Notre-Dame, comment se nettoyer les oreilles

La cérémonie en l’honneur de Notre-Dame sauvée du feu et reconstruite a reflété toutes les tares du moment que nous vivons.

Il a fallu supporter la jobardise de ces dirigeants incapables de mesurer l’impératif cette résurrection dans le temps long dont cette merveille est le symbolique témoin. Au lieu de cela, on a eu droit à toute la vulgarité criarde et imbécile dont notre époque nous abreuve.

Dans le film « l’associé du diable », Satan dont le rôle est joué par Al Pacino nous dit que « le défaut que je préfère chez les hommes, c’est la vanité ». Nul doute qu’il rôde autour de l’Élysée, à moins qu’il ait déjà récupéré l’äme du psychopathe du Touquet, auquel cas il serait bien aimable de nous en débarrasser rapidement. Et au passage de toute la clique qui se pressait au premier rang en se contorsionnant pour être sur la photo.

Il a fallu supporter aussi la lâcheté de l’église de France acceptant de déguiser ses officiants en bonbons Dragibus (merci Aude Lancelin) et de violer la loi de 1905 en laissant Macron pérorer dans l’enceinte sacrée.

Et puis il y a eu la musique. Il fallait faire genre. Montrer qu’on était moderne et qu’on n’avait rien à foutre de ce qui avait animé ceux qui entamèrent l’incroyable chantier il y a 861 ans. De la musique religieuse ? Et pourquoi faire mon Dieu ? On est en 2024, la musique religieuse n’intéresse plus personne, ce qui compte, c’est la variété. Aya Nakamura dansant avec la garde républicaine nous l’a bien expliqué.

Eh bien si, la musique religieuse intéresse toujours les créateurs. Il suffit de se renseigner, et d’écouter. Juste un exemple, le Norvegien Ola Gieilo. Allez donc faire un petit tour sur YouTube pour écouter « The rose », vous en sortirez meilleur. Cela étant, plutôt que la bouillie qui nous fut imposée, le Grand Orgue de Notre-Dame miraculeusement épargné, ses 8000 tuyaux rénovés,  n’appelait qu’une œuvre, celle de Jean-Sébastien Bach, le Grand Patron : la Toccata en ré mineur, « La Grande ».

Parce que Notre-Dame est une église, et on sait bien avec Cioran que « s’il y a quelqu’un qui doit tout à Bach c’est bien Dieu »…

Alors cadeau, nettoyez-vous les oreilles. Et votre âme aussi au passage. Si vous en avez une.

Régis de Castelnau

23 Commentaires

  1. Oui. Vous auriez pu rajouter que le psychopathe a réussi à parler dans Notre Dame sans jamais dire: France chretien et catholique.

    Quelle sous-m.. infâme les débiles ont élu et réélu …

    • S’il l’avait fait, tout ceux qui lui sont hostiles, et pas seulement le « laïcards » (qu’on me pardonne le mot, c’est pour être compris), ce qui fait du monde… lui seraient tombés sur le râble.

    • « La cérémonie en l’honneur de Notre-Dame sauvée du feu et reconstruite a reflété toutes les tares du moment que nous vivons. »
      Première « tare » : « Notre-Dame sauvée du feu ». Ah bon ! Lorsqu’ on sait que le dit « Feu » s’est propagé grâce à un gel extrêmement inflammable badigeonné pour protéger la charpente… effectivement cela reflète « toutes les tares du moment que nous vivons ».
      Nous avons échappé à la flèche imaginée par notre Trans première (une grosse bite doté de 2 fiers testicules, bien sûr en or) mais semble-t-il les vitraux (intacts) ont été remplacés au gout élyséens du moment (alors que leur conception avait été pensée à l’instar de certains chefs-d’œuvre antiques (égyptiens) en fonction du soleil).
      Pour ce qui est de la musique… Effectivement « Nettoyons les oreilles ».
      Macron = Ducon.

  2. J’ai bien aimé le déchaînement de l’orgue rénové et dépoussiéré ainsi que la chorale. Pour le reste……

  3. J’ai fait le choix de ne pas regarder la cérémonie, justement pour m’épargner le supplice de la vulgarité criarde et imbécile.

    Bien sûr tout le monde va se réapproprier Notre Dame mais j’ai des doutes sur la sincérité et la pureté de certaines intentions.

    Je n’accorde aucune importance au clinquant ou aux récupérations politiques.

    Je m’intéresse plus a la spiritualité à la légèreté a l’humilité a la poésie qui illuminent le christianisme. Celui qui protège. Celui qui constitue un ancrage. Allez expliquer ça a un ramassis d’abrutis.

        • Peut-être. Pour ma part je n’ai pas suivi la « Cérémonie » afin, comme vous, à un degré moindre cependant, de : « m’épargner le supplice de la vulgarité criarde et imbécile. » Peut-être était aussi ce le sentiment du saint siège.

          • Chacun ses raisons. Les miennes ne sont pas politiques. Elles sont plutôt philosophiques. Je respecte la beauté, l’histoire, ce qui irradie sans artifices. Ce qui a une âme. Celle de Notre Dame. Et la nôtre. Rien a voir avec le Saint Siège. Rien à voir non plus avec un pouvoir francais dont l’ignorance crasse peut faire honte.

  4. Les chasubles portées par les dignitaires ecclésiastiques sont soit la marque d’une vulgarité insigne à la hauteur de celle de McRon, soit la marque d’une emprise satanique au sens philosophique du terme sur la cérémonie , ou alors simplement les deux …

  5. Trump et Zelensky, hommes dignes, font la fête. Pourquoi pas Netanyahu, homme d’ état, pour achever le tableau.

  6. Magnificat et Te Deum donnés hier soir : pas folichons, de quoi préférer largement les devanciers du passé, ou à tout le moins la magnifique ode à l’île de la cité de BFontaine, la poétesse rude [album les palaces, titre l’île].

  7. Le chantier de Notre Dame de Paris aurait duré 107 ans … devenu synonyme de très longue durée.
    Dommage que cette réparation une nouvelle preuve du total manque de goût de Macron et de ses thuriféraires.
    L’exécution de la fugue était de bonne tenue, pour ma part je n’ai pas beaucoup aimé celle de la toccata, question de goût.
    Encore 2 longues années à supporter ce pitre.

  8. Oui, c’était « Notre dame de Paris » mais pas « Les misérables ». L’entrée de Trump aurait pu figurer dans une scène du « parrain », il ne manquait plus que le secrétaire de l’OTAN.

  9. Merci pour ce moment. Bach nous réconcilie avec nous-mêmes

    Alors que nous vivons de moments tragiques, au bord d’une implosion de l’humanité, et au moment de ré-inaugurer un tel lieu sacré, il reste dans le festif absolu.

    Heureux de lui-même, il nous conduit droit au désastre avec volupté.

    Tel un pervers narcissique.

  10. Maître,
    il est rare que je sois en désaccord avec vous, mais votre texte appelle les mots les plus vifs.
    Satan en Al Pacino, ne se déplace que pour des âmes de qualités. Celle de Keanu Reaves dans l’associé du diable en est un excellent exemple.
    Pour un macron, il dépèche un diablotin de dix-huitième zone.
    Que vous croyez ou pas, ne vous autorise pas à diffamer ainsi le diable!
    Heureusement que vous rattrapez avec Bach, mais s’il vous plait, cessez de mélanger les niveaux de grandeurs pour faire des effets de manche.

  11. le monsieur qui tourne les pages a une belle cravate : c’est le clavier du piano !!! ils sont passionnés, ces gens là !

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