Proposition de cessez-le-feu : « tu m’as trompé une fois fois, honte sur toi. Tu m’as trompé deux fois honte sur moi »

« Camarade Sergueï Viktorovitch Lavrov, nous avons un appel du secrétaire d’État américain Marco Rubio.

•            Je vais le prendre, passez-le-moi.

•            Bonjour Monsieur le ministre, je vous appelle après la négociation que nous avons menée à Djeddah avec la délégation ukrainienne. Nous nous sommes mis d’accord avec eux pour faire à la Russie la proposition suivante : vous acceptez un cessez-le-feu, une trêve quoi, sur l’ensemble de la ligne de front pour un mois. Nous reprenons toutes les livraisons militaires à l’Ukraine et rétablissons leur accès aux systèmes électroniques satellitaires, d’ISR et de ciblage de leurs frappes. Et dans un mois, on commence les vraies négociations sur un traité de paix.

•            Si je comprends bien, cher Monsieur Rubio, alors que nous sommes en train d’écraser l’armée ukrainienne, vous nous proposez de lui donner un répit pour qu’elle puisse souffler, se rééquiper, se réorganiser et être, avec votre soutien, à nouveau d’attaque dans un mois. Vous ne prenez aucun engagement aujourd’hui sur le contenu des négociations et en particulier sur les propositions régulièrement rappelées par Vladimir Poutine. Donc cette proposition de trêve n’engage ni les États-Unis, ni l’Ukraine sur la suite du conflit. Vous connaissez Monsieur le secrétaire d’État, mon souhait de toujours respecter les usages en gardant aux rapports diplomatiques la courtoisie nécessaire. Mais là, je vais me permettre une familiarité en vous demandant si vous n’êtes pas en train de vous foutre de ma gueule ?

•            Ah oui mais non, pas du tout ! C’est bien une proposition de paix que nous formulons. Il ne s’agit pas dans notre esprit de permettre à l’Ukraine de récupérer pour éventuellement reprendre les hostilités. J’ai l’impression que vous n’avez pas confiance. En tout cas, désormais dans le processus de paix que nous avons initié, « la balle est dans votre camp ».

•            « La balle est dans votre camp », pour une offre de cessez-le-feu c’est amusant. Permettez-moi cependant de vous rappeler que dans notre arsenal nous avons autres choses que des balles. Malheureusement je regrette, mais votre proposition n’en est pas une.                       Tout d’abord le fait que tous les excités bellicistes européens qui nous déclarent la guerre à longueur de communiqué, d’émissions et des colonnes, la reprennent mot pour mot, vous en conviendrez, n’est pas très bon signe. Ensuite, vous parlez de confiance. Bizarrement, Monsieur le secrétaire d’État, nous ne vous en faisons aucune.

Voyez-vous, le conflit n’a pas commencé le 24 février 2022. Son début peut être fixé au mois de février 2014 avec le coup d’État organisé et financé en Ukraine par les États-Unis. Une partie de la population ukrainienne n’a pas accepté ce renversement brutal d’un gouvernement légitimement élu. Les nouvelles autorités installées par Victoria Nuland ont utilisé des unités paramilitaires néonazies pour mener une répression féroce qui s’est transformée en guerre. En août 2014 l’armée ukrainienne avait investi la ville d’Ilovaïsk où elle fut écrasée par les troupes séparatistes. Première tentative pour trouver une solution à la demande du pouvoir de Kiev qui aboutit aux accords de Minsk-1, immédiatement violés. Les hostilités reprirent et en février 2015 bis répétita, à Debaltsevo, avec une même défaite sanglante pour l’AFU. Même tentative de solution avec Minsk 2, même violation immédiate par Porochenko, réactivation par Zelensky après son élection, même duplicité. Les dirigeants français et allemands de l’époque reconnaissent aujourd’hui qu’ils n’ont jamais eu l’intention de les faire appliquer, et le petit excité de président français a démontré, qu’il ne les avait simplement jamais lus (!!!).

En 2022 avec des garanties françaises et allemandes les Russes ont évacué les environs de Kiev qu’ils occupaient pour permettre la mise en œuvre du traité de paix négocié et rédigé entre la Russie et l’Ukraine. Résultat, une balle dans la tête du négociateur ukrainien par les néonazis, rupture de l’accord sur injonction de Biden et reprise de la guerre.

Et maintenant, Monsieur le secrétaire d’État, alors que le corps expéditionnaire ukrainien à Koursk est en train de s’effondrer, vous me proposez un accord qui n’en est pas un. Et de vous faire confiance encore une fois ?

Alors cher Monsieur Rubio, je vais m’autoriser quelques distances avec la civilité diplomatique, en vous rappelant une maxime paraît-il d’origine anglaise : « fool me once, shame on you. Fool me twice, shame on me ». Que l’on peut traduire en langage des rues par : « tu m’as niqué une fois, honte sur toi. Tu m’as niqué deux fois, honte sur moi ».

Si l’on compte depuis l’élargissement de l’OTAN, le nombre de cocufiages que nous avons subis, a quand même sévèrement entamé notre capital d’amour-propre.

C’est terminé, nous entendons le reconstituer. »

Régis de Castelnau

15 Commentaires

  1. J’ai souris en lisant ces lignes, merci.
    Comment peut on imaginer qu’une discussion entre ukrainiens et américains puissent déboucher sur une quelconque proposition qui serait accepter par les russes….
    Faut arrêter la branlette intellectuelle, ça rend con!

    • Votre conclusion relance l’éternel débat de l’œuf et de la poule… 😉

  2. En écoutant Trump, il s’agit clairement d’un marché de dupes.
    Il suffit d’attendre.
    Combien de temps, tout le monde l’ignore.

  3. Hélas nos élus ne connaissent pas l’Histoire ..ni le Traité de l’OTAN qui garantissait la sécurité des frontières russes ni Minsk signé pourtant par Hollande ( complètement muet sur le sujet) et Merkel..en 30 jours de «  trève » ce sera difficile de conclure un accord qui rende ses terres de l’Est et la Crimée à la Russie et empêche aux troupes européennes de se positionner en Ukraine..

  4. Les russes sont suffisamment malins pour ne pas tomber dans ce traquenard. Les occidentaux diront que les russes ne veulent pas la paix en refusant le magnifique plan américano-otano-ukraino-occidental…pas grave, de toute façon les russes seront toujours coupables de tout même d’exister.

  5. Tous les faits relatés sont rigoureusement exacts.Ainsi, la chronologie des événements et des fourberies odieuses des impérialistes américains, européens et ukronéonazis sont conformes à la vérité.

    D’ailleurs, Jacques Baud, l’expert militaire le plus compétent sur la guerre en Ukraine et l’abjecte génocide contre les arabes palestiniens,libanais et syriens martyrs déclarait à l’émission «Dignité et Liberté», du 25 janvier 2025, que les américains, les européens, les ukronéonazis et les sionazis n’avaient ni foi, ni loi, qu’ils étaient des parjures, des renégats, des traites qui n’avaient jamais respecté leurs paroles, leurs engagements et les traités, qu’il n’y avait aucun espoir qu’il en soit autrement ni aujourd’hui, ni jamais.

    Dès lors, la question qui se pose est celle de savoir: pourquoi les impérialistes U$ et leurs va$$aux occidentaux relaient-ils à travers leurs merdias mainstream des milliardaires, des torchons qui s’emploient à mentir démagogiquement depuis toujours, la proposition insensée de «cesser le feu bidon» des ukronéonazis aux abois et en déroute, tant à Koursk que sur l’ensemble de la ligne de front? Croient-ils berner les russes comme ils ont berné et berne à chaque instant le Hamas, le Hezbollah et les arabes martyrs?

    Pourquoi les forces armées des Républiques populaires de Louhansk et de Donetsk et de la Fédération de Russie interrompraient-ils leur guerre d’attrition alors qu’elles réalisent ses objectifs de démilitarisation et de dénazification par l’extermination systématique de la puissance de feu tant des ukréonazis que de leurs sponsors otaniens?

    Après des déclarations tonitruantes et des gestes symboliques perfides et hypocrites, les U$A par leur agent Orange démentiel et son gouvernement de milliardaires, jettent bas le masque de la perfidie et de l’ignominie,sur leur véritable objectif: poursuivre la vente à prix de «terres rares» leurs armements militaires, le seul domaine d’exportation de l’économie U$ et moribonde, comme son abjecte prédécesseur Biden, le grabataire génocidaire.
    TrOmp veut continuer à «créer des emplois payants au Texas» ( dixit Biden), exiger les «10 à 15 milles milliards $ U$ de richesses d’Ukraine» (dixit Lindsey Graham).

    Le changement de «narratif bidon et fallacieux» introduit par les «républicains-conservateurs-religieux» Tr0pistes de «négocier avec Poutine» s’étant buté à une fin de non recevoir du gouvernement russe sur le pillage et le brigandage en «commun» des ressources ukrainiennes, alors ils changent de tactique et promouvoient le «narratif» bidon des ukréonazis et de leurs sponsors européens va-t’en-guerre cadavérique dans la poursuite hystérique d’un LEBENSRAUM NAZI 2.0 sur la Fédération de Russie comme l’exprime sans pudeur Kaja Kallas, la lilliputienne estonienne.
    Demain, les U$A prendront prétexte du refus russe pour intensifier leurs fournitures d’armes aux ukréonéonazis et probablement ordonner la fermeture du ciel ukrainien à l’aviation et aux missiles russes comme ils l’ont fait avec succès en Yougoslavie pour La décapiter et La balkaniser.

    La troisième guerre mondiale fera un pas en avant et les européens kamikazes s’offriront sur l’autel de la crise du capitalisme pour la troisième fois: 20 millions de morts; 60 millions de morts…combien pour la prochaine?

  6. C’est une excellente plaisanterie!
    Mais c’est ruser toujours de la même façon en croyant qu’on va réussir

  7. Ce qui est clair, c’est que si les Russes acceptent, c’est un aveu de faiblesse irréversible.
    Les Russes ont accepté Minsk1 et 2 par parce qu’ils sont de grands pacifistes généreux, mais parce que la Russie d’il y a dix ans n’était pas prête encore pour le bras de fer. C’est tout. Faut pas trop les prendre pour des benêts non plus.
    S’ils acceptent encore cette fois ci, cela signifiera qu’ils ne peuvent pas compter solidement sur l’Inde et la Chine pour alimenter leur caisse et leur économie. Et aussi que « l’amitié éternelle mieux qu’une alliance » n’était que du pipeau et que la méfiance entre eux est sans rapport avec l’affichage. Et enfin que Chine et Russie réfléchissaient à la course à l’échalote d’un accord stratégique avec Trump.
    Ce serait un désastre à tous les niveaux.
    Pour nous, Européens, ça ne changera rien, les tambours de guerre ne sont que la justification à la casse definitive du système social.

  8. On se demande bien pourquoi ils se sont réunis à Djeddah pour pondre cet accord . Le fait d’être en terre neutre lui apporte plus de légitimité ? Une volonté de démontrer que les US ne sont plus partie prenante du conflit ? Et tant qu’à faire pourquoi les russes n’étaient pas invités ?
    Cela dit RdC a parfaitement cerné le problème. Peut-être que le cessez le feu d’un mois est conçu pour permettre aux  » troupes européennes  » de se déployer fissa à Odessa , ce qui serait plus problématique si les combats se poursuivaient .
    Tellement de questions et si peu de réponses . Ce conflit a été largement médiatisé et pourtant nous avançons d’un jour à l’autre.
    Comme disait la publicité d’un cabinet comptable bien connu il y a 20 ans,  » jamais l’humanité n’a eu accès à tant d’informations et jamais l’humanité n’a connu autant de confusion  » .. la photo illustrant le propos montrait un technicien perdu dans le câblage d’une armoire informatique , lol …

    • C’est l’histoire de Mme Zerbib, marieuse renommée dans son quartier de Casablanca et qui décide de marier la fille des Cohen, cordonniers , à l’aîné des Rothschild.
      Elle sue sang et eau, use de caresses, de menaces, de propheties dévastatrices, et au bout de deux mois de travail acharné, elle a réussi : les Cohen sont d’accords.
      Y a plus qu’à décider les Rothschild.

  9. Ce qui serait logique, c’est que les Russes fassent aussi une proposition de cessez le feu avec SES conditions, pour renvoyer la balle à l’occident.
    Genre:
    « OK POUR LE CESSEZ LE FEU
    A condition:
    – 1 d’évacuer totalement les territoires russes y compris Kherson et Zaporija, Seversk, Slaviansk et Kramatorsk.
    -2 cesser toute fourniture d’armes à l’Ukraine pendant le cessez le feu
    – 3 autoriser la sortie d’Ukraine à tout civil qui le souhaiterait
    Mais sinon, ok, on est d’accord pour un cessez le feu.

  10. Pour ceux qui liraient dans le Figaro, le Monde ou autre torchon provincial franchouillard que le monde des affaires US est atterré par la politique douanière de Trump, le patron de Goldman Sachs vient de sonner la fin de la recrée.
    David Salomon:  » le monde des affaires comprend parfaitement la politique tarifaire de Trump »
    Next.

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