Les élections européennes sont massivement considérées par les Français comme sans intérêt. Il est vrai que leur portée institutionnelle et opératoire est indiscernable. Le fonctionnement de la formidable usine à gaz qu’est devenue l’UE reste tout à fait opaque, et ne persiste que le sentiment confus d’avoir affaire à une bureaucratie lointaine, où le parlement élu au suffrage universel n’est là que pour faire joli. Et comme d’habitude on va aller voter, ou pas, pour des raisons de politique intérieure. Et cette fois-ci, les enjeux du scrutin du 26 mai prochain sont sur ce point particulièrement intéressants.
Retour vers 2014
Revenons sur celui du 25 mai 2014 pour rappeler que le Front National y fut premier avec près de 25 % des suffrages exprimés, laissant l’UMP quatre points derrière et le PS à 14 %. Si cette « victoire » du FN, contrairement aux avertissements des Cassandres, n’a pas abouti à l’instauration d’un régime fasciste dans notre pays, elle a eu d’importantes conséquences politiques. Se sont imposées alors plusieurs évidences. Tout d’abord que la catastrophe Hollande rendait impossible sa réélection. Ensuite que Marine Le Pen serait au deuxième tour de la présidentielle 2017, mais ne pourrait l’emporter au deuxième. Que le candidat de droite qualifié avec elle, serait assuré d’être Président. Il fallait donc se préparer, et pendant que l’UMP qui avait pourtant un boulevard devant elle trouvait astucieux d’organiser une primaire imbécile, les grands intérêts représentés par l’alliance de la haute fonction publique d’État et de l’oligarchie économique mettaient en branle le processus qui allait aboutir à l’installation d’Emmanuel Macron à l’Élysée. Nous ne reviendrons pas en détail sur ce qui s’est passé nous en rapportant à nos précédentes écritures qui avaient pointé les éléments difficilement réfutables caractérisant l’existence d’une forme particulière de coup d’État. Cette illégitimité initiale a évidemment nourri aussi la crise politique et institutionnelle très grave que connaît la France depuis maintenant six mois. Qui voit un président solitaire à la personnalité trouble, mener une politique contraire aux intérêts du pays, brader son patrimoine, instrumentaliser justice et police pour protéger ses amis et mettre en œuvre une répression sans précédent depuis la guerre d’Algérie. Sans oublier probablement le plus inquiétant, l’instauration systématique de dispositifs répressifs portant atteinte aux libertés publiques fondamentales.
C’est bien dans ce contexte national qu’interviennent les prochaines élections européennes. Qui auront pour seul enjeu politique la réalisation d’un sondage grandeur nature et la cristallisation d’un rapport de force politique en France. Emmanuel Macron, se jetant personnellement dans l’arène a consacré le caractère binaire du choix, où le verdict au soir du 26 mai sera simple pour lui : gagnant ou perdant.
26 mai quels enjeux ?
Soit la liste dirigée par la calamiteuse Nathalie Loiseau termine première, et dans ce cas le président de la république se sentira renforcé et légitimé pour reprendre de plus belle, la politique mise en œuvre depuis deux ans. Avec la poursuite du démantèlement de l’État-providence, l’aggravation de la crise sociale, et les dérives liberticides.
Soit, la liste LREM est seconde et on ne sait jamais, troisième, dans ce cas ce sera Emmanuel Macron essuie une vraie défaite. Rapport de force, perspectives nouvelles, et étape franchie dans la marche pour effacer les conséquences de l’opération de 2017 et fermer le plutôt possible la parenthèse de l’installation au sommet de cet homme dangereux.
Essayons d’imaginer les conséquences politiques d’une telle situation. Il n’y a pas actuellement de front anti-Macron et c’est bien le problème. Et s’il s’agit de le constituer le RN est et restera une force incontournable. Certes il y a l’objection non négligeable, selon laquelle le RN et Macron serait des jumeaux symétriques, et que le président rêvant de rejouer avec son meilleur ennemi le match de 2017 en 2022, ferait tout pour le mettre en avant.
On refait le match?
En est-on si sûr ? N’est-ce pas là enrober ses échecs de formules consolatrices ? Car enfin, si le pouvoir, comme l’avait fait François Mitterrand avec le Front National en 1983, cherchait à valoriser le Rassemblement National, on en trouverait quelques traces. Or, que constate-t-on, sinon le traitement judiciaire pas vraiment tendre infligé au RN par une justice connivente. À base de convocations chez le psychiatre, de saisies des dotations d’État, de perquisitions et collections de mises en examen qui relèvent d’un singulier acharnement. Manifestement organisé depuis l’Élysée, comme la confortable mansuétude judiciaire dont bénéficient de la part des mêmes magistrats, les amis d’Emmanuel Macron.
Il y aurait ensuite une différence majeure entre 2017 et 2022 avec une offre similaire. Macron a révélé son projet de dévastation sociale, de liquidation de la souveraineté et de répression des libertés. Le peuple français a fait son expérience. Tout le monde sait bien, Marine Le Pen et ses amis en tête qu’elle ne peut l’emporter dans cette configuration sauf avec la constitution d’un rassemblement qui serait tout autre chose que le RN tout seul. D’ici 2022 reclassements et changements sont inéluctables si tant est d’ailleurs que l’on aille jusqu’à cette échéance-là. L’histoire politique serait alors bien plus ouverte qu’on le croit, et en aucun cas on aurait à se replonger dans le même fleuve.
Battre Macron impératif catégorique
Alors comment se présente le scrutin du 26 mai pour ceux qui combattent le président de la république sa politique. Comme une alternative à deux branches :
- Faut-il voter contre Macron ? Si oui, n’importe quel choix hors de LREM fera l’affaire, même l’UPR.
- Faut-il battre Macron ? Le mettre en minorité et lui faire subir une lourde défaite politique, porteuse d’avenir ? Dans ce cas il n’y a pas 36 solutions…
S’il reste en termes de fonctionnement et d’organisation une épicerie familiale déplaisante, le RN tout en n’étant pas un parti de masse bénéficie d’un électorat populaire solide. Qui représente un Français sur quatre, voire sur trois. Ce sont ceux-là qui comptent et il serait peut-être opportun d’arrêter de les insulter et de les diaboliser pour commencer à les écouter. Et aussi à leur parler.
Ceci n’est pas un appel à voter pour la liste conduite par Jordan Bardella, ni un ralliement à un mouvement, ou une renonciation au «no pasaran » qui a structuré les engagements d’une vie, ni même une information sur ce que fera l’auteur dans l’isoloir. Mais un appel à la réflexion à partir de l’exposé de la réalité d’une situation politique particulière, conséquence de l’opération de 2017. Faut-il choisir de refuser cette évidence ? De faire d’un aveuglement une vertu cardinale ? Est-il vertueux de s’inventer des périls imaginaires pour ne pas affronter des menaces bien réelles ? Il vaut mieux participer au combat de l’époque en se donnant les moyens de le livrer. Ce n’est qu’à cette condition que l’avenir politique reste ouvert. Le 26 mai il ne s’agira pas de voter contre Macron, mais bien de battre Macron.
Et sa défaite nous engagera ensuite, assurés de nos priorités, à construire une force qui évite aussi bien un ralliement au RN qu’une sortie de l’histoire politique.
Analyse tout à fait pertinente à laquelle je souscris sans réserve.le problème est toutefois l’absention qui s’annonce encore une fois massive….comment persuader les français qu’au delà des manifestations et autres actions de rue leur première arme est bien le vote !
excellente analyse, que j’avais partiellement faite il y a un certain temps
Je suis en total désaccord avec cette analyse.
Voter FN, c’est donner du crédit a ce partie. Quoi que vous disiez ces votent lui donneront du poids au prochaines échéances électorales.
Et je ne veux plus, plus jamais a avoir a faire ce choix entre la peste le cholera ou aller a la pêche donnant mon avenir aux vautours.
Pourquoi ce vote utile? Battre Macron?
Qui peut penser que battre Macron ne lui donnera pas au contraire au prochaine élections une force de rassemblement encore plus large allant des LR au PS, encore plus massivement comme seul rempart aux fasciste!?
Car c est ce qu il arrivera encore. Et encore!
Il faut cesser cette boucle infinie… un coup Lepen, tout le monde a peur et le suivant les libéraux qui vont nous sauver du péril brun!
Il y a bel et bien d autres choix. Et heureusement.
La vous allez juste continuer cette boucle qui ne cesse de se répéter depuis Chirac.
No passaran!
El pueblo unido, jamas sera vencido,
El pueblo unido quiere libertad.
Il y aura certes ce dimanche un bulletin à mettre dans l’urne, qui marquera l’adhésion pleine ou relative à un programme à peu près défini. Mais il me semble que la date de dimanche doit sonner un réveil, au terme de six mois de confrontation entre d’une part un programme gouvernemental parfaitement défini dans ses visées (avancée à marche forcée vers le démantèlement de tous les moyens et les cadres de l’action publique, sauf ceux permettant la contrainte et la répression – et qu’on vienne un peu plaider le contraire ou la nuance…) et dans ses méthodes; et d’autre part une opposition multiforme et en grande partie inorganisée qui sait avant tout une seule chose, c’est qu’elle refuse ce programme – auquel il est d’autant plus difficile de définir une alternative qu’il s’inscrit dans les grandes lignes de la logique des traités européens, qui sont censés organiser la solidarité entre les nations du continent mais d’où seuls surnagent aujourd’hui, hélas, les impératifs de privatisation totale de l’appareil productif, mais aussi de la définition des conditions de vie économiques. En vue de cette perspective, si les initiatives telles que le projet de RIP présenté par le PS en application de l’article 11 alinea 3 de la Constitution et de la Loi organique du 6 décembre 2013 pour annuler la privatisation envisagée des Aéroports de Paris et de la Française de jeux sont bienvenues, la stratégie d’opposition au démantèlement de la puissance publique régie par l’expression de la volonté générale, éclairée par un pouvoir de suffrage clairement et régulièrement exercé peine à être définie, dans ses objectifs et dans ses moyens. Doit-il s’agir d’un programme d’alternance à l’image du Programme commun de gouvernement de la Gauche en 1981? Les rapports entre les forces politiques d’opposition, singulièrement au sein de la gauche, semblent loin de le permettre. Le clivage entre les partisans d’un maintien du cadre des traités et ceux de leur dénonciation, laquelle décrétée purement, simplement et unilatéralement ouvrirait une période d’incertitude extrêmement dommageable tant du point de vue de l’esprit public que de celui de la sécurité juridique, est si aigu que l’hypothèse d’un vaste front aligné est à exclure. Dans ces conditions, que peut-on attendre des élections à venir? Et même des suivantes? Votre article, Maître, a le grand mérite de poser la question. A mon humble avis, faute de pouvoir répondre à ces questions cruciales en ce moment de redéfinition de la culture, des enjeux et des moyens de la politique dans le cadre national et dans celui des structures dont la France est partie prenante, ces élections européennes doivent être au moins l’étape d’une vigilance renforcée quant aux travaux du Parlement européen. Si contorsionnées soient les modes de décision en usage au Parlement européen, si limitées soient les pouvoirs de décision qui lui sont dévolus, il a au moins un mérite – il est élu au suffrage universel suivant des modalités permettant l’expression de la plus vaste diversité d’opinions, et il est saisi au moins formellement des décisions de la Commission. Ainsi ses débats, dans le contexte des différentes protestations qui émeuvent le continent, mériteraient-ils d’être suivis de près. Sans oublier le « casse-tête », le défi que représente la redéfinition d’un pluralisme politique et d’une alternative crédible en France. C’est aussi à l’aune de cet enjeu que le choix du bulletin à poser dans l’urne dimanche prochain doit être médité.
« Est-il vertueux de s’inventer des périls imaginaires pour ne pas affronter des menaces bien réelles ? Il vaut mieux participer au combat de l’époque en se donnant les moyens de le livrer. »
Deux lignes de conclusion qui illustrent très simplement le pragmatisme de l’auteur.
Même si nous ne sommes pas du même bord politique, je reconnais à cet article de grandes qualités:
D’abord celle de l’écriture, toujours intelligente, intelligible, et de grande qualité.
Ensuite celle du réalisme qui dépasse l’idéologie.
Pour toutes celles et tous ceux qui refusent et réfutent cette alliance de la haute administration et du grand capital, il n’est plus temps de finasser dans des montages politiciens hérités de la IVe République.
Naturellement ou traitera l’auteur de « social-traître » et autres noms d’oiseaux.
Je gage que le noir corbeau ne sera pas oublié des commentateurs les plus méchants.
Ils feraient mieux toutefois de penser à l’aigle, car la hauteur du point de vue et le regard perçant caractérisent bien mieux ce billet que leurs propres croassements.
Bravo, Maître. Une fois de plus, une fois de mieux.
Nous ne voulons pas de Macron alors je sais ce qu il me reste à faire nous les pauvres ils nous insultent on ne veut plus voir sa gueule ni celle de sa clique !
« Battre Macron », ressemble à « Macron démission! » proféré par des Gilets jaunes au début du mouvement. Après, quoi? Ouvrir une crise plus ou moins explosive, avec décomposition/recomposition du bloc dirigeant autour de Macron, ralliement au RN des droites extrêmes, tentative de la FI, si elle fait un score correct, pour dominer les confettis de l gauche, donc dispersion de celle-ci et mise au centre du jeu politique Le Pen et son parti. Je vois mal ce qu’on gagnera avec ce schéma probable. Des législatives anticipées? Un referendum-plébiscite de Macron qui nous rejoue le « vote utile »? Quoiqu’il en soit, jamais une fin négative (« battre Macron ») ne donne une ligne politique. Par définition, le négatif en politique est indéterminé.
La conclusion que je tire est certes triste, mais elle est juste: on n’a rien à attendre de cette élection, et ce n’est pas à cette occasion qu’on renversera ce gouvernement et son système. On ne le fera que quand, au lieu de passer son temps à insulter les électeurs du RN, on créera les conditions d’un rassemblement populaire sur des objectifs de liberté, d’égalité et de solidarité. Ce n’est pas pour demain, ou après-demain? Sans doute. Mais certains s’y attellent.
En attendant, servons-nous de l’arme suprême: l’abstention. Imaginez la tête de Le Pen, Macron etc. si la participation tombait bas, très bas, très très bas…
L’ abstention ne les gêne pas. Même avec un faible score le vainqueur s’estime légitime. C’ est la démocratie vous dit-on !
Bourdin Jean-Claude, des Gilets jaunes pensent comme vous:
Collectif Gilets jaunes Rungis IDF : ON VOTE PAS, ON LUTTE ! https://yetiblog.org/archives/17641
Macron ajoute que pour « celles et ceux qui continuent aujourd’hui [à manifester], il n’y a plus de débou-ché politique ». Il appelle « au calme », incite chacune à « retrouver le cours de sa vie » et « à ex-primer ses divergences d’opinion (…) dans les temps que prévoit la démocratie, ceux du vote ». Si on n’a plus de « débouché politique », pourquoi on irait voter ? Hmm ? On le dit depuis le début du mouvement : on ne veut pas de changement de personnel politique, on ne veut pas remplacer Macron par LePen ou Mélenchon ou qui que ce soit. On veut autre chose. On n’a pas besoin de chef, de leader, on ne veut pas de représentant, de pantin opportuniste-carriériste pour fonder un nouveau parti. On le dit depuis le début : notre mouvement se situe hors de la politi-que institutionnelle, hors des partis, des syndicats, nous ne voulons pas devenir des « partenaires sociaux » du pouvoir qui ne servent qu’à conforter l’image démocratique du système et préserver l’ordre établi. Le 26 mai, on n’ira pas voter. On a bien mieux à faire ! Mais on ne lâchera pas l’affaire : assemblées, occupation de ronds-points, construction de cabanes, manifestations, actions de toutes sortes, nous vivons désormais à travers la lutte contre ce système basé sur les inégalités sociales, mais nous vivons aussi l’entraide, l’auto-organisation, l’expérimen-tation sociale. Nous sommes le présent et le futur. Le 26 mai, on n’ira pas voter. On a bien mieux à faire !
Je ne parviens pas, en dépit de vos talents de débateur, à vous suivre.
Particulièrement parce que je ne suis pas adepte de telle ou telle théorie des complots.
François Fillon s’est fait attraper par sa propre turpitude.
J’ai, comme vous, été interpellé par la surprenante célérité du parquet national financier.
Célérité qui n’est pas habituelle dans le fonctionnement de nos institutions judicaires.
Et je ne pense pas que le « Canard enchaîné » puisse participer à je ne sais quelle conspiration de quel qu’ordre qu’elle puisse être.
Donc pourquoi cette célérité ? Peut-être plus simplement qu’en raison de la situation, il était nécessaire de crever l’abcès ? parce que la présidentielle ne pouvait pas être polluée par ce type de rumeur ?
Mais la rumeur s’est avérée juste. François Fillon a été saisi, littéralement la main dans le sac.
Le sac de sa femme, en l’occurrence, mais son sac aussi.
Rassurez-vous sur leurs têtes
Du moment où ils auront leur quota d’apparatchiks élus et nommés à des postes susceptibles de rapporter de juteuses prébendes
Pas besoin de vous fatiguer il y a en France des juges et des journalistes de gauche en pagaille qui vous nous concocter un gouvernement de gauche pour continuer à coup sûr de mettre la France à terre avec une dette massive pour engraisser un tas de parasites publics et d´immigrés.Avec vos raisonnements moralisateurs et anti concurrentiels vous faites la joie de nos concurrents hollandais allemands et autres . Votre arrogance n´a d´égale que votre ignorance économique;
salutations
Vendeuvre
Vous êtes bien difficile à satisfaire.
Visiblement, les auteurs intervenant sur ce blog sont en cours de cogitation sur la matérialité des bienfaits allégués de l’immigration.
Par ailleurs, si au lieu de récriminer vous vous occupiez de comparer les budgets des différents pays européens, vous sauriez que la différence de dépense publique vient essentiellement des retraites (toutes les retraites) pour la moitié, ensuite de la vertu démographique française jusqu’à il y a peu (écoles, allocations, infrastructures…), et accessoirement de dépenses de transfert (immobilier) qui bénéficient à tous.
Êtes-vous sûr que vous ne seriez pas vous-même un « parasite » de votre propre camp, en soutenant par ignorance et idéologie des objectifs de politique économique déraisonnables qui, en 2017, ont fait perdre votre camp bien plus sûrement que tous les journalistes et tous les juges de France et de Navarre ?
Vous gagneriez donc à prendre exemple sur Regis de Castelnau et sur son billet de ce jour.
Néanmoins, il convient de ne pas confondre tactique et stratégie. ce n’est pas à vous que j’aurais l’outrecuidance d’apprendre qu’une victoire tactique peut se transformer en défaite stratégique.
Battre Macron ou voter contre Macron relève du choix tactique dicté par nos sentiments. Et je partage les vôtres à 100% à l’endroit de ce personnage.
Mais l’important est la situation de la France, dont le mouvement des gilets jaunes en est le symptôme populaire évident et le coup d’État institutionnel qui a porté notre jeune prince au « pouvoir », en est la manifestation éclatante, à savoir un délabrement avancé.
Ce délabrement provient de sa soumission à la bureaucratie supranationale européenne, bras armé de la « faillitocratie » mondiale, pour reprendre l’expression de Yanis Varoufakis.
Il est donc essentiel de dégager la France de ce carcan mortifère. Le seul moyen est d’envoyer au rump Parliament européen des députés qui puissent porter la voix du frexit et informer les Français des dernières saloperies concoctées par la bureaucratie, de forme soviétique mais au nom du libéralisme (un comble !) à la manœuvre à Bruxelles, Francfort, Luxembourg et Berlin.
Donc, voter pour l’UPR. C’est le seul choix possible. Tout autre vote et toute abstention ne servent à rien, sinon à se faire plaisir.
Quelle tristesse. Adieu Maitre.
@SEGALEN : « Et je ne pense pas que le « Canard enchaîné » puisse participer à je ne sais quelle conspiration de quel qu’ordre qu’elle puisse être. »
Rassurez-vous @SEGALEN, il n’y a nul besoin de postuler la participation du Canard Enchaîné à une quelconque conspiration pour qu’elle existe (ncore que la participation du Canard ne soit pas à exclure après l’incroyable cadeau fiscal que Macron lui a fait lorsqu’il était à Bercy. Mais je n’en ai pas la preuve)
Il suffit de relever que TOUT conspirateur, quel qu’il soit, verra ce journal à scandale publier n’importe quelle information sensationnelle (en particulier si elle est scandaleuse) quelle qu’en soit l’origine, après avoir -faisons-leur en crédit- vérifié un minimum qu’il ne s’agit pas d’une pure invention (bobard en Français, fake news en Macronien)
Que les manœuvres contre Fillon aient été téléguidées depuis le cabinet de campagne de Maqueron ne fait pas l’ombre d’un doute. Pas plus qu’il n’est douteux que l’information dont le Canard a fait ses choux gras fasse partie des dossiers que Maqueron a emporté en quittant Bercy. Tout les ministres des finances le font donc, pourquoi pas lui, on vous le demande ?
Après, qualifier de turpitude le comportement de Fillon, alors que c’était celui d’à peu près tous les parlementaires au moment des faits, c’est un choix possible. Il est vrai que ça n’a rien de reluisant. Mais Fillon n’était pas le seul et on a laissé les autres tranquilles, cherchez l’erreur.
Pour terminer, il n’est pas du tout démontré qu’être un saint soit un pré-requis à l’exercice des plus hautes fonctions. A vrai dire, je me méfierais d’un saint comme de la peste à ce poste. Tout comme j’abhorre le pervers narcissique qui l’occupe actuellement.
La chose que je reproche à Fillon, ce n’est pas d’avoir été ni plus ni moins honnête que la plupart de ses collègues. Je lui reproche d’être un mou du genou, adepte de la repentance et des compromissions, ce que la façon catastrophique dont il s’est défendu dans cette affaire a douloureusement mis en évidence
Votre analyse est très juste ce d’autant que Macron est désormais en réalité la tête de liste LREM. L’incidence politique de ces élections certes marginale ne retire pas l’importance symbolique qu’aurait une victoire LREM vite assimilée à un blanc-seing pour la politique présidentielle. En fait, Macron recherche une nouvelle légitimité. Battu, il serait désavoué par le peuple et affaibli vis-à-vis de la nébuleuse oligarchique. Cette élection est donc déterminante et s’inscrit dans une dynamique générale de retour en force de la souveraineté ; c’est l’heure du « grand retournement ». De plus, comme tous les sales gosses il déteste perdre ; on pourrait voir son regard méchant et torve le soir du 26 mai, un plaisir qu’il ne faut pas se refuser. Avant les élections présidentielles de 2022, il y a les municipales de l’an prochain avec l’émergence visible d’un Islam politique mis en selle par Macron lui-même par la validation de la « 34è liste ».
Entièrement d’accord avec vous. Voilà des semaines que je retourne ces idées dans ma tête. Je conclus la même chose, à savoir que le plus urgent est de battre Macron car il a déjà largement entamé la dévastation du pays.
Concernant le RN, j’avais trouvé bienvenu l’appel de Jacques Sapir à la constitution d’un front souverainiste (en 2015 je crois). Bien entendu, tous les bien-pensants se sont levés en le traitant de facho. Le départ de Florian Philippot complique un peu les choses mais c’est la seule façon de peser contre Macron : un front établi autour d’un programme minimum ayant pour finalité la souveraineté de la France.
Le 26 mai, je voterai pour faire battre Macron.
Le départ de Philippot (qui constitue un sabotage du RN dans sa capacité à fédérer la population) est à mettre en parallèle avec le départ de Kuzmanovic (qui constitue un sabotage de la FI dans sa capacité à fédérer le peuple). Non seulement ces deux forces n’ont pas été capable de distinguer « l’ennemi principal de l’ennemi secondaire » (une forme de courage dont seul Sapir a été capable) mais étrangement toute possibilité que l’une de ces deux forces réalise l’union du peuple en évinçant l’autre a été anéantie. Il est probablement des manœuvres qui nnous échappent mais force est de constater que la tartine retombe toujours du même coté et que le peuple ne risque pas d’accéder au pouvoir par accident.
Au-delà de la dangerosité du personnage Macron, cette élection pose le problème institutionnel qui a conduit notre pays à la crise actuelle. Il ne suffira pas de changer les têtes pour rénover le pays et lui donner de nouvelles perspectives. Une révision institutionnelle de grande ampleur s’impose et, cela, seuls les souverainistes le proposent. Faisons d’une pierre deux coups : dézinguons Macron et rendons possible la rénovation du pays en profondeur par le vote souverainiste.
Votre analyse est pragmatique. Je n’ai aucune illusion sur le système dit « démocratique » de nos pays européens, mais j’ai une conviction : la prochaine élection est déterminante non pas pour l’ Europe mais pour la France, et il est nécessaire de faire subir à Macron une défaite politique pour les raisons que vous avez développé. Je me résignerai donc à aller voter… utilement.
Bien à vous.
D’accord, totalement, sur l’analyse et sur la présentation qui en est faite. Battre Macron!
Agissons en stratège, c’est une étape indispensable et nécessaire.
Puisqu’il utilise sans vergogne et de façon abjecte (comme d’autre avant lui) le RN pour parvenir à ces fins, retournons l’usage qu’il en fait dans son attaque pour, comme au judo, le mettre à terre en utilisant sa propre violence.
La question de savoir si l’on peut se mettre du cambouis sur les mains est tout à fait secondaire…surtout que le cambouis ça se nettoie et disparaît très facilement aux élections suivantes lorsqu’on à des convictions solides.
La culpabilisation « Godwin » doit changer de camp au passage.
« Scrutin intéressant » ou déterminant ? Ne répétons pas, à l’envers cette fois, celui de mai 2017, le RN contre Macron, oui et après? Les deux programmes sont libéraux et rejettent le progrès social, que l’un soit un européen convaincu que l’autre le soit devenu, c’est affaire d’opportunisme.
Ah oui, « Immigration, migrants, réfugiés », l’humanisme – quand il est exprimé – peut faire la différence. Si c’est ce que nous voulons, alors pas d’hésitation RN LERM LR, une feuille de papier à cigarette les séparent. La droite contemporaine est bien vivante, le choix est là.
Mais alors nous prolongerons – pour combien de temps ?- l’agonie d’une utopie européenne. L’espace des libertés se réduira; nous avons pu lire, ici ou là, comment cela opère: pouvoir économique et pouvoir politique s’aidant mutuellement, eux-mêmes soutenus par une administration régalienne sans faille et cuirassée, autant que possible. Les combats pour une émancipation s’écriront au passé ou s’évoqueront dans le cercle familial, si les murs n’ont pas d’oreilles. Nous avons vu, jadis autant qu’aujourd’hui, comment peut évoluer en quelques mois une gouvernance élue démocratiquement. Comme toujours, certains y trouveront leur compte et d’autres subiront. Une sorte d’habitude conformiste issue d’un monde ancien.
Si j’ai pu baguenauder, humer l’air revigorant de votre blog, je ne peux suivre ce chemin-là.
Avant le scrutin, le nez dans la verdure, je rechercherai le trèfle à quatre feuilles. On ne sait jamais.
La droite européenne est bien vivante, dites-vous. Il me semble surtout que la politique n’est plus vivante, ou menace de se réduire à une sorte de disque ou de double disque opérant en répétant des formules, qui ne seraient même plus des « éléments de langage » mais des mots d’ordre, sur le modèle du « Il n’y a pas d’alternative », destinés d’un côté à acter les réglementations inspirées par des « horizons » strictement techniciens et financiers, de l’autre à entonner un radicalisme protestataire préconisant des changements qui n’auraient pour seule ressource que l’antagonisme et des recettes redistributrices, sans penser le devenir de l’aptitude créatrice des citoyens, dans les sphères économiques, sociales, culturelles etc. Cette réflexion est certes schématique, et des contre-exemples d’initiatives civiques de différents niveaux et dans différents domaines (écologie, aide aux démunis, aux migrants, à l’initiative économique) viennent y apporter des démentis bienvenus. Mais elle vise à exprimer une interrogation quant à l’absence d’une force politique qui prenne acte d’aspirations du public à agir sur le réel de façon réaliste et inspirée d’un dessin commun au niveau de la nation. En ce sens, la protestation des Gilets jaunes pourrait être interprétée comme le désir non de tout renverser, mais d’agir sur son propre destin. La gauche, au sein de laquelle la France insoumise tient la place de « première de cordée », où le PS tente une résurrection, où le PC veut faire valoir sa différence et où l’écologie veut valoriser le terrain gagné dans les consciences, est globalement convalescente, et surtout très divisée. On est loin d’un programme commun. D’autant que la question européenne semble aujourd’hui un sujet d’embarras. Sans doute l’action en faveur d’une redéfinition de la solidarité des nations du continent, pour ceux à qui cette cause importe – autour de la culture, des lignes de développement économique à différents niveaux et en tenant compte du contexte mondial et du stade actuel du développement des techniques et des échanges, de la solidarité régionale, représente-t-elle un grand enjeu du débat d’aujourd’hui en France, un « château endormi ». Cette dimension européenne des enjeux politiques ici et maintenant doit pouvoir s’exprimer en symbiose avec la reviviscence de la République, comme de l’ensemble des collectivités nationales, à partir de principes bien pensés : intérêt collectif, humanisme et avenir.
Manifestement il y a un achoppement majeur dans le raisonnement pour « battre » Macron.
Si, dans des élections nationales, son accession au pouvoir a procédé « d’une forme particulière de coup d’Etat » et a« entraîné un illégitimité initiale » fondamentale, on ne voit pas vraiment ce qui peut l’empêcher de continuer de servir « les grands intérêts représentés par l’alliance de la haute fonction publique d’État et de l’oligarchie économique » en arrivant 2ième voire 3 ou 4ième dans des élections européennes !
Ces calculs politiciens, ‘battre, contre, barrage, vote utile etc.’, cette politique politicienne de bas étages sont déplorables :
– BOYCOTT de ces élections
– pour le RIC constituant et les RIC en toutes les matières
– lutte sociale contre la haute fonction publique et l’oligarchie
Le boycott des élections n’affaiblit pas le personnel politique. Il s’assoit dessus et reste aussi impavide que si vous lui jetiez des oeufs ou des insultes. AU fond il s’en moque. Il lui suffit « d’y étre ». On a eu des députés élus avec 7% des inscrit. Cela ne les a pas empêcher de siéger ni de voter ni de toucher les sous. Quelqu’un sera élu de toutes manières. Alors choisissez votre chèvre tant qu’à faire. Vu le nombre il y en a bien un de « moins pire ».
De moins pire en moins pire on arrive au pire, à Macron et à Mme Le pen. Et je préfère l’élu à 7% que l’élu à 40% quand les ces 2 élus font la même politique au service des « grands intérêts représentés par l’alliance de la haute fonction publique d’État et de l’oligarchie économique ».
VOTER POUR Mr MACRON? NON ! VOTER POUR LE RN ?NON ! DE TOUTE FACON LES EUROPEENES N’ONT QUE PEU D’IMPORTANCE !POUR LES PROCHAINES PRESIDENTIELLES IL EXISTE UNE AUTRE ALTERNATIVE ,QUE LES DIVERS (trop divers ) COURANTS DE GAUCHE , AU VU DES TRES MAUVAIS RESULTATS DES ELECTIONS DE DIMANCHE ,CESSENT ENFIN DE PENSER QUE SEULS EUX ONT RAISON ET ACCEPTENT DE S’UNIR DERRIERE PEU IMPORTE QUI .POUR MA PART JE VOTERAI YAN BROSSAT CA NE SERVIRA PAS A GRAND CHOSE MAIS CA ME RAJEUNIRAT !
J’apprécie habituellement la qualité et la cohérence de votre réflexion, mais là je ne vous comprends pas. Faire la distinction entre voter Macron ou battre Macron n’a pour moi pas de sens. Plus le vote contre Macron, quelque forme qu’il prenne, sera important plus sa défaite sera lourde. Quelque soit d’ailleurs la place de sa liste à l’issue du scrutin, avec au mieux 25 % de 40 % de votants cela ferait, au grand maximum, 1 électeur sur dix pour soutenir Macron et sa politique. Sa légitimité déjà bien maigre à la suite de la présidentielle sera quasiment réduite à néant.
Plutôt que sacrifier à ce jeu stérile que d’ailleurs Macron encourage, il me semble plus approprié de se servir de ce scrutin pour exprimer, d’une manière ou d’une autre, non seulement une ferme opposition à Macron mais aussi l’opinion que l’on a de la construction européenne.
Bonsoir Maitre.
Faut-il voter contre Macron ? Si oui, n’importe quel choix hors de LREM fera l’affaire, même l’UPR.
Pourquoi un tel mépris pour ce parti, qui est le seul a demander la sortie de l’UE, de l’Euro, et de l’Otan? Voici le seul parti français qui a pour programme politique celui du CNR, dont on connaît les bienfaits, et vous, ancien soutien du parti communiste, vous semblez lui réserver le même traitement que ces messieurs de l’oligarchie. L’UPR est interdite sur les grands médias, il y a une bonne raison: c’est le seul parti vraiment opposé à Macron, et à ses soutiens, mais fort de ses 37 000 adhérents, le voilà devenu le troisième parti politique français par le nombre de ses adhérents payants (LERM et LFI qui ne demandent pas de cotisations peuvent toujours prétendre ce qu’il veulent par rapport à leur « adhérents », on ne peut rien prouver!). Tous les autres sont des européïstes convaincus qui ne veulent surtout pas cracher dans la soupe. En outre, votre analyse pêche par le fait que le RN ne rassemble des voix que par rapport à une abstention élevée, aussitôt que le nombre de votants s’élève et le score du RN s’effondre. Je regrette cette prise de position.
Cordialement.
Bernard
Quelle tristesse de voir notre France perdre la face en occultant totalement le plus grand groupe du parlement européen sous prétexte que les français ont été déçu par Sarkozy, mais en 2017 c’est Fillon qui devait être élu sans les magouilles des mêmes … et la jeune génération est fabuleuse, pourquoi cracher dans la soupe ? … si les français se tenaient les coudes et voulaient honorer leur pays ils voteraient à Droite, leur racine, et nous aurions une belle visibilité face à l’Allemagne. Ses 18 % de visibilité quand la France n’en a que 8 et alors même que cette représentation va obligatoirement s’amenuiser …
Oh mais peu importe, car dimanche les élections n’auront pas lieu !
Il semble qu’il y ait de l’agitation judiciaire autour de la revente de l’aéroport de Toulouse;
Certains médias ont noté le silence assourdissant du gouvernement , en particulier de B.Lemaire face à cette affaire.
Mais les juges ne sont pas encore arrivés à la tête du délit.
Mr.Macron fait du chantage. Moi ou le RN. Jusqu’au jour où les gens préféreront le RN.
Cela affaiblit les petites listes. C’est peut-être le prix à payer pour battre Macron.
Bonjour Maître et tous les lecteurs de Vu du droit,
Seule une position de première place de la liste Macron, on ne peut sérieusement plus parler de liste Loiseau en raison de l’engagement partisan du président de la république, pourrait sauver les apparences. Et j’insiste bien sur le terme apparences.
Selon toute probabilité, la participation sera faible. Même arrivée en tête, la liste Macron ne pourra sérieusement arguer d’une approbation de la politique menée par le gouvernement.
Je rejoins le questionnement de plusieurs contributions : Que ferons-nous après les élections européennes ?
Quelles possibilités s’ouvriront, ou non, après cette consultation ?
J’ai la conviction que le clivage droite/gauche ne permet pas de rendre compte de la situation des forces politiques qui s’expriment en France. Peut-être suis-je trop impliqué personnellement pour avoir une opinion objective mais mon sentiment est que le clivage entre souverainistes et européistes est plus pertinent.
Les européistes tiennent le système mais face à eux, divisés aujourd’hui, les souverainistes ne peuvent rien.
L’enjeu des 2 années qui viennent sera de construire une plateforme acceptable par les souverainistes de tous bords afin de restaurer en France, notre Res Publica.
Devons-nous y intégrer le RN ? La question ne se pose que si l’on ne veut pas créer de plateforme. Les électeurs du RN partagent bon nombre des préoccupations des Patriotes de Florian Philippot, de la France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon, de l’UPR de François Asselineau ou de la moitié au moins des électeurs de la liste des Républicains de François-Xavier Bellamy. Pour gagner, comme pour construire, il faut constituer une équipe, négocier, transiger sur l’accessoire pour privilégier l’essentiel.
Tout en me gardant de jouer au Machiavel à la petite semaine, il me semble préférable de dialoguer avec un RN piloté par Marine Le Pen plutôt que par Marion Maréchal-Le Pen qui en matière de dérégulation et d’ultra-libéralisme nous ferait regretter Emmanuel Macron.
Qui prendra l’initiative non pas de réunir une droite ou une gauche dépassées par les enjeux mais un mouvement souverainiste ? C’est trop tôt pour le dire. Florian Philippot a proposé une liste commune pro-frexit à François Asselineau qui est restée lettre morte. C’est de mauvaise augure.
Qui saura s’affranchir de l’anathème qui frappe tous ceux qui dialoguent avec le RN ? Aujourd’hui, je n’ai pas de réponse.
Il faut en finir avec la démocrature européiste pour refonder une Europe des états-nations, un espace pour des collaborations entre états, revenir au marché commun en supprimant le marché unique, rebâtir des politiques industrielles et prendre en compte les aspirations légitimes des citoyens des pays de l’Europe.
Sauf à regarder passer le train de l’histoire, il va nous falloir rassembler ce qui est épart. C’est la condition sine qua non d’une éventuelle renaissance.
Alain Roudergues
Donc la censure existe sur les commentaires…! Bien joué l’artiste on va droit dans le goulag ou à Auschwitz !
Et si ces élections européennes étaient à prendre comme la réunion des Etats-Généraux de mai 1789? On doute de l’utilité des fonctions exercées par l’organe élu au suffrage universel direct depuis 1979, mais cet organe existe et dans le cadre français il est même l’une des institutions où les forces politiques marginales ont pu accéder à la représentation, pour le meilleur et pour le plus dangereux. Eh bien que l’organe commence à exercer ses fonctions. Les pouvoirs d’enquête et les fonctions de délibération peuvent trouver des échos au-delà de l’hémicycle de Strasbourg ou de celui de Bruxelles. Et peut-être que certains de ses membres, le cas d’obstruction à ces pouvoirs échéant, pourront réitérer le geste fort du Tiers-Etat le 20 juin 1789, lorsque à l’appel de Mirabeau il se déclara Assemblée nationale et affirma « être réuni par la volonté du peuple et [être résolu à ne sortir de l’enceinte] que par la force des baïonnettes ». Sans souhaiter qu’une telle confrontation soit nécessaire.
Avec sa cervelle de moineau, le monarque républicain croit que nous refaire le coup du hold up présidentiel (envahissement des couvertures de magasine, rabattage de tous les quémandeurs de strapontins à la rescousse, omniprésence médiatique de sa personne sous couvert de grand blabla, des ministres, soutiens et laudateurs, stratégie pour tout programme du moi ou le chaos lepéniste) va encore fonctionner. Comme il est et a toujours été hors sol (mais pas seulement) il n’a pas perçu que la donne a sérieusement changé. Passé de jeune premier, inconnu, gendre idéal, jupiter en personne et sauveur christique, le soufflé est sous le coup de la dure réalité effondré et les malvotants ont ouvert les yeux.
A peu près toujours en accord avec les analyses proposées d’ordinaire, je ne suivrai pas la stratégie suggérée ici et jamais je ne voterai pour un parti d’extrême droite xénophobe, raciste, capitaliste, sectaire, manipulateur et porteur de lourdes menaces. Même les trois petits cochons ont su démasquer le loup déguisé en agneau !
Ce que démontre l’argumentaire ici développé est que la forme démocratique appuyée sur les élections soit-disant représentatives est épuisée et que quelles que soient les contorsions auxquelles nous nous livrons les uns et les autres pour tenter d’échapper au piège, elles ne font que nous y livrer plus étroitement et en resserrer les liens. Bel exemple d’ironie tragique.
Voter pour éviter Macron c’est oublier qu’il incarne la nature même de l’UE et défait ou non, en quoi cela changera-t-il fondamentalement cette UE . C’est là que se situe le vrai combat et c’est peut-être parce que la majorité de la population le perçoit plus ou moins confusément que les partis dits « de gauche » mais qui cultivent l’ambigüité sur le sujet sont au trente-sixième dessous.
C’est peut-être là aussi, dans le combat contre cette UE, que réside l’espoir.
Loiseau en tête de liste…Ca devrait pourtant faire tilt.
Comment Macron est-il parvenu au pouvoir ?
En flinguant Fillon. Oui. C’est vrai, ce dernier étant gênant pour les libéraux-libertaires. Mais surtout en comptant sur l’union des bourgeoisies de droite et de gauche, bref les vainqueurs de la mondialisation, en plus des retraités aisés.
Et pour ce tour de passe-passe, le « en même temps » consubstantiel au « ni droite ni gauche ».
Donc revenons à la nullissime Loiseau.
Choix volontaire, n’est-il pas ? On pourrait même croire que Macron joue donc perdant sur les prochaines européennes.
Pourquoi ?
Parce qu’il a besoin de justifier un rétro pédalage dans son marketing politique pour les deux prochaines années, reconstituer la droite et la gauche républicaine, sans oublier le centre, sur un projet progressiste et afin de remporter les prochaines présidentielles.
Et ce projet fédérateur de l’arc Républicain « classique », c’est la transition écologique.
Macron va, dès la semaine prochaine, mettre le paquet sur cette transition à marche forcée qui devrait être capable de réunir un Jadot, un Raffarin, un Attali, un Minc, une Aubry, un Bayrou, un Lagarde, un Glucksmann ou un Bellamy, liste non exhaustive, tous contre le RN et les populistes.
Car perdre les européennes, de justesse probablement, n’a pas grand impact pour l’idéologie dominante au service du marché débridé.
Comme le dit notre hôte, le scrutin précédent et en faveur du FN, fut indolore quant à poursuivre la politique de destruction des nations, par le remplacement du social par le sociétal, par la perte de souveraineté croissante de la France et au bénéficie de structures supra nationales, par l’immigration organisée pour préparer au dumping social et à l’abrasion profonde des revendications religieuses et culturelles.
Donc battre Macron ou voter contre, ce n’est pas l’enjeu, entendu que l’establishment a probablement anticipé une possible défaite sur fond d’une inéluctable montée des populismes et nous prépare une révolution écologique apte à garantir la quiétude du néo libéralisme et jusqu’à la fin du siècle.
Or cet objectif transcende Macron, ce dernier étant au service de la future gouvernance mondiale et non l’inverse.
En résumé, il faut voter, mais le combat sera tout autre dès Lundi prochain et ce, quel que soit le résultat du scrutin.
Fillon mou du genou ?
Euphémisme trop gentil.
Il n’a pas le plus petit début de conviction, ni d’idée. Sinon de satisfaire les maitres, les puissants.
Un simple opportuniste qui fait où on lui dit de faire.
Avez-vous visionné sa prestation devant le MEDEF ?
Le programme du MEDEF exposé au MEDEF.
Il a eu le temps d’apprendre sa leçon.
Et pour les français ce sera quoi ?
La différence avec le programme de Macron ?
Rien sinon aux marges et encore.
Ni droite (LR), ni droite (PS), ni fascisme ou simili.
Reste la Démocratie, la simple et indispensable reprise du pouvoir par le peuple pour le peuple, avec l’information juste et non pas ces gargouillis servant à maintenir l’attention des cerveaux …
Vaste programme qu’il faudra bien appliquer au risque de tout perdre.
Jean, la ou les différences ?
Défense des chrétiens d’orient, rapprochement continental avec Poutine, bref un programme incompatible avec les libéraux libertaires et les gardiens du temple laïc.
C’est une marge déjà conséquente à peu ou prou soumission au marché équivalente.
Mais je vous rejoins, Fillon n’avait pas l’étoffe, Sarko le savait et l’a tué pour Macron, pour les mondialistes, pour les libéraux libertaires.
Quant à la démocratie, le Démos et le Kratos…, il y a belle lurette que sa pureté originelle a été souillée.
Galvaudée déjà dans les forums et agoras, déjà tournés vers la logique marchande.
Aujourd’hui, la démocratie renvoi donc au pouvoir de la marchandise qui fait société et cette dernière se moque bien du peuple qui s’en trouve à la marge ou éjecté, dans les deux cas et ce, quelles qu’en soient les raisons.
« Aujourd’hui, la démocratie renvoiE donc au pouvoir de la marchandise qui fait société et cette dernière se moque bien du peuple qui s’en trouve à la marge ou éjecté, dans les deux cas et ce, quelles qu’en soient les raisons. »
Objection sur ce point :
Ce n’est pas la marchandise, c’est la fortune, la propriété des moyens de production et d’information qui détermine le vrai pouvoir.
La marchandise (extraction, production, commerce, évacuation) n’est qu’un des moyens de produire de la Rente de capital privé, comme la spéculation, le démantèlement d’entreprises, …
Le travail de ce point de vue n’est plus qu’une ressource, un cout.
– Le capitaliste se moque de la société, des gens, sauf en ce qui concerne l’asservissement :
http://partage-le.com/2019/05/stratfor-ou-comment-le-monde-de-lentreprise-combat-lactivisme-par-steve-horn/
– Le capitalisme se moquent de la société sauf pour en contourner les restes républicains :
https://www.youtube.com/watch?v=OvQPb6JbFos
– le capitalisme corrompt les politiques pour optimiser la rente, il façonne les rapports sociaux, c’est a-démocratique. Les exemples les plus frappants l’UE, la macronie, ..
Petite question à notre hôte sur la démarche de retape électorale téléphonique de nos ministres, relayée par le média BFM, y compris sur les réseaux sociaux et promue par Facebook en la mettant en première publication de mon fil d’actu.
La démarche aussi désespérée que pathétique que constitue la prospection téléphonique de nos ministres pour inciter des électeurs à voter LREM est-elle légale ?
https://www.bfmtv.com/politique/europeennes-des-ministres-telephonent-aux-electeurs-pour-les-encourager-a-voter-larem-1697499.html
https://www.facebook.com/watch/?v=1238540826320259
A priori non. Mais cela n’empêchera pas la défaite.
Sondage Harris interactive de ce soir : RN 25%, LREM 22,5%. Avec des écarts différents les 10 principaux instituts de sondage donnent ce classement.
Attention, marchandise au sens large et non pas réduite à son sens littéral.
Marchandise ici, faisant référence au système marchand.
Et un système marchand produisant des sujets marchands pour le compte des possédants en capitaux.
On pourrait remonter très rapidement la pyramide, à la base, les pauvres, au milieu les salariés et au sommet les 1%.
En bas, tout ce qui justifie le remplacement du social par le sociétal, au milieu, ceux qui ont encore des revendications de classes (plus pour longtemps) petits et moyens propriétaires immobiliers et mobiliers, ceux qui supportent l’impôt, et tout en haut, les très grosses fortunes mondiales.
Le capitalisme n’a jamais été remplacé, il est critiquable, certes, mais aucune mouvement révolutionnaire et à ce jour, n’a pu imposer une alternative au capitalisme, faute de propositions positives.
Alors le capitalisme a prospéré dans la forme que nous lui connaissons aujourd’hui, débridée, un néo libéralisme qui est une véritable tragédie contemporaine pour les peuples et qui va désormais s’habiller de vert (GIEC, Thunberg) pour continuer vers la gouvernance mondiale souhaitée.
Alors il faut voter UPR qui est le seul vote contestataire valable pour cette election
Je suis très fier d’avoir été interdit par Castelnau sur FB. Motif : je lui avais écrit qu’à force de fréquenter des harengères fascisantes à Causeur, il finirait mal. C’est fait.
Je viens d’apprendre la victoire de la liste LREM emmenée par Mme Loiseau (levant les bras au ciel pour manifester ce succès)….ce n’est guère surprenant car les « leaders » de cette formation politique sont vraiment captivants, populaires et charismatiques….
Hier soir sur les plateaux TV l’image représentant Mme Loiseau en grand vainqueur du scrutin résumait assez bien l’état de notre démocratie.
De fait, Mme Loiseau a rassemblé sur son nom un plus de 10% du corps électoral de ce pays : en langue macroniste & médiatique cela s’appelle un soutien massif, un triomphe, un plébiscite !
No comment
Tout en terminant second, Macron a gagné hier.
Non, ce n’est pas un oxymore.
Il n’a pas pris une veste électorale, au contraire, il reste au contact, malgré ses réformes au nom de l’harmonisation de l’union, malgré les revendications sociales (gilets jaunes).
Encore mieux, il continue d’imposer le duopole avec le RN, ce qui est tout bon pour les progressistes.
Enfin, rester au contact tout en contemplant l’ascension de son futur allié, comprendre les verts, l’écologisme sur fondements réchauffistes et de l’économie décarbonée, c’est une jubilation.
Les libéraux libertaires + écolos trotskystes, c’est le progressisme qui continue en marche forcée vers la gouvernance mondiale.
Seule une révolte des nations pourra les stopper.