pour l’instant boiteux. Et qu’en l’état, une condamnation pour viol en cour d’assises ne serait pas garantie. Et en fait, c’est l’avocat d’une des plaignantes qui a un peu craché le morceau lors d’une interview donnée à BFM après le mandat de dépôt du prédicateur. Avec une certaine ingénuité il a indiqué que l’intérêt de la détention résidait dans le fait qu’elle allait permettre à d’autres paroles de se libérer. Donc si l’on comprend bien, la détention est destinée à empêcher des pressions sur de futures plaignantes. C’est original…
La stratégie supposée de Tariq ramadan ensuite. Toujours d’après des informations partielles, le dossier serait pour l’instant insuffisant pour produire une vérité judiciaire conduisant inéluctablement à une condamnation criminelle pour viol. Mais il contiendrait cependant un maximum d’éléments établissant, qu’à l’instar de DSK, Ramadan serait un chaud lapin. Or à la différence de DSK qui l’assumait, Tariq ramadan ne peut pas le reconnaître. Prédicateur religieux prônant la vertu, grand donneur de leçons de morale, se révéler être un triste Tartuffe sonnerait le glas de son autorité et par conséquent de sa vie sociale. C’est donc la raison probable pour laquelle, il nie toujours farouchement, et contre semble-t-il une certaine évidence avoir eu des relations sexuelles avec les deux actuelles plaignantes.
Que comprendre de la position des magistrats du siège en l’état ? La détention provisoire est organisée par le code de procédure pénale de la façon suivante. Le parquet requiert cette mise en détention lors de la présentation de celui qui est alors mis en examen. Le ou les juges d’instruction saisis, en l’occurrence ils sont trois, peuvent la juger inutile et ne pas saisir le Juge des Libertés et de la Détention (JLD). En revanche s’ils la souhaitent, ils saisissent le JLD. Le prévenu peut alors demander ce que l’on appelle un « débat différé » pour préparer sa défense. Il est alors mis en détention pour une durée qui ne peut excéder quatre jours, au terme desquels a lieu le débat contradictoire. À la suite duquel le JLD rend sa décision. C’est ce qui s’est passé le 6 février dernier, avec le prononcé de la mise en détention de Tariq Ramadan. La situation concernant les juges du siège est donc la suivante : les trois magistrats instructeurs ont souhaité le mandat de dépôt, et le JLD les a suivis. La lecture de l’article 144 du code de procédure pénale, démontre qu’il n’est pas compliqué de piocher dans les critères qui peuvent justifier une mise en détention. Cela étant, on n’y trouve pas la protection de futures et éventuelles plaignantes… Je vais courageusement rester circonspect, et rappeler encore une fois que Ramadan a des avocats et que ceux-ci vont faire leur boulot.
Cependant, cette incertitude et l’hypothèse d’une écoute par les magistrats du siège, des sirènes du pouvoir (ce qui peut arriver…) amène à s’interroger sur l’existence ou non d’une stratégie politique autour de son cas. Il est clair que ce qui lui arrive aujourd’hui présente des avantages et des inconvénients. Les avantages sont ceux de sa disqualification pour l’immédiat en tant que prédicateur présentable. Situation particulièrement difficile pour ceux qui lui servaient jusqu’à présent de passe-partout. N’est-ce pas Edwy Plenel, Alain Gresh, et autres Houria Bouteldja ? L’enjeu ne serait donc pas pour l’instant de construire un dossier pour obtenir une condamnation de Ramadan devant une cour d’assises dans quelques années, mais de le garder au frais quelque temps, et de le laisser sortir quand instruction et médias auront permis la constitution d’une batterie de casseroles suffisamment bruyante. L’inconvénient, c’est de le faire passer pour un martyr auprès de ses troupes. Au sein desquelles il se trouvera toujours des gens pour crier au complot et au mensonge. Aidés en cela par la surenchère et les éructations des lyncheurs de l’autre bord. Incapables de mesurer que leurs excès, outre qu’ils sont déshonorants, heurtent les Français musulmans qui n’ont rien à voir avec Ramadan. Et d’une certaine façon aident ce dernier.
Si l’on doit conclure ce texte, dont je répète qu’il est une analyse fondée sur des éléments très partiels et une certaine expérience du fonctionnement de la machine pénale… et de la machine politique aussi. Tariq Ramadan apparaît d’abord dans cette situation délicate en raison de ses comportements sexuels. Même si pour l’instant il n’est pas possible de dire s’ils le conduiront inéluctablement à une condamnation criminelle. Comme il n’est pas possible de dire que sa situation a pour origine un complot minutieusement décidé. Si main du pouvoir il y a, ce qui n’est pas établi, ce serait à mon sens l’expression d’un opportunisme lié aux circonstances.
J »avais commencé à répondre à partir de l »histoire d’un ami de longue date, cardiologue, ayant contribué à sauver ma mère en lui ouvrant les meilleurs services de Lyon, ce cardiologue, donc, après un divorce à couteaux tirés (de son ex-femme), visiblement insuffisant pour l’ex-, se retrouve tout à trac avec une, puis deux, puis cinq (qualifiées de nombreuses par le torchon local) plaintes pour viol (par cunnilingus…). 8 ans de procédure pour accoucher d’une poire coupée en deux : on maintient l’accusation mais on aménage la peine de sorte que l’inculpé, qui a nié au début puis plaidé coupable, n’ait pas à aller en prison, ce qui est tout à l’honneur de sa défense.
D’autres n’ont pas bénéficié de ce soutient et on purgé 18moi ferme pour non paiement de pension alimentaire.
Où va-t-on comme ça quand plus rien n’a de sens ?…
« la lapidation est dans le coran »
Vous avez lu ça dans un carambar Maître ?Je précise que Ramadan s’est justement élevé pour l’arrêt de cette pratique dans les pays avec lesquels votre pays conclut des contrats (ramadan est interdit d’accès en Arabie Saoudite par exemple pays auquel la France vend des armes pour bombarder le Yemen )Ramadan a toujours été contre la lapidation pour adultère et on comprend mieux pourquoi aujourd’hui lol …sinon parfaitement d’accord sur le reste .
« La preuve du pire, c’est la foule ». Sénèque.
Joli…Je vous le vole.
Également.
Juste repréciser que Ramadan, comme les autres prévenus, bénéficie de la présomption d’innocence.
« Juste repréciser que Ramadan, comme les autres prévenus, bénéficie de la présomption d’innocence » Ne le dit – on pas à chaque fois ? Ah, non, on a oublié de le dire pour les frères Kouachi. D’ailleurs je ne connais pas bien le mécanisme judiciaire mais, si je ne m’abuse, ils sont toujours innocents, non ?
Il est surtout coupable d’hypocrisie semble-t-il. C’est un vilain péché, pas un crime puni par la loi.
Les rézosocios deviennent un vrai problème politique : c’est la tyrannie panoptique.
Tout ce que vous faites et dites sera vu et entendu, déformé, amplifié, retenu contre vous, jugé en meutes et sans débat. Vous serez condamné (bien plus souvent qu’acquitté) par cent mille juges anonymes et féroces sans avoir pu vous défendre et sans possibilité d’appel.
Vous parlez d’un progrès !
Guerre des sexes ou guerre des doubles ?
Le féminisme est un mimétisme. Il prend l’homme pour modèle de la femme.
Quand l’un et l’autre se concurrencent le modèle devient obstacle.
Quand l’homme est supplanté le modèle s’évanouit.
Modèle obstacle ou modèle évanoui, le mimétisme féministe est désemparé. Il en veut toujours plus.
En rompant avec l’ordre ancien, le féminisme a fait de l’homme et de la femme des doubles. À la manière d’Étéocle et Polynice, de tous les jumeaux des mythes, de tous les doubles de l’histoire, homme et femme devenus doubles l’un de l’autre se font la guerre. Les hashtags vengeurs se multiplient, les hommes victimes se multiplient, les femmes victimes se multiplient. Nous en sommes là. Où cela mène-t-il ?
On sort du mimétisme et de sa violence par la différence.
C’est en reconnaissant et en acceptant la différence entre homme et femme que nous retrouverons la paix.
Cette différence a certes longtemps été source d’injustices mais ce n’est plus ou presque plus le cas. Mais elle est et elle reste le soubassement de tout ordre social. Et elle est et elle reste source de tous les bonheurs.
Ĺa lapidation n’est pas dans le coran…
Marrant, je viens de répondre à la même interpellation sur le blog. C’est vous?
Je n’allais pas me lancer dans une analyse exégétique de ce qui compose le corpus religieux (hadiths & interprétations) de l’islam et dont le Coran lui même est l’élément central. Je n’ai pas les compétences.
Mais tout le monde m’a compris. Le terme Coran était utilisé pour désigner l’ensemble. Comme quand les chrétiens disent « l’Évangile », sans faire la distinction entre les différents textes du Canon: les 4 Évangiles, les Épitres de Paul, Les Actes des âpotres et l’Apocalypse.
En revanche, vous, qui les avez manifestement (les compétences) , vous allez nous l’expliquer. Merci d’avance.
La lapidation existe dans le coran dans un verset ou deux, comme elle existe dans le dictionnaire aussi. Quelle est a relation avec l’article ou le sujet? Juge-t-on Tarik ou juge-t-on les musulmans ou l’islam?
En parlant de Coran (chez les musulmans, ca veut dire la parole de Dieu et non celle des humains), il y a un verset a mediter:
http://legacy.quran.com/49/6
a preciser que « lapidation » dans le coran, concerne ceux qui lapidaient les prophetes et concerne aussi la lapidation des demons par les astres… a mediter2
Petite rectification, il n’y a pas de lapidation dans le Coran.
Maitre, Vous précisez que votre « analyse fondée sur des éléments très partiels » c’est tout à votre honneur; Il serait bon de rappeler eu égard à votre titre que la PRESOMPTION D’INNOCENT S’APPLIQUE DANS CETTE AFFAIRE POUR M RAMADAN;
L’explication du déroulement de la procédure est pertinente et objective, cependant c’est votre opinion ou votre interprétation de la posture de Ramadan qui reste impartiale en tant qu’avocat (alors préciser que c’est votre interprétation en tant que citoyen et la vous êtes libre de vos interprétations.
Par exemple :
-« C’est donc la raison probable pour laquelle, il nie toujours farouchement » merci pour le « probable » il n’y a pas d’autre raison. Vous n’avez pas assez cherché ou prêté l’oreille aux rumeurs de couloir du palais…
-« la différence de DSK qui l’assumait » ah bon à l’ époque un candidat potentiel à la présidence de la République, c’est une fois serré par le fbi menottes aux poignées. Il aurait été bon de comparer Ramadan à Baupin, Haziza, Tron, Darmanian, Hulot, tous en liberté avec des accusations pourtant.
-« une certaine évidence » : vous vous contredisez avec votre préambule. Il ne peut y avoir d’évidence. Seule la justice peut affirmer cela …
Un des joyaux de notre droit est la présomption d’innocence, vous la bafouez. « Tariq Ramadan apparaît d’abord dans cette situation délicate en raison de ses comportements sexuels ».
Je ne trouve pas le passage ou vous mettez en évidence l’hypothèse ou les accusatrices présentent des témoignages boiteux (un justificatif qui disparait et réapparait pour un solide alibi fourni par Ramadan qui pourrait contredire le témoignage le plus grave).
code de procédure pénale : « Toute personne suspectée ou poursuivie est présumée innocente tant que sa culpabilité n’a pas été établie. Les atteintes à sa présomption d’innocence sont prévenues, réparées et réprimées dans les conditions prévues par la loi… ».
En quoi ça te concerne et ça concerne la France si la lapidation existe dans un texte ou pas, tant que tel musulman respecte la loi française? En quoi ça vous concerne si venir jeter le feu dans la terre ou apporter l’épée est dans Mathieu/Luc ou pas, rant que tel Chrétien respecte la loi?
Vous n’avez donc rien compris à mon propos. Mais ce n’est pas grave, hein.
Bien sur, que la lapidation est une sanction prévue dans le coran, pour l’adultère, Mtre Régis de Castelnau a tout a fait raison.
Enfin pour corriger une erreur : « Parce que la lapidation est dans le Coran, et justement pas dans le Code Pénal de la République Française ».La lapidation relève plus de la coutume locale que de l’Islam.
Par contre, la lapidation est prônée dans l’Ancien Testament mais elle n’est pas appliquée dans les pays chrétien pour autant.
La lapidation n’est pas dans le coran…
Lapidation ou pas lapidation dans le coran ,ce n’est que de la diversion, doublée d’une maladresse inopportune , aucun justiciable français ne l’a invoquée comme sanction, par conséquent; je ne comprends pas l’intrusion de ce concept dans la discussion de Mtre Castelnau.
Quant à Ramadan, l’important pour ses adversaires, n’est pas de l’envoyer en Cours d’assises, ils n’en ont pas les moyens judiciaires, mais bien de »le faire bouillir dans la marmite »jusqu’à son extinction médiatique, de le consumer et de l’expédier aux oubliettes des réseaux sociaux, de le discréditer à jamais aux yeux de ses groupies et de ses adeptes.
Probablement, des relations sexuelles consenties qui se transforment en viols caractérisés, par vengeances, ce n’est pas impossible, personne n’y était pour témoigner. Cela reste de la gesticulation mentale.
De toute façon T.Ramadan est déjà condamne par les réseaux sociaux et les médias; le reste n’est qu’un détail de son histoire.
Certes, il est juridiquement présumé innocent, mais mediatiquement, il est présumé coupable, c’est ce qui compte pour ses adversaires.
Bon, je vais encore faire un effort. Je parlais de la « lapidation » virtuelle dont Tariq Ramadan a été victime de la part des réseaux et des médias. C’est plus clair là ? Je considère qu’il a été victime d’une forme de lynchage et que celui-ci n’est pas prévu dans le code pénal. C’est ce que je dénonçais.
Quand vous arrêterez de faire des complexes.
La justice élémentaire est d’abord sortir Ramadan de prison puis poursuivre les débats et les enquêtes
Mtre Castelnau, vous avez produit un article intéressant à tout point de vue, à charge et à décharge comme disent vos collègues magistrats.
Certains lecteurs n’ont pas saisi l’intrusion du vocable lapidation qui suscite des réactions épidermiques chez certains.
Votre dernier commentaire et bcp plus explicite et rétablit la « maladresse », si c’en est une.
Encore merci pour votre éclairant article.
Merci pour cet article et pour le risque que vous prenez en vous exprimant sans avoir vu le dossier, avec le recul de l’expérience et en vous couvrant d’un simple « il semble que ». C’est un courage nécessaire. Je n’ai personnellement aucune idée de ce que Tariq Ramadan a pu commettre ou non, ne le connaissant pas personnellement et sachant par ailleurs combien les actes privés sont illisibles dans une oeuvre.
En revanche je pense que vous avez mal perçu sa pensée lorsque vous le qualifiez de « prédicateur religieux prônant la vertu, grand donneur de leçons de morale, se révél[ant] être un triste Tartuffe ». S’il donne bien des leçons de morale ce ne sont pas celles d’un curé. Il incite à l’action sociale, à l’amour, au respect de la diversité, à la composition.
Sa pensée est autant celle d’un libéral occidental que celle issue de la tradition réformiste islamique. Il doit beaucoup à l’existentialisme, au marxisme, et ne s’est tourné vers l’islamologie qu’après avoir expérimenté l’aporie nietzschéenne. Son objectif est de rendre les rapports plus harmonieux, plus détendus, plus égalitaires, de combattre l’oppression et l’injustice et d’aider les musulmans occidentaux à s’élever dans la hiérarchie sociale comme l’ont fait les juifs au XIXème siècle. Il a aussi combattu l’autoritarisme et la cruauté de certains pays musulmans orientaux, tentant d’influencer sans grand succès ceux qui y exercent la loi. En bon universitaire il a suffisamment de connaissance de son sujet, les textes de l’islam, pour leur faire dire ce qu’il veut, mais ce n’est pas pour autant un casuiste: incapable de rupture ou hostile par principe à l’idée de rupture – peut-être à cause de l’idée d’Unique (dieu), il ne renie pas les traditions (et pour lui l’islam en est une), les mots. Il a l’expérience d’une grande famille brillante maintenant son unité malgré des oppositions. Il est du domaine du ET , de la pensée additive, qui permet d’être à la fois 100% ceci et 100% cela, c’est à dire, pour l’hybride qu’il est, à l’image des nombreux musulmans d’Europe, de refuser de couper une racine et de tomber dans un identitarisme de l’origine ou du pays du présent. Il évite ainsi la blessure traumatisante de ceux qui ont fait ce choix, et c’est ce qui explique son succès parmi les jeunes: il leur offre un moyen d’être en paix avec eux-mêmes et, partant, il contribue à la paix sociale, offrant à la société le même outil mental de guérison ou de prévention.
Cette pensée additive arrive à point avec la mondialisation, et ses livres d’échanges avec Edgar Morin confirment l’universalité de cette ambition moderne, apprendre à composer sans renier, dans l’action et l’interaction, à s’enrichir de la DIVERSITÉ, dans le meilleur de chacun, et non à se réduire par la substitution et l’identité, par l’idée de supériorité, de victoire.
Cette lecture que je fais de sa pensée est totalement subjective et peut ne pas correspondre du tout à ce qu’il en dirait lui-même, ni à celle que vous feriez en l’étudiant.
Vous pouvez vous faire un premier sentiment en écoutant ce qu’il disait aux musulmans de Marseille en 2016 (video intégrale) https://www.youtube.com/watch?v=j09x7-aihdw ou en lisant « L’Autre en nous ».
Un point de vue assez développé mais qui mérite une lecture intégrale: http://marwanmuhammad.com/une/ce-que-je-sais-de-tariq-ramadan/
Un pouvoir exécutif qui monte un dossier à charger,dossier plus que « boiteux » on garde Ramadan « au frais »le temps que la parole se libère. La Musulmanie devient une maladie en France. Martyr ou pariat politico médiatique la France se Trump de combat et s’éloigne de ses lumières….
Oops ! Maître vous avez bien cité l’escouade d’amis du prédicateur autour de lui,vous avez oublié de le faire avec ceux à qui doit profiter le crime,en l’occurrence Fourest et Zemmour ! Un peut d’objectivité svp.
L’escouade de zemmour a bien travaillé cette année: Ramadan, Mennel.Qui est le suivant ?
Votre article est excellent ! Par contre , ce qui me frappe le plus dans ce dossier ,,au-delà de la présomption d’innocence… c’est qu’il y a une autre affaire similaire ,,en l’occurrence , celle qui concerne Mr Darmmanin et pour laquelle tout le monde crie à la présomption d’innocence..si je poursuis la logique du Parquet,,Mr Darmanin a sa place également derrière les barreaux pour éviter de faire pression sur d’éventuels témoins ! Il faut être dupe pour estimer qu’il n’y a aucune pression dans ce dossier,,et heureusement qu’il y a des intellectuels comme vous qui font la part des choses.
Dans une société pervertie de vices et où la médiocrité unie au manque absolu de pensée critique nous étouffe, les articles de Maître Régis de Castelnau sauvent la France de ce désert où nous sombrons. Chacune de ses interventions nous offrent la critique sociétal accompagnée des plus adroites citations de nos Codes de Droit. Un régal pour la pensée et la connaissance.
Merci maître de vos pertinentes interventions, elles font un corpus littéraire et juridique qui reflète notre époque.
Votre bien dévouée
Nadezhda Gazmuri-Cherniak