Les belles âmes ont peur. Le retour des heures sombres, cette lèpre qui se répand, les méchants qui s’expriment, la plèbe qui prend la parole, tout ceci plonge ces petits-bourgeois dans une panique idéologique qu’ils ont du mal à contrôler. Alors ils se mobilisent, il faut lutter contre ce nazisme qui revient, et chacun doit être à son poste. Chacun doit apporter sa pierre à la construction de ce barrage qui doit nous préserver de la bête immonde : « no pasaran ! ».
Deux écrivassiers du Monde ont choisi leur arme pour participer à ce juste combat : la délation. Avec la publication, dans leur journal, d’un article en forme de pilori, en tous points détestable. Jetant leur dévolu sur une cible facile, un homme simple à qui l’islamisme a tué la fille un soir de novembre 2015, au Bataclan. Et qui ne s’en remet pas.
« Patrick Jardin s’abandonne à la haine »
À celui-là, on va apprendre ce qu’est bien-penser, et l’exposer à la détestation des braves gens. Qui n’aiment pas, on le sait, que l’on suive une autre route qu’eux. Personne ne peut en être surpris, le premier à lui jeter à la face une tomate pourrie en forme de tweet sera Claude Askolovitch, petit télégraphiste de la soumission. Tout de mauvaise foi, et d’insoutenable mépris, l’article fait la leçon à celui qui n’accepte pas, ne se résigne pas, qui a décidé de combattre. Et qui ne peut donc être qu’une brute fascisante.
On renverra à la lecture de ce concentré de déshonneur, mais on peut aussi éviter de se l’infliger et se contenter du résumé qu’en donne Askolovitch. « Sa fille Nathalie tuée au Bataclan, Patrick Jardin s’abandonne à la haine et devient un personnage de l’extrême droite. @lemonde raconte un homme émouvant de haine qu’on ne peut pas aider. »
Patrick Jardin aura leur haine
On pourrait considérer que tout ceci n’est qu’un petit épisode de plus dans la course à l’indignité du quotidien vespéral qui fut de référence, appuyé par un de ses habituels garde-flancs. Mais la séquence permet d’aborder la question des sentiments de haine et de vengeance que provoque le terrorisme islamiste aveugle, et sur la façon de le combattre. Le journaliste Antoine Leiris, dont l’épouse fut tuée au Bataclan, a publié un livre intitulé, Vous n’aurez pas ma haine, dont la lecture m’a provoqué une certaine gêne. Le texte, d’une réelle tenue, exprime des sentiments qui inspirent le respect. Mes réticences sont de deux ordres. Tout d’abord, il y a le spectacle des acclamations du mainstream et des belles âmes, les suites données à la publication qui ont transformé l’ouvrage et surtout son titre en emblème de ceux qui prônent l’acceptation du cancer islamiste, le considèrent comme une nuisance tolérable, et les lâchers de ballons accompagnés de marches blanches comme les outils principaux du combat. Ensuite, le texte est empreint d’ambiguïté. Si les massacreurs échappent à la haine, c’est quand même de justesse, et Antoine Leiris poursuit un dialogue imaginaire avec le fils que lui a donné son épouse disparue. Patrick Jardin, lui, c’est sa fille qu’on lui a pris. Quel que soit le malheur du journaliste et le respect qu’on lui doive, il y a une différence.
Un sentiment humain
Je me souviens, avec la précision que ce genre d’événements provoquent, du moment où, en déplacement en province, j’appris, en cette soirée du 13 novembre, ce qui se passait à Paris. De l’angoisse incontrôlable qui m’a submergé pour ne me quitter qu’au moment où j’eus la certitude que mes cinq rejetons étaient en sécurité, même si pour deux d’entre eux la providence fut généreuse. De tous les témoignages de cette épouvantable soirée, celui qui m’a le plus marqué, c’est celui de ce pompier, parmi les premiers arrivés sur les lieux et à découvrir le massacre, qui racontait en substance que le pire, c’était tous ces portables au milieu des corps qui sonnaient et déchiraient le silence.
Derrière chaque sonnerie, il y avait cette angoisse terrible qui frappe au ventre. Et qui pour tous ceux-là, s’est transformée à jamais en chagrin sans limite. Se faire prendre un enfant provoque la haine, et ceux qui prétendent le contraire sont des menteurs. Parce que l’on est en présence de ce que l’on appelle un des universaux anthropologiques, de ceux que l’on retrouve dans toutes les sociétés organisées. Dans l’espèce humaine, comme dans beaucoup d’autres, les émotions deviennent des sentiments – Spinoza l’avait compris et le professeur Antonio Damasio nous l’a bien expliqué. L’émotion engendre la haine qui construit l’envie de vengeance. L’histoire, la littérature, le cinéma, toute la culture nous démontrent l’importance de ce concept et son rôle dans l’aventure humaine.
En dehors de la lecture du Comte de Monte-Cristo et de Mathias Sandorf, ou de la vision d’une collection de westerns, on peut se référer à des exemples récents et peu connus. L’ordre donné en 1940 par Winston Churchill, après les premiers raids de l’aviation allemande sur Londres, de bombarder Berlin. Ou, de la même façon, celui de Franklin Roosevelt qui fit bombarder Tokyo, après Pearl Harbour, dans une mission sacrifice où les cinq avions impliqués n’avaient pas assez de carburant pour retourner à leur base. Actions sans aucun intérêt stratégique ou tactique, ordonnées par des chefs d’État qui n’étaient pas des tyrans assoiffés de sang, mais ayant valeur symbolique pour galvaniser les peuples en assouvissant ce besoin si humain de vengeance. Début 1945, l’Armée rouge découvrait en les libérant les camps d’extermination nazis de Pologne. Avant d’en prendre le contrôle, ses troupes donnaient 24 heures aux survivants pour se venger sur leurs bourreaux.
Salaud de pauvre
Comprenons-nous bien, il ne s’agit pas de revendiquer l’application à tout moment de la loi du talion. L’État s’est arrogé, et c’est tant mieux, la violence légitime, y compris en ce qu’elle porte et doit porter de vengeance. Nier que la justice pénale publique en application de « la théorie de la rétribution » a pris en charge une part de ce qui relevait auparavant de la vendetta dans la justice privée ne serait pas sérieux. La peine de mort n’a aucune valeur en matière d’exemplarité et de prévention du crime, cela n’est pas niable. Son abolition, grand progrès qui permet à l’État de ne pas s’avilir au niveau des assassins, se heurte pourtant à des résistances qui ont pour origine cette appétence pour la loi du talion. Le problème est aussi que cette abolition est un luxe de pays en paix. Et ceux qui, souvent après avoir approuvé l’agression américaine en Irak, viennent aujourd’hui donner des leçons à ce malheureux pays sur la façon de mener la guerre contre le djihadisme sont à la fois arrogants et irresponsables.
En matière de guerre imposée, aussi barbare que celle à laquelle l’islamisme nous confronte, certains pensent que la haine et l’envie de vengeance, peuvent aussi être les conditions du combat. Après le massacre de sa fille, c’est cette voie que Patrick Jardin a choisi. On peut penser que ce choix n’est pas le bon.
Mais personne n’a le droit de le clouer au pilori et de lui cracher ainsi au visage.
Mille fois merci pour cet article qui renvoie l’immonde à ce qu’il est un ramassis de larbins du pouvoir incultes, comme en a apporté l’exemple de leur decodex de nordpress journal parodique belge qui avait pourtant soutitré 123 tués légers.
Quant à l’asko, du haut de sa boboitude et avec ses petites chroniques moralisantes à 2 balles sur 28 minutes le traiter de guignol serait faire injure à la noble tradition lyonnaise.
Askolovitch…Ce fasciste de la bien-pensance à qui l’on peut prédire que, un jour prochain, il lui faudra se taire.
Ah ! Enfin vous admettez qu’être « populiste », au fond, ç’est une autre façon de se dire « démocrate ».
Je dirais plutôt que le grand drame de notre époque et de l’occident, c’est que les « ploutocrates » se soient accaparés le terme de « démocrates ».
De l’extrême nécessité de lire Orwell pour survivre dans un monde où le cynisme est la norme.
Merci Maître,Merci.
Urgence de se desabonner des journaux qui publient ces petites mains de la connerie.
Urgence de denoncer ces gommeurs de vie,gomeurs de chagrins,gommeurs de douleurs pour quelques euros de mensonges et quelques coupes de champagne du cercle baratin.
Urgence de parler de la vraie reparation.
Urgence de faire taire ces corbeaux de la bien-pensance.
« Pas grave,avance,ferme ta gueule,moi je sais ,toi t’es con »
Urgence de rendre la parole confisquée aux sinceres,à ceux qui bossent,aux flics,aux profs,aux medecins pour que ces feignassent de petites plumes ferment leur grande gueule( à la télé ou dans leur piges à deux balles.)
Grandes gueules qui par le déni devrait être une infraction .
Une loi à inventer plus forte que la diffamation,le contraire de l’empathie,le doute infame.
Bien au -delà de ce que le droit a inventé il faut crier et soutenir ces gens qui pleurent.
Ecrasés de lâcheté malfaisante.
Par pitié continuez de denoncer ces negationnistes pervers.
Si vous en avez la possibilité faites savoir à ce père et aux siens combien je partage sa douleur,son cri.
Bonjour Marie,
Je partage parfaitement vos sentiments et comme vous l’exprimez si bien…il y a une réelle urgence.
» La peine de mort n’a aucune valeur en matière d’exemplarité et de prévention du crime, cela n’est pas niable. » vous avez des chiffres? Une étude à nous montrer? Cordialement.
Le plus scandaleux est que L’Immonde fonctionne grâce à nos impôts et à ceux de M. Jardin. Après ses « analyses » ignobles sur la Grèce – ce qui fait que ça fait dix ans que je ne lis plus ce torchon – ce journal persiste et signe avec cet article d’Askolovitch le servile.
Simplement bon pour notre moral , nous devons entrer dans une phase de combat sinon nous allons tous souffrir.
https://programmationbataclan.wordpress.com/2018/09/29/le-monde-ou-la-fabrique-dun-salaud/
La vengeance est un droit personnel légitime et tout aussi légitime est le droit de l’état d’empêcher cette vengeance personnelle.
Quant aux salopards qui crachent à la figure d’un père qui a perdu sa fille, ils sont probablement plus dangereux pour la démocratie que les islamistes…
La démocratie ils la combattent par tous moyens à l’instar des junker et autre jacquesattali a dit . Y compris avec les notres (impôts).
L’abolition est un grand progès ? les morts aux terrasses de café, sur les promenades piétonnes, dans les salles de spectacles ? Vous en faite quoi ? Beaucoup de gens encore dans le déni. C’est ecoeurant ce genre de propos complaisant pour les nombreux criminels qui continuent de peupler notre pays. C’est de la complicité. Non la peine de mort est nécessaire sauf pour les gauchos bien sur.
Merci Maitre de prendre la defense de cet homme meurtri. Je le comprends et je compatis à sa douleur intolérable. Et je ne me sens pas capable de le juger.
Quand à ce triste pantin de C A, je prie pour qu’il rencontre rapidement lui aussi une vraie épreuve afin qu’il éprouve la réalité de la vie.
Ce qui m’a un peu rassuré c’est que beaucoup de réactions des abonnés du Monde sont mesurées voire défendent M Jardin.
« L’obligation qu’ont les sujets envers le souverain est réputée durer aussi longtemps, et pas plus, que le pouvoir par lequel celui-ci est apte à les protéger. En effet, le droit qu’ont les hommes, par nature, de se protéger, lorsque personne d’autre ne peut le faire, est un droit qu’on ne peut abandonner par aucune convention. »
— Thomas Hobbes
Vu le délire global de notre pays, quelle obligation reste t’il ?
Merci pour cet article.
Patrick Jardin n’est pas seul.
Le concert de Médine au Bataclan a enfin été annulé, grâce à la plainte des avocats de Patrick Jardin, mais aussi grâce à tous ceux qui se sont mobilisés contre ce concert, et qui étaient prêts à faire annuler ce concert à tout prix, quitte à en découdre.
Quand le sieur Askolovitch avait une chronique sur Europe 1, il était le champion des amalgames.
Si vous ne pensiez pas comme lui, vous parliez comme les racistes, les antisémites, bref, les « fascistes ». Chevènement, Naulleau et quelques autres étaient mis « dans ce sac ».
Bon, c’était pénible, mais c’était des amalgames politiques.
Mais, s’attaquer au père d’une victime du Bataclan, ce n’est plus de la simple bêtise politique, c’est de l’ignominie pure.
Cela me rappelle une partie du scandaleux « mur des cons » du Syndicat de la Magistrature. Parmi ceux qui étaient sur ce « mur », on trouvait le général Philippe Schmitt. Son crime ? Sa fille avait été assassinée par un criminel sexuel récidiviste.
Pas d’accord sur un point, Monsieur de Castelnau. On peut sans doute écrire que la peine de mort n’a aucune valeur d’exemplarité, c’est une proposition tout aussi invérifiable que son contraire, donc sujet de débat et, dans une certaine mesure, affaire d’opinion. En revanche on ne peut pas écrire qu’elle n’a aucune valeur de prévention du crime, car elle élimine au minimum le crime commis en récidive. Ce qui n’est pas spécialement rare, en particulier chez des délinquants sexuels. On peut certes déplorer qu’après avoir été condamnés à perpétuité, ces criminels soient ensuite élargis, mais c’est inévitable car la perpétuité réelle est inapplicable dans des sociétés comme les nôtres. Notez que je ne dis pas pour autant être favorable à la peine de mort, mon opinion privée à ce sujet me regarde. Mais dire que la peine de mort ne prévient aucun crime est objectivement faux.
La possibilité d’une libération anticipée est une forte incitation pour les détenus à avoir une bonne conduite.
Eh bien oui, si mon enfant devait être assassiné, l’ auteur aurait toute ma haine ! Quant au plumitif du Monde, le sieur Askolovitch, je n’ai pour lui que mépris…
Ils sont ignobles, parce qu’ils ignorent que l’amour implique de la haine envers ceux qui font du mal aux êtres aimés. C’est non seulement normal, c’en est une des conditions premières. Même une poule se mue en harpie si vous menacez ses poussins !
Si vous êtes indifférent ou pardonneur envers ceux qui font du tort à ceux qui vous dites aimer, laissez-moi vous dire que votre amour, c’est du pipeau narcissique que vous vous jouez.
Mais peut-être qu’après toute une carrière à ramper, à cirer des chaussures et à préserver leurs intérêts professionnels, ces mercenaires de la plume ne savent plus ce qu’est un âme humaine. C’est ce qui se passe quand on renonce à la sienne.
@Lea
Lorsque vous postez » meme une poule se mue en harpie si vous menacez ses poussins », vous rejoignez sans le savoir la pensée de feu le professeur Henri Laborit . Penseur des actions du système nerveux mais pas sous l’angle de l’inconscient freudien. C’est ce qu’on appellerait au jour d’ hui » la psychologie comportementaliste. »
Interdit de s’exprimer, interdit de penser différemment, et maintenant interdit de souffrir pour avoir perdu sa fille par assassinat gratuit de la part de lâches qui veulent s’imposer en s’attaquant à des innocents non armés.
En France et en particulier à Paris nos politiques et autres opportunistes de tous bords et de petites capacités ont délibérément donnés le droit de terroriser à certains pseudo « bien pensants.es. ».
A mon humble avis, vous octroyez bien du crédit a cet article en recherche d’ attention de Claude Alkokekchos, un gars qui s’est fait valoir avec l’ affaire Siné, qui a écrit ( probablement apres une étude sociologique et statistique avancée) « Le peuple suisse est un salaud collectif » … Il faut le prendre de qui ca vient. Ca discrédite un peu plus l’individu et ca discrédite son journal.
Petit aparté : la peine de mort 1. évite la récidive, surtout en matiere de crimes sexuels. 2. pousse a la réflexion les plus démunis cérébralement…Si je tue , je risque d ‘y passer. 3. restreint la violence du grand banditisme. Tuer un témoin évite d’etre reconnu et pénalement, ne coute pas plus cher. 4. est un restrictif dans la conscience collective a enseigner des le primaire, a la page responsabilité individuelle … Toujours a mon tres humble avis, c’est en fait une grande lacheté des pouvoirs publics de l’avoir abolie sous pretexte d’humanité. Il faudrait requestionner M. Badinter.
Bien évidemment, qui, a part quelques énergumenes sans coeur, ne compatit pas a la peine, a la haine de M. Jardin? On ne peut qu’esperer pour lui qu’ avec bien du temps, peut etre… elles s’amenuiseront
Il aurait été utile, voire honnête, de rechercher les déclarations exactes de C.Askolovitch.
J’ai écouté soigneusement sa revue de presse du 28 septembre, et je recopie ici le verbatim fourni par France Inter :
«Le monde raconte Patrick jardin dont la fille Nathalie a été tuée au Bataclan et qui s’abandonne à la haine et la revendique. Il est devenu un personnage fétiche de l’extrême droite à l’opposé des victimes de bons sentiments… On ressent pour cet homme Grande gueule à la Depardieu qui cherche photo et archives pour savoir ce qui est arrivé à Nathalie la sympathie désespérée qui inspire ceux que l’on ne sait pas aider.»
Voilà qui est un peu différent, n’est-ce pas?
En même temps, ce genre de commentaires ouvrent les vannes, où il est question par exemple de «ploutocratie», un mot chargé d’histoire que nul n’a oublié.
Et bien sûr, les nostalgiques de la peine de mort s’en donnent à cœur joie. Je n’ai pas envie face à de tels propos de m’engager dans un plaidoyer contre la peine de mort, je sais bien de quelle direction viennent ces appels.
Mais l’article lui-même laisse la porte entrouverte : en temps de paix, on peut se payer le luxe de l’abolition, mais nous sommes en guerre, contre l’islamisme, alors?
J’ai cherché la source, il s’agit de la revue de presse de C.Askolovitch du 28 septembre dernier.
Voici le verbatim transcrit au mot à mot par France Inter :
« le monde» raconte Patrick jardin, dont la fille Nathalie a été tué au Bataclan et qui s’abandonne à la haine et la revendique. Il est devenu un personnage fétiche de l’extrême droite.
On ressent, pour cet homme grande gueule à la Depardieu, qui cherche photos et des archives pour savoir quel sens donner à la disparition de Nathalie, la sympathie désespérée qui inspire ceux qu’on ne sait pas aider ».
Voilà le texte intégral, il me semble que l’honnêteté devrait conduire article et commentaires à plus de mesure. D’autant qu’il reste singulier qu’un juif, il s’en revendique, comme moi de mes origines ( je suis athée ), que des juifs, donc, se dressent contre l’islamophobie ambiante.
Où cela mène-y-il? À ce commentaire où on parle de « ploutocratie », terme sinistre qui reflète bien une certaine époque. Où les défenseurs de la peine de mort s’en donnent à cœur joie. On sait bien de quel bord viennent ces aimables plaisantins.
L’article lui-même n’est pas tout-à-fait clair. On peut se payer le luxe de l’abolition en temps de paix, mais voilà, nous sommes en guerre contre l’islamisme…
meRci pour la censure!!!
Désolé de la redondance, je pensais que mon intervention était passée à la trappe.
Avec donc mes sincères excuses.
Je me rappelle ces mots d’un officier qui avait visité la mère d’un soldat tué : « quelqu’un qui a perdu ses parents on appelle un orphelin, mais aucune langue n’a pu trouver de mot pour décrire celui qui a perdu un enfant…. »
Et comme j’en ai assez d’entendre du John Lennon, je préfère vous redonner ces vers de Hugo (pilier de l’extrême droite, comme chacun le sait!) , après les massacres de Chio (un peu long mais il faut le lire pour apprécier les derniers vers)
L’Enfant
Victor Hugo
Les turcs ont passé là. Tout est ruine et deuil.
Chio, l’île des vins, n’est plus qu’un sombre écueil,
Chio, qu’ombrageaient les charmilles,
Chio, qui dans les flots reflétait ses grands bois,
Ses coteaux, ses palais, et le soir quelquefois
Un chœur dansant de jeunes filles.
Tout est désert. Mais non ; seul près des murs noircis,
Un enfant aux yeux bleus, un enfant grec, assis,
Courbait sa tête humiliée ;
Il avait pour asile, il avait pour appui
Une blanche aubépine, une fleur, comme lui
Dans le grand ravage oubliée.
Ah ! pauvre enfant, pieds nus sur les rocs anguleux !
Hélas ! pour essuyer les pleurs de tes yeux bleus
Comme le ciel et comme l’onde,
Pour que dans leur azur, de larmes orageux,
Passe le vif éclair de la joie et des jeux,
Pour relever ta tête blonde,
Que veux-tu ? Bel enfant, que te faut-il donner
Pour rattacher gaîment et gaîment ramener
En boucles sur ta blanche épaule
Ces cheveux, qui du fer n’ont pas subi l’affront,
Et qui pleurent épars autour de ton beau front,
Comme les feuilles sur le saule ?
Qui pourrait dissiper tes chagrins nébuleux ?
Est-ce d’avoir ce lys, bleu comme tes yeux bleus,
Qui d’Iran borde le puits sombre ?
Ou le fruit du tuba, de cet arbre si grand,
Qu’un cheval au galop met, toujours en courant,
Cent ans à sortir de son ombre ?
Veux-tu, pour me sourire, un bel oiseau des bois,
Qui chante avec un chant plus doux que le hautbois,
Plus éclatant que les cymbales ?
Que veux-tu ? fleur, beau fruit, ou l’oiseau merveilleux ?
– Ami, dit l’enfant grec, dit l’enfant aux yeux bleus,
Je veux de la poudre et des balles.
8-10 juillet 1828
Victor Hugo, Les Orientales