Madame Ernotte n’est pas gênée.
Voilà qu’elle veut nous imposer « l’affirmative action » à l’américaine. Alors on va lui rappeler ce qu’est un État de droit. D’abord, comme d’habitude elle oublie qu’elle dirige un service public (c’est nous qui le payons) qui lui impose des obligations de neutralité et de pluralisme dont on peut constater en particulier sur la question du pluralisme qu’elle s’assoit dessus absolument tous les jours. Ce comportement de propriétaire suffisant exclusivement au service de la caste est déjà d’une vulgarité difficilement supportable. Mais voilà maintenant que la dame se permet, de venir nous dire, toute armée de la supériorité morale qu’elle s’attribue, que sur ce service public qui nous appartient, elle va appliquer ses opinions personnelles et mettre en place un communautarisme illégal.
Voici ce qu’elle a twitté :
« Nous incluons désormais dans l’ensemble de nos contrats de production une clause de la diversité qui exige des sociétés de production, que leurs équipes de tournages, d’écriture, et artistiques reflètent la diversité de la société française. »
Alors on va lui rappeler quelques règles élémentaires que son arrogance et l’impunité que lui assure sa connivence avec Macron, lui ont fait perdre de vue.
La France a une Constitution de laquelle il résulte l’égalité des citoyens devant les charges publiques. IL EST INTERDIT DE FAIRE DES DISCRIMINATIONS ENTRE LES CITOYENS. Et ces discriminations constituent autant d’infractions pénales.
Que dit l’article 225–1 du code pénal ?
« Constitue une discrimination toute distinction opérée entre les personnes physiques sur le fondement de leur origine, de leur sexe, de leur situation de famille, de leur grossesse, de leur apparence physique, de la particulière vulnérabilité résultant de leur situation économique, apparente ou connue de son auteur, de leur patronyme, de leur lieu de résidence, de leur état de santé, de leur perte d’autonomie, de leur handicap, de leurs caractéristiques génétiques, de leurs mœurs, de leur orientation sexuelle, de leur identité de genre, de leur âge, de leurs opinions politiques, de leurs activités syndicales, de leur capacité à s’exprimer dans une langue autre que le français, de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une Nation, une prétendue race ou une religion déterminée.
Constitue également une discrimination toute distinction opérée entre les personnes morales sur le fondement de l’origine, du sexe, de la situation de famille, de la grossesse, de l’apparence physique, de la particulière vulnérabilité résultant de la situation économique, apparente ou connue de son auteur, du patronyme, du lieu de résidence, de l’état de santé, de la perte d’autonomie, du handicap, des caractéristiques génétiques, des mœurs, de l’orientation sexuelle, de l’identité de genre, de l’âge, des opinions politiques, des activités syndicales, de la capacité à s’exprimer dans une langue autre que le français, de l’appartenance ou de la non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une Nation, une prétendue race ou une religion déterminée des membres ou de certains membres de ces personnes morales. »
La Discrimination, ça marche dans les deux sens . Or on comprend bien que pour pouvoir être choisies par France Télévisions les sociétés de production devront s’organiser en fonction de LA CONCEPTION personnelle de sa présidente de la « diversité ». C’est donc Madame Ernotte qui va compter à partir de combien de noirs, de Blancs, de musulmans, d’évangelistes, de cathos, de jeunes blancs (elle n’aime pas les blancs de plus de 50 ans. Coucou Julien...) on touche enfin au graal de la « diversité » selon son coeur.
Eh bien désolé, cela constitue en l’état actuel du droit un délit grossier. Qu’elle reconnaît déjà commettre en utilisant le présent de l’indicatif dans son tweet (coucou Monsieur le procureur).
Car que dit l’article 225–2 du même code pénal :
« La discrimination définie aux articles 225-1 à 225-1-2, commise à l’égard d’une personne physique ou morale, est punie de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende lorsqu’elle consiste :
1° A refuser la fourniture d’un bien ou d’un service ;
2° À ENTRAVER L’EXERCICE NORMAL D’UNE ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE QUELCONQUE ; »
Or refuser de contracter avec des sociétés en raison de la couleur de peau, de la nationalité, de la religion etc. etc. de leurs salariés, entre bien dans le champ d’application de cet article. Donc, si l’on applique les consignes de Madame Ernotte, ce devrait avoir normalement pour conséquence un aller simple pour le tribunal correctionnel.
Mais Madame la présidente ne s’arrête pas en si bon chemin.
France Télévisions qui bénéficie donc d’une concession de service public de l’État français, est ce que l’on appelle un « pouvoir adjudicateur ». Soumis à des procédures de mise en concurrence organisée, non pas par le Code des marchés publics mais l’ordonnance du 6 juin 2005. Les clauses discriminatoires qu’entend imposer l’autocrate sont absolument prohibées. Il existe des exceptions avec des clauses pouvant figurer dans les cahiers des charges comme par exemple celles relatives aux travailleurs handicapés par exemple. Mais celle-ci doivent évidemment être expressément prévues par la loi. Malgré une recherche attentive, je n’ai rien trouvé qui autorise les critères que Delphine Ernotte prétend déjà appliquer.
L’acheteur public, ce qu’est en l’occurrence France Télévisions, pour choisir la meilleure offre, doit clairement distinguer, d’une part, les critères de sélection des candidatures qui permettent d’évaluer les capacités professionnelles, techniques et financières des candidats et, d’autre part, les critères d’attribution qui permettent dans un deuxième temps de choisir les offres. Et bien évidemment, les critères avancés par Madame Ernotte dans son petit poulet sont proscrits.
Et c’est là que ça se corse puisque l’article 432–14 du code pénal sanctionne la violation des règles qui garantissent la liberté l’égalité d’accès à la commande publique. Et que la Cour de cassation a bien précisé que cela concernait aussi la violation de celles prévues par l’ordonnance du 6 juin 2005.
Voilà donc une présidente (inamovible sous le macronisme) d’un organisme qui appartient aux citoyens qui le financent et qui annonce la bouche en cœur qu’elle est prête à tranquillement violer la loi républicaine et commettre des infractions pénales.
Alors que Madame Ernotte raffole du communautarisme à l’anglo-saxonne c’est sa liberté de citoyenne de le penser et de le dire. En revanche es-qualité de présidente de la société de télévision de service public, il serait souhaitable qu’elle soit modeste et qu’elle se contente d’appliquer les lois en évitant d’instrumentaliser un bien commun pour prendre la pose. Personnellement j’apprécie énormément Omar Sy, Djamel, ou Kilian M’Bappé. Et pour leur grand talent, et je me moque de leur couleur de peau, de leur origine ou de leur religion. Ce faisant, c’est bien moi qui suis en phase avec notre universalisme républicain.
On constatera une fois de plus que cette personne qui n’en est pas à son coup d’essai bénéficie de toutes les protections et en particulier dit-on celle du couple présidentiel. Et aucune chance non plus de voir le CSA ou même le parquet de Paris froncer un sourcil.
La France est une start-up nation, n’est-ce pas ?
La constitution à été violée lors de la présidentielle de 2017 pour permettre l élection de Macron. Ce régime est illégal
Salutations
Vendeuvre
Certes et des centaines de domaines sont illégaux et pourtant subis aux forceps par les concitoyens. les contrôles de toutes les institutions et missions, délégations, travaux et subventions, ne sont pas exécutés alors qu’inscrits dans les contrats.
Et ainsi file notre argent pour combler les caprices des présidents depuis Pompidou. Que faire sinon subir puisque; même en portant plainte, les juges nous débouteront (pq esclaves du prince illégal en poste…)
Et bim pour Madame Ernotte !
Tant qu’à continuer dans l’absurdité, en tant que bourguignon, j’exige que mes compatriotes bourguignons soient représentés à parité dans tous les métiers de France TV ! Non, mais ! Crévingu !
Une telle déclaration participe d’une « politique » d’affichage, qui peut être perçue comme une façon de s’arroger le bénéfice de la bonne pensée. Les postulats de cette déclaration d’intention sont difficilement critiquables, tant il est en effet louable en tant que service public d’assurer une visibilité des différentes composantes de la société civile que l’on représente. Mais votre étude, Maître, pointe la question, récurrente dans différentes péripéties qui ont animé la sphère médiatique qui se fait l’écho des événements ayant marqué l’opinion, de l’instrumentalisation de cette bonne pensée, qui la fait apparaître comme seule « politique », seule « proposition collective » d’un mode de gouverner dont tous les actes touchant le fonctionnement et l’intervention de l’Etat à travers ses services et politiques publiques concourent à l’appauvrissement matériel et substantiel de ceux-ci. La démarche la plus saine, une fois ce constat posé, est comme vous le faites d’analyser au regard du droit, dans la lettre de ses textes et dans les principes dont il est l’expression, en quoi cette attitude porte atteinte au fonctionnement des institutions et au respect des principes.
Pourquoi alors ne pas exiger une représentativité de la diversité française à l’assemblée ?
Ce serait bcp plus légitime à défaut de légal ?
x% d’ouvriers, y % employés, z% de fonctionnaires, a% de PdG, médecins, facteurs, cheminots, danseuses de corde, ratons-laveur, .. ?
Ahurissant cette proposition tirée de la panoplie de oui-oui taxi ?
On me dit que ce n’est pas oui-oui mais borbie aux grands-magasins ?
La vie n’est pas un goûter d’anniversaire d’un gosse de 6 ans où on mesure précisément le niveau de soda dans les verres et la taille des parts de gâteaux afin que personne ne couine.
Si je suis en phase avec le billet d’humeur de notre hôte, ne pas oublier que Dame Ernotte est nommée par le CSA.
Par conséquent, Dame Ernotte, elle tweet sous son intime conviction ou sous l’influence du CSA ? On pourra me rétorquer, perfidement, que le CSA suit les ordres de l’Elysée, certes.
Car le CSA est dirigé collégialement (7) avec à sa tête, le président du CSA, proposé par le président de la République, puis validé, par audition, par les commission des affaires culturelles du parlement (Assemblée + Sénat), le tout pour une durée de mandat de 6 ans.
Le Collège est renouvelé par tiers tous les deux ans, par le président du Sénat et par le président de l’Assemblée nationale (c’était pire avant, les nominations dépendaient uniquement de l’Elysée).
Il existe 12 groupes de travail représentatifs du domaine de compétence du CSA, dont la pluralité et ses déclinaisons, dont la représentation de la diversité.
En début d’année, Macron avait proposé Roch-Olivier Maistre, un proche de Chirac et sa proposition fut validée.
Pour ceux qui veulent en connaitre plus sur son profil, c’est ici : https://www.lesechos.fr/tech-medias/medias/roch-olivier-maistre-le-cardinal-du-csa-960688
Dame Ernotte est déjà très loin, très très loin, même…
Bonjour,
juste une question : la loi sur la parité homme-femme n’est-elle pas une forme de discrimination institutionnalisée?
Enfin , quelqu’un qui ose dénoncer l’imposture de Dame Ernotte , sans parler de son insondable incompétence…..et de son inadmissible morgue.
Maître,
Il n’est pas suffisant de dire « coucou Monsieur le procureur », il faut lui écrire.
La critique est aisée mais l’art est délicat .
a t on pensé aux gauchers ?
ils sont environ 14 % de la population et toujours autant de discrimination.
Certes, Mme Ernotte est une amie de Macron. On se souvient que, lors du débat du 2e tour (Macron/Marine Le Pen), oubliant (comme de coutume) son devoir de réserve, la présidente de France-Télévision avait ostensiblement fait la bise au couple Macron.
Mais, rappelons qu’elle fut nommée à ce poste par le CSA, alors présidé par l’inévitable Olivier Schrameck.
Ce dernier était un proche collaborateur de Jospin et fut nommé à la tête du CSA par Hollande.
On connait les méthodes détestables de Mme Ernotte pour virer des animateurs de la télévision. Non seulement, elle fait preuve d’autoritarisme 1000 fois pire que celui que les socialistes (Tartuffes du « camp du bien ») ont toujours reproché à la droite, mais, elle n’informe même pas ces animateurs avant leur exclusion. On sait ce qui arriva à Julien Le Pers et à Patrick Sébastien.
Quant au CSA, il met en garde C News parce qu’Eric Zemmour est un chroniqueur de la chaine. Il rappela à l’ordre C8 à cause d’une blague « misogyne » de Bigard (1).
En revanche, le CSA n’eut aucune réaction quand un « humoriste » de France-Inter parla de violer Charlotte d’Ornellas (de « Valeurs Actuelles »).
Depuis la présidence Schrameck, le CSA est d’une partialité scandaleuse. Avec lui, le « camp du bien » a tous les droits et « le camp du mal » n’en a strictement aucun.
(1) Je ne suis pas fan de Bigard. On sait que je suis fan de feu Devos et j’apprécie assez Laurent Gerra. Mais, je considère l’intervention du CSA inadmissible.