La catastrophe du 13 novembre a produit un effet de sidération. Différent de celui de janvier. Toute intolérable que soit l’agression, elle contenait des bribes de rationalité. Tuer Charlie, c’était venger le prophète, tuer des policiers ’était braver l’État, tuer des juifs parce que juifs, c’était « venger la Palestine ». Prêter de la rationalité à l’ennemi, c’est déjà le rendre compréhensible.
Cette fois-ci, il est impossible dans un premier temps de lui donner d’autres explications que celle de la haine brute, et pour tuer nos enfants, gratuite. Alors, et c’est normal, sous l’impact du chagrin et de l’angoisse, les débats sont partis dans tous les sens, chacun y allant de son explication pour tenter de comprendre l’incompréhensible. Et aussi, pour se rassurer, de dire ce qu’il fallait faire.
L’effet de sidération se dissipe, la récupération politicienne cynique à base de virages sur l’aile et de démagogie faussement patriotique a rapidement trouvé ses limites.
Et maintenant on assiste à un ressaisissement après les logorrhées et le chagrin, générateurs de confusion, et provoqués par le choc. Comment reprendre ses marques?
Un texte publié sur les Inrocks a circulé sur les réseaux. Largement relayé. Pour ceux à qui il aurait échappé, je le relaie à nouveau.
Robert McLiam Wilson écrivain irlandais vient nous donner une paire de claques pour remettre les idées en place. Seule la littérature peut faire ça.
Votre article de ce jour (6.10.2018) sur le haine contient un lien qui pointe ici, que je n’avais pas lu. En effet, c’est une leçon. Dura lex sed lex ! Merci.