Ainsi donc, il s’est trouvé une collégialité de magistrats, en l’occurrence ceux du Tribunal correctionnel de Paris pour refuser de poursuivre à l’encontre de Bernard Tapie ce qui n’était rien d’autre qu’une vendetta politique. Le courageux et juridiquement très solide jugement de relaxe rendu par la 13e chambre au profit des personnes poursuivies pour, excusez du peu, escroquerie en bande organisée, ne fait pas plaisir qu’aux seuls prévenus, mais également à tous ceux qui sont attachés à une Justice impartiale et respectueuse du droit. Est-ce le retour enfin à un fonctionnement normal de l’institution, ou bien un acte isolé qui sera sans lendemain, voyant se poursuivre une dérive souvent signalée dans ces colonnes ?
Nous verrons, mais en tout cas un certain nombre de leçons peuvent être tirées de ce qui vient de se passer. Tout d’abord et quoiqu’en disent les commentateurs habituels de la presse de délation, la décision judiciaire remet un peu de clarté dans une affaire qui avait été compliquée à dessein. Ensuite c’est une défaite cuisante pour les tenants d’une justice instrumentalisée par le pouvoir politique, notamment au travers des deux institutions créées à cet effet : le Parquet National Financier, et le Pôle d’instruction financier. Et enfin on présentera quelques observations concernant le considérable scandale dans lequel s’inscrit l’affaire Tapie qui n’en est n’est qu’une petite partie. C’est celui du Crédit Lyonnais qui n’a eu aucune conséquence pour ses responsables, et dont le règlement d’une facture monstrueuse a été mis à la charge du contribuable par une opération qui a permis à certains acteurs de continuer à se gaver sur le dos des citoyens.
Une affaire simple
L’affaire Tapie était au départ assez simple, c’était l’histoire d’une escroquerie. Durant les années fric, des dirigeants du Crédit Lyonnais ou de ses filiales se sont servis de l’histrion Bernard Tapie pour réaliser un certain nombre d’acrobaties qui les ont enrichis en même temps que le soi-disant homme d’affaires. Énergique bateleur de talent Bernard Tapie, avait bénéficié de la complaisance de certaines élites et en particulier de celle du parti socialiste. Cependant les méthodes de ruffian utilisées par l’aventurier ont fini par trouver leur limites professionnelles, financières, et judiciaires. C’est le moment qui fut choisi par les banquiers, pour réaliser une dernière opération juteuse. Ils avaient aidé Bernard Tapie à racheter Adidas, entreprise emblématique d’équipements sportifs. Le morceau étant trop gros pour ses compétences, il ne s’en était guère occupé et il fut convaincu par la banque que le moment était venu de la vendre. Celle-ci se fit confier une mission de conseil et d’ingénierie financière pour y procéder. Elle proposa un prix de vente acceptée par Bernard Tapie et pris en charge la recherche d’un acquéreur. Et c’est là qu’a commencé l’invraisemblable arnaque dont l’homme d’affaires a été la victime. Fut discrètement créée par la banque dans un paradis fiscal une société écran à laquelle le rachat d’Adidas fut proposé au prix conseillé à Tapie. Qui bien évidemment ignorait les liens de cette société avec sa propre banque conseil. Le problème c’est qu’en parallèle le Crédit Lyonnais s’était engagé secrètement avec un autre preneur pour un prix bien supérieur. Une fois Adidas rachetée à la société écran, celle-ci procéda à sa revente à l’acheteur final, encaissant évidemment la confortable plus-value ainsi dégagée qui vint s’ajouter aux honoraires de transaction qu’elle percevait déjà. En bon français cela s’appelle une escroquerie, et en Droit pénal du même nom aussi, réprimée par l’article 331–un du Code pénal. Tout ce petit monde aurait dû se retrouver sur les bancs d’une juridiction pénale avant de goûter à la paille humide des cachots. Rien de tel ne s’est produit, et lorsque Bernard Tapie, après avoir roulé tant de monde, s’est aperçu qu’il s’était fait joliment avoir, il en fut suffisamment contrarié, pour demander aux juridictions françaises de le restaurer dans ses droits. Et c’est là que réside un autre scandale qui n’a choqué personne. 20 ans plus tard, après moult rebondissements de procédure, si les juridictions avaient reconnu la mauvaise foi de la banque, Bernard Tapie qui avait entre-temps connu une déconfiture provoquée par la même banque (!) n’était toujours pas indemnisé ! Certes la justice doit prendre son temps mais à ces niveaux-là cela devient vertigineux.
L’homme d’affaires soucieux de gagner du temps, obtint le soutien de l’État dans la mise en place une procédure d’arbitrage avec le CDR dont le principe était légal et dont le tribunal correctionnel vient de dire qu’elle s’était déroulée normalement et en tout cas dans des conditions qui ne relevaient pas de la justice pénale. On peut considérer qu’était une faveur l’appui évoqué de Nicolas Sarkozy à l’organisation de cet arbitrage qui allait permettre à Bernard Tapie de ne pas subir la longueur scandaleuse de la procédure judiciaire. Mais ne change pas grand-chose dans la mesure où l’arbitrage mené dans les règles déboucha sur une décision de compromis équilibrée pour ce type d’affaire. Même en ce qui concerne le poste « préjudice moral » qui fit tant hurler. Mais c’est cette faveur qui fut à l’origine de ses ennuis postérieurs après l’arrivée au pouvoir de François Hollande. Celui-ci obsédé par un éventuel retour de Nicolas Sarkozy n’a pas hésité à mettre en place un dispositif judiciaire et médiatique lui permettant d’instrumentaliser sans vergogne la justice pour se débarrasser de celui qu’il considérait comme son pire ennemi.
La fin du « cabinet noir » ?
Nicolas Sarkozy relativement apprécié dans les couches populaires, a toujours suscité une haine étonnante dans les couches moyennes et supérieures. Les motifs de ce rejet sont de diverses natures, mais l’ancien président est encore aujourd’hui poursuivi par des haines et des rancunes tenaces. Dès son premier mandat, occupant emblématique du fameux « mur des cons » il a fait l’objet d’une détestation compulsive dans une grande partie de la magistrature, au sein de laquelle nombreux étaient ceux qui abdiquant toute impartialité et se comportant plutôt en militants rêvaient de lui faire la peau. La chasse judiciaire au Sarkozy avait commencé bien avant l’élection présidentielle de 2012, l’objectif étant de peser sur celle-ci, ce qui fut fait par exemple avec les débuts de l’affaire du « financement libyen » dont tout le monde s’accorde à constater aujourd’hui l’absence totale de consistance malgré une instruction exclusivement à charge de près de huit ans. J’ai été amené à de très nombreuses reprises, et souvent plaidant dans le vide, à dénoncer les conditions dans lesquelles les instructions étaient menées par les magistrats du Pôle d’instruction financier.
Après sa défaite, la chasse médiatico-judiciaire au Sarkozy fut officiellement ouverte et on vit se multiplier à tout propos des procédures dans lesquelles on faisait de visibles efforts pour installer l’ancien président devant le collimateur. Il y eut d’abord un certain désordre qui aboutit par exemple à la délocalisation du dossier Bettencourt à Bordeaux ou un magistrat instructeur multipliant les acrobaties n’eut de cesse que de mettre Nicolas Sarkozy et ses amis politiques en examen. L’évidence imposa le non-lieu, et la relaxe ensuite d’Éric Woerth à l’audience, ce qui eut le don de beaucoup chagriner Edwy Plenel qui inventa pour la circonstance la licorne juridique « d’innocents coupables » ! C’est que Mediapart a toujours joué un rôle particulier dans toutes ces affaires. De très méchantes langues, ne reculant devant aucune calomnie, racontent que le site de Plenel entretiendrait des relations de services réciproques avec les secteurs chargés des enquêtes et des instructions. Évidemment, personne ne peut croire une chose pareille.
Profitant de l’affaire Cahuzac, pour flanquer le Pôle d’instruction financier pourtant déjà fort zélé dans la chasse au Sarkozy, François Hollande fit créer un Parquet National Financier (PNF) pour contrôler également les enquêtes préliminaires et les ouvertures d’information judiciaire. Mettant en place avec ce couple une sorte de juridiction d’exception à la disposition du pouvoir exécutif. On ne reviendra pas ici sur toutes les affaires qui de Sarkozy à Jean-Luc Mélenchon, en passant par François Fillon, le Marine Le Pen, Gérard Collomb et Bernard Tapie ont montré les libertés rocambolesques que l’on pouvait prendre avec les principes qui régissent le procès pénal sans que cela chagrine beaucoup la Cour de cassation. On se contentera de rappeler l’aveu candide d’Éliane Houlette patronne du PNF alors sur le départ, aux journalistes de Marianne : « Je n’ai jamais subi aucune pression ». Pardi, pourquoi en aurait-il fallu ?
Nicolas Sarkozy a cette particularité d’avoir fait évoluer le droit français moins comme chef de l’exécutif que comme justiciable objet d’un acharnement constant. Toutes les initiatives acrobatiques des juges d’instruction et en particulier celles de Serge Tournaire qui a également épinglé François Fillon à son tableau de chasse, ont été validé par la chambre d’instruction de la cour de Paris puis par la Cour de cassation. C’est ainsi qu’ont disparus dans les faits le secret professionnel des avocats, le principe d’interprétation restrictive de la loi pénale, la règle non bis in idem, et autres principes essentiels.
François Hollande quant à lui, comme l’avait parfaitement démontré le livre « Bienvenu place Beauvau », a mis en place un système visant à instrumentaliser justice et police contre les opposants. « Le retour aux affaires de ces chiraquiens nourrit bien évidemment le soupçon sarkozyste de l’existence d’un cabinet noir. Il n’est pas possible d’en apporter la preuve formelle. Comme il n’est pas possible de prouver le contraire ! Mais l’addition d’indices trouble de témoignages étonnants interroge. » Ce livre qui décrit beaucoup d’autres choses et en particulier le déclenchement de l’affaire Tapie à la demande du pouvoir socialiste est très intéressant, même si paru au moment du rodéo judiciaire contre François Fillon, ses auteurs journalistes au Canard enchaîné en ont prestement renié les termes.
On a donc demandé au PNF et au pôle d’instruction financier de s’occuper du cas de Bernard Tapie. Toute la procédure pénale qui vient de s’effondrer devant le tribunal correctionnel de Paris a été conduite par ces deux instances dans le but de faire accroire que l’arbitrage et la procédure qui l’accompagnait n’était qu’une opération d’escroquerie en bande organisée. Bernard Tapie et ses « complices » ont eu droit au grand jeu que permet cette qualification ainsi qu’un lynchage médiatique en grand organisé grâce comme d’habitude aux violations sélectives du secret de l’instruction. Le caractère public de l’audience et le talent tranquille d’Hervé Temime ont permis de voir ce qu’en valait l’aune.
Le problème c’est qu’en parallèle le même pouvoir politique s’est arrangé pour mettre en cause l’arbitrage sur le plan civil. Et c’est ainsi que celui-ci, avec une célérité nouvelle, se retrouva annulé par la cour d’appel de Paris et Bernard Tapie condamné à rembourser les sommes perçues à la suite de la sentence arbitrale. Ce qui permet aux ignorants de venir dire aujourd’hui que s’il a été relaxé au plan pénal, Bernard Tapie ne l’a pas été au plan civil ! Le fait est que l’on se retrouve avec deux décisions contradictoires dans l’ordre juridique national. Et il y a deux raisons cela, la première étant la suppression stupide du principe : « le criminel tient le civil en état », soi-disant pour accélérer les procédures et qui débouche sur des situations insolubles. La deuxième est que toute la motivation des décisions civiles repose sur l’existence d’une fraude soi-disant établie par la procédure pénale, hypothèse dont on vient de constater qu’elle ne tenait pas debout. Tout le monde était tellement persuadé que le tribunal correctionnel marcherait dans la combine, que l’on ne s’est pas gêné pour s’appuyer sur les bouts de ficelle du dossier d’instruction. C’est d’ailleurs cette conviction qui explique l’invraisemblable pantalonnade de la condamnation de Christine Lagarde à une dispense de peine devant la cour de justice de la république. Elle a été reconnue coupable de négligence pour n’avoir pas empêché un détournement de fonds publics par l’un de ses subordonnés. Or le tribunal correctionnel de Paris vient justement de dire qu’il n’y avait pas eu de détournement ! Mais vous comprenez, à l’époque il fallait lui ravaler la façade puisque sa nomination à la tête du FMI était prévue, et comme la condamnation de Tapie était inéluctable…
Je répète ce que je disais à l’époque chapeau les artistes !
La catastrophe Tapie signe-t-elle la fin du système Hollande qu’Emmanuel Macron a récupéré à son profit pour combattre son opposition et protéger ses amis ? Il est probable que ce dernier n’entend pas se passer d’un outil aussi pratique. Après le départ du PNF de sa patronne emblème de ce système et du juge d’instruction spécialisée dans la chasse au Sarkozy du pôle d’instruction financier, il semble bien qu’on souhaite manifestement tourner cette page là mais conserver l’outil en lui ravalant un peu la façade. Ce qui expliquerait la position de Nicole Belloubet sur l’opportunité d’éviter l’appel dans l’affaire Tapie, une nouvelle audience et un nouveau ridicule qui ne pourrait que l’affaiblir.
La catastrophe du Crédit Lyonnais : à quand la vérité ?
Plus le temps passe, plus se dissipe le souvenir de l’invraisemblable faillite des élites françaises avec la catastrophe du Crédit Lyonnais. Rappelons que des hauts fonctionnaires intouchables issus de l’inspection des finances, par avidité, vanité, incompétence et malhonnêteté ont conduit à l’abîme un des fleurons de la banque française. Et que naturellement c’est le contribuable français qui a dû éponger les conséquences et assumer des pertes de près de 150 milliards d’euros sans qu’aucun des responsables, les Haberer, les Trichet, les Peyrelevade et tant d’autres n’aient eut à sérieusement rendre des comptes. Souvenons-nous aussi de la création du le Consortium de réalisation (CDR) pour y loger les actifs les moins rentables du Crédit Lyonnais et éponger ses dettes en les cédant. Tous ceux qui connaissent dossier savent, que le CDR a bradé ces actifs, permettant à d’autres de faire des affaires et de se gaver. L’ascension et la chute de Bernard Tapie avec l’acmée que fut cette escroquerie organisée par les dirigeants de la banque, doit être réinsérée dans ce contexte-là.
Comme dans l’affaire Alstom, il faudra quand même un jour arriver à faire les comptes.
Toute la vérité et rien que la vérité !On s’en doutait ,mais de le voir écrit par vous cela devient la réalité!
On comprend pourquoi les archives du Credit Lyonnais ont brulées… Bravo
Il serait intéressant de réaliser un état des lieux de ce que sont devenus les actifs cédés par le CDR. Il permettrait de mettre en lumière leur valeur réelle et d’obtenir un aperçu de la santé de l’économie française sur le long terme à partir d’un échantillon assez représentatif…
Très bel article. Vous êtes tout à fait convaincant.
Je suis incapable de me forger la moindre conviction personnelle dans ce dossier.
J’ai donc vraiment tendance à vous suivre, d’autant que le parquet national financier et le pôle d’instruction du même nom n’éveillent en moi que de la suspicion.
En tant que médecin et juriste, c’est effectivement le montant de la réparation du préjudice moral qui m’avait piqué les yeux (et c’est toujours le cas).
Je n’en ai jamais rencontré d’approchant, même de très loin, dans des affaires pourtant abominables où la réparation de ce préjudice représente ce que notre société peut faire « au mieux » pour quantifier, avec le seul outil dont nous disposons (l’argent), la douleur subie.
Mais il s’agit sans doute ici d’un droit directement dérivé des pratiques anglo-saxonnes que je ne connais pas et qui doit évaluer ce type de sommes à l’aune de la surface financière du fautif.
Tout de même, en comparaison avec le droit commun (judiciaire comme administratif … et il est loin le temps où le Conseil d’État considérait que « les larmes ne se monnayent pas »), le rapport est de 1 à 20.
Merci pour cet article. D’autant plus qu’il confirme mes intuitions de non juriste depuis le début de l’affaire ! Et c’est avec stupéfaction que j’apprends que « le pénal ne tient plus le civil en l’état ». Mais comment peut-on justifier une chose pareille ????
Sans compter qu’on a balancé aux orties l’honneur et la réputation de Pierre Estoup pour rien!
Il devrait pouvoir s’en remettre. 45 millions d’euros pour son préjudice moral, ça irait ?
Le juge avait mis en prison Tapie .Est ce que le jugement l innocentant lui permettrait de poursuivre ce juge en justice?les juges non plus ne sont pas au dessus des lois.
Salutations
Vendeuvre
L’affaire du match Valenciennes / Olympique de Marseille n’a pas de rapport avec Adidas / Crédit Lyonnais.
Mais sait-on jamais … sur un malentendu, tellement de choses peuvent se produire.
Je vous remercie de cette analyse. Sympathique ou non Bernard Tapir a droit à une juste justice.
Tout le monde a droit à une justice mais ne l’a pas.
Pas un seul innocent dans cette affaire où nous avons été plumés de plus de 400 millions avec complicités multiples y compris de la directrice de la bce dont la seule compétence à part parler anglais est de bien faire ce qu’on lui dit.
Ces 400 millions sont à nous on les veut. Ceux qui nous ont volé doivent rendre l’argent.
Si la qualif est fausse, si les preuves manquent, que la justice trop occupée des gilets jaunes et petits déliquants fasse le travail pourquoi nous-je la payons, mettre tous les justiciables sur un pied d’égalité.
Que celui qui me prouve, ici, que nous avons tous les mêmes droits devant la justice me jette la première bière.
Cet article se prend les pieds dans le tapie.
Merci, grâce à vous, on commence à y voir un peu plus clair. Vu d’en bas ce n’ était qu’une nébuleuse qui débordait hors champ.
La condamnation de Tapie à la prison dans le cadre du match de foot Valenciennes/Marseille a en commun avec l´affaire dont nous parlons, un acharnement judiciaire. Cet acharnement a eu de lourdes conséquences sur la santé de Tapie et le jugement a finalement innocenté Tapie .Il est donc possible, probable, que la condamnation de Tapie dans l´affaire du foot balle soit elle aussi injustifiée. Cela mérite d´être vérifié étant donné le coût énorme pour la France et pour Tapie de ces procédures .
Salutations
Vendeuvre.
Un article peu convaincant, qui assène des arguments déjà usés jusqu’à la corde par Tapie lui-même et ses avocats marrons. Depuis tant de temps.
L’affaire a pris les proportions qu’elle a pris, mais au départ il y a 2 versions qui s’affrontent. Celle d’un Crédit Lyonnais qui décide de trahir Tapie après l’avoir bien servi. Le CL savait qu’Adidas valait énormément, et a tout monté dans le dos de Tapie. Les sociétés écran, et la promesse d’achat seraient la preuve de cette dissimulation.
Personnellement cette version ne me convainc pas, et elle n’a d’ailleurs pas convaincu plusieurs juridictions. Qui ont considéré que ces dissimulations n’étaient pas faites dans le dos de Tapie, mais dans le dos du public. Tapie voulait vendre pour rentrer au gouvernement, et parce qu’il était incapable de redresser Adidas lui-même. Pour éviter le scandale d’une banque publique renflouant un ami du président, on créa tous ces montages pour cacher cela au grand public. Même si Tapue s’en est toujours défendu, de nombreux témoins ont assuré qu’il était au courant de tout cela.
L’option d’achat de Robert Louis Dreyfus ne veut pas dire grand chose. Au moment où RLD rachète, Adidas est moribond. Ce prix de rachat n’est qu’une option. Si on vous donne des stock options avec un prix d’exercice à 100 dans 4 ans quad le cours est à 20 aujourd’hui, ça ne veut pas forcément dire que la boite est sous évaluée. Simplement, ce n’est qu’une option pour donner une forte incitation. Ex post on peut dire que c’était une aubaine, ex ante le Lyonnais pouvait tout à fait y perdre sa chemise. Tapie a vendu au prix qu’il avait demandé (et que Pentland avait précédemment refusé). Une banque publique qui rachète un actif dégradé au prix fixé par le vendeur, c’eut été un scandale politique.
Voilà mon avis sur le fond de l’histoire. Et c’est en substance ce qu’a dit la cour de Cassation, en estimant que l’interdiction pour la banque d’être intermédiaire et partie à la fois n’était pas une faute si la victime le savait, et était donc complice de l’escroquerie. Après… il y a tout le reste. Même si Tapie n’a pas été volé par le Lyonnais sur Adidas, sa mise en faillite fut une vendetta politique décidée par la droite (et appliquée par le Lyonnais) en vue des présidentielles de 95.
Et autant je pense que Tapie était en tort et ne méritait pas son arbitrage, l’arbitrage était un scandale politique de Sarko/Borloo/Lagarde, et non une faute pénale. Il avait l’autorité de la chose jugée. Pour annuler cet arbitrage il a fallu inventer une escroquerie à l’arbitrage qui était un peu douteuse, et la vendetta politique, venue cette fois-ci de la gauche, fut elle aussi assez minable.
A certains égards Tapie me rappelle les oligarques russes: un enrichissement éhonté du aux connexions politiques, suivi d’une vengeance personnelle, parfois des mêmes politiques.
Très convaincant aussi.
Du coup, et ça a toujours été le cas durant ce feuilleton judiciaire, je ne sais toujours pas vers quoi pencher.
Ignorant du dossier, ne pas avoir d’avis ferme est normal, mais c’est assez frustrant !
Un élément pourrait donner une orientation : cette saga dure depuis très longtemps. La justice a un rythme lent, mais tout de même. Y-a-t’il une partie plutôt que l’autre qui a multiplié les actions en vue d’encalminer la procédure ?
Moui enfin summa vis summa injuria hein. Une justice forte avec les faibles et faible avec les forts si ca vous satisfait moi pas. Et puis sur le fond l’escroc achete à crédit 100 % ne met rien en valeur, ne rembourse pas un centime et s’estime lésé de 400 millions. Essayez d’en faire autant avec votre banque et relisez les articles de fond sur le montage financier. Le crédit lyonnais était le seul proprio d’addidas. Quant à l’arbitrage truqué de bout en bout et contre l’avis des fonctionnaires soucieux de NOS IMPOTS dire que la grande cheminée n’ira pas en prison.
Allez de quoi bien remettre 1 euro dans la colère des gilets jaunes et de faire monter davantage le FN.
Puis-je me permettre à l’intention des pleureuses d’ajouter que je n’éprouve AUCUNE compassion à l’égard de ce M. Mes sentiments je les réserve aux miséreux qui à l’issue d’une vie de merde agonisent seuls dans la rue dont certains âgés de quelques jours comme a l’immense courage de les nommer tous les ans sur son site lacroix.
Et là la justice sociale elle est où ? Et vos capacités à compatir ?
Mais personne ne vous demande la moindre compassion à l’égard de qui que ce soit.
Vos sentiments sont respectables, mais si ce ne sont que des sentiments, ils ne servent à rien.
Le sujet n’est, ni la « justice sociale », ni la capacité à compatir.
Votre intervention porte un nom sur les réseaux sociaux : du trollage.
Libre à vous de penser sans émotion. Libre à vous de trouver que cette justice est équitable. Libre à vous de plaindre une célèbre crapule et rester indifférent au sort de ceux qui selon la formule « ne sont rien ».
Et bien entendu faire vôtre la volonté des pouvoirs libéraux actuels dont la volonté de museler toute idée non conforme sur les réseaux sociaux vous convient parfaitement.
Donc je réitère cette décision de justice prouve qu’il vaut mieux être riche et célèbre pour que le droit soit respecté et 2 je réserve toute ma compassion aux malheureux anonymes et ils sont hélàs trop nombreux.
Par principe, je ne commente pas les décisions de justice ; n’étant pas partie à l’instance, je ne connais que des propos rapportés, très imprécis surtout pour des dossiers complexes comme celui-ci. Ceci étant, en France, on a la nette impression que plus personne n’est à sa place : présidents et premiers ministres deviennent avocat ou homme d’affaire ; les ministres sont embauchés à la télé, financiers et juges font de la politique, hommes de presse et artistes de variété deviennent ministre. Bref, c’est le grand n’importe quoi ; rares sont ceux qui savent encore se tenir et faire correctement leur travail, comme les juges de la 13 è chambre qui à l’évidence ont fait le leur en dépit de l’appel récent du Parquet. Cela n’efface pas les dégâts de leurs confrères politisés qui détournent leur fonction au profit d’une cause militante. L’impression générale en est je-m’en- foutisme, manque de sérieux, absence de rigueur, guignolade permanente le tout immergé dans un sirop moralisateur bien collant mais ce n’est pas, ce n’est plus une société en ordre capable d’affronter de grands dangers et surtout pas les pires.
La vérité c´est que Mitterand et sa clique socialiste étaient les plus pourris de tous et que cette affaire en est la démonstration. Evidemment cela gêne tous ceux qui se sont tu pendant ces honteuses années ou qui en ont croqué. Des juges au service du pouvoir éxécutif c´est la caractéristique de la république socialiste corrompue dont nous a fait cadeau Mitterand et sa bande, encore représentée aujourd´hui au plus haut niveau de l´état, ou de ce qu´il en reste par Fabius.
salutations.
Vendeuvre.
Rien ne va plus : le parquet fait appel…
L’affaire ARISTOPHIL ressemble étrangement à l’affaire Tapie avec le même pôle d’instruction financier et les mêmes magistrats très « honnêtes » et « indépendants »…. Le livre d’isabelle Horlans « liquidation en bande organisée – Contre enquête sur scandale judiciaire » a commencé par en lever le voile. Alors encore 10 ans (déjà 5 ) avant d’en connaître l’issue…fatale.
Avant le 18 novembre 2014, date du déclenchement de l’affaire il n’y avait pas la moindre plainte des 18000 clients, la société Aristophil allait bien, le Musée des lettres et manuscrits, le magazine Plume, etc…..Le responsable Gérard LHERITIER était heureux comme l’ensemble des 100 salariés et de tous les clients. Alors que s’est il passé dans l’arrière cour des Archives de France ?
Que s’est il passé dans les méandres de l’AMF dépendant du ministère de l’économie…?
On commence doucement à le découvrir…
Triste pays….
« L’ascension et la chute de Bernard Tapie avec l’acmée… » … Désolé mais même l’opéra (… pas précisément éponyme !) s’écrit sans « e » final. Dur dur d’écrire beaucoup … sans faute d’orthographe.
Encore plus désolé de vous savoir désolé car je pense que l’un et l’autre (féminin et masculin) se dit où se disent.
Tapie devrait croupir encore en prison et non pas percevoir un dédommagement et prétendre qu’il a été abusé , d’ailleurs comme quasiment tous les coupables leurs défense c’est de toujours remettre la faute sur les autres ou se faire passer pour plus idiot qu’ils ne le sont , mais là on frise le ridicule (ce qui n’a rien d’étonnant avec Tapie) , c’est coupable , plus coupable , je te donne , tu me donne .
La vérité à la vie dure , sans doute parce qu’elle n’est pas pressée. (Jean Dutourd)
⛳️⛳️Une affaire simple d’Etat qui dépasse l’entendement des simples vivants, Une arnaque des premiers couteaux qui doit être résolue par les second couteaux.
Excellent billet, avec le focus ad hoc sur le PNF et le PIF.
Du pif, Tapie n’en manquait pas pour les affaires, mais dès qu’il a frayé avec le pouvoir, il s’est enrhumé.
A mon sens et dans cette affaire, Tapie est consubstantiel à la destinée de Lagarde.
Celle-ci fut blanchie dès qu’elle fut élevée à la tête de la FMI, pas Tapie, pour les besoins de l’opinion publique, surtout.
Par la suite, Lagarde fut juste ennuyée sur un plan purement politique, la preuve en est qu’elle a continué son ascension et que le pouvoir profond a sifflé la fin de la récréation, comprendre le feuilleton juridico-médiatique, en la propulsant très récemment à la tête de la FMI et Tapie a donc été logiquement relaxé.
L’appel du parquet, c’est du théâtre.
Les jeux sont faits depuis des lustres, le couple Lagarde/Tapie va maintenant tapiner pour les progressistes, comprendre les libéraux -libertaires, chacun dans son rôle, la première, pour l’accroissement ou le maintien de la financiarisation du capitalisme, le second, pour répéter en boucle combien Macron est intelligent et que le populisme pue vraiment.
Ce sont deux pions au service du pouvoir profond, comme l’est Macron.
Erratum : Il fallait bien sûr lire que Lagarde est passée du FMI à la tête de la BCE.