
C’était un mercredi.
En ce temps-là, il n’y avait pas de chaîne d’information en continu, on ne se sentait pas obligé de s’infliger Rochebin, Praud, Pujadas, Duhamel etc. en prenant son café. On allumait la radio.
Le 21 avril 1967, les nouvelles avaient été mauvaises. Coup d’état militaire d’extrême droite en Grèce. Le 11 septembre 1973, Pinochet au Chili. Franco, increvable allait à pied à l’hôpital. Ce matin du 25 avril 1974, quelques informations floues. Il semblait se passer quelque chose au Portugal. Des soldats dans les rues, des points stratégiques occupés par des chars, beaucoup de confusion. Immédiatement l’inquiétude. Des militaires ? Ça y est, ça recommence. Ils sont sortis de leurs casernes pour maintenir cette vieille et féroce dictature qui enferme ce pays depuis tant d’années. Et puis, au fur et à mesure du déroulement de la journée, les choses prennent un tour bizarre. Les communiqués lus à la radio annoncent le rétablissement de la démocratie. Les rues s’emplissent de manifestants qui acclament les militaires. L’armée encercle le siège de la PIDE police politique abhorrée. Les dirigeants de la dictature sont arrêtés. Il faut se rendre à l’évidence, surmonter son incrédulité, sa méfiance vis-à-vis des militaires. L’armée portugaise vient de mettre à bas une des plus vieilles dictatures d’Europe.
L’armée !
Le soir, les premières images de ces foules en délire. De tous ces œillets déjà brandis. De la « une » du Diario de Noticias barré d’un énorme « Golpe militar ». De ces capitaines en treillis recevant la reddition des maîtres de la veille. Avril 1974, c’est la France de l’Union de la gauche, du Programme commun. Georges Pompidou vient de mourir et le candidat de cette gauche unie peut l’emporter aux présidentielles. Nous sommes jeunes, nous croyons dur comme fer qu’on va changer la vie. Cette révolution des œillets est un énorme choc, qui provoque une véritable euphorie. On connaît bien en France les militants du Parti communiste portugais qui, exilés chez nous, s’expriment souvent dans un français parfait teinté de cet accent chuintant inimitable. Il faut y aller avec eux qui peuvent enfin rentrer. Être là-bas le 1er mai. Pour la fête qui se prépare.
Ce furent des jours, des semaines et des mois merveilleux. Un moment de grâce, de communion. Un pays magnifique enraciné dans l’Histoire, un printemps radieux, un peuple singulier, resté intact sous le couvercle de cette dictature cinquantenaire. Il y avait de la fraternité, il y avait de l’espoir. Et c’était à des militaires qu’on le devait.
Le réel a repris ses droits. Dès l’année suivante, et comme d’habitude, Mario Soares, chef du parti socialiste portugais trahissait.
C’était il y a cinquante et un ans, aujourd’hui, c’est de l’Histoire. Celle du monde d’avant.
Ce fut aussi la nôtre. Dont on va se souvenir avec mélancolie en écoutant une nouvelle fois l’hymne de ce jour-là.
Et oui, il y a ceux qui « trahissent » , offrant leur posterité à l’opprobre des « purs » pour apaiser la Bête et il y a ceux qui résistent vaillamment et qui, se faisant, livrent leur pays et leur peuple à la Bête déchaînée.
C’est dur, c’est consternant, c’est désespérant de voir « trahir »un dirigeant portant les espoirs d’un peuple. Mais ce peuple est il prêt à affronter des décennies ( Cuba, Iran, Syrie, Corée du Nord, URSS, Venezuela) ou des siècles ( Haïti) de guerre impitoyable menée par la Bête déchaînée ?
Un chef doit être lucide.
Comment le petit et famélique Portugal pouvait-il résister seul à la Bête ?
Voilà la « trahison » de Soarez.
La même que Deng, Gorbatchev, Tsipras, Mitterand, Schroeder et tous les chefs de gauche qui se sont « couchés ».
La Bête est la somme des valeurs absolues de toutes les puissances d’avidité. Un monstrueux ténia qui parasite le corps de l’humanité.
Pour info, c’est , à peut de choses près, la définition actuelle de Satan par L’église catholique.
Et ne nous leurrons pas. La Bête, c’est pas l’autre, le riche, le méchant.
La Bête, nous y participons. Par nos achats sans conscience, par notre plan épargne, par nos trois sous sur le PEA, par nos prestations sociales et notre merveilleuse retraite payée payée par un système qui réduit au servage 70% de l’humanité.
Toutes ces petites gouttes d’avidité se cumulent, ruissellent, sont canalisées par des avides en chef qui se mutualisent eux même, se cartelisent , puis déferlent comme un torrent furieux et affamé pour aller sucer le sang de monde et nous distribuer notre petite goutte de glucose inodore, incolore et innocente en se gavant au passage.
Profitons. Encore un peu. Car après 5 siècles de bombance de Nosferatus aux yeux bleus, les petits suceurs vont devenir les sucés. Pas de soucis pour les gros suceurs.
« La Bête, nous y participons… par nos prestations sociales… »
Et voilà où nous mène cette création de la sécurité sociale en 1945. Quel gâchis, n’est-ce pas d’ARAS.
Un film : « Ce n’est pas parce qu’on à rien à dire qu’il faut fermer sa gueule » c’était en 75. Cinquante ans plus tard, avec les réseaux, combien ce titre n’est que trop d’actualité.
Les prestations sociales, dans le domaine de la Sécurité sociale ou de la protection sociale, sont des transferts versés pour réduire la charge financière (Wikipédia).
Les prestations sociales visent à garantir un niveau de vie décent pour tous les citoyens, en particulier dans des situations de vulnérabilité, telles que la maladie, le chômage, la retraite ou l’éducation de l’enfant. (Lefebvre Dalloz).
Ha gnagnagna.
Je le sais, ce n’est pas le sujet.
Si vous ne comprenez pas ce due vous lisez, je n’y peux rien.
Je dis que ces prestations sociales sont issus d’un système oppressif pour le reste de l’humanité.
Toi y en as comprendu ?
Ou peut être un petit dessin?
« Je dis que ces prestations sociales sont issus d’un système oppressif pour le reste de l’humanité. »
Un petit dessin serait le bienvenu
Quand on n’est pas compris, c’est qu’on n’a pas été clair.
Trop facile de rejeter la faute sur le lecteur.
C’est ce qui arrive quand on jargonne en petit comité fermé, on finit par considérer son jargon comme étant la langue commune.
RV
Les prestations sociales sont une redistribution de la plus-value du système capitaliste français qui base sa richesse sur la servitude des deux tiers de l’humanité.
Cet argent ne surgit pas ex-nihilo. Même la dette qui sert à le financer est l’objet d’un racket mondial ou oppression politique, punition militaire et intimidation ont leur part.
Cette richesse que nous arrachons à nos riches se paye à la sueur des damnés de la terre.
D’où le préambule de Marx : « prolétaires de tous pays, unissez vous »
Et pas, « prolétaires de chaque pays, unissez vous pour faire cracher à vos riches l’argent qu’ils se font sur le dos des pauvres des autres pays »
Ce paradoxe fondateur est la raison principale de l’effondrement de la gauche en occident .
Raison pour laquelle Trotsky tenait absolument à l’internationalisme contre Staline et même Lénine qui pensaient le socialisme possible à l’échelle d’une nation.
Désolé Araucaria.
Je croyais écrire en français.
Étant autodidacte et sans appartenance à un quelconque cercle politique ou intellectuel, je pensais écrire lisiblement.
Je ne critique pas la sécu, loin de là, mais je dis qu’elle vit du système capitaliste qui opprime la planète.
Maintenant, vous me connaissez depuis un bon moment maintenant et vous savez qu’ici je suis sur le registre de la discussion, du papotage, qui appelle objections, réflexions, informations contradictoires.
Il ne s’agit pas de texte pensés, relus, maturés, revus, polis.
Juste du papotage.
Et comme je m’enflamme facilement…
@ D’ARAS
Les cotisations sociales en France sont prélevées sur les revenus d’activité réalisés sur le territoire français, et non sur une « plus-value » extraite mondialement.
Ce qui n’empêche pas de dénoncer ces plus-value en question qui ont au moins deux sources, d’une part l’accaparement des matières premières qui historiquement correspond à l’époque de la colonisation et ses avatars contemporains, et d’autre part les délocalisations qui permettent de produire moins cher qu’en métropole des produits destinés à la métropole.
Il n’y a pas de relation de cause à effet entre cet enrichissement organisé par la mondialisation et le prélèvement des cotisations sociales.
Allons RV
Que le revenu d’activité soit fait en France n’y change rien. D’où viennent nos importations? Ou vont nos exportations de biens, de services.
Il n’y a pas d’autarcie.
Toute la structure du système ne tient que par l’exploitation de pays entier maintenant des conditions misérables pour nous garantir le max de plus value.
Je ne vais ai pas contredit sur ces points, même si je l’exprimerai sans doute en d’autres termes, mais ça n’a rien à voir avec les cotisations qui sont payées sur les salaires en France.
En ce qui concerne Bernard Friot, qui a été évoqué plus haut, je vous invite à aller voir le site https://www.reseau-salariat.info/nous/nous/ dont il est un des piliers.
RV
Les salaires viennent de quoi?
De la valeur ajoutée.
La valeur ajoutée vient de quoi?
Je ne vais pas redemontrer 50 fois la même chose.
Vous le faites exprès ou vous ne comprenez vraiment pas?
Ça devient pénible.
…/… Les salaires viennent de quoi?
De la valeur ajoutée.
La valeur ajoutée vient de quoi? …/…
Du travail ici et maintenant.
Vous croyez que les délocalisations servent à payer les salariés ici ?
RV
Ha mais vous êtes sérieux en plus. Même avec un dessin vous ne comprenez pas?
Là je ne peux rien pour vous.
C’est dingue.
Pour élargir un peu le point de vue, je vous invite à lire cet article :
« Que vient faire la sécu dans notre déficit public ? ou la convergence antisociale activée par l’Union Européenne »
sur https://www.initiative-communiste.fr/articles/europe-capital/que-vient-faire-la-secu-dans-notre-deficit-public-ou-la-convergence-antisociale-activee-par-lunion-europeenne/
Et il y a cinquante ans aujourd’hui, Jacques Duclos et Mike Brant mouraient….
Pas dans les bras l’un de l’autre quand même ?
Dans les faits la vrai revolution a été la porte ouverte par l’UE. C’est bassement « matérialiste », le fait c’est qu’à part la liberté d’expression, le règlement de la question coloniale et l’essor d’une nouvelle petite bourgeoisie de debrouillards, jusqu’à cette date peut de choses avait vraiment changé du point de vue du niveau de vie. C’est que ça compte, je crois même qu’il se confondait avec la supra ci-dessus citée liberté. La sortie de la léthargie et d’un modèle économique, hors deux agglomérations urbaines, que l’on pourrait dater du début du xxe siècle ça se fête quel qu’en soit les moyens pour y arriver. Le reste n’a été que des nobles et légitimes illusions.
Vous êtes sérieux?
Alors vous ne savez pas ce qu’était être pauvre en France avant septembre 1944, et la seule vraie révolution française dans notre Histoire. Pas celle où on change seulement de botteurs de culs et où tout change pour que rien ne change.
Non, une vraie révolution, totalement ignorée et même méprisée par la gauche française qui nous casse les couilles depuis toujours avec 1789, la Commune ou le front Popu de 1936, mais semble détester cette authentique révolution qui regroupa toutes les forces politiques françaises. Le CNR.
Jugez plutôt :
-Vote pour les femmes
-creation de l’assurance maladie
-creation de l’assurance retraite
-creation de l’assurance veuvage
– création de l’assurance chômage( un peu plus tard)
– creation de la formation continue
– limitation horaire de la semaine de travail
– garantie de la représentation syndicale
– nationalisation du chemin de fer
– nationalisation de l’électricité
– nationalisation du telephone
Pour garantir un service public égal pour chaque citoyen
Et j’en passe et des meilleurs.
Mais ça arrache la gueule des communistes d’avoir réalisé ça AVEC les socialistes, les centristes , la droite patriote et de Gaulle.
Ça arrache la gueule des socialistes d’avoir été quasi absents de cette révolution.
Et ça arrache la gueule de la droite d’avoir participé à cet acte contre-nature pour elle qui avait massivement collaboré.
C’est la seule vraie révolution de notre histoire, et vous passez à côté sans la voir.
@ D’Aras
Inventaire rapide de ce qui existait avant les ordonnance d’octobre 1945 :
– les Allocations familiales, fin XIXe siècle dans la fonction publique étendues définitivement en 1917, dans le privé en 32
– les Accidents du travail et les Maladies professionnelles c’est 1898
– la Couverture obligatoire maladie c’est 1930
– la Couverture obligatoire vieillesse ça démarre en 1910 ça se prolonge en 1930
– les Mutuelles existent depuis le XIXe
– le Régime des fonctionnaires depuis 1853
– Le régime spécial de sécurité sociale des cheminots dès 1909, conservé en 1938 à la création de la SNCF.
Ambroise Croizat est l’un des principaux artisans de ce qui va être créé en octobre 45 contre toutes ces caisses, un « Régime général de sécurité sociale » avec trois caractéristiques, « caisse unique », « taux unique », « gestion ouvrière ».
L’idée était de regrouper dans une seule institution nationale la gestion de l’ensemble des risques sociaux (maladie, vieillesse, famille, accidents du travail). En pratique, ça n’a jamais été totalement appliqué.
La nouveauté de 1945, ce n’est pas l’invention de la Sécurité sociale, mais la création du régime général, qui repose sur des principes unificateurs, solidaires et autogérés. C’est un changement de philosophie et d’échelle, pas un départ de zéro.
Les Socialistes au gouvernement, le syndicat FO et le patronat, dès sa création, ont été des adversaires du Régime général de sécurité sociale, ils vont créer l’ARRCO contre le régime général.
Il faut absolument abandonner l’idée qu’il y aurait eu un consensus des Gaullistes aux Communistes avec le CNR, tout cela est une fable absolue.
Merci pour toutes ces précisions.
Je suis avide d’objections et d’infos que j’ignore.
Super.
Ceci dit, pour être d’une famille, des deux côtés, effroyablement pauvre avant guerre, je puis vous dire qu’il y avait une pauvreté AVANT guerre qui n’avait plus rien à voir avec APRÈS.
Ceux qui ont eu des grands parents ouvriers savent tout à fait de quoi je parle.
C’est vrai que pour des bourgeois, même tout petits, la révolution de 44 fut quasi transparente. Pour les 70% de prolos et lumpen prolos de l’époque ce fut une bénédiction.
Les ordonnances de 1945, mises en œuvre par Ambroise Croizat, prévoyaient une gestion autonome des caisses par les assurés eux-mêmes, exclusivement des représentants des travailleurs.
C’était une gestion ouvrière à 100 %, portée par la CGT, avec aucune représentation patronale dans les instances de gestion.
Les directeurs des caisses étaient élus par les salariés — c’était un véritable modèle d’autogestion sociale, fondé sur l’idée que les travailleurs gèrent leur propre système de protection.
Ce n’est qu’en 1967, sous le gouvernement Pompidou, que le système bascule vers une gestion paritaire : 50 % représentants des salariés, 50 % représentants du patronat.
Cette contre-réforme permet au patronat d’avoir quasiment toujours gain de cause, il suffit qu’un syndicat vote avec lui.
Le modèle porté par Croizat était un modèle de démocratie ouvrière, ce qui a été dès le départ combattu par le patronat les socialistes modérés et les démocrates-chrétiens.
C’est fondamental pour comprendre l’histoire politique de la Sécurité sociale.
(Les LIP redécouvriront l’auto-gestion en 1973, 30 ans plus tard.)
Il vous faut vraiment lire ou écouter Bernard Friot ainsi que Annie Lactoix-Riz !
Ça vous apportera de la fraîcheur et une vraie clarté d’esprit …
Vous auriez des ouvrages précisément ?
Merci
Monsieur D’Aras, j’ai la faiblesse de croire que votre activité « internet » ne se limite pas à commenter les billets de monsieur de Castelnau .
Aussi vous avez toutes latitudes pour rechercher les réponses que vous demandez .
Et je suis sûr que vous les trouverez !
Enguerrand
Donc vous me conseillez des ouvrages que vous n’avez jamais lu…
Excellent.
PFFF, non, monsieur D’Aras je ne vous conseille rien. Vous aimez la polémique, moi pas. Les batailles d’ego je n’en ai rien à foutre !
Ce n’est pas de la polémique.
Vous me dites « vous devriez lire…. »
C’est pas un conseil ça?
Et après ça vous êtes infoutu de donner un titre. Donc vous donnez le conseil de lire des choses que vous n’avez pas lues.
Ce n’est pas moi qui ai un problème d’ego sur ce coup là.
Monsieur D’Aras vous donnez ici la preuve que vous êtes un authentique abruti qui, quelle que soient les circonstances, veut avoir le dernier mot !
La plus élémentaire des courtoisies consiste à ne nommer que les auteurs et laisser ainsi le choix de l’ouvrage à consulter au lecteur.
Mais bon, l’éducation chez vous…
Je laisse à RdC le choix de virer ou pas votre insulte.
Le pire, c’est que je vous ai demandé un titre par réel intérêt.
Votre réaction infantile rajoute une couche à votre cuistrerie.
Je réitère, monsieur D’Aras vous êtes bel et bien un abruti !
Mon commentaire est basé sur les analyses de Bernard Friot, bien vu !
La nationalisation des chemins de fer c’est avant la guerre et l’occupation.
Merci à Ambroise Croizat, souvent oublié , ouvrier ajusteur au départ, secrétaire de la fédération CGT de la métallurgie, député de la Seine, pour la Sécurité Sociale.
Après la Libération il a fallu aussi lutter, se battre pour sortir de la pauvreté et imposer des rapports de forces permettant d’être encore sur la ligne du CNR.
Les Révolutions sont des processus collectifs. les grands dirigeants réussissent à imposer l’unité par leur intelligence et par l’implication des militants.
Pour ce qui est de l’objet du texte de M. de Castelnau, pour bien d’entre nous de cette génération ayant mis notre radio en route le 25 Avril c’est exactement ce que nous avons vécu, ressenti, cette circonspection envers le déplacement des militaires dans les villes, cet enthousiasme qui nous a remué quand on a compris, ce reflux devant la trahison encore une fois de la socil-démocratie.
Ecoutons la chanson Grandola villa Morena, avec tendresse, nostalgie et encore un peu d’espoir, merci Monsieur pour nous la remettre dans l’oreille.
Oui, les politiques seuls ne peuvent rien sans les mouvements.
Et les mouvements échouent par manque de relai politique.
A l’époque de mon père, les prolos se battaient pied à pied pour le progrès social ou au moins éviter la régression.
Aujourd’hui, le citoyen est un consommateur politique qui signe des chèques en blanc au politique et n’est plus capable de se lever je cul pour son bifteck.
Je l’ai bien vu, consterné, lors des manifs sur la retraite. A peine un million de personne dans les rues, 60% de fonctionnaires, 20% de retraités et à peine 20% ( plutôt 10) du privé.
Dans ma boîte de 400 personnes, on était à peine 20 et seulement 4 non syndiqués. Aux manifs suivantes, on était moins de 10 et les délégués CGT n’étaient même pas là.
Reste à savoir si les manifs pacifiques et pacifiées, bien polies, sont d’une quelconque utilité dans un régime non démocratique en France.
Déjà à l’époque de la première réforme (De 60 à 62ans), Sarkosy se fichait ouvertement des manifs. Ayant les pleins pouvoirs partout dans une France totalitaire. Ainsi va la Vieme République aux mains des droitards, créatures du Grand Capital.
Des éclaircies de l’Histoire .Des moments de joie .
23 juillet 1974, chute des colonels en Grèce. La junte laisse le pouvoir aux civils, à Karamánlis qui rétablit la démocratie, suite à l’opération Attila, 3 jours plus tôt pour le plus grand malheur de Chypre.
Le 1er août, on était en Grèce. Même enthousiasme que celui que vous vivrez au Portugal l’année suivante.
Quand je vois la Grèce d’aujourd’hui, ruinée et humiliée sous la tutelle européenne, j’en pleure tous les jours…
Maître, la trahison est la marque de fabrique des socialistes, quel que soit le pays
c’est la droite complexé. Ils rêveraient d’être de gauche mais pour eux, les prolos, ça sent sous les bras.
Ceci dit Tsipras n’a pas brillé non plus. Pas plus que Lula.
Tiens, ça me rappelle quelque chose.
Pendant l’été 1975, j’avais passé plusieurs semaines au Portugal dans un voyage organisé par LVJ (Loisirs et Vacances de la Jeunesse), organisation de tourisme du MJCF (Mouvement de la Jeunesse Communiste de France).
Nous avions été dans le nord (Braga, Porto), dans le centre (Coimbra), dans le sud (l’Alentejo) et à Lisbonne.
Notons que les élections à l’Assemblée Constituante avaient eu lieu le 25 avril 1975 (anniversaire de la Révolution des Œillets).
– Le PS (Mario Soares) avait près de 41% (1).
– Le PCP (Parti Communiste Portugais, dirigé par Alvaro Cunhal) avait 13%. Mais ses alliés du MDP (Mouvement Démocratique Portugais) avaient 4%.
Dans le nord du Portugal, le PCP était faible (3% dans certains districts).
Mais dans le sud (Alentejo), il était fort. Il avait entre 35% et 40% dans le district de Beja et aussi de très bons résultats dans les districts d’Evora et de Setubal. Dans le district de Lisbonne, ses résultats étaient supérieurs à sa moyenne (près de 20%, je crois).
Nous rencontrions des militants (du PCP, du MDP et d’autres).
Nous allions dans les rassemblements. Les slogans étaient les suivants :
– « O Povo esta com MFA ». (Le peuple est avec le MFA). Le MFA était le « Mouvement des Forces Armées », donc les militaires qui avaient renversé le pouvoir précédent de Caetano.
– « Força, força, companheiro Vasco. Nos seremos a muralha d’aço ». (Vas-y, vas-y, camarade Vasco. Nous serons ta muraille d’acier). Allusion à Vasco Gonçalves, militaire, chef du gouvernement, proche du PCP.
Nous avions aussi assisté à un rassemblement à Lisbonne organisé par le PCP avec Alvaro Cunhal. Il y avait beaucoup de monde dans ce rassemblement.
(1) Notons qu’en période révolutionnaire, beaucoup d’électeurs de droite votent pour le parti de gauche le moins révolutionnaire. Ce fut aussi le cas en Allemagne en 1919 (pour le SPD et ses alliés).
Au Portugal, plus tard, le PS eut des scores plus faibles et les partis de droite, très faibles dans cette élection de 1975, eurent plus tard la majorité parfois.
Les socialistes trahissent les communistes qui trahissent les anarchistes.
Ainsi en est-il dans le pire des mondes.
S’en vinrent les acratistes.
De tous horizons.
Vous seriez plutôt Max Stirner, Colin Ward ou Tomás Ibáñez ?
( pas de méprise ! je ne connaissais pas ce mot !)
Plutôt Proudhon, puis Kropotkine, sauce Voline, un brin Tchakhotine, relancé par Édouard Jourdain, tendance moi.
Si cela peut vous éclairer…
Tout reste à faire, à écrire, à réinventer.
Merci pour ce témoignage quasi-religieux, émouvant et sincère.
J’imagine qu’il s’agit d’un phénomène analogue à celui de la guerre d’Espagne entre les soi-disant « républicains » sinistres (ma définition triviale de la gauche) et les nationalistes « nazis » (voir ce que dit Simone Weill sur les camarades mangeant et racontant avec un bon sourire au retour d’une mission combien de nazis ils avaient tué le jour même : des hommes et des femmes et des enfants pauvrissimes mais soit religieux ou religieuse ou prêtres ou
simples croyants).
Si nous avions, nous et nos ancêtres, tous tant que nous sommes, l’homme et la femme, obéi à l’ Evangile, notre lutte individuelle de chaque instant :
– contre l’ avarice aurait rendu inutile l’avènement du communisme ;
– contre la luxure l’avènement de l’Islam ;
– contre l’orgueil l’avènement de deux religions et non d’une seule à la disparition de la prime religion de Moïse.
Pour le Portugal, l’ange de cette nation avait prédit non seulement le rôle funeste mondial de la Russie mais aussi que le Portugal resterait toujours fidèle à Jésus et Marie.
Nous verrons bientôt…
13 octobre 1884 : … puisque le Christ ayant affirmé que « la terre et le ciel passeront mais mes paroles ne passeront pas », une catastrophe vraiment mondiale cette fois est à redouter avant l’hypothétique disparition souhaitée (Léon XIII a vu le diable demander un délai de 100 ans à Jésus pour cela) de la religion catholique.
[C’est à la suite de cette vision qu’il a fait réciter à la fin de chaque messe (Paul VI est passé par là depuis) un exorcisme à Saint- Michel.]
Combien d’officiers et amiraux qui envoient une lettre aux parlementaires pour arrêter les conneries de Macron? 8000? Cela suffira face aux abrutis qui nous gouvernent?
Oui, l’armée. Comme insinue Régis de Castenau.
Aura-t-elle enfin le beau rôle?
Cela nous manque depuis l’armée d’Edouard de Curières de Castelnau.
« Honneur, Patrie, Valeur »
Mais cela veut dire quoi chez les fripouilles qui gouvernent la France?
Mensonge, Trahison, Lâcheté.
Une pétition a été lancée sur Place Publique par des militaires de tout rang, d’active comme de réserve ou retraités exigeant du parlement qu’il se saisisse de la légalité des manigances de Macron en Ukraine en violation de toutes les obligations constitutionnelles.
Comme vous pouvez le constater, nos médias et nos blogueurs l’ont claironné de partout…
J’ai appris ça par un blogueur…US…
Une pétition sur Place Publique ?! …
Pardon, Place d’Armes
https://www.place-armes.fr/post/r%C3%A9solution-citoyenne
D’Aras fan de Clucksmann, pourquoi pas ! Ça pourrait expliquer bien des choses. Lol!
Oui Rouvilliers
Mais non, je vous rassure. Ce n’est pas mon verre de rouge.
Même génération, même expérience !
« Mario Soares chef du parti socialiste portugais trahissait. »
Mario, pourquoi as-tu abandonné tous ceux qui ont cru en toi, pourquoi as-tu laissé les oeillets se faner entre les mains de ceux qui, cinquante ans après, sentent toujours en leur coeur la brûlure de ta trahison. ta faute inexpiable, Mario, c’est d’avoir été le chef d’un parti politique. Quel dommage! Mais pourquoi t’accuser de la sorte?
Il est donc temps pour tous ceux qui rallient des partis politiques et se disposent de ce fait à se sentir trahis de lire ou de relire ce qu’a écrit Simone Weil dans sa très lumineuse note sur la suppression des partis politiques:
« Pour apprécier les partis politiques selon le critère de la vérité, de la justice, du bien public, il convient de commencer par en discerner les caractères essentiels.
On peut en énumérer trois:
Un parti politique est une machine à fabriquer de la passion collective.
Un parti politique est une organisation construite de manière à exercer une pression collective sur la pensée de chacun des être humains qui en sont membres.
La première fin, et, en dernière analyse, l’unique fin de tout parti politique est sa propre croissance, et cela sans aucune limite.
Par ce triple caractère, tout parti est totalitaire en germe et en aspiration. »
25 avril 1974: L’histoire suit son cours. Adieu l’Estado novo. Marcelo Caetano se réfugie au Brésil etc…etc…. Mais souvenons nous aussi du 19 mai de la même année en France. Enfin le changement! Giscard à la barre. La gauche n’avait plus le monopole du coeur. Il était temps.
Petit hors sujet suite à une breaking news publiée sur RT.
Sans déconner, c’est dur de soutenir les Russes sans passer pour un con.
Gerasimov vient de remercier l’héroïsme des soldats et officiers coréens dans la reprise de la zone de Koursk….
L’intégralité de l’AMC qui s’est imprudemment gaussé de la propagande officielle passe pour une bande de cons.
Ça devient une manie chez les Russes de prendre leurs soutiens à contre.
hors sujet pour hors sujet :
Le ministère de la Justice sous l’administration Trump, dirigé par la procureure générale Pam Bondi, a annulé les protections mises en place par Merrick Garland pour les journalistes, qui limitaient l’usage de citations à comparaître et d’enquêtes à leur encontre. Désormais, les journalistes refusant de divulguer leurs sources pourront être arrêtés pour outrage. Cette décision, justifiée par la volonté de lutter contre les fuites d’informations sensibles, marque un durcissement majeur de la position du gouvernement envers la presse. Bondi accuse l’administration Biden d’avoir protégé les médias tout en utilisant les fuites à des fins politiques. La loi PRESS, censée protéger les journalistes, a été bloquée au Sénat malgré un soutien initial. Les critiques estiment que ce revirement place la liberté de la presse dans une situation encore plus périlleuse que lors du premier mandat de Trump, dans un contexte de répression grandissante envers les journalistes et leurs sources.
source : https://thedissenter.org/trump-doj-policy-permit-journalists-contempt-jail/
Ben oui, Trump voudrait définitivement discréditer le populisme qu’il ne pourrait pas faire mieux.
Ceci dit, depuis le Patriot Act, voté comme un seul homme( à part Obama) , les USA ne sont plus une démocratie.
Les délires woke des uns et fascisants des autres nous montre cette triste réalité qu’hollywood a bien maquillé depuis plus d’un siècle.
Qui disait, à par moi, que les soldats nord-Coréens faisaient parti de l’élite des commandos à l’épreuve du feu. Epreuve du feu indispensable s’il devait y avoir un conflit inter-coréen.
Croire que c’est le ‘peuple’ qui aurait renversé la ‘dictature portugaise’ procède d’une forme aigue de naïveté. En résumé: la ‘dictature’ des puissants est éternelle. Elle change parfois de forme ‘politique’. Par ailleurs, sont désignées comme des dictatures les régimes politiques qui s’opposent à la finance internationale apatride. Contradictoire? Pas du tout.
Voici un résumé de l’article de Rob Grams (25/04/2025)
https://frustrationmagazine.fr/revolution-des-oeillets-entretien-ugo-palheta
La révolution portugaise a été profondément influencée par les luttes de libération dans les colonies africaines. Contrairement à l’idée classique, ce n’est pas la chute de la dictature qui a provoqué la fin du colonialisme, mais bien les guerres anticoloniales qui ont fragilisé et précipité la chute du régime. Le Portugal, pays pauvre et dépendant du capital étranger, n’a pas bénéficié d’une « rente coloniale » ; au contraire, la guerre coloniale a pesé lourdement sur la société, favorisant un large soutien populaire à la révolution et à l’indépendance des colonies.
Le rôle de l’armée dans la Révolution portugaise :
Contrairement à d’autres contextes comme le Chili, une partie de l’armée portugaise a joué un rôle progressiste pendant la Révolution des Œillets (1974-1975), influencée par la mobilisation massive du peuple. Le MFA (Mouvement des Forces Armées), en lien avec l’effervescence populaire, a rapidement renversé la dictature salazariste avec peu de violence, car le régime était déjà affaibli.
Les militaires ont empêché la répression des mouvements populaires et ont, avec les partis de gauche, enclenché de grandes réformes : nationalisations, indépendance des colonies, droits sociaux. Ils ont aussi évité une confrontation armée directe avec les conservateurs.
Politiquement, le MFA a exercé un pouvoir transitoire décrit comme un “césarisme collectif” par Gramsci : une situation où aucune classe sociale ne peut encore s’imposer pleinement. Le MFA a ainsi servi de force d’équilibre, en jouant un rôle progressiste, sans pour autant renverser totalement l’ordre capitaliste.
La révolution portugaise de 1974-1975, initiée par l’armée, a rapidement vu l’émergence d’une forte auto-organisation populaire. Ouvriers, employés, étudiants et paysans pauvres ont créé des commissions pour décider collectivement des luttes et des revendications, sans tout déléguer aux syndicats traditionnels. Dans les entreprises, les quartiers populaires et les bidonvilles, les gens occupaient logements et usines, tandis qu’à la campagne, les paysans sans terre s’organisaient pour occuper et exploiter les terres abandonnées par les grands propriétaires. L’été 1975, appelé « été chaud », a marqué le sommet de ces initiatives. Même dans l’armée, des comités de soldats émergent tardivement, ce qui effraie les élites et provoque une contre-offensive conservatrice, notamment dans le nord du pays. Le projet du MFA (« démocratiser, décoloniser, développer ») appuyait en partie cette dynamique, notamment via la réforme agraire soutenue par le Parti Communiste et le COPCON.
Après la révolution de 1974, Spinola représente la bourgeoisie portugaise, qui abandonne la dictature parce qu’elle freine le développement capitaliste et engloutit les ressources dans les guerres coloniales. La bourgeoisie souhaite une modernisation économique et une ouverture vers l’Europe. Spinola tente d’instaurer un régime autoritaire et modernisateur inspiré du bonapartisme et de la Ve République française pour contenir la révolution et préserver les intérêts coloniaux. L’Église catholique, pilier du régime dictatorial, soutient d’abord discrètement Spinola et les forces modérées pour freiner la dynamique révolutionnaire, tout en ayant aussi en son sein une minorité engagée aux côtés des mouvements démocratiques et populaires.
Le Parti Communiste Portugais, très aligné sur l’URSS, adopte une stratégie modérée et « étapiste », privilégiant une transition démocratique avant toute rupture socialiste, même face à l’élan révolutionnaire ouvrier. Le Parti Socialiste, soutenu par la social-démocratie allemande, tient un discours radical mais agit de façon conservatrice pour contenir la révolution, stabiliser l’ordre social et éviter un scénario chilien. Les deux partis freinent la dynamique populaire par peur d’une réaction autoritaire, favorisant ainsi une sortie modérée du processus révolutionnaire.
La révolution portugaise a apporté des avancées démocratiques et sociales majeures, mais elle a échoué à aller jusqu’à une rupture avec le capitalisme. Cet échec est dû notamment à l’attentisme du Parti communiste, pourtant très implanté, qui a privilégié l’alliance avec les officiers du MFA plutôt que l’auto-organisation populaire, et à la fragmentation de l’extrême gauche incapable de s’unifier. La gauche militaire a perdu progressivement son poids face à des forces plus conservatrices. Aujourd’hui, beaucoup de conquêtes sociales perdurent au Portugal, et la mémoire du 25 avril reste vive, notamment face aux politiques d’austérité et à la montée récente de l’extrême droite.
C’était un jeudi…..