L’affaire Vincent Lambert qui agite l’opinion publique française depuis maintenant six ans raconte beaucoup de choses sur notre société. Divisée en des camps irréconciliables, on découvre sa difficulté à accepter le tragique de l’existence humaine et à regarder la mort en face. Et se tournant une fois de plus vers l’État pensant qu’il suffisait de s’en remettre à lui, de promulguer des lois et de se défausser de la responsabilité du choix sur les juges.
Une famille déchirée
Car que voit-on à l’occasion de cette tragédie familiale dont la société du spectacle s’est emparée pour nous en proposer, disons-le une séquence assez obscène ? Depuis plus de 10 ans Vincent Lambert est dans un coma irréversible dont les médecins du CHU qui l’ont en charge considèrent qu’il est inutile de faire preuve d’acharnement thérapeutique et son état n’étant pas susceptible de s’améliorer, ils ont décidé de mettre en œuvre la procédure instaurée par la loi dite Léonetti. Ce texte permet au corps médical de mettre fin à des traitements qui ne font que reculer une échéance mortelle inéluctable et prochaine. Comme le prévoit la loi, ils l’ont fait en concertation avec une partie de la famille, en choisissant comme interlocuteur principal l’épouse de Vincent Lambert. En désaccord avec celle-ci, ses parents ont décidé de saisir la justice. Démêler clairement l’écheveau des péripéties judiciaires est très difficile. On commencera en essayant simplement d’expliciter le cadre juridique dans lequel toute cette affaire se déroule. En 2005 une loi sur la fin de vie a été adoptée par le Parlement. Et la question de son application au cas Lambert s’est donc posée
Acharnement thérapeuthique ?
Était-il nécessaire de poursuivre les soins hospitaliers prodigués à Vincent Lambert ? En concertation avec la famille du malade considéré comme en fin de vie, les médecins devaient décider si les soins apportés pour la prolonger relevaient d’un « acharnement thérapeutique » et d’une « obstination déraisonnable« . Et s’il fallait par conséquent les arrêter. Encadrée par la loi, ce choix prend donc la forme d’une décision administrative, qui comme toutes les autres peut être soumise aux juridictions du même nom, qui ont le pouvoir souverain d’en apprécier la légalité et l’opportunité. Celle d’arrêter les soins prodigués à Vincent Lambert prise par les médecins du CHU de Reims, fut contestée par cet partie de sa famille, qui n’ayant pas été associée à la procédure prévue par la loi en refusait le principe. C’est ainsi que les Tribunaux administratifs, Cours d’appel, et Conseil d’État ont eu à se prononcer. Aux voies de droit prévues par le Code de justice administrative les parents de Vincent Lambert ont ajouté à plusieurs reprises des recours devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme. Et ce dans le but de faire déclarer par cette juridiction, le dispositif normatif français (la loi Léonetti) et les décisions judiciaires rendues comme étant contraires à l’article 2 de la Convention Européenne des Droits de l’Homme qui protège le droit à la vie. Leurs demandes ont été rejetées à plusieurs reprises, mais il faut savoir que ce fut par des arrêts rendus par des collégialités divisées (12 voix contre 5).
Des procédures interminables
Après d’interminables procédures, nombre d’arrêts, de jugements, d’ordonnances, foultitude d’expertises médicales plus ou moins contradictoires, la dernière décision judiciaire exécutoire a été rendue par le Conseil d’État le 24 avril dernier. La haute juridiction a validé la procédure décidant l’arrêt des soins en application de la loi Léonetti, et a donc validé le principe de cet arrêt. Sa mise en œuvre a été décidée par le CHU de Reims pour commencer le 20 mai dernier. Mais fort normalement toujours cette décision avait, elle aussi le caractère d’une décision administrative susceptible de recours….
Les parents de Vincent Lambert se sont alors tournés vers le tribunal administratif de Paris pour introduire une procédure de référé demandant la suspension de cet décision particulière d’arrêter les soins le 20 mai, prise en exécution de l’arrêt du conseil d’État qui en autorisait le principe. Rappelons que le juge des référés quant à lui, ne peut prendre que des mesures provisoires sans pouvoir statuer sur le fond. La motivation des demandeurs était la saisine par eux-mêmes du Comité des droits des personnes handicapées de l’ONU. Créer à la suite de traités internationaux que la France a ratifiés, il rend des avis et dans l’attente peut demander que soient observées des mesures provisoires pour éviter des préjudices irréparables. En attendant de pouvoir rendre son avis sur le cas Vincent Lambert, il a demandé l’arrêt des mesures irréversibles qu’étaient l’arrêt des soins devant débuter le 20 mai.
Saisi en référé, le Tribunal administratif a refusé de suspendre la décision de cessation des soins à partir du 20 mai en considérant que les demandes et les souhaits du Comité de l’ONU n’avaient pas de valeur normative obligatoire dans l’ordre juridique français. Utilisant la théorie de « la voie de fait » qui permet de saisir le juge judiciaire au détriment du juge administratif, et plutôt que de porter l’affaire devant la cour ADMINISTRATIVE d’appel de Paris, les conseils des époux Lambert ont saisi le juge judiciaire. Après une ordonnance d’incompétence du juge (judiciaire) des référés, la cour d’appel (judiciaire) de Paris a rendu une décision contraire en considérant que la demande de suspension de l’arrêt des soins formulée par le comité de l’ONU devait être accueillie. Elle a donc décidé que les demandes du Comité constituaient un élément suffisant pour prononcer la suspension du processus d’arrêt des soins à partir du 20 mai. Cette prise de compétence par le juge judiciaire au détriment du juge administratif est non seulement passablement tirée par les cheveux au plan juridique, mais crée un nouveau désordre qui nourrit la défiance que l’on peut avoir vis-à-vis de cette volonté de s’en remettre à la loi pour des choses qui n’en relèvent pas.
Cette description est loin de rendre compte de toutes les péripéties juridiques et judiciaires, mais il est important de ne pas se tromper. Celles-ci sont parfaitement normales et légitimes, la justice prend son temps, des précautions, applique un formalisme rigoureux, soucieuse qu’elle est de la portée de ses décisions et de leur caractère exécutoire. Et il s’agit en l’occurrence de décider ou non de la mort d’un homme. Personne n’a intérêt à une justice expéditive, et en aucune matière.
Le problème dans cette affaire, est qu’est venu se rajouter au drame d’une famille déchirée celui d’une société française qui l’est tout autant. Et qui s’est emparée de cette question de la fin de vie avec une violence surprenante, affichant des divisions et des positions inconciliables sur des questions qui devraient pourtant inciter au calme à la mesure. Illustrant le propos d’Anne-Sophie Chazaud à propos de ce débat : « La dignité, ce sont ceux qui en parlent le plus qui la pratiquent le moins. »
Des deux côtés, des fanatiques
Quelles sont donc les forces en présence ? Tout d’abord les sectes des deux extrêmes. Il y a les catholiques traditionalistes exaltés qui en bons émules de l’abbé Cottard pratiquent le respect des préceptes des Évangiles de façon très sélective. Ils ont pris en charge les parents de Vincent Lambert et ont réussi à dévoyer leur combat, l’épisode le plus lamentable étant l’ovation et les slogans footballistiques hurlés par une foule inquiétante à l’annonce de la décision de la Cour de suspendre l’arrêt des soins. Juste en face, les jumeaux symétriques qui de façon tout aussi détestable se comportent en militants de la mort. Tous ces gens qui sans état d’âme veulent que l’État définisse des règles qui permettront de se débarrasser sans barguigner de cette humanité considérée comme surnuméraire. On citera leurs deux emblèmes, le parlementaire Jean-Louis Touraine qui lui sait ce qu’est une vie digne, et qui souhaite l’adoption d’une loi sur l’euthanasie qui permettrait de le débarrasser de ceux dont il considère la vie indigne. Il y a aussi Jean-Luc Romero dont on se demande quelle est sa légitimité à être présent sur tous les plateaux pour y afficher sa fausse compassion et cette fascination morbide pour la mort des autres. Soyons clair, de part et d’autre nous avons affaire à des fanatiques. Quant à Madame Lambert, elle a l’excuse absolutoire d’être la mère de Vincent.
Il y a ensuite une opinion très divisée où l’on voit se dessiner plusieurs approches. Du côté des partisans de cet arrêt des soins, on est frappé de voir que tout le monde sait, tout le monde sait absolument. Ce qu’il y a dans la tête de Vincent Lambert, quel est son état exact malgré la division des experts, ce que devrait penser une mère, que celle de Lambert est folle, etc. etc. Parmi eux on trouve une partie finalement assez nombreuse qui met en avant le critère économique, position qui est une véritable épouvante. Pour choisir qui on débranche, disent-ils il faut faire un bilan coûts-avantage en termes économiques et financiers. Vincent Lambert coûte trop cher, donc à mort. Sans mesurer bien sûr que c’est exactement le raisonnement fait par les autorités nazies pour la mise en œuvre du programme « Aktion T4 » qui décida et organisa la mise à mort de 80 000 aliénés et handicapés, bouches inutiles et onéreuses pour le Reich.
Deux leçons à tirer
Et il y a en face ceux, pour l’essentiel croyants, mais pas seulement qui ne veulent pas qu’on laisse mourir Vincent Lambert, et qui pensent que ces questions de fin de vie si douloureuses auxquelles tant d’entre eux ont été confrontés, doivent se régler avec modestie, humilité et dignité dans le secret des consciences et la discrétion des rapports avec les médecins.
Finalement, cette affaire que la surexposition médiatique a rendu si lamentable, permet quand même de tirer deux leçons. Tout d’abord elle a révélé l’existence d’un lobby assez puissant dans les couches supérieures de la société. Armé des dogmes de la société néolibérale, il professe que toutes les décisions concernant l’Homme doivent relever de la logique marchande. Les femmes pauvres doivent pouvoir louer leur ventre et faire des enfants pour les femmes riches. Comme le disent de savants économistes, les pauvres, plutôt que d’enfiler des gilets jaunes, devraient pouvoir vendre leurs organes pour payer leur gazole, et bien sûr les handicapés doivent être éliminés parce qu’ils coûtent trop cher à la société. Exception faite pour Michael Schumacher, parce que lui a les moyens de payer.
Ensuite la preuve est administrée, que comme le fait la loi Léonetti, demander à l’État de rentrer dans les familles et les chambres des malades pour y régler ce qui relève de l’intime absolu, ne constitue pas un progrès mais un précédent dangereux. Les interprétations juridiques de concepts nécessairement flous sont souvent inopérantes. Comme celle de savoir si Vincent Lambert qui n’est pas en fin de vie mais nécessite des soins d’alimentation et non un traitement médical fait l’objet oui ou non d’un « acharnement thérapeutique » et d’une « obstination déraisonnable« . Personnellement, avec les éléments dont je dispose j’aurais tendance à répondre non.
Qui dit intervention de l’État dit logique juridique et administrative, décisions de bureau, et intervention possible du juge sous le regard des médias et de l’opinion. Avec toutes les contraintes, durée, aléas, avatars, et scandale liés à ce fonctionnement, ce ne peut être la bonne solution.
L’affaire Vincent Lambert en est la démonstration.
Merci pour cet article, qui est pour moi surtout un moyen de lancer des discussions sur le fond.
Dans cette phrase, il me semble qu’il y a quelques approximations :
> Ce texte permet au corps médical de mettre fin à des traitements qui ne font
> que reculer une échéance mortelle inéluctable et prochaine
1°) Ce qu’il recoit peut certes être appelé des soins, mais pas des traitements. C’est justement là qu’est un des points critiques dans cette affaire : il vit sans avoir besoin d’assistance, comme on en aurait dans un service de réanimation ou de soins intensifs. La question n’est pas d’arrêter ou non les traitements, puisqu’il n’en reçoit pas, mais d’arrêter de le nourrir ou pas. Et cette question est tout de même bien plus délicate et sensible que par exemple serait la question de ne pas le traiter pour son cancer s’il en développe un.
2°) L’échéance mortelle est certes inéluctable pour lui, mais il est loin d’être isolé dans ce cas…
3°) Sur le mot « prochaine »… A l’échelle de l’humanité, oui. Mais à échelle humaine, pas forcément. Et c’est là que repose aussi un des problèmes…
Je pense qu’une solution qui pourrait satisfaire tout le monde est :
A/ De constater qu’il n’a pas besoin de soins intensif, et de le laisser quitter l’hopital, tout en lui maintenant des soins à domicile, par exemple, ou en maison de repos. Et en continuant à l’alimenter. Ce qui résout une partie de la question des coûts.
B/ Si jamais il tombe malade, sauf pour des antalgiques, du paracétamol, etc. ne pas engager de traitements lourds, car ça n’a pas de sens d’engager des traitements lourds pour quelqu’un comme lui.
Comme, dès qu’on est hors du cadre hospitalier, on a des chances de chopper des maladies, la nature fera son oeuvre. En quelques années, peut être. Mais au moins, les pro « nature » ne pourront rien dire… Ce sera une décision de Dieu.
> Parmi eux on trouve une partie finalement assez nombreuse qui met en avant
> le critère économique, position qui est une véritable épouvante. Pour choisir
> qui on débranche, disent-ils il faut faire un bilan coûts-avantage en termes
> économiques et financiers. Vincent Lambert coûte trop cher, donc à mort.
Aussi choquant que ca puisse paraitre dans le cas Lambert, cette question devra néanmoins se poser. Aujourd’hui, les services de réanimation sont remplis de personnes de plus de 70 voire 80 ans, qui ont des défaillances d’organes graves, souvent cumulées avec des démences, Alzeimer, etc.
Le coût de ces patients agés, très lourds, et qui n’auront jamais de perspective d’autonomie, est monstrueux pour la Sécu. De quoi mieux rembourser les soins du quotidien pour 90% de la population.
Est ce réellement rendre service à ces personnes agées que de leur faire subir des actes lourds et invasifs, alors qu’elle sont tout simplement en fin de vie ? Ce n’est pas clair.
Serait il légitime de prendre en compte le critère économique pour dire, par exemple : au delà de 75 ans, quelqu’un qui a déjà des problèmes de démences ou d’Alzeimer sévères, ne peut plus être admis en réanimation, ni se voir administrer de traitements coutant plus de 10000 € par mois, à moins qu’il n’y ait une perspective réaliste de leur rendre une large autonomie ? Ou autre chose dans ce genre…
Cette question sera d’autant plus importante avec le temps que le coût des traitements va augmentant, et certaines découvertes récentes promettent des miracles… Mais très chers !
La société ne pourra pas l’offrir à tout le monde. Du coup, si on ne mets pas des critères sur l’age / la condition de santé, le seul critère qui s’imposera sera : le traitement pour ceux qui peuvent se l’offrir. Je ne voudrais pas d’une telle société…
Hitler y avait répondu. A mort les inutiles. Et c’est vous qui décidez qui l’est. Je ne veux pas de cette société là.
Je suis d’accord avec le caractère inadmissible de ce principe. Mais je trouve l’alternative (on ne donne les meilleurs traitements qu’à ceux qui peuvent les payer) encore plus inadmissible.
C’est le tragique de la politique : il n’y a pas toujours de solution moralement acceptable.
« coût monstrueux » … N’est-ce pas monstrueux, que les GAFAs, Ueber, AirBnB, et autres optimiseurs fiscaux exploitant la main d’oeuvre française, NE PAIENT PAS LEUR IMPOT en France, privant ainsi les services publics de ressources dont ces multinationales pourtant se servent allègrement? N’est-ce pas monstrueux que de voir que deux privés dont on taira le nom, sont capables de mettre 3 milliards sur la table pour une église censée devenir le centre d’un parc d’attractions commercial, mais pas un centimes pour les hôpitaux et les HLM? Un tout petit peu plus « monstrueux » peut-être … que quelques vieillards malades, que l’on pourrait peut-être sauver pour le bonheur de leurs proches?
N’est-ce pas monstrueux que TOTAL paie si peu d’impôts en France ?
N’est-ce pas monstrueux que la France vende des armes à l’Arabie Saoudite pour tuer des civils, enfants compris, dans sa guerre contre le Yémen et que la DGSI interroge et menace les journalistes qui ont révélé le pot-aux-roses ?
L’affaire Vincent Lambert relève d’une hypocrisie sans nom et d’une médiatisation qui n’a pas lieu d’être. C’est une affaire de famille qui aurait dû rester dans le domaine privé et dont la justice n’a pas à se mêler.
N’oublions jamais qu’HITLER fut soutenu par le grand patronat, immensément riche se prenant pour une élite et particulièrement par les élites policières , de magistrature et le pire savants et médecins tous plus racistes les uns que les autres car ils proviennent massivement d’une même classe sociale s’enrichissant du travail du peuple pour lequel le mépris est un moyen pour le rendre invisible tout en gonflant la présence de ces incapables diplomés et infatués qu’il faudrait dégraisser en masse comme STALINE l’a fait a juste raison.
Le massacre des pauvres a déjà commencé en FRANCE car la résistance de cette mère est exceptionnelle. Partout on renvoie soi disant pour leur bien les malades sans avenir dans leur appartement où évidemment la surveillance et le risque d’aggravation est plus important que dans une structure médicale et de plus à la charge des familles qui n’en peuvent plus. Alors le médecin de la mort arrive, de noir vêtu et indique qu’il faut mourir. Ces abrutis intoxiquent le peuple d’idées nazis dont les médecins sont le plus fervent soutien.
Pendant ce temps MACRON augmente les budgets militaires qui eux sont accessibles et compréhensibles à ces élites bourgeoises se prenant paour la crême du monde. Pauvres crétins !
Ici, un commentateur a écrit, « Le coût de ces patients agés, très lourds, et qui n’auront jamais de perspective d’autonomie, est monstrueux pour la Sécu. De quoi mieux rembourser les soins du quotidien pour 90% de la population. »
Faut voir les affiches NSDAP de 1938 sur le coût des « anormaux » par rapport au coût des « normaux » à la société. Instructif. Jusqu’à ce que Msgr. von Galen n’ait intenté un procès. La différence avec 2019, c’est qu’en Allemagne à l’époque, Aktion T4 et 14F13 devaient être tenus SECRETS en raison de l’opposition du corps médical et de la populatioN. En 2019, que ce soit aux Pays-Bas, en Belgique … et désormais en France, on viole le plus important des Commandements de Moïse au vu et au su de tout le monde. « Tu ne tueras POINT. »
« Tous les progrès de la médecine reposent sur la lutte désespérée des médecins de sauver des cas désespérés. Louis PASTEUR.
Les progrès de la médecine sont à l’origine de bien des dérives et visent surtout à l’enrichissement de son lobby et de Big Pharma.
Je ne rejette pas l’ensemble du corps médical mais là comme partout, certains oeuvrent dans le bon sens et avec éthique pendant que d’autres ne visent que leur profit d’où ce qui dérive en une médecine à deux vitesses.
Quant à Pasteur, vous feriez bien de vous renseigner sur ses arnaques de vaccination et la réalité des faits !
Il y a une différence entre le coût pour la société dont parlaient les nazis, qui n’est somme toute que la fourniture d’un logement et de nourriture. Et le coût dont je parle est celui des soins lourds pour les maintenir artificiellement en vie.
Assimiler extermination et refus de réanimation au titre d’une forme d’acharnement thérapeutique, c’est un peu facile.
Il ne faut pas extrapoler et virer dans les extrêmes avec l’extermination par les nazis. Il y a des degrés divers dans les handicaps et tous les handicapés ne sont pas à mettre dans le même sac, même s’il s’agit d’un handicap mental comme, par exemple, avec la trisomie 21 !
Ce qui doit être pris en compte, c’est l’autonomie de la personne et de mesurer son besoin d’assistance pour ne pas tomber dans l’acharnement thérapeutique !
Un commentateur a fait référence au cas de Jean-Pierre Adams : 71 ans et depuis 37 ans dans le coma. Quelle belle vie en attendant une mort « naturelle » …
Mon père vient de mourir à 91 ans et demi. Après avoir été trésorier de l’ADMD de sa ville, il a fini sa vie en EHPAD grabataire et dément sénile. Comme quoi …
La trisomie 21 ne sera de toute manière plus qu un lointain souvenir, le dépistage prénatal éradique les trisomiques.
On voit bien où nous mène cette société scientiste utilitariste, pureté de la race en amont et si bug dans la matrice éradication de ce dernier.
La notion d autonomie est fluctuante d autant plus dans une société ne supportant plus la moindre contrariété. En Belgique on assiste déjà à des demandes farfelus de dépressif voulant être euthanasié, refusé pour l instant
Ah oui les dépistages prénataux et échographies obligatoires qui n’ont pas permis de voir des foetus sans bras ou sans main et qui ont donc vu le jour avec leur handicap ! Vive la médecine préventive de merde.
Et vive les handicapés mais aussi les strabiques(puisqu aux Usa pour certains labos ceci est qualifié d handicap)
Je cumule : strabique, amblyope ET handicapée à 80 %. Qui dit mieux ? Vous ? Qui ? Mais je suis aussi HPI ! Autre handicap, différent certes mais handicap quand même …
Pourquoi reconnaître à la mère l’apanage d’une sorte de cordon ombilical virtuel légitimant le pouvoir de décision quant à son fils et omettre la femme, dépositaire de la volonté de VL et en outre dotée du statut de tutrice ?
Je m’étonne de votre silence sur la manipulation hideuse de l’opinion publique à travers des images destinées à faire croire que ce pauvre VL n’est pas inconscient et communique.
D’autant plus, qu’outre être la tutrice légale, Mme Rachel Vincent est la mère d’une enfant qui a environ 11 ans (son père ayant eu son malheureux accident alors que ce bébé avait 2 mois).
Quel supplice, de toute façon, que ces familles éclatées ! Mais quelle entrée dans la vie que celle de cette jeune enfant !
Mais n’est ce pas souvent le cas dans les familles ? heureusement pas pour des sujets aussi graves…. et surtout moins médiatisés.
De quoi vous melez vous
Merci de parler de cette enfant… En effet, quelle entrée dans la vie !… Je pense beaucoup à elle.
Nous avons tous un avis sur « l’affaire Lambert » en fonction de nos croyances, de notre proximité avec le « cas » etc. , mais notre opinion n’a pas grande importance. La vraie question, me semble t’il, est de savoir jusqu’à quel âge un homme (ou une femme bien sûr) dépend de ceux qui l’ont fait naitre, et donc à partir de quand la loi – et la société qu’elle est sensée traduire- admet que les parents n’ont plus aucun rôle à jouer ? Vincent Lambert s’est marié, a eu un enfant, a choisi de fonder une famille… Peu importe que la décision de sa femme soit la bonne ou pas, à nos yeux, personne d’autre qu’elle ne devrait être autorisé à se prononcer sur le sujet. En tant que « personne de confiance », en tant que représentante de ce qu’il a été, en tant qu’épouse elle, et à mon humble avis elle seule, a le droit à la parole.
Je ne suis pas catholique pratiquante , mais le cas de Monsieur Lambert pose plusieurs questions :
1/ on ne peut pas parler » d’acharnement thérapeutique déraisonnable , » puisqu’il n’y a plus de thérapie depuis plusieurs années .
2/ pourquoi le CHU de Reims refuse t’il le transfert de Monsieur Lambert vers un établissement spécialisé ?
3/ est ce que cette affaire aurait été aussi médiatisée si les parents n’avaient pas fait part de leur foi chrétienne , assez mal vue de nos jours ?
4/ il y a environ 1500 personnes dans l’état de Monsieur Lambert , on cesse tous de les alimenter ?
Enfin, j’ai lu quelque part cette semaine le témoignage d’une dame dont le fils de 14 est très gravement handicapé moteur et qui avait entendu toutes sortes de commentaires . Ce jeune homme a bien résumé la situation en disant
« Si ils en tuent un , ils nous tueront tous »
Terrible société …
Selon moi :
1/ on ne peut pas parler » d’acharnement thérapeutique déraisonnable , » puisqu’il n’y a plus de thérapie depuis plusieurs années .
==> Je suis à 100% d’accord.
2/ pourquoi le CHU de Reims refuse t’il le transfert de Monsieur Lambert vers un établissement spécialisé ?
==> Je m’interroge aussi. Pour moi, sa place n’est pas à l’hôpital.
3/ est ce que cette affaire aurait été aussi médiatisée si les parents n’avaient pas fait part de leur foi chrétienne , assez mal vue de nos jours ?
==> Je pense que le souci n’est pas là. Le souci est que les parents ont fait tous les recours juridiques possibles et imaginables. Et qu’ils ont fait des communiqués de presse, si je ne me trompe pas…
4/ il y a environ 1500 personnes dans l’état de Monsieur Lambert , on cesse tous de les alimenter ?
==> Il faut faire tout de même une distinction entre les personnes qui ne peuvent plus s’alimenter seules, et celles qui n’ont plus aucune possibilité de communiquer, et selon toute vraisemblance, plus de conscience…
>> Ce jeune homme a bien résumé la situation en disant
==> S’il « dit » quelque chose, c’est déjà qu’il n’est plus du tout dans la même situation…
Experience faite suite a un AVC a 45 ans, le neurochir qui m’avait operee ,ambolisation, a bien precise a mes enfants qu’ils devaient affirmer mon opposition aux dons d’organes meme si le coma depassait les 15 jours . Merci Professeur, sinon je serais morte; car la question leur a bien ete posee, et plusieurs fois, voire separement.
Le jeune homme de 14 ans très gravement handicapé est conscient, il a donc mal résumé une situation qui ne le concerne pas.
Tout à fait d’accord avec vous. Comme j’ai déjà pu l’écrire, il ne faut pas tout mélanger : il y a handicap et handicap ! Un état végétatif qui nécessite une assistance extérieure pour un maintien en (sur)vie n’a rien à voir avec un handicap moteur où la conscience est conservée et le relationnel existant ainsi que dans des handicaps mentaux de même.
Mais vous vous rendez compte de vos propos ? L humanité et le droit de vivre ne résultent pas de l autonomie..
Allez donc dire aux parents d enfants handicapés qui ne parlent pas que l élimination c est pour demain ; vous serez bien reçue…
Il n’y a pas que la parole pour communiquer ! Ceux qui ne peuvent s’exprimer par la voix le font par ordinateur mais pour cela il faut avoir le mental qui fonctionne comme feu Stephen Hawking, ce qui n’est pas le cas de Vincent Lambert. Ne transformez pas mes propos selon vos propres idées en me faisant dire ce que je n’ai pas dit.
Je vis dans une résidence avec nombre de handicapés et en aucun cas je ne souhaite leur élimination de la société !
@Jacotin Françoise : Il me semble que le point 1 de votre intervention « on ne peut pas parler d’acharnement thérapeutique déraisonnable puisqu’il n’y a plus de thérapie depuis plusieurs années .
est totalement contraire à votre point 2 « pourquoi le CHU de Reims refuse t’il le transfert de Monsieur Lambert vers un établissement spécialisé « , car en effet si il n’y a plus de thérapies depuis des années alors quelle nécessité d’un établissement spécialisé ? Que ses parents – tellement si sûrs d’eux – assument alors leur responsabilité et le prennent chez eux !
Absolument, Geneviève, merci d’avoir répondu à Claire. Souvenons-nous du cas de Vincent Humbert qui communiquait avec des gestes imperceptibles et grâce à la patience de sa mère et a fait savoir qu’il ne voulait plus vivre comme ça. En vain.
N’y aurait t-il pas en cette affaire une indication de la dérive de l’ontologie occientale liée à un confort de vie finalement contre-productif :
– nous repoussons la vieillesse et la mort (80% des décès surviennent à l’hôpital) à la périphérie de nos vies, dans un no man’s land non assumé où d’autres personnes que nous aurons la bienveillance de s’occuper du problème pour nous.
– notre mollesse et notre incapacité désormais à faire face à cette réalité de la vie qu’est la mort (et qui restera éternellement un mystère) en nous déchargeant de sa question insoluble sur des structures et des lois.
Au final, il reste que nos sociétés complexes s’étouffent et s’empoisonnent de leur propre complexité, par dilution de la responsabilité, par hyperspécialisation (nécessaire à la complexité) menant à des remises en cause de l’expertise de plus en plus fréquentes, etc.
Il n’y a par conséquent aucune porte de sortie possible par la loi ou la médecine, en tant que deux piliers fondamentaux de soutien à la complexité, ils ne peuvent résoudre un problème simple : des parents qui doivent porter la charge de la mort de leur enfant.
Il faudra attendre que notre société se décomplexifie par surcharge de complexité et quelques manques physiques majeurs à venir pour que cette question puisse être tranchée par un tiers sans pouvoir être discutée. D’ici là, je n’ai aucun doute que la matière vivante Vincent Lambert sera indéfiniment maintenue en état de fonctionnement.
Il me semble que vos écrits et votre pensée relèvent également des extrêmes. Vous avez beaucoup d’affirmations péremptoires. Certes la loi et la Justice montrent leur incompétence, mais si le problème était resté entre Vincent et son épouse, Vincent serait mort. Ensuite, assimiler le fait de pouvoir nourrir de manière « digne », si tant est que cela puisse avoir du sens, ne peut en aucun cas être assimilé à ce que fit le régime nazi avec les fous, les trisomiques les tziganes. Une telle position est même déplorable et tout aussi indigne que les positions extrêmes que vous dénoncez. Regardez d’abord la poutre qui est dans votre oeil. Il est impossible dans une société qu’il y ait un accord sur de telles situations et je dirais même que ces désaccords sont sains et souhaitables car il n’existe pas de réponse univoque à une telle situation.
Enfin, en ce qui concerne le rapport coût bénéfice il est largement utilisé dans notre système de soins qui limite certains examens au delà d’un certain âge et la fréquence…combien de femmes sont mortes d’un cancer du sein parce qu’il fallait 3 ou 4 années entre 2 mamographies? Savez-vous qu’il existe des pays européens ou la mortalité par cancer de l’utérus est nulle contrairement à la France? En résumé, face à un cas Vincent Lambert, il n’y a pas de bonnes solutions. La seule bonne solution ne peut venir que d’un accord commun des membres de la famille. Les medecins suivent.
Mais non, précisément, les parents n’ont pas à porter la charge de la mort de leur enfant. Le cordon a été coupé (ou aurait dû l’être), l’enfant est devenu un homme et le compagnon d’une femme avec qui il a fondé une famille. C’est de la voix de la désormais seule chef de famille que dépend la sienne, défaillante. Ce qui me choque est qu’on n’en fasse aucun cas, ou si peu.
Étant d’accord avec la plupart de vos arguments factuels, je ne les discuterai pas, je soulignais juste pourquoi il me semble normal que justice ou médecine ne puisse pas trancher un cas qui est une sorte de point de singularité dans nos sociétés hypercomplexes.
Du coup, je ne vois trop ce qu’extrêmes et nazisme viennent faire en la matière, mais soit, c’est la perception que vous en avez (« j’ai l’impression » aurait été malgré tout plus délicat que « vous êtes », mais j’admets que c’est dans l’air du temps).
Par conséquent, je reste persuadé que seule l’acceptation de la charge (je me rends compte que j’aurais dû préciser émotionnelle) qui devrait être endossée par les parents permettrait à l’épouse de sortir d’une vie entrée en stase.
Merci de ce commentaire mesuré. Et effectivement, il serait vain de vouloir fixer un cadre pour ce type de cas. Comme le dit l’adage britannique : « hard cases make bad laws ». La loi Léonetti est -me semble-t-il-, assez équilibrée, et il ne faut envisager d’y retoucher qu’avec le doigt qui tremble. Mais à la décharge des « pro vie », lors des débats sur cette loi, il était question d’arrêter des soins lourds ou des souffrances inutiles chez des patients qui étaient en fin de vie. Dans la formulation qui était retenue, le cas de V. Lambert rentre en plein dedans, mais la loi n’a pas été rédigée en pensant à des cas comme lui, il faut bien l’admettre.
Quand aux accusations de nazisme pour ceux qui évoquent les questions économiques, je ferais la distinction entre le cas particulier de V. Lambert, et celui que je donnais en exemple plus haut, pour lequel je me suis pris la même accusation (à mon grand étonnement, également de la part de notre hôte, qui m’a ici fortement déçu).
Dans le cas de V. Lambert, on peut, à la rigueur, comparer un refus d’alimentation à une décision de tuer, indépendamment de toute morte naturelle : il n’y a pas de souffrance horrible à abréger, il n’est pas réellement en fin de vie, et les soins qu’il subissaient n’était -somme toute- qu’une simple alimentation. Il y a donc des points communs qui peuvent être trouvés, même si c’est un peu tiré par les cheveux.
Dans le cas que je mentionnais (personnes âgées avec pathologies multiples), le fait refuser de dépenser des fortunes en [soins de réanimation / interventions chirurgicales / traitements hyper coûteux] pour des patients très âgés et très lourds, je trouve en revanche cette comparaison assez pitoyable : il ne s’agit pas de tuer ceux qui sont inutiles, mais de leur fournir des soins de base, sans ruiner la société pour des soins très chers, et dont l’impact sur la vie du patient ne pourra être que mineur.
A tout ceux qui pensent que le simple fait de vouloir limiter les soins coûteux chez les patients âgés les plus lourds renvoie aux « heures les plus sombres de notre histoire », je ferais observer que c’est exactement ce qui se passe actuellement en Grande Bretagne (et je ne parle naturellement même pas des USA !)
Source : recherchez la phrase suivante dans le lien ci dessous :
« Les patients très âgés et ayant une espérance de vie réduite se voient souvent refuser l’accès à ces soins onéreux. »
https://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/034000090.pdf
Le problème est que , comme chacun est sélectionneur de foot ou de rugby , là chacun se croit directeur de conscience et s’autorise des excommunications politiciennes du haut de sa fenêtre . En France il y a une loi . Cette loi dit que tout individu hospitalisé va désigner une personne de confiance chargée d’assurer le lien éclairé entre les soignants et le malade même si celui est inconscient ( tout le monde se met en avant pour changer la loi , mais personne ne parle de cette clause , et en particulier les médias …. ) . On peut imaginer que lors de l’accident, l’accidenté n’a pas eu le temps de réaliser cette clause . Alors en France il y a une civilisation , un humanisme …. j’en vois qui rient – pas grave , cette civilisation , cet humanisme dit : » ne fait pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse « . Les escarres qui baignent dans la diarrhée , les rétractions tendineuses , les ulcérations de cornée sur yeux secs (car ils ne clignent pas ) , les douleurs osseuses par fonte musculaire sont insoutenables , nécessitant des antalgiques majeurs et des soins douloureux . Ces douleurs sont présentes , même quand le cerveau est détruit . Un être humain normalement constitué ne voudrait infliger à personne une telle torture – en plus , comme là, définitive . Et si une croyance ou une idée impliquent de le faire quand même , ça s’appelle au mieux et pour rester poli une mentalité de robot .
Bien vu ! 👌👍
M. Lambert n’est pas un « légume ». Et il ne reçoit aucun « traitement » sauf l’eau et la nourriture – malheureusement, sinon il irait mieux. Il est en état pauci-relationnel, ce qui veut dire que ses relations avec les autres sont APPAUVRIES. On peut dire de même de tous les animaux domestiques … qui ne se font pas euthanasier pour autant.
Vous n’avez sûrement jamais eu d’animal de compagnie pour décrire les relations « appauvries » de Vincent Lambert avec celles très riches d’un chien par exemple, qui s’exprime avec ses yeux, ses oreilles, sa queue, enfin tout son corps et son âme car oui, les animaux ont une âme tout comme Vincent Lambert et qu’il serait bon de la libérer de son enveloppe corporelle terrestre dans laquelle elle est maintenue de force par la volonté d’imbéciles égoïstes qui refusent d’accepter sa mort par un maintien en vie artificiel. Pas un légume ? N’importe quoi !
Vous faites partie de l’équipe soignante de Vincent Lambert et êtes à ses côtés chaque jour pour si bien savoir ce qu’il en est des soins qu’il reçoit jour après jour et de ses communications que vous qualifiez d’appauvries et donc existantes d’une certaine façon, selon vous ? Veuillez avoir l’obligeance de décliner votre qualité en tant que sachant qui s’impose par écrit …
La Commission européenne, les banques, les multinationales, le crime organisé, les monarchies européennes, ont le POUVOIR temporel. Donc on les admire, on les craint et on l’on évite d’attaquer leur politique qui se résume en un mot: AUSTERITE ET DESTRUCTION DES SERVICES PUBLICS. Y COMPRIS LA SANTE PUBLIQUE.
Les malades, les handicapés n’ont aucun POUVOIR temporel. Il est donc facile et de bon ton, de les attaquer, et de souhaiter leur disparition car leur existence, contredit l’exigence d’AUSTERITE.
Il est plus facile de battre son chien, que de s’en prendre au baron féodal qui pille la vallée depuis son château sur le Rhin.
Il y a cinquante ans, vous pouviez encore battre votre chien impunément, maintenant vous risquez la prison. Fort justement.
Je pourrais comprendre que vous craigniez que VL ne souffre, Pierre de Andolenko, plus haut, a écrit que c’était possible, même si le cerveau était détruit. D’où la médication contre la douleur, une modalité du care.
En parlant de chiens, citons le Dr. BRUN, médecin-chef de la Clinique Fontfroide, Montpellier
« Quand on donne la mort à quelqu’un, il faut le dire. Pour moi, c’est de l’euthanasie. Ce qu’on a fait subir à Vincent Lambert, l’interruption des soins, je ne le ferai pas à mon chien.
« Le CHU de Reims présente son unité comme relevant des soins palliatifs et de la prise en charge des personnes cérébro-lésées. Mais la description de l’unité correspond à une activité de soins palliatifs. C’est très différent : on ne s’improvise pas médecins de soins palliatifs, pas plus que médecin de rééducation. Les deux prises en charge sont très différentes.
Un patient cérébro-lésé doit avoir des soins de kinésithérapie, d’ergothérapie, de réeducation, d’orthophonie, éventuellement une prise en charge psychologique… On reçoit des demandes de prise en charge très régulièrement, sans pouvoir les satisfaire.
Je rappelle que la durée de vie dans un service de soins palliatifs est de 15 jours, Vincent Lambert y est depuis sept ans. Peut-être que ça vaut le coup de tenter de le mettre dans un service adapté à sa situation. »
https://www.midilibre.fr/2019/05/21/vincent-lambert-nest-pas-en-fin-de-vie-pour-le-dr-brun-medecin-chef-a-montpellier,8212524.php
Tout l’édifice du DROIT depuis au moins le Code de Hammourabi, repose sur la notion de protéger le faible contre le fort. Car le fort n’a pas besoin de droit, il PREND. Et quand l’envie lui prend, il tue, aussi.
Justement, quand on aime d’un véritable amour, on ne laisse pas souffrir inutilement, pas plus son animal de compagnie, chien ou autre, et on libère son âme par la mort qui est de toute façon un jour ou l’autre inéluctable. Qui vous dit que Vincent Lambert ne souffre pas de sa condition ? d’être prisonnier de son sort ? qu’il désapprouve le fait que certains s’octroient le pouvoir par le Droit, de le maintenir artificiellement en vie et ce, contre sa volonté ? Le docteur BRUN n’est pas plus habilité qu’un autre pour donner son avis dont je me contrefous.
http://free.geriatrics.overblog.com/2018/01/euthanasie-une-piqure-deux-morts.html#ob-comment-ob-comment-96263547
« Une piqûre – deux Morts »
« Alors, si je devais ensuite … même si on me le demandait, tuer celui qui m’a parlé: préparer la seringue, entrer dans la chambre, dire un mot (lequel d’ailleurs?), injecter les produits, recueillir le dernier soupir, consoler la famille et signer le certificat ; alors je crois que, moi aussi, je mourrais.
Le médecin en moi mourrait.
Car comment ensuite prendre à nouveau le risque d’écouter vraiment ?
Comment ne pas devenir alors un gigantesque cimetière, une nécropole de champs de bataille ?
J’accompagne des vivants qui n’ont que faire d’un médecin qui serait mort à l’intérieur. »
Dr. Claire Fourcade,
Pôle de soins palliatifs.
Polyclinique le Languedoc, Narbonne
Pour Vincent Lambert, il ne s’agit pas d’injecter des produits mais de cesser d’abreuver et d’alimenter artificiellement pour un maintien en survie et la mort naturelle fera son oeuvre car tel doit en être ainsi.
Très d’accord avec Geneviève et je trouve fort déplaisante l’utilisation déplacée et sans pertinence du verbe « tuer ». Ma mère a demandé, et elle riait mais il est vrai qu’elle avait un grand sens de l’humour, « faites la piqûre et qu’on en finisse ! » Le médecin a injecté dans le sérum et, manifestement troublé, s’est si bien emmêlé dans les tubes qu’il a dilué, rendant l’agonie horrible, en tout cas à entendre. Que n’a-t-il planté l’aiguille en me laissant injecter !
Merci Anne. Moi aussi je suis d’accord avec vos écrits et points de vue. 👍
Cet après-midi, j’ai visionné à la fois avec intérêt et émotion, une vidéo sur YouTube, de France 3 Grand Est concernant Vincent Lambert. Si vous la trouvez, c’est bien pour confirmer ce que l’on pense ! Bien à vous.
Et moi, je suis d’accord à 100% avec MERANTE.
Tout le monde conviendra qu’un être humain dans l’état de VL a besoin d’un « point de répondance » comme disait Péguy. La femme de VL est à cette place, intimement et légalement. Les parents ne semblent pas l’avoir contesté, de quel droit donc s’emploient-ils à torpiller une décision qui ne leur appartient pas ?
Le cas VL est une histoire familiale qui a débordé dans le domaine public.
Pourquoi ?
Parce qu’elle met aux prises deux pulsions à la fois antagonistes et complémentaires.
La pulsion de vie et la pulsion de mort.
On retrouve les mêmes mécanisme dans l’avortement, les pros et les anti, pulsion de mort, pulsion de vie.
Allons plus loin, ces deux pulsions mettent en jeu deux mécanismes de raisonnement différents.
L’un est purement émotionnel, l’autre se veut purement rationnel.
La mère de VL est dans l’émotionnel, ce qui peut se comprendre, c’est son enfant, elle l’a mise au monde, lui a donné la vie.
Alors elle cherche des arguments rationnels pour étayer son tropisme inconscient de pulsion de vie.
L’épouse de VL est plus dans le rationnel, elle a ses raisons pour libérer son mari, se libérer de lui également, elle cherche des arguties émotionnelles quant à étayer son tropisme inconscient de pulsion de mort.
On peut disserter à l’infini sur le cas VL, rentrer dans le détail technique, chasse réservée de ceux qui savent, le corps médical en l’occurrence, en définitive, c’est un problème transcendant le pur examen clinique ou moral, c’est un problème de vie ou de mort, c’est une lutte de leadership qui ne dit pas son nom entre la pulsion de vie et la pulsion de mort.
La vie est-elle plus forte que la mort ou vice versa ?
Nietzche écrivait que « la vie était une variété de la mort et une variété très rare ».
Rare donc précieuse, fragile également, donc il faut la protéger.
Pas à n’importe quel prix, c’est vrai, elle doit échapper à toute spéculation, mais son particularisme doit primer en première intention, sinon la pulsion de mort prendra définitivement le dessus.
La mort a toujours le dessus sur la vie car cest le but ultime de toute vie.
La vie n’a pas de but autre que de vivre.
Jusqu’à sa mort.
C’est l’Homme qui donne un but à la vie.
C’est un piège de notre conscience, car vivre pour vivre, c’est le néant pour l’Homme.
D’où son besoin de transcendance, d’où son appétence quant à donner un but à son existence.
En employant le terme de but, je voulais indiquer que la mort est inéluctable quelle que soit la lutte contre elle. Il faut savoir accepter la mort comme on accepte la vie avec ses hauts et ses bas.
Oui la mort est une certitude.
La vie, beaucoup moins.
De fait, la citation de Nietzche trouve toute sa mesure dans ce constat.
La vie est un particularisme, il faut donc en prendre soin.
Mettre un enfant au monde, c’est le détacher de soi et la coupure du cordon ombilical exprime bien la liberté voulue pour l’enfant. J’avais très conscience, en donnant le jour (au jour dans la langue du pays où je vis), que je donnais aussi l’enfant à la mort.
Le sac et le ressac.
La vie et la mort.
inspiration, expiration.
Jour et nuit.
Cette logique binaire peut effectivement s’appliquer à de nombreuses observations naturelles.
Dans l’accouplement, l’homme entre dans la femme ou la femme absorbe l’homme.
A la naissance, l’enfant s’arrache de la mère ou la mère expulse l’enfant.
Respectivement, elle prend et elle donne.
Encore une dualité.
Merci monsieur de Castelnau pour cet article pondéré et argumenté. Je pense que l’idée de « vie digne » pose ici un problème en incitant à évaluer la dignité comme condition préalable affectée à la vie. C’est la vie tout court qui est au fondement de la dignité de l’être humain, me semble-t-il, et donc la perspective de soin (non pas de « guérison », car la santé est et sera toujours relative) qui doit déterminer l’action de la médecine et de l’entourage à l’égard d’un patient.
Prenons l’exemple des schizophrènes gravement atteints : c’est leur personnalité même qui est attaquée, battue en brèche parfois jusqu’à l’anéantissement, par une condition psychique qui coupe le sujet de la réalité intérieure et extérieure. Si on parle de « vie digne », il va quasiment de soi que cette vie n’est pas digne (la « vie digne » suppose liberté d’action, sécurité sociale et physique, autonomie de décision, etc.). Si on parle de « dignité de la vie », on accepte, comme un mystère pour ainsi dire, que ce qui est perpétuation de la vie chez le patient est l’élément de dignité à préserver au mieux.
Il me semble que la bonne attitude est précisément d’adopter une conception juridique qui maintient le principe de dignité au-dessus des autres (ce qui est fait en droits de l’homme actuellement) et ainsi de s’abstenir de juger un certain nombre de choses (opportunité des soins, validité de vivre dans telles ou telles conditions, etc.).
En d’autres termes, et pardon pour le jargon, la dignité de la vie doit être posée (et reposée avec force) comme une notion transcendantale (préalable et qui conditionne toutes les autres) dans le droit. C’est bien dans ce sens que va la doctrine juridique contemporaine, et il ne faut pas faiblir dans sa défense.
Ceci n’emporte pas l’idée qu’il faille s’acharner en soins médicaux, bien sûr, puisque la vie va d’elle-même à la mort ; c’est donc par respect pour la vie qu’on doit laisser mourir ceux qui sont en train d’y passer. Est-ce la cas de Vincent Lambert ? Je n’en sais rien. Au bénéfice du doute et vu la légèreté des soins pratiqués, il me semble qu’on devrait le soigner.
Ici, on parle littéralement de « débrancher », de mettre fin à une assistance extérieure. Mais nous avons tous besoin d’une aide extérieure, et bien souvent permanente : lunettes, contraceptifs, soins pour des maux chroniques, pour des handicaps plus ou moins lourds à porter… Il me semble préférable de ne pas recourir à ce critère.
Et par temps d’hystérie communicationnelle et décisionnelle, rappelons-nous que l’abstention est bien souvent l’attitude la plus noble (et souvent par définition la plus libérale).
Enfin, comment ne pas penser à René Girard ? Les temps actuels sont « apocalyptiques », disait-il : ils obligent chacun à des positions radicales, l’entre-deux n’est pas possible. Tel est bien le cas dans l’affaire Lambert.
citation de Maître Valérie Bugault, avocat fiscaliste, sur un tout autre sujet … du moins en apparence –
« Le libre-échange organise au niveau mondial un pur schéma de prédation économique qui a tôt fait de se transformer en prédation politique, géopolitique et civilisationnelle. Cette prédation ultime est une conséquence mécanique de la prédation économique qui génère spontanément une énorme concentration de capitaux. Les très grandes entreprises, dirigées par leurs actionnaires majoritaires, prennent le contrôle institutionnel des États au moyen du libre-échange. …
Au-delà de la destruction des États, la liberté totale du commerce a pour conséquence sociologique d’engendrer une déstructuration profonde des sociétés humaines traditionnellement fondées sur un ancrage géographique et sur l’affection filiale et intergénérationnelle. Elle a également pour effet – à moins que ce ne soit un objectif ? – de détruire l’intégrité du corps humains, ravalant l’Homme au rang de bien matériel. Le libre-échange préfigure un monde dans lequel les classes financièrement inférieures seront reléguées au rang de fournisseur de pièces de rechange corporelles pour les plus riches. »