Maître Castor, perché sur son Assemblée

Au XXe siècle le 18 juillet est l’anniversaire de la naissance de Nelson Mandela, et celui du déclenchement de la guerre civile espagnole.

Au XXIe, le 18 juillet 2024 sera celui du dévoilement définitif de la dépravation de la « gauche » petite-bourgeoise pleurnichant sur l’ingratitude de la bourgeoisie. « Comment ça, nous nous sommes prostitués pour sauver les fesses de Macron son fondé de pouvoir, et voilà qu’elle refuse de nous payer la passe ! »

La réélection de Yael Braun-Pivet au perchoir de l’Assemblée nationale et celle d’Ursula von der Leyen la tête de la Commission européenne sont pourtant les conséquences de la stratégie du NFP. Comme l’image de Manon Aubry exultant en donnant l’accolade à la néofasciste allemande corrompue démontre une connivence qui va loin.

J’ai demandé au philosophe Victor Sarkis ce qu’il en pensait.

Son regard est grinçant.

Régis de Castelnau

L’Histoire se rit des castors qui chérissent les barrages dont ils pleurent les effets. Sans véritable surprise, Yaël Braun-Pivet aura été réélue le jeudi 18 juillet dernier à la présidence de l’Assemblée nationale, poste surnommé dans le milieu « le perchoir ».  Non pas en raison bien sûr de ses compétences politiques exceptionnelles, de ses qualités d’analyses des situations, de son charisme particulier, ou de sa probité à juger les déboires de l’Assemblée : non, encore et toujours, par la stupidité et la cécité coupable de la gauche « NFP », comme il faut désormais la labelliser, telle une marque infamante, toujours prompte à falsifier l’Histoire et les symboles.

Un Disneyland sociologique

Car enfin, après avoir appelé de toute la force dont est capable ses petits poumons bien malingres à voter pour des macronistes contre le RN, et avoir fait passer la projection de seulement 60 députés Ensemble ! au soir du premier tour aux 166 actuels, de quel droit osent-ils faire les étonnés, et hurler au « déni de démocratie », au « vol de l’élection », et au « mépris des électeurs » ? Il n’y a là que la conséquence parfaitement logique de leurs actions : quelle lâcheté de ne pas les assumer ! Faut-il avoir perdu tout contact avec la réalité pour oser affirmer comme A. Chassaigne que l’alliance entre les macronistes et LR est une « alliance contre-nature[1] » ? Quelle « contre-nature » ? Il s’agit de la même classe sociale, avec le même programme économique et géopolitique, et la même vision du monde. On aimerait pouvoir invoquer à la décharge du NFP un état psychiatrique dément, qui au moins aurait le mérite de susciter de la compassion chez le lecteur bienveillant envers les aliénés, qui depuis le juriste romain Ulpien sait pourquoi ils ne sont pas responsables juridiquement de leurs actes.

Mais non : las, il faut bien reconnaître que ce non-contact avec la réalité est le produit de leur classe sociale – la petite-bourgeoisie intellectuelle, et les couches moyennes qui se sont trouvées un moyen de se créer un Disneyland sociologique. Dans ce pays de cocagne, nulle trace d’ouvriers, de pauvres sales et mal-élevés : on y vit bien dans l’entre-soi de la bien-pensance. On peut penser avoir gagné une élection en ayant rassemblé 25 % des suffrages en réunissant plus de 6 organisations politiques, et gouverner légitimement le pays avec 30 % des sièges au parlement. On peut même penser demander aux marchés financiers et à la BCE de financer le SMIC à 1600€ et payer davantage les fonctionnaires dans un pays désindustrialisé, et qui ne produit plus ce qu’il consomme.

Ce n’est plus de la politique à ce niveau-là : c’est le Journal de Mickey mis en scène – mais avec Caroline de Haas en rédactrice en chef, des fois que Dingo veuille faire preuve de « masculinité toxique » à l’égard de Minnie. Leur délire est donc totalement politique, et en rien psychiatrique : la classe sociale qu’ils représentent a perdu tout pouvoir et capacité d’action réelle, et en est donc réduite à s’agiter vainement, en poussant toujours plus loin le délire de séparation avec la réalité.

Et que dire du spectacle puéril qu’ont offert les insoumis, en érigeant comme sommet de la résistance anti-fasciste le fait de refuser de serrer la main aux députés RN ? Ils trahissent bien d’ailleurs là leur conception des choses : ils ne font même plus semblant d’essayer d’aller chercher l’électorat ouvrier du RN pour le faire changer de vote – ils lui crachent à la figure, en se drapant dans de la morale, au sens le plus abstrait et méprisable du mot. Il faudra un jour que les communistes sincères et les hommes de gauche honnêtes l’admettent : cette gauche « NFP » n’est pas simplement stupide, ni mal orientée – elle défend férocement ses intérêts de classe, qui exigent que rien dans le fond ne change. Elle veut l’UE, elle veut l’OTAN, elle veut le système économique actuel, elle veut même Macron dans le fond, même si elle ne l’admet pas : elle veut tout cela, mais avec plus de dépenses publiques, pour que son Disneyland soit un peu plus fun. C’est vrai qu’on s’ennuie un peu au pays de l’OTAN, quand on a moins de moyens (c’est-à-dire pour eux, le travail des autres) pour s’amuser.

Les suites de cette farce sont donc prévisibles à l’avance : Macron macronera, Yaël Braun-Pivet braunpivera, et peut-être même que Attal attallera. Et la gauche, toujours la gauche, fera son manège bouffon, in seculum seculorum si on la laisse faire. Cette gauche aime à répéter que Macron a perdu le 7 juillet : peut-être est-il temps de se rendre compte que probablement non, si tout peut continuer comme avant ?

Il y a aussi la farce morbide.

Mais derrière la farce grotesque, il y a aussi la farce morbide. On se souviendra longtemps que cette même journée, l’infâme Ursula Von Der Leyen a été réélue à la tête de la commission européenne pour 5 ans de plus. Vu le caractère réactionnaire de ce qu’est l’UE, cela n’est pas surprenant, mais après le désastre de son mandat précédent, et les horizons de guerre et de désolation où cette femme veut emmener les peuples européens, l’événement devrait terroriser tout honnête citoyen. La guerre et la misère sont ses seules ambitions pour les masses.

Et de cette farce morbide, une image restera néanmoins : celle de Manon Aubry, tout sourire, embrassant avec un plaisir visiblement non-feint Usurla Von Der Leyen, pour la féliciter de sa réélection. Et là, les masques de la comédie sont éventés, et la vérité, la dure, la froide et cruelle vérité, vient percer à jour le théâtre, et en montrer l’abjection politique et morale – la vraie cette fois – sous son jour le plus cru : on peut embrasser avec plaisir la sanguinaire Von Der Leyen, qui a mené tant d’ukrainiens et de russes à la mort, qui a soutenu tant de massacres immondes à Gaza et en Cisjordanie, mais on ne peut pas, au grand jamais, serrer la main d’un député RN. Mais l’électeur moyen du RN ou le député du RN ont-t-ils jamais contribué, même indirectement, à tuer un seul ukrainien, ni même un seul gazaoui ?

Un jour, cette gauche sera réveillée par les masses laborieuses, et ce jour-là, elle se rendra compte que le sang que Von Der Leyen a sur les mains a déteint sur les siennes, qu’elle croyait immaculées.

Et il sera trop tard pour dire qu’elle ne la lui a jamais serrée. Il n’est pas sûr que d’avoir refusé de serrer celles du RN lui serve d’excuse ce jour-là.


[1]https://x.com/2022Elections/status/1814015365611196617

Victor Sarkis

44 Commentaires

  1. Enfin un article sérieux et bien sur ce site! Je plaisante à moitié seulement.

      • Je plaisante à moitié car à côté d’articles pas trop marqués vous exprimiez souvent votre haine anti-israélienne, pour ne pas dire des contre-vérités, génocide entre-autre; mais sans sans possibilité de blame pas non plus d’éloges (je ne me souviens plus de la citation)! Ailleurs il y a en effet d’autres blogs moins style URSS et je ne me prive pas de m’y exprimer.

        • C’est donc ça. Il est interdit de critiquer l’État qui organise un épouvantable massacre juridiquement qualifié de génocide, sinon c’est antisémite. Il est interdit de considérer que c’est un état paria qui viole systématiquement depuis des dizaines d’années toutes les normes du droit international comme vient de le rappeler la CIJ. Alors oui, je considère que l’État d’Israël de Nétanyahou, Smotrich, Ben Gvir et autres gangsters néofascistes et suprémaciste est détestable. Pour vous, massacrer des enfants parce qu’ils sont arabes est quelque chose de légitime. Je confirme qu’il vaudrait mieux que vous aviez faire vos plaisanteries ailleurs.

          • israel actuel n’est pas le peuple juif mais le talmud de Babylone incarné

            effectivement des tapis de bombes sur des civils , meme pour annihiler un ennemi hideux comme le Hamas au depart, ne sont pas justifiables.

            ils sont deicides au deaprt et depuis ce sont des talmudistes et de faux juifs, d’ailleurs des vrais il ‘n en reste plus, de ceux de l’Ancien Testament

  2. Oui, cette gauche NFP ne représente plus la classe ouvrière.
    Elle représente largement une certaine bourgeoisie : les bobos liés souvent à la bureaucratie (1).

    En 1920, on ne disait pas encore « les bobos », on parlait de la « petite bourgeoisie révolutionnaire ». Concernant l’idéologie de cette dernière, Lénine avait écrit : « son engouement enragé pour toutes les tendances bourgeoises à la mode » (cf « la maladie infantile du communisme »).

    Un blogueur (« Descartes ») constate que cet électorat NFP vient essentiellement de bourgeois et du lumpenprolétariat (2).
    https://descartes-blog.fr/2024/07/10/comment-dix-millions-delecteurs-disparurent-en-quelques-minutes/

    (1) Bureaucratie très puissante alors que les services publics (cf santé, scolarité, …) sont en pleine décadence depuis des décennies.

    (2) C’est un terme de Karl Marx qui comprend les éléments déclassés dont les « racailles ».

  3. Excellente analyse, à l’image du très bon précédent texte publié dans le « Gros Rouge Qui Tâche » et relayé sur ce site: le temps de la clarification.
    Sarkis omet cependant un détail, VDL a été l’artisan de la réponse covid, et de la vaccination de masse via pfizer ou moderna…pas un mot la dessus…Pourquoi ?
    Merci pour votre engagement…

    • La réponse Covid n’est rien à côté de ce qui se prépare face à la grippe aviaire. VDL va bientôt échanger de multiples messages avec le labo britannique qui produit les vaccins, dépenser des sommes folles, faire vacciner à tour de bras……je peux me tromper.

  4. Cher Monsieur,
    C’est toujours avec le plus grand plaisir que je lis vos pertinentes analyses.
    Je partage tout à fait votre point de vue sur l’invraisemblable dérive des mouvement dits  » de gauche  » qui ,de toute évidence ont perdu tout contact avec la réalité et avec les fondements même du mouvement ouvrier. Ont ils seulement lu Marx ?
    Le nom de  » sociaux-traîtres  » que leur donnait Lénine me semble tout à à fait approprié. Existe-t- il encore d’authentiques communistes au sein de ces mouvements ?

  5. Et oui le vote populaire s’est égaré dans une impasse, le RN. Le mépris de classe de permettra de lui faire retrouver la voie du progrès social.
    Merci à Régis de Castelnau.

  6. Quant au philosophe, continue de philosopher et réserve tes avis politiques très approximatifs à tes repas de famille.

  7. La gauche a ce qu’elle mérite. Je dois avouer que les petites misères de ces gens m’apparaissent pathétiques. Qui est coupable d’alliances contrenatures en fait ? J’en arrive a la conclusion que la gauche a besoin de Macron et des LR sortis du même moule, celui de l’austérité et des crachats. Le sale boulot se poursuivra dans l’ombre. Gesticuler maintenant et pleurnicher après avoir soutenu ceux qui portent les lois les plus inhumaines est assez paradoxal. Le pire c’est cette voix de poissonnière qui perdurera pour infantiliser les français. Nous sommes inquiets ? A les regarder c’est assez logique.

  8. par pitié, rajoutez moi le  » e » manquant à « assemblée » ….bel article, sinon…

  9. Le 22 juin, Régis de Castelnau avait écrit : « l’union de la gauche et ses désastres ».
    Je suis globalement d’accord avec ce qui est écrit.
    Mais, surtout, je constate que, un peu depuis les années 70 et surtout depuis les années 80, le grand perdant de l’union de la gauche est le PCF.

    Concernant le Front Populaire, R de C a analysé la mauvaise évolution dès 1937.
    En revanche, en 1936, les élections n’avaient pas été défavorables au PC (1).
    Alors qu’en 1924, 1928 et 1932, le PC avait entre 8% et 11%, il avait 15% en 1936.

    En 1972 était signé le programme commun. Dans une réunion de l’Internationale Socialiste, F. Mitterrand avait dit que cela contribuerait à enlever 2 ou 3 millions de voix au PCF.

    Les législatives de 1973 ne furent pas encore calamiteuses (PCF = 21% contre 20% en 1968 et 22% en 1967). Le PCF était encore le 1er parti de gauche.

    Après la mort de Pompidou en 1974, le PCF soutint dès le 1er tour la candidature de Mitterrand.
    A la rentrée, il y eut des élections législatives partielles dans 6 circonscriptions où se présentaient des ministres sortants non repris par Giscard d’Estaing. Le PS y progressa fortement alors que le PCF baissait. Là, le PCF (dans lequel j’étais un jeune militant) s’aperçut que le programme commun lui était défavorable. Il y eut plusieurs mois de polémiques.

    Certes, aux municipales de 1977 où il y eut de nombreuses listes d’union dès le 1er tour, le PS, mais aussi le PCF gagnèrent des municipalités (par exemple Reims et St Etienne pour le PCF).
    Mais, quelques mois plus tard, ce fut la rupture du programme commun.

    Aux législatives de 1978, le PCF avait encore un peu perdu (20%) mais, il avait son record de députés sous la Ve République (86, je crois).
    Toutefois, pour la première fois depuis la Libération, le PS dépassait en voix le PCF.

    A la présidentielle de 1981, Georges Marchais avait 15%, ce qui était une baisse importante car, sous la IVe République, ce parti avait entre 25% et 28% et sous la Ve, il avait entre 18% et 22%.
    Manifestement, c’était dû au « vote utile ». Le PS avait manipulé un sondage qui laissait craindre que le 2e tour se passe entre Giscard et Chirac.
    Et comme le PCF avait soutenu Mitterrand dès le 1er tour en 1965 et 1974, plusieurs électeurs communistes votèrent FM au 1er tour de 1981.

    Le programme commun était rompu mais le PCF souhaitait qu’il y ait des ministres communistes.
    Après son élection, Mitterrand n’en nomma pas.
    L’Assemblée Nationale fut dissoute et le PS eut la majorité absolue des députés. Après les législatives, Mitterrand prit 4 ministres PCF (dans le gouvernement Mauroy).

    En 1984, on put constater que le PCF qui avait eu 20% aux élections européennes de 1979 n’avait plus que 11%, 5 ans plus tard.
    Le PCF constata cette perte et refusa donc de participer au gouvernement Fabius.

    Entre 1984 et 1997, le PCF avait entre 7% et 11%.
    En 1997, après la dissolution de Chirac, la majorité fut à gauche. Le PCF entra dans le gouvernement Jospin et y resta pendant les 5 ans.
    Résultat ?
    A la présidentielle de 1995, Robert Hue (PCF) avait près de 9%.
    En 2002, après 5 ans de participation PCF au gouvernement Jospin, Robert Hue tomba à …. 3% !

    Par la suite, les ententes avec Mélenchon (2012, 2017) n’ont pas fait progresser le PCF.
    Mais, si on arrive en 2024, que constate-t-on ?
    Le PCF est allé « à la soupe » NFP (après « la soupe » NUPES en 2022).
    Résultat ? Le PCF a perdu 3 sièges (sur 12) dont celui de Fabien Roussel.
    Rappelons que, dans cette circonscription, le prédécesseur de F. Roussel (Alain Bocquet) manquait parfois de peu son élection au 1er tour.
    Autre circonscription perdue : dans les Bouches-du-Rhône où on trouvait d’anciens fiefs électoraux PCF (Martigues, Port-de-Bouc, Port-St Louis du Rhône, …).

    (1) Sauf erreur de ma part, le PC est, à l’époque, le PC (SFIC) = Section Française de l’Internationale Communiste. Le terme PCF daterait de la dissolution de cette Internationale (appelée aussi Komintern) en 1943.

    • @Pepe,
      Si je puis me permettre, les déboires du PCF ne sont pas exclusivement dûs à l’Union de la gauche.
      La (re)lecture d’Auguste Lecoeur (figure, s’il en est de ce parti) évincé par Thorez et Duclos permet de comprendre un peu mieux pourquoi le ver était déjà dans la pomme bien avant.
      De la même manière Gramsci n’a guère été écouté à son époque. Pas plus que les communistes de Tchécoslovaquie en leur temps.
      Nul réflexion alternative ne pouvant s’exprimer pendant des dizaines d’années comment s’étonner de la misère intellectuelle qui règne dans ce parti aujourd’hui ? Roussel en tête.

      • Vous faites sans doute allusion au fait que Maurice Thorez et Jacques Duclos étaient staliniens (1).

        Certes, mais je constate que cela ne fit pas baisser le PCF.
        Sous la IVe République, sous la direction de M. Thorez, le PCF avait entre 25% et 28%.
        En 1969, Jacques Duclos, candidat du PCF à la présidentielle eut un bon résultat : 21%. Il manqua de peu d’être présent au 2e tour (2e tour entre G. Pompidou et A. Poher).

        Je ne fais certainement pas l’éloge des staliniens, bien au contraire (2). Mais, je fais des constats.

        (1) En revanche, le successeur de M. Thorez, Waldeck Rochet, était probablement stalinien avant la destalinisation voulue par Khrouchtchev. Mais, par la suite, il ne l’était plus.
        Sous sa direction, en août 1968, le PCF désapprouva l’intervention soviétique en Tchécoslovaquie. D’ailleurs, la veuve de M. Thorez, Jeannette Thorez-Vermeersch, démissionna du Bureau Politique du PCF car elle approuvait l’intervention soviétique.

        (2) Je renvoie à un commentaire que j’ai écrit sur ce blog le 5 mai 2018 :
        https://www.vududroit.com/2018/04/lequipe-de-staline/#comment-2494

  10. Cher M. Sarkis, loin de moi de contester vos conclusions, on ne peut plus pertinentes sur l’éternelle mystification à laquelle se livre la petite et moyenne bourgeoisie en usurpant des appellations «gauchistes» contraires à leur nature de classe et à leur véritable programme politique.
    Là où je suis perplexe, c’est pourquoi vous semblez surpris, voire contrarié, que les «kapos,di kapo» de la bourgeoisie que sont les petits et moyens bourgeois tantôt commerçants, tantôt paysans, tantôt intellectuels (particulièrement les journalistes stipendiés des médias mainstream, les artistes du «show business»), professionnelles (médecins, avocats, experts de services en tout genre),aristocrates syndicaux, policiers, militaires et toutes la variété de laquais de la bourgeoisie qui empoisonne la lutte des classes avec leurs litanies réformistes ou leurs matraques, destinées à leur éviter la paupérisation et le déclassement social inexorable sous le capitalisme en réclamant de leurs maîtres bourgeois des privilèges et des prébendes étatiques, soit ce que leur dicte leur nature de classe: des kapos au service de la bourgeoisie?
    Les Insoumis,«socialistes», «communistes», «démocrates», «trotskistes» et toutes les variantes de la «gôgauche caviar» qui appartiennent à la petite-bourgeoisie sont les prêtres, les «chrétiens» et les légionnaires de l’esclavagisme, les curés et et les chevaliers du féodalisme, en somme, les kapos de la bourgeoisie employés pour faire accepter au prolétariat son sort d’exploités, de gré ou de force et surtout, perpétuer cette exploitation.
    Cette «gauche», tantôt promet un monde bourgeois «meilleur» grâce à une «meilleure» redistribution de la richesse en période d’expansion du capitalisme; tantôt promet l’austérité comme conséquence à ce que le prolétariat ayant été trop «gâté» doit se serrer la ceinture, la seule constance de leur programme: ne jamais porter atteinte au sein Graal de la bourgeoisie qu’est la propriété privée des moyens de production,de financiarisation et de communication afin perpétuer le capitalisme, la source de leurs privilèges.
    Le prolétariat a compris la mission mystificatrice de cette «gauche» comme le prouve son désintérêt pour ces organisations.Ils suffit de voir qui participe à leurs activités pour constater qu’on n’y voit que des étudiants, des professionnels et des aristocrates syndicaux, tous en mal de reconnaissance et de financement.
    Qu’écrire des supporteurs du Rassemblement national?Ce qu’on y voit ce sont des aristocrates syndicaux d’entreprises mal en point, des chômeurs devenus «lumpenprolétaires» sous la direction de professionnels de la politique n’ayant jamais mis les pieds à l’usine pour y travailler.
    Quiconque cherche les ouvriers en politique les trouve parmi les 40% d’abstinents, de votes «blancs» et d’annulation ou chez les Gilets jaunes.
    Cette absence du prolétariat dans les partis politiques de la bourgeoisie, de droite comme de gauche, est largement compensée par le matraquage idéologique opéré par l’idéologie bourgeoise de masse: enseignement,TV,radio,journaux,films,musique,internet, influenceurs,religion,etc.
    La bourgeoisie qui est née de la révolution industrielle et de la production de masse à travers la concurrence est en tout point pareille, matériellement et idéologiquement: la quantité supplée à la qualité et le nombre tient lieu d’étalon: là où un parti suffirait, une multitude s’impose ainsi qu’en témoigne la constellation de partis de «gauche», comme de “droite» qui pollue l’univers politique.
    Cette confusion de tout, depuis la classe sociale, jusqu’au sexe, en passant par la nationalité et la politique, place l’«individualité» au centre du monde car dans le système capitaliste, le capitaliste individuel est maître.
    Le gaspillage qu’engendre cette production de masse de tout et de rien conduit la planète à son épuisement, comme elle conduit le prolétariat à son délaissement mais un jour viendra où la nature comme le prolétariat se révolteront contre cette dépravation de sa condition et des millions de Gilets jaunes devenus rouges se lèveront et ce sera l’éruption de la faim.

    • Très belle caricature de la pensée Marxiste, mais n’est pas Marx qui veut.
      Mais d’ailleurs après toutes vos exclusions que reste-il de ce qui fait société ?
      Ah oui : le prolétariat. Mais qu’est-ce donc au fait de nos jours ?

      • M., encore plus loin de moi de prétendre, voire même d’approcher le génie de Karl Marx, le plus grand scientifique social de son temps, peut-être même de tous les temps.Je vous lis déjà m’accuser de pratiquer le «culte de la personnalité», n’est pas honnête intellectuellement qui veux.
        Je note que vos critiques se sont calmés d’un ton et j’en suis fort aise.Je suppose que vous n’avez pas soumis mon commentaire à l’IA de la CIA et c’est tant mieux.
        Pour le bénéfice des lecteurs du site de Me de Castelnau qui leurs offre l’opportunité de lire et d’écouter des informations qui les réinforment intelligemment et honnêtement,j’ose commettre cette réponse que vous qualifierez évidemment de «caricaturale», mépris de classe oblige, pour ma part, j’insiste qu’en aucun cas elle ne doit dispenser quiconque de consulter les œuvres géniales de Marx et d’Engels.
        Je réponds sommairement que le prolétariat d’aujourd’hui est le même que celui du temps de Marx et définit au Capital: les travailleurs qui ne possède que leur force de travail qu’ils doivent louer à la bourgeoisie qui possède les moyens de production, pour survivre et se reproduire, en tant qu’esclave salarié, aliéné des fruits tant matériels qu’intellectuels de leur travail, condamné à l’indigence dans la prospérité.
        Il s’agit là du prolétariat «objectif» au sens scientifique, tel que Marx et Engels l’ont enseigné à l’humanité ignorante et confuse. Ce prolétariat est celui qui définit le système capitaliste, à la différence du système esclavagiste où l’esclave tout entier appartenait à l’esclavagiste et au système féodal où le serf (paysan) était obligé au travail corvéable et appartenait à la terre du seigneur féodal et non pas au seigneur féodal lui-même.
        Le prolétaire se distingue de ces 2 classes sociales qui l’ont précédé en ce qu’il «s’appartient» et dans cette mesure il dispose de sa force de travail mais c’est tout ce qu’il possède et il doit louer cette force de travail à celui qui a les moyens «matériel» de la louer et y trouver profit: le capitaliste propriétaire des moyens de production qui extraie la «plus value» du travail c’est-à-dire la différence entre le coût du salarié et la valeur au marché du fruit de son travail,ce que la bourgeoisie appelle profit.
        Quiconque analyse honnêtement les sociétés, sans préjugé fondé sur un intérêt de classe, depuis la fin du communisme primitif ne peut qu’être convaincu de la justesse et la véracité de l’analyse marxiste de l’évolution de la société et de sa conclusion incontournable que sera l’avènement de la dictature du prolétariat, de la suppression des classes sociales.puis du communisme.
        Vous aurez peut-être compris qu’inexorablement tout travailleur du monde entier sera un jour réduit au salariat et partant deviendra prolétaire et ce jour, les PROLÉTAIRES DU MONDE ENTIER S’UNIRONT ET INSTAURERONT LEUR PROPRE DICTATURE COMME ÉTAPE PRÉALABLE AU COMMUNISME.
        TREMBLEZ.

  11. La question est à quelle vitesse va se développer la paupérisation inévitable de la France et de l’Europe et quels rôles vont jouer les différentes factions politiques pour faire payer la note aux peuples. Quelques malheureuses voix isolées crient dans un océan d’unanimisme quasi hystérique qu’il faudrait regarder vers l’est ce qui s’y construit au lieu de miser sur le mauvais cheval à l’ouest. On commencera peut-être à les écouter dans un dizaine d’années .

  12. Les sagesses distillées par ce philosophe d’auto-école seront promptement rangées dans la pièce carrelée de blanc. Une bouillie de rancunes répétées ad nauseam par LR et autres compères du fada de l’élysée. Rd Castelnau s’aligne sur le narratif BFM, LCI, Cnews. Etre communiste macronien, c’est un métier.

    • Et être un Boulga et distiller des méchancetés sans sagesse, c’est quoi?

  13. Monsieur De Castelnau, j’aimerais bien savoir quand la photo avec Aubry et la Hyène a été prise. Si c’est à l’occasion de la récente réélection de celle-ci, je me trouverais cocu comme jamais !

      • Hélas pour moi aussi , ces portraits et cette joie exprimée dans le contact avec la célébrité , malgré le côté mafieux du personnage ,cela me rappelle les discours de condamnation de ces mêmes personnes au sujet du gouvernement vénézuélien de Maduro.
        Je lui attribuais un manque d’informations .
        On a du mal à ne pas être piégé, même si on repère les gros oublis dans les récits élaborés et repris sans examen .
        Mais on n’avance pas non plus si l’on désespère .

        • Soyez rassuré il n’y a aucune désespérance de ma part. Seulement la certitude d’une fausse route suicidaire avec des imbéciles au masculin et au féminin qui ont trahi la France et les français.

          Parait-il (cela reste à vérifier car c’est des informations ukrainiennes) que Madame Irina Farion a été liquidée d’une balle dans la tête hier à Lvov. https://siteveillestrategique.blogspot.com/2024/07/ukraine-situation-le-20-juillet-2024-au.html#comments

          « … Cette femme jouait un rôle politique extrême et radical dans la sphère zelenkyste. A titre d’exemple, elle recommandait de mettre (je cite) son « poing dans la gueule » de tout ukrainien qui parlerait russe, ce qui dans un pays où 95% de la population parle le russe couramment et 50% ne parle pas ou peu l’ukrainien pourrait paraître « excessif ». Elle est ainsi à l’origine d’une Loi interdisant l’utilisation de la langue russe dans les bâtiments publics… Ce n’est pas un fait divers dans la mesure où cela démontre que les personnalités extrémistes ne sont plus en sécurité, même à Lvov (ex Lamberg), ville bastion du bandérisme. Les membres de la faction à laquelle appartenait Irina Farion sont fanatiquement opposés à une médiation avec la Russie et elle intervenait régulièrement sur les médias pour menacer les partisans des pourparlers de paix. La question est maintenant de savoir qui est à l’origine de cette exécution… Les pistes sont potentiellement multiples… Tout ce que je peux dire de plus, c’est que cette histoire libère la parole dans les chaumières… »

          Espérons qu’il existe d’autre manière de se débarrasser DEFINITIVEMENT de ces personnes ainsi que de celles qui les ont soutenus par omission 🙂

    • Mr, je crains que vous ne soyez cocu. Elle a même tenté de s’en justifier. C’est vrai il n’y a que quelques centaines de députés au parlement européen mais elle se trouve par hasard à deux pas et lui tape la bise. Pur hasard. Qu, est-ce donc que ces médisances.

      • A moins que cela ne soit une tactique trotskyste : faire de l’entrisme afin d’avoir un poste et ainsi pouvoir mieux faire avancer les idées. Enfin surtout la carrière.
        Il n’y a qu’à regarder le parcours de Melanchon, maintenant qu’il est à la retraite il rejoue sa jeunesse, ça l’occupe, mais entre temps il a su faire et il a des élèves.
        Par contre pas de critiques sur le prof, il y un truc avec lequel on ne rigole c’est le respect.

    • Vous pouvez aussi rajouter … Glucksmann … avec ses 50 nuances de gris. Certes moins expressif que la ManonA, mais souteneur néanmoins de la politique de VDL.

      Il semble donc que le schéma d’alliances politique en France fonctionne aussi en UE.
      Curieux non !!!

      Finalement comme le disait Pasolini … « Pour se protéger la bourgeoisie inventera un antifascisme contre un fascisme qui n’existe plus ».

      https://www.vududroit.com/2024/07/quand-bourgeoisie-et-petite-bourgeoisie-proscrivent-un-francais-sur-trois/

  14. Bon article qui aurait pu paraitre dans le Libération des années 70.
    Mais il manque: Eléctions; piège à cons. Dans la Vieme République.
    Les jeunes générations comprennent enfin:
    En 2027, il n’y aura pas de majorité présidentielle non plus.
    Il faudra changer le mode scrutin. Et l’on redeviendra un peu, une démocratie.
    Même avec Bardella.
    Il faut en finir avec cette Vieme, elle conduit la France au naufrage.
    …Dire que c’est Mélenchon qui prônait une VIieme République…
    Pour lui aussi, la vieillesse est un naufrage.
    Loi: Il ne faut jamais donner une majorité absolue (à l’Assemblée) à un président de la République de la Vieme:
    C’est une escroquerie.

    • Mais pourquoi êtes-vous inquiet … grâce à votre ami EM.

      Au vu du déroulement des choses, Mardi on aura l’élection du futur président du conseil.

      Un bon retour à la IVième. Donc !!!

      Cette république issue d’une alliance des vielles chapelles qui nous avait amené à la défaite mais qui charmait tant les ennemis de la France puisqu’elle était ingouvernable.

      C’est bien pour cela qu’il a fallu faire la Vième … mais la vraie celle de 58/62. Pas l’actuelle parodique que vos amis à coup de reflexe pavlovien on amoché. Et là effectivement comme vous la Marine sera contente …

      Donc oui c’est une escroquerie, mais pas celle que vous dénoncée, …

  15. La Ve République est morte depuis quelques temps déjà. Nous assistons là simplement à la manifestation incontestable de ce décès. Une manifestation révélatrice non pas seulement d’institutions défaillantes, mais plus profondément d’un système capitaliste en bout de course.
    Alors quoi ?
    Une VIe République ? Une Ière Démocratie ? Une 4ème Voie ?
    C’est à cela qu’il convient de songer (et travailler) désormais.

  16. Tout est dit, à un détail près: pourquoi appelez-vous ces gens « la gauche »? Les socialistes ont quasiment disparu. Ils ont de très dignes héritiers. Voilà sans doute la conséquence d’avoir abandonné la classe ouvrière. Ou ce qu’il en reste.

  17. Même les commentateurs ici – une minorité dans l’infime minorité de gens qui ont l’energie, le temps et l’envie de s’informer – sont d’une ingénuité confondante. Que ce soit pour Rd Castelnau, ou n’importe qui aujourd’hui, il faut se demander : qu’est-ce qu’il cherche à me vendre. Ne plus croire personne sur parole, sur mine, sur serments. Sauf les proches. Et encore…

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