Faire de la politique, c’est accepter d’entrer en conflit avec l’Histoire
S’il est une vérité que la présidence d’Emmanuel Macron nous rappelle quotidiennement, c’est celle-ci : bien plus qu’une ère de post-modernité, de post-vérité, notre époque est avant tout celle du post-politique. C’est une époque où le politique se définit avant tout par son refus de pratiquer son métier. Ce métier, il préfère le déléguer, si possible sans renoncer à l’apparat et aux rituels que l’on réserve traditionnellement au Souverain.
Faire de la politique, c’est accepter d’entrer en conflit avec l’Histoire, c’est exercer sa volonté de sculpter le réel, que l’on soit maire d’une commune de mille habitants, ou chargé de fixer le cap d’une nation. La politique disparaît lorsque s’éteint cette volonté.
Dans une vidéo de quelques minutes, face caméra, le chef de l’Etat nous invite aujourd’hui à participer à un forum – de quoi, pour quoi, nous n’en saurons rien – à l’occasion de la commémoration du centenaire de l’Armistice de 1918. Ce document fascinant nous informe en outre d’une catastrophe à venir : nous vivons dans une époque où la paix est menacée. Nous vivons dans une époque où la prospérité est en danger. Plus que jamais, nous affirme d’une voix ténébreuse, docte et mielleuse à la fois le Président, il est urgent de renouveler cette promesse que nous nous étions faite en 1918 : « Plus jamais ça ». On imagine la scène – costumes d’époque inclus.
La spécificité de ce président, c’est qu’il est sans doute le premier à revendiquer ce caractère post-politique comme étant la marque de son progressisme et de sa modernité. S’il est assez manifeste que les présidences françaises précédentes étaient sorties de l’Histoire, à des degrés divers, Emmanuel Macron est bien au-delà de ses prédécesseurs : en filigrane, nous comprenons que l’Histoire n’est pour lui qu’un vestige un peu gênant. Elle n’est plus que honteuse et décorative à la fois, lorsqu’il s’agit de semer au vent une référence mondaine donnant du cachet, comme on dit à l’ENA, à un discours un peu plat.
L’Histoire n’est même plus une notion pertinente, remplacée qu’elle a été par le Progrès. Ce président toise l’Histoire, ne la connaît pas, ne s’y intéresse même pas. La vidéo que j’ai mentionnée plus haut est à ce titre fascinante : on y comprend que les nationalismes et le repli (sic) menacent la paix. Rien n’est dit sur les raisons de la montée des nationalismes, en Europe et ailleurs ; rien n’est dit s’agissant du mouvement de repli qui caractérise la plupart des sociétés occidentales aujourd’hui. Avant-hier, la Hongrie et la Pologne ; hier l’Autriche ; aujourd’hui l’Italie et la Slovénie. Les Etats-Unis, naturellement, depuis 2016.
Tout est bon, en d’autres termes, pour s’estimer dispensé d’analyser les conséquences de la mondialisation, de la construction européenne telle qu’elle a été pensée depuis plus de quarante ans, de la course crétine, cupide et suicidaire à la fois, du capitalisme financiarisé dans sa mouture actuelle, menée dans un vacarme assourdissant et une lumière criarde de casino.
Celui que les Français ont élu pour faire l’Histoire, ou en tout cas pour les représenter à sa table, n’en est que le commentateur. Ses propos appartiennent à un registre : celui du journalisme, tour à tour indigné et doctement moralisant, vis-à-vis de tous ces affreux régimes qui poussent miraculeusement sur le Vieux continent depuis plusieurs années, ne suscitant rien d’autre que de vagues haussements de sourcils à Bruxelles. Ces imbéciles, incapables de comprendre les bienfaits du Grand Marché européen. Ces êtres primaires, pour ne pas dire primitifs, qui osent refuser le Progrès.
Nous vivons dans un monde d’indicateurs chiffrés
Le fait est que nous vivons dans un monde d’indicateurs chiffrés. Nous ne pouvons plus plaider l’inconscience, et nous ne pourrons pas la plaider devant les générations futures, qu’il s’agisse des désastres environnementaux ou des cataclysmes financiers à venir. Tous ces voyants statistiques, si chers à Alain Supiot (dont on ne saurait trop recommander la lecture de tous les ouvrages, d’Homo juridicus à La Gouvernance par les nombres), nous l’affirment avec une morne constance et une impitoyable acuité. Notre monde n’a jamais été aussi bien modélisé, et cette modélisation n’a jamais été aussi facilement et finement accessible à une part aussi importante, fût-elle minoritaire, de l’humanité. Et l’avenir que ces modèles nous prédisent, si la trajectoire ne change pas profondément, glace le sang.
Il n’est pas ici question d’assommer le lecteur avec des chiffres, des ribambelles de statistiques accablantes. Résumons plutôt, grossièrement, la situation économique que nous traversons dans l’indifférence relative de nos gouvernants : l’endettement, public et privé, a atteint des niveaux qui feraient passer ceux d’avant 2008 pour d’innocentes plaisanteries. L’argent n’a jamais coulé à un débit aussi frénétique, aidé par les politiques monétaires dites non conventionnelles menées par les grandes banques centrales depuis près de dix ans. Et tous ces efforts ne suffisent pas à relancer l’économie réelle, puisque ces milliers de milliards, à l’image des cadeaux fiscaux faits par Donald Trump aux entreprises cette année, servent essentiellement à financer…de l’endettement peu productif, des dividendes et des rachats d’actions.
Alors que faut-il attendre, aujourd’hui, d’un pouvoir qui professe la liberté, y compris celle de mourir de faim si l’on n’a pas cotisé comme tout le monde (scandaleuse affaire des pensions de réversion, dont on saura le fin mot dans les mois à venir), plutôt que de prôner un sain et bénéfique retour du politique dans sa mission d’autorité, consistant à définir avec impartialité les buts de long terme de la société dont il a la charge ? Que penser d’un personnel politique qui a adopté les codes managériaux, le lexique consternant issu du déplorable business du développement personnel, et les mêmes horizons temporels, que ceux d’un vulgaire gestionnaire de hedge fund ? Que peut-on attendre d’un pays, la France, dont la plupart des traditions socio-économiques, au premier rang desquelles son système de protection sociale – ne dites plus Sécurité, ce mot détestable est en cours de suppression de notre Constitution – ne sont plus considérées, par ses propres dirigeants, que sous l’angle de leurs effets plus ou moins négatifs sur la compétitivité et la croissance de son économie ?
Macron quintessence du conformisme politico-économique
Plus que tout autre, Emmanuel Macron incarne un consensus, ce fameux consensus du cercle de la Raison cher à Alain Minc, grand esprit s’il en est, et qui s’accorde sur une conclusion : l’unique argument de toute politique doit être le mouvement, perpétuel, effréné. Il faut détruire les statuts, fracasser cet affreux sentiment de sécurité qui condamne tout être humain à la fainéantise et à la sclérose. Il faut libérer les énergies. Il faut arrêter d’étouffer les entreprises sous les charges. Et tant pis pour tous ces pays qui nous enseignent qu’avec une vraie stratégie industrielle, un vrai pilotage des politiques publiques, un modèle social protecteur est viable, voire prospère.
La présidence d’Emmanuel Macron, et c’est en réalité cela qui interroge le plus le bon sens, est bâtie sur un discours soi-disant transgressif qui incarne en fait la quintessence du conformisme politico-économique qui s’est construit depuis trente ans. C’est un concentré issu du Consensus de Washington, mais aussi des rapports d’industriels zélés, de l’OCDE, du FMI, ces rapports qui nous disent tous, depuis des décennies, la même chose : détruisez vos services publics, détruisez vos amortisseurs sociaux, détruisez tout lien humain qui ne soit pas uniquement défini par une logique contractuelle. Détruisez vos vieux totems, détruisez vos archaïques orgueils nationaux, qui ne sont que de vieux jouets hors d’âge dans ce village mondial si festif, si mouvant, si ouvert. Refusez le repli !
L’idée d’un nationalisme raisonné,
On aurait donc tort de plaider pour un retour de l’Histoire. Certains le font, et avec talent, comme le philosophe Wolfgang Streeck, un vieux fou certainement, qui défend l’idée d’un nationalisme raisonné, idée qui n’a jamais semblé aussi révolutionnaire qu’en ces temps de nihilisme politique absolu.
Cette classe politique mondiale, dont Emmanuel Macron est le représentant le plus pur, en ce qu’il arrive à faire passer son absolu conformisme pour le comble du chic révolutionnaire, a renoncé à tout autre chose qu’au constat journalistique bavard, sur fond de délégation croissante de ses pouvoirs, régaliens ou non, aux cercles économiques. Les faits importent peu à celui qui méprise toute réalité échappant à son biais analytique. Il nous faut, de concert, admettre que la Grèce est sauvée, alors que la totalité des indicateurs officiels nous affirment qu’elle est exsangue, simplement parce qu’un morceau de papier, sur lequel c’est écrit, a été signé par un collège de technocrates européens fatigués ; il nous faut croire que l’accord européen sur la question migratoire, qui renvoie en réalité chaque Etat membre à ses propres solutions, incarne le triomphe d’une solution européenne ; il nous faut croire que l’Allemagne acceptera, enfin, un budget européen, au mépris des faits, au mépris de toute connaissance historique de ce pays et de ses principes économiques et budgétaires. Refuser de penser le réel à travers ce prisme hallucinant, c’est être le pire des trouble-fêtes.
La contestation méthodique et inlassable de ce Progrès, dans l’acception suicidaire et totalisante que nos propres gouvernants nous en proposent depuis quelques décennies, est sans doute la plus nécessaire besogne à laquelle devraient s’astreindre les vrais progressistes, c’est-à-dire ceux qui pensent encore que l’humanité se distingue du règne animal et de ses rapports de force bruts.
Sous peine de devoir subir encore, pendant de longues et pénibles années, la vente au détail de tout ce qui nous rend capables, en tant que peuple, de définir collectivement le visage que nous souhaitons donner au réel.
Une fois de plus, Maître Castelenau nous propose une analyse critique du prétendu pouvoir politique Macronien, lequel n’est qu’un exécutant de cercles politiques, FMI, BM, OCDE, CE, qui ne se préoccupent aucunement des intérêts des peuples européens et des peuples des pays fragiles. Ces institutions internationales ne jurent que par la libéralisation à outrance des services de l’État pour en casser les services publics en les privatisant et en donnant la propriété aux »amis » pour se goinfrer de dividendes.
En ce qui concerne le repli identitaire ou national, celui-ci n’est que le prix à payer facturé par la mondialisation financière chère aux tenants du libéralisme capitaliste.
UN constat terrible et brillant tout à la fois.
Merci, maître.
Merci pour cette réflexion. L’histoire que ces dirigeants nous racontent, le conte de fée pour neu-neu naïf n’est plus qu’un vague cache-sexe posé sur les actions de prédateurs qu’ils ont engagées. La supériorité revendiquée des « premiers de cordée » justifie tout. La prise en main du législatif par l’exécutif, le mépris affiché à l’égard des gens modestes, les mesures honteusement inégalitaires et le brouillage systématique des repères sociaux/historiques. Pourquoi faire fin et élégant quand la populace anesthésiée n’a aucun moyen de réagir ? Allons-y de bon cœur : « It’s good to be the king ! »
L’imparable lucidité de Maître Régis De Castelnau.
Merci à l’auteur de ce billet de dire aussi clairement ce que bien d’entre nous avaient pressenti mais dont la réalité est encore plus cruelle que prévu: et ce n’est pas fini car cet homme obstiné et arrogant se la joue déterminé, son contrat abject avec le capital mortifère est indéniable.
Dans 4 ans, nous ne reconnaîtrons plus le pays qui était si fier de sa devise dont nous aurons perdu pour longtemps les trois piliers: la liberté, l’égalité et la fraternité…dommage pour une majorité de gens modestes qu’autant de citoyens se soient laissé berner par son discours, permettant son accession au pouvoir suprême dont il abuse à nos dépens.
« Et tant pis pour tous ces pays qui nous enseignent qu’… »
De quels pays s’agit-il ?
L’ensemble des pays occidentaux au cour de la période dite des « trente glorieuses » et qui sont tous partis de très bas au lendemain de la seconde guerre mondiale.
Déjà comme réponse cela devrait vous contenter.
Il faut d’ailleurs noter que la politique sociale dans ces pays a souvent précédé le redressement économique (voir en France les ordonnances sur la sécurité sociale de 1946) et pas l’inverse.
Généralement, quand vous énoncez cela, vous tomber toujours sur un sachant instruit qui vous oppose le plan Marshall, alors que celui-ci n’a fait qu’accompagner des politiques monétaires très volontaristes. Un plan Marshall aujourd’hui (une expression très tendance magique) se perdrait dans les sables de la gabegie financière.
En ce moment, comme vilain canard de la globalisation libérale, On pourrait citer un pays dont on parle beaucoup sur le plan sportif mais qui est surtout célèbre en tant que leader mondial de la production de gaz toxiques -si j’en juge à ce que je peux lire dans la presse intelligente et il n’y a aucune raison que je lise autre chose parce que je suis comme vous très intelligent.
Comme il s’agit d’une activité industrielle très lucrative on peut constater une élévation remarquable de l’espérance de vie du dit pays par rapport à ce qu’il était il y a vingt ans.
Je connais d’ailleurs pas mal de gens du sus dit pays, arrivés chez nous à la même époque pour cause de désastre monétaire, et qui commencent à en éprouver de la nostalgie.
Et ne venez pas me chanter que je suis dans la quête mythique du pays de cocagne. Il n’y a aucun pays de cocagne aujourd’hui pas plus qu’hier, le contexte géopolitique étant ce qu’il est, c’est-à-dire quasiment celui d’une veille de guerre.
Simplement, il y a des réalités qui sont mesurables. Considérez le chemin parcouru par le pays en question depuis vingt ans malgré bien des embuscades. Au départ, il en était à peu près au stade où est la Grèce actuellement.
Encore un énième brillant article sur les dysfonctionnement de notre société, mais rien sur ce qui pourrait nous aider à nous diriger sur un meilleur chemin.
Quand j’écris « meilleur chemin », ce sont de réelles actions à mener à titre local par tout un chacun pour arranger un peu les choses.
Je le vois comme vous, JJP. Gratter une blessure ne cause pas sa guerison…..D’autre part est ce que j en ai manqué un bout? avons nous, over night, perdu le droit de vote universel, la separation des pouvoirs? Serions nous passés d’un regime républicain a une dictature?
Depuis quelques decennies. la population francaise a grandi et forci, signe de meilleure alimentation, les journaux, toutes tendances ont proliféré. L »enseignement a été ouvert a la masse écoliere. Les migrants considerent le pays un nouvel Eldorado……et tout le monde aujourd’hui est a la plage.
Le Président de la REPUBLIQUE actuel se prend peut etre pour une vedette, mais, n est ce pas inoffensif? Mettons cela sur la fébrilite du neophytisme politique…Ca lui passera, si le peuple, le petit peuple lui en donne le temps.
Il n’est pas tout à fait exact d’écrire que l’amendement adopté par la commission des lois a supprimé le mot « sécurité » dans toute la Constitution. Il suffit de le lire attentivement et de constater qu’il n’est pas modifié au 17ème alinéa de l’article 34 quu réserve à la loi la définition des principes fondamentaux de la sécurité sociale et partant, le maintien de l’édifice conventionnel et le rôle des partenaires sociaux.
Cela étant écrit, personne n’a remarqué que le vrai danger est ailleurs, à l’article 7 du projet de loi constitutionnel : la possibilité de prévoir en tout ou partie l’examen conjoint des lois de financement de la sécurité sociale et de la loi de finances. Une vieille lune de Bercy pour tenter une OPA sur les ressources de la sécurité sociale. Il est là le danger.
Je rappelle simplement que le premier commissaire européen était un nazi et qu’il s’appelait Walter Hallstein, il est resté jusqu’en 1967 soit 9 ans, un des plus longs mandats de commissaire. Curieusement il faut connaître son nom car Google et les merdias sont silencieux sur le sujet.
Cette Europe étant un projet d hithler que son fidèle juriste hallstein a repris post guerre….
La culture est un droit elle devrait être un devoir.
Lionel
Je ne suis pas systématiquement d’accord avec ce que vous dites mais il est d’une part délectable de vous lire eu égard à votre maîtrise du langage et d’autre part, comme ici, du fait de votre capacité fréquente à débusquer la nudité des souverains… L’ignorance de l’histoire dont témoigne notre cher président est certes dramatique, mais elle est partagée par la majeure partie des élites malheureusement. Compte aussi dans cette fuite en avant dans l’imaginaire comptable et dirait-on bureautique, le conditionnement insidieux de toute une société à la dictature des concepts. J’explique. Si pour M. Macron il y a ceux qui réussissent et les autres qui ne sont rien, c’est qu’il appartient à une génération qu’on soit parvenu à convaincre de la toute puissance des mots sur tout autre aspect notamment sensible de l’existence. Ce qui est en cause n’est plus dès lors une question de forme de discours mais de substitution du discours en lui-même à une perception multi-sensorielle du réel : cette génération ne sait littéralement pas où elle habite. Si elle ne se répère qu’en termes comptables, littéraires et statistiques, c’est qu’elle ait été éduquée à considérer insignifiantes toutes les parts de l’être qui ne soit ni descriptibles par des mots ni quantifiables par des chiffres. Cela conduit ces gens à n’accorder aucune attention au hasard et à la singularité de l’être, leur substituant un déterminisme abstrait et une considération aberrante de leur propres mérites. C’est ce qui explique notamment la relation directe allant de l’évidente satisfaction de qui il est de notre président au mépris naturel qu’il porte à la multitude des singularités, pourtant toutes aussi respectables, qu’il serait supposé représenter. Il n’est pas simplement inattentif au fait que chaque être humain s’avérant singulier, il y n’y ait qu’anachronisme naturel à juger et comparer entre eux, et encore moins légitimité à mépriser la part de hasard qui prévale au milieu et à l’endroit où chacune et chacun puisse naître : ce sont tout simplement des paradigmes qui lui soient totalement inconnus ! Ce qui veuille dire que son handicap, largement partagé, ne se limite pas à l’ignorance de l’histoire humaine, mais plus profondément à ce qui forge sur le fond l’être humain : les hasards de notre naissance, et une construction toujours singulière bâtie sur une infinité de sensations et d’expériences ; autrement dit rien qui fonderait un mérite exagéré à avoir été bon élève ni encore moins évidemment à l’avoir été en France d’un milieu bourgeois plutôt que par exemple d’un milieu populaire d’Haiti ou de Chine.
Je vous cite : « Les faits importent peu à celui qui méprise toute réalité échappant à son biais analytique ».
Oui.
C’est exactement le sentiment que j’avais en lisant cet article.
Maintenant, relisez-vous en essayant (je sais, c’est difficile) d’annuler quelques instants le biais qui vous conduit à critiquer par principe tout ce que fait ce gouvernement, à nier tout l’apport des statistiques modernes en termes – par exemple – de santé publique, et à vous aveugler sur – par exemple – les bénéfices du commerce international qui ont permis la sortie récente de l’extrême pauvreté d’un bon dixième de l’humanité (je sais, ils sont loin de votre nombril franchouillard).
En d’autres termes, et pour revenir à la citation de départ : bienvenue au club, cher monsieur !
M. DLECARM le seuil statistique de l’extrême pauvreté dont vous parlez et qui est utilisé par le PNUD est de 1,9 $ par jour et n’a jamais même suivi l’inflation. Avez-vous essayé de survivre un mois avec 58 $ ? … Parce qu’avec ce revenu mensuel, selon le PNUD, on n’est plus considéré extrêmement pauvre ! Alors encore bravo pour votre démonstration explicite de la clarté de vue des choses qu’entretiennent les fanatiques des statistiques ! Et merci aux franchouillards qui la dénoncent.
Et donc, monsieur Dugenoux ? Il vaut mieux ne rien faire et revenir à notre localisme confortable plutôt que de permettre à des crèves-la-faim asiatiques ou africains de passer de 0,5$/jour (synonyme de famine à parité de pouvoir d’achat) à 1,9$/jour ?
Je ne suis pas fanatique de statistique. Mais l’extrême pauvreté de mes semblables m’est (au moins) aussi insupportable qu’à vous. Je conteste donc fermement le dénigrement a priori et sans discernement la mondialisation, au nom de l’impact sur nos vies et emplois, en oubliant les bénéfice relatifs mais réels qu’elle apporte globalement.
Vous dénoncez mais vous n’apportez aucune réponse globale. Donc vous comprendrez (c’est un effet de style : je ne me fais pas d’illusion) que je ne vous remercie pas.
Pour information DLECARM, les Africains qui bénéficient du libre-échange s’appauvrissent et les pays asiatiques qui s’enrichissent sont ultra-protectionnistes et effectivement ils sortent de leur misère car nous ne le sommes pas.
En fait, ils s’enrichissent à nos dépens. (La baisse violente du taux d’industrialisation le démontre) et aujourd’hui on se le cache en s’endettant et en embauchant du fonctionnaire. Nous sommes en train d’arriver au bout de cette logique.