Les fac niouzes de Tolbiac

 

Le lamentable épisode du faux martyr de Tolbiac donne une nouvelle démonstration de l’urgence qu’il y a pour tout mouvement populaire à se débarrasser du gauchisme infantile désormais entré en voie de dégénérescence accélérée.

Le chien Guevara chroniqueur de la révolution

Rappelons rapidement les faits. La faculté de Tolbiac était occupée depuis quelque temps par une poignée d’hurluberlus aux revendications absurdes quand elles n’étaient pas carrément racistes. À la demande du doyen, une intervention policière s’est déroulée à cinq heures du matin, moment où la poignée d’occupants dormait paisiblement. L’évacuation s’est déroulée sans problème et sans casse comme le démontrait tout un tas de vidéos. Petite guerre de communication dans la journée qui a suivi, les autorités faisant circuler les photos des locaux dévastés par l’occupation, les autres se relayant pour prétendre sur un ton dramatique, voire avec force sanglots que l’évacuation avait été l’occasion d’un abominable pogrom, voire d’un génocide. La palme revenant à ces dirigeantes de la pauvre UNEF qui nous avaient d’abord expliqué la détresse de ces étudiants arrivant en fac sans qu’on leur ait appris à prendre des notes et à couper leur viande au resto U. Avant de nous asséner cette fois-ci que toutes les cochonneries taggées sur les murs de l’établissement étaient le fait des forces de l’ordre au moment de leur intervention. L’épisode hilarant du chien Guevara sur Twitter n’avait fait qu’illustrer le ridicule de tout cet épisode affublé du titre ronflant et stupide de « commune libre de Tolbiac ». Toujours cette volonté puérile de singer les véritables mouvements populaires en piochant des références dans l’histoire. Ne faisant que les caricaturer voire les souiller. Mais vous dit-on, c’est qu’il fallait imposer la « convergence » des luttes. Faire comprendre aux cheminots, personnels soignants et fonctionnaires qui mènent un combat difficile et frontal pour sauver nos services publics, l’intérêt de bloquer et détériorer une faculté payée avec leur argent. Pour y tenir AG véganes, ateliers non mixtes gluten free, séminaires intersectionnels et antispécistes, et bien sûr, en exigeant l’annulation des examens pour attribuer à tout le monde la note de 15/20. Le tout en faisant présider les réunions par des chiens. S’effondrant sous son propre ridicule, l’épisode s’est terminé comme il se devait, en eau de boudin.

« Il nous faut un mort maintenant ! »

C’est alors que dans la tête de ceux qui poursuivent le rêve absurde d’un nouveau mai 68, a germé une idée particulièrement détestable. Celle, de se doter d’un martyr pour « redynamiser le mouvement ». On a donc inventé un mensonge en prétendant que l’intervention policière avait grièvement blessé « un étudiant », que celui-ci, dans le coma avait été englouti dans la trappe de l’État totalitaire. Qui avait bénéficié à cette occasion, pour faire disparaître toutes les traces sanglantes du forfait, de la complicité du corps des pompiers, de l’Assistance Publique des hôpitaux de Paris et de ses personnels, de la ville du même nom et de ses agents de la propreté. Le jour même où cette énormité a été proférée l’usage d’un bon sens même rustique permettait d’y voir ou un énorme bobard ou plutôt pour être à la mode, une fake news complotiste. Cela n’a pas arrêté les héritiers de Louis Malle qui braillait chez Castel en 1968  : « Il nous faut un mort maintenant ! Pour donner de l’ampleur au mouvement ». À ceci près que Malle avait l’excuse d’être fin saoul.

Faux martyrs et faux héros

Il est vrai que le vrai mouvement populaire a toujours eu ses martyrs. À commencer par les quatre pendus de Chicago dont l’exécution est à l’origine du choix du 1er mai comme fête internationale des travailleurs. En général d’August Spies monté à l’échafaud en chantant la Marseillaise, à Steven Biko syndicaliste noir sud-africain en passant par Issak Manouchian résistant communiste mort pour la France, il s’agit de héros indiscutables. On ne peut pas en dire autant de ceux que le gauchisme petit-bourgeois nous fournit, toujours conduit par ce besoin compulsif de singer. Ne citons que les derniers en date : Théo, icône du mainstream dont on sait maintenant ce qu’il faut penser des accusations lancées contre les policiers, et Adama Traoré petit caïd de quartier pour lequel on connaît également maintenant l’inconsistance des accusations portées contre les gendarmes.

Après l’évacuation de Tolbiac même pas de candidat martyr de ce triste niveau. Alors on va en inventer un en montant une opération pour laquelle Raphaël Enthoven a eu cette formule « L’étudiant blessé qu’on invente, c’est peut-être le mort que l’on souhaite ».

Opération articulée en deux phases. En prétendant d’abord que l’intervention policière à Tolbiac avait donné lieu à d’effrayantes violences. Ce qui est faux. Ne serait-ce qu’en comparant avec ce qui s’est passé avec la répression organisée par Hollande et Valls contre les manifestations anti loi El Khomry. Et que dire lorsque l’on voit ce qui est donné comme exemple par les évacués eux-mêmes. « On a été bloqué par les CRS contre un balcon avec deux mètres de vide. Pas possible de s’enfuir .» Deux mètres de haut ? Sans parachute ? On frôle le crime de guerre.

Ensuite en lançant l’opération « étudiant blessé, sanglant, comateux, disparu ». À la manœuvre une militante de la France insoumise jouant parfaitement la comédie dans une vidéo avant d’être relayée par le Média puis Reporterre et Marianne. De deux choses l’une, soit ces gens qui se présentent comme journalistes sérieux se sont précipités de bonne foi sur ce qui apparaissait d’évidence comme une invention sans la moindre réflexion ni vérification. Soit, ils ont fait ça de façon parfaitement délibérée et balancé ce mensonge en comptant sur une actualité qui va très vite pour que l’on passe rapidement à autre chose. Ayant du mal à considérer les gens du Média comme des imbéciles, je penche personnellement pour cette hypothèse, leur faisant crédit du cynisme sans principe. Il faut dire qu’avec l’attaque chimique de Douma, l’usage du mensonge tranquille pour bombarder illégalement un pays tiers, l’exemple vient de haut.

Comment rendre service à Macron

De toute façon, quelle que soit l’hypothèse retenue c’est une mauvaise action. Qui non seulement finit de disqualifier complètement un mouvement étudiant, confisqué par des gauchistes pleurnichards et absurdes, mais offre avec cette véritable fake news un nouveau cadeau à Emmanuel Macron pour justifier la loi liberticide et scélérate qu’il prépare pour donner à l’État qu’il dirige un véritable pouvoir de censure.

Amis du Média et de la France insoumise, attendez-vous que l’on vous applaudisse ? Ou bien, allez -vous enfin mesurer l’urgence de vous débarrasser du boulet qu’est ce gauchisme imbécile ? Parler à ces couches populaires frappées par le chômage, la pauvreté, le déclassement et l’angoisse du lendemain plutôt que d’essayer de faire plaisir à Houria Bouteldja ?

 

 

 

Régis de Castelnau

7 Commentaires

  1. les pendus n ‘étaient-ils pas de chicago,victimes de provocations patronales et policiéres à hay market

  2. Si je suis d’accord sur l’idée de fond et de la nécessité de se débarrasser d’une manière ou d’une autre (en convainquant de leur erreur ceux pour qui c’est possible et en réduisant a, disons, l’inaudibilité totale les récalcitrants) du gauchisme et autres dérives extrêmement nuisibles illustrées ici, n’est ce pas une erreur et un procès un peu rapide de réduire le mouvement de Tolbiac etc a ca ?

    Pour LeMedia voici les explications et excuses
    https://lemediapresse.fr/le-media-tv-fr/affaire-tolbiac-mise-au-point-par-le-media/

    Reporterre ont aussi publié des explications assez précises et Hervé Kempf s’est expliqué aussi
    https://reporterre.net/Tolbiac-le-point-sur-l-affaire

    Quand a la militante FI en dehors de l’extrait video il existe manifestement d’autres interventions ou elle précise ne pas etre témoin direct et ne fait que rapporter ce qu’on lui a dit.

    Loin de la théorie du complot imaginé par certains, on a manifestement et simplement eu a faire a la rumeur parti de sources pour le moins non fiables

    Quand a la conclusion, ramener Bouteldja ici alors que la FI a à plusieurs reprises clairement dénoncé cette personne, son mouvement et ses idées … (et ils le lui rendent bien et nous considéraient de toute facon déjà comme des ennemis, logique)
    (je passe sur le fait de prendre des guignols pareil tel que Raphael Enthoven comme source ou exemple, franchement …)

    Bref, un peu de mesure et de sérieux serait bienvenu quand on veut faire la leçons aux autres, surtout si l’intention est louable et que l’on veut faire évoluer les choses dans le bon sens

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  3. Hors sujet : j’aimerais bien avoir l’avis d’un juriste sur les « mésaventures » judiciaires de Bolloré en Afrique.

    Sur le fond, et sans jouer les blasés ou les cyniques, on ne voit pas bien comment la concession d’un port pourrait être obtenue sous ces latitudes sans donner ce qu’il faut à qui il faut.

    Sur la forme, à quel titre la justice française se mêle-t-elle de ça ?

    Sans prendre la défense de Bolloré on se dit qu’il doit y avoir bien pire que lui. À quoi cela rime-t-il de le poursuivre en terre étrangère, où pratiques et lois diffèrent des nôtres.

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