« Gouvernement démissionnaire » : usurpation en bande organisée

LFI a donc mis sa terrible menace à exécution et lancé la procédure de destitution d’Emmanuel Macron en application de l’article 68 de la Constitution.

Deux petits préalables avant de jeter un coup d’œil sur le fond de cette question.

Tout d’abord l’article 68 qui permet de destituer le président de la République est le fruit d’une modification récente pour atténuer la totale immunité accordée au chef de l’exécutif par le texte initial. Le premier alinéa de l’article présente cette possibilité de façon très restrictive : « Le Président de la République ne peut être destitué qu’en cas de manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat. La destitution est prononcée par le Parlement constitué en Haute-Cour. » L’utilisation de la formule « ne peut être destitué qu’en cas de manquement… » démontre que le manquement invoqué doit être particulièrement sérieux. La destitution du chef de l’exécutif est prononcée par le pouvoir législatif réuni en congrès à une majorité de 66 % des parlementaires. Cet article n’a évidemment jamais été utilisé et auparavant, seule une piètre tentative à vocation médiatique avait été lancée contre François Hollande sans que personne n’y prête d’ailleurs attention.

Une gauche minoritaire

En second lieu, pour apprécier la valeur politique de la démarche des amis de Jean-Luc Mélenchon, il faut évaluer la pertinence juridique et institutionnelle du reproche. Si l’on comprend bien, Macron est accusé de ne pas respecter la Constitution et de piétiner la tradition républicaine en ne nommant pas Lucie Castets premier ministre, alors que l’Assemblée nationale élue le 7 juillet dernier est installée et que le gouvernement Attal est démissionnaire. La présentation qui est faite du « manquement incompatible » interprète l’article 8 de la Constitution comme donnant au président de la République ce que l’on appelle une compétence liée. Il serait tenu de nommer premier ministre la personnalité qui lui serait présentée par l’alliance électorale répartie en cinq groupes parlementaires disposant du plus grand nombre de députés. La Constitution ne dit rien de tel, le Président dispose du pouvoir souverain de nommer le premier ministre qu’il veut. À charge pour celui-ci de composer son gouvernement et d’obtenir sous une forme ou sous une autre la confiance de l’Assemblée nationale. Ce à quoi les dirigeants composant les partis membres de l’alliance électorale NFP répondent mécaniquement par l’incantation : « la gauche a gagné les législatives ». Cela n’est pas sérieux. Les élections européennes du 9 juin dernier qui ont quand même constitué un sondage en grand et en vrai ont accordé aux organisations qui vont constituer ensuite l’alliance électorale NFP un total cumulé de 33 %. Le 30 juin au premier tour des législatives il sera ramené à 27 %, c’est-à-dire un des plus bas étiages de la gauche depuis 1958. On connaît la suite, avec la nième application de la stratégie du castor mise en place entre les deux tours, avec une nouvelle alliance électorale à la clé entre le NFP et Ensemble, le parti macroniste. Désistements réciproques aboutissant à la réélection de Gérald Darmanin et d’Élisabeth borne avec les voix LFI, celles de Mathilde Panot et Sébastien Delogu par les électeurs de Macron. Jusqu’à François Hollande par ceux de Philippe Poutou…

Réussite de l’opération avec la progression du RN stoppée et l’arrivée à l’Assemblée de la majorité constituée par « l’arc républicain », le bloc bricolé entre les deux tours. C’est la raison pour laquelle, toutes les gesticulations de la « gauche » depuis le 7 juillet, toutes ces mises en cause d’Emmanuel Macron n’ont pour seule motivation que d’effacer les traces de ce nouveau sauvetage du système. Qu’elle avait participé à mettre en place en 2017 en l’envoyant à l’Élysée et en l’y maintenant depuis. Histoire de donner le change, le parti socialiste a trouvé dans les cartons de Pierre Moscovici et d’Anne Hidalgo une candidate improbable, sorte de Macron en jupon. Arrogance, suffisance, narcissisme, démagogie, gauchisme culturel, Lucie Castets incarne de façon caricaturale la haute fonction publique socialiste qui a tout trahi avant d’organiser l’arrivée de Macron au pouvoir. En multipliant les provocations, Jean-Luc Mélenchon soucieux de son image usurpée d’opposant irréductible, a veillé soigneusement à empêcher son arrivée à Matignon. Au grand dam de ses amis socialistes qui piaffent à l’idée de réintégrer les palais de la république.

Et c’est bien le refus d’Emmanuel Macron de marcher dans cette combine qui permet d’alimenter cette colère surjouée et de se lancer dans une procédure de destitution dont les initiateurs, savent très bien qu’elle n’ira nulle part. Cette destitution n’est absolument pas leur objectif.

Destituer Macron : les vrais motifs

Ces choses-là étant dites, force est cependant de constater qu’une procédure permettant de destituer Macron serait à la fois légitime et justifiée. Car si l’article 8 de la Constitution lui donne la compétence de nommer le Premier ministre, et qu’il n’est pas tenu par une tradition républicaine inventée d’obéir aux ordres que lui lancent les gens du NFP, il doit le nommer. C’est une proposition qu’il fait à l’Assemblée nationale, à charge pour celle-ci d’utiliser ses propres compétences pour l’accepter ou le refuser. Et cette compétence qu’elle exerce en continu, participe du contrôle dont elle dispose dans une démocratie parlementaire. En refusant d’utiliser la sienne jusqu’à présent, Emmanuel Macron ne remplit pas ses obligations qui sont de veiller, aux termes de l’article 5, au respect de la Constitution.

En effet, depuis le 16 juillet et la démission de Gabriel Attal, la France n’a plus de gouvernement légitime. L’article 20 de la Constitution nous dit : « Le gouvernement détermine et conduit la politique de la Nation. Il dispose de l’administration et de la force armée. Il est responsable devant le Parlement dans les conditions et suivant les procédures prévues aux articles 49 et 50. » Pour que sa légitimité institutionnelle à remplir sa mission soit incontestable, le gouvernement doit se présenter devant l’Assemblée nationale. Or, la bande des anciens ministres à qui Macron a demandé d’expédier les affaires courantes, ne dispose absolument pas du statut institutionnel lui permettant de remplir la mission prévue à l’article 20. Armée de son insondable stupidité, Amélie Oudéa-Castera l’ancienne ministre des sports (et de l’éducation nationale aussi) a tranquillement et fermement craché le morceau et revendiqué le fait de piétiner les règles fondamentales de la démocratie républicaine. Interrogée à propos de sa « mission lors du déroulement des jeux paralympiques elle a tranquillement répondu en souriant : « Je ne ressens pas un statut démissionnaire. On est à fond, un gouvernement mobilisé. Je suis totalement engagée. »

Elle n’est plus ministre. Elle n’a plus aucun droit de gouverner, juste de coller les timbres sur les enveloppes. Elle viole la Constitution et n’essaye même pas de donner le change.

 Et c’est là qu’on apprend que le Secrétariat Général du Gouvernement a produit à l’usage des ministres une note absolument sidérante. De laquelle il résulte que le gouvernement démissionnaire peut prendre deux types de décisions : les décisions ordinaires, et les décisions urgentes. Il ne peut pas prendre de décision politique, mais on voit bien que plus la situation dure, plus les décisions politiques deviennent des décisions urgentes. C’est la raison pour laquelle, aucun des ministres démissionnaires ne se gêne. Ils occupent tous les médias, parcourent les plateaux, donnent interviews sur interviews. Madame Belloubet organise des réunions de rentrée scolaire, Monsieur Séjourné fait des voyages, porte la parole diplomatique de la France, Madame Oudéa-Castera « mobilisée » ne se « ressent pas » démissionnaire ». La note ajoute benoîtement que le « gouvernement démissionnaire » ne peut pas être renversé puisqu’il est déjà démissionnaire… Tant qu’à se moquer du monde, pourquoi ne pas continuer.

Usurpation en bande organisée

Le résultat est que la France est désormais gouvernée par une bande en dehors des règles constitutionnelles françaises qui sont celles d’une république parlementaire. Une bande organisée de délinquants qui plus est, puisque l’article 433-12 du Code pénal prévoit que : « Est puni de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende le fait, par toute personne agissant sans titre, de s’immiscer dans l’exercice d’une fonction publique en accomplissant l’un des actes réservés au titulaire de cette fonction ».

Cette situation invraisemblable à laquelle Emmanuel Macron s’accroche sous de mauvais prétextes justifierait à elle seule de mener à son terme la procédure de l’article 68. Il y aurait bien sûr d’autres raisons qui permettraient de charger la barque, les nombreuses affaires de corruption, la soumission à des intérêts étrangers comme dans l’affaire Durov par exemple, les rodomontades bellicistes oubliées du printemps, mais le refus de nommer un premier ministre quel qu’il soit, même Lucie Castets si ça lui chante, est une violation de ses obligations de veiller au respect de la Constitution.

Alors pour faire durer et essayer de pérenniser cette situation, qu’il arrange et qui lui permet de continuer à gouverner, il prétend qu’il anticipe et veut éviter de nommer un premier ministre qui n’aurait pas la confiance des députés. Non seulement il se fout du monde, mais il empiète sur les responsabilités du pouvoir législatif.

Débarrasser la France, d’un irresponsable de ce calibre est désormais une urgence.

Régis de Castelnau

58 Commentaires

  1. D’accord pour se débarrasser de Macron et de Brigitte pour revenir à un Président de la République, tout grand, tout seul , ce qui est largement suffisant.
    Qui présenter et faire élire par le peuple français?
    C’est la partie de poker (menteur) que ne veulent pas jouer les Mélenchon et Le Pen, trop bien servi par la médiocrité des aspirants au poste suprême, à moins que les centristes issus de la démocratie chrétienne et européiste raflent la mise avec les pointures à La Larcher ou mieux à la Bayrou.
    Ca va être drôle!

    • Si le President de la République est empêché de présider, Larcher, deuxième dans l’ordre, ferait office de Président par intérim pour combien de temps ?

      • cf Poher après la mort de Pompidou, en 74. En gros 3 semaine, comme pour les legislatives dernieres

        • Plus tôt: de Gaulle a démissionné le 28 avril 1969 et Pompidou, son successeur, est entré en fonction le 20 juin. Intérim par Alain Poher également.

  2. Tout ce foutoir rend franchement nauséeux. Je pense utiliser le mot qui convient pour définir cette sorte de climat dans lequel on s’embourbe. Pour ce qui est des gesticulations médiatiques d’une opposition fantomatique et phagocytee, elles sont grotesques. Ils votent les uns pour les autres et ensuite se mangent le nez. Au final mytho 1er se pavane a la face du monde et les autres sont bien contents de lui laisser la responsabilité de lois dégueulasses. – Une sous citoyenne qui a encore la lumière a tous les étages.

    • Bonjour à tous, si nous n’avions pas la lumière à tous les étages nous ne serions pas aussi en colère tant nous nous sentons impuissants à « faire ». Notre problème est là: comment peut on aboutir à régler et solutionner les problèmes que nous savons contre « l’état de Droits » pulvérisé par toutes les Institutions: CE, CC, C européennes, la pire étant la CEDH orchestrée par soros… contre la France et son peuple qui crie « JUSTICE ».

      • Vous avez écrit JUSTICE !

        Ça me renvoie vers le ministère de la Justice qui a été scindé en 2 sans que personne ne s’en émeuve :
        https://www.justice.fr vs. https://www.justice.gouv.fr/

        De plus, voici ce qui nous attend :

        https://e-justice.europa.eu/home?action=home&plang=fr
        « Bienvenue sur le portail européen e-Justice!
        Le portail e-Justice européen est destiné à devenir le guichet électronique unique dans le domaine de la justice.

        Dans un premier temps, il entend vous faciliter la vie en vous fournissant des informations sur les systèmes juridiques et en améliorant l’accès à la justice dans toute l’UE, en 23 langues. »

  3. Macron s’accroche pour que son gouvernement « démissionnaire » puisse faire deux choses : voter le Budget et donc voter les milliards d’euros nécessaires à l’armée de Kiev.

  4. Je reste convaincu que l’épisode fanatique et totalitaire du COVID a permi à Macron et ses sbires de bien comprendre et de vérifier que le peuple français et les oppositions étaient totalement lessivés et que tous les coups étaient permis.

  5. Si j’ai bien compris cet autre aspirant à dictateur qui semble être J-L Mélenchon aura eu au moins le mérite de mettre en branle la procédure de destitution de notre détesté el-presidente, la suite de son intérêt pas celle de Luc mais de la procédure, étant dependante des motivation(s) à présenter à l’AN, est-ce bien cela le problème et ce qui motive votre agressivité contenue ?

    • Pourquoi voulez-vous qu’à 73 ans, Mélenchon entame une carrière de dictateur ?

    • Aspirant dictateur?
      Que Melenchon ait un caractère de cochon, le goût de l’outrance verbale (Necessaire pour passer dans les médias où il fait le buzz), nous sommes d’accord.
      Que Mélenchon organise une police politique et des discriminations…
      Ca représenterait une tout autre histoire.
      Evitez de nous chargez avec les outrances de LCI et BFM qui ne l’apprécient pas!

  6. Coincidence, je pensais exactement la même chose cet aprés-midi.
    Nous n’avons plus de gouvernement dans ce pays. Or, le président gouverne par l’intermédiaire du premier ministre. Sans lui, plus rien.
    Personne ne devrait donc obéir donc à Macron. Sauf article 16.
    Un fonctionnaire peut refuser d’obéir. Militaire, police, justice.
    Il lui faut un gouvernement officiel. Selon la Constitution.
    Le reste c’est un coup d’état, c’est du mafiosisme. Ce n’est plus la France!
    L’actuel gouvernement n’a aucune signification et comme dit de Castelnau, ils risquent la taule! Et si vous fonctionnaires obéissez, vous êtes complices.
    Ainsi l’arrestation de Durov est illégale.
    On devrait plutôt arrêter Darmanin. Qui n’a plus aucune autorité!
    Des gens qui ne respectent même plus les bases de la Constitution française…
    Mais ou sommes nous? Qui est Fabius ? (Délà pas trés catholique…Selon Frèche)
    Bon-sang, bande de lâches, réveillez vous!
    J’ai l’impression de parler à des mafieux…

  7. Pour qu il revienne pour un troisième mandat via une élection truquée ?
    Non merci.
    Qu il reste et assume.

  8. Cette période d’atermoiements savamment entretenue compte-telle comme de l’ancienneté pour tous les désignés ? Sont-ils indemnisés, défrayés de leurs dépenses assimilables à des frais ? chauffeurs, ristourne sur les transports ?

  9. Bien d’accord dans l’ensemble.

    Mais ne manquez-vous pas un étape ?

    Vous rappelez que le Président DOIT nommer le Premier ministre, « … il doit le nommer. C’est une proposition qu’il fait à l’Assemblée nationale, à charge pour celle-ci… ».

    Ne serait-il pas plus juste, ou plus complet, de d’écrire « il doit nommer un Premier ministre. Ce dernier forme un gouvernement, puis il présente sa politique à l’Assemblée nationale, à charge pour celle-ci… » ?

    Ne pensez-vous pas ?

    Et, aussi, ce petit « détail » : Macron a « accepté » la démission d’Attal le 16 juillet mais celle-ci date du 8 juillet. Le gouvernement est démissionnaire depuis le 8 juillet. Il y a, là aussi, un jeu sur les mots proprement délétère. La jurisprudence est délicate sur la question, je ne suis pas juriste, mais il me semble avoir compris qu’en cas de litige la démission remonte au jour où elle a été présentée, pas au jour où elle aurait été acceptée.

    Le plus consternant, dans la séquence en cours, est qu’il n’y en a pas un pour rattraper les autres. Macron piétine la Constitution aux yeux de tous et la classe politico-médiatique, à quelques exceptions près, n’en a cure, la piétinant elle aussi.

    Ils se disent tous « républicains ». Ils ne le sont qu’en paroles.

    • Premier alinéa de l’art.8 de la Constitution: « Le Président de la République nomme le Premier ministre. Il met fin à ses fonctions sur la présentation par celui-ci de la démission du Gouvernement. ».
      A mon humble avis, cela veut dire que la fin des fonctions prend effet dès la présentation de la démission.

      Mais sous la Vème, les Présidents n’attendent que la démission du PM pour en nommer un nouveau. La question du délai ne se pose pas. Ce que nous vivons est une situation exceptionnelle.

      Une autre exception: en 1962, une motion de censure contre le Gouvernement Pompidou a été adoptée. Mais le Général a refusé la démission du PM, préférant dissoudre l’Assemblée nationale pour faire trancher le litige pas le corps électoral.

  10. Philippe de Villiers me semble être le Président dont la France a Besoins

  11. Nous sommes en train de basculer vers un régime autocratique puisque la justification des abus de pouvoirs que nous constatons apparait dans une note du secrétariat de la Présidence en invoquant l’urgence et la nécessité (Cette justification se justifie d’elle même et on l’a appréciée au moment du COVID) et en invoquant également le fait « qu’il n’y a pas de possibilité d’établir de vérité du droit » (En gros, ce qui n’est pas interdit stricto sensu est autorisé). Donc tout est possible (V : https://www.youtube.com/watch?v=RcsGvVv_kQA ). Le poudré est donc en train de nous installer une dictature (ce dont on se doutait depuis son arrivée lorsqu’il avait annoncé aux universitaires indiens qu’il ne fallait pas respecter les lois et règlements !). Ce n’est plus maintenant un roman, c’est un fait et il est urgent de l’arrêter dans son délire. Après ce sera impossible.

  12. Il y a toujours une période de battement entre la démission d’un Gouvernement et l’entrée en fonction du suivant. Il n’est pas anormal que le premier applique les décisions déjà prises, comme le ferait le second, et s’occupe de ce qui ne peut vraiment pas attendre.

    Ce qui est anormal, c’est que cette situation dure autant.

    Je n’ai pas retrouvé où j’ai lu que Vincent Auriol (président de 1947 à 1954, sous la IVème) a été confronté pendant une période relativement longue à la difficulté de trouver un Président du Conseil (équivalent du 1er ministre) susceptible d’avoir une majorité. Mais il s’est démené pendant tout ce temps pour trouver une solution.
    Ce que n’a pas fait Macron. C’est là, à mon avis, que se situe le manquement à ses devoirs. Et cela n’absout pas les partis représentés à l’Assemblée nationale, lesquels n’ont pas fait grand-chose non plus.

  13. Macron laisse pourrir la situation, laisse les gens récriminer, pour ensuite apparaître comme le sauveur de la France et de la démocratie. Il doit bien rire quand il entend parler de dictature, ce n’est pas une dictature, c’est son comportement habituel, que tout le monde connait depuis longtemps (« il faut casser les codes »).

    • C’est bien parce qu’il laisse pourrir la situation qu’il ne remplit pas les fonctions qu’il doit normalement assumer.
      Il manque à ses devoirs et doit donc être écarté pour refus de faire son travail.
      ¨Pour l’instant il n’y a aucun gouvernement légitime pour décider de quoi que ce soit.

  14. Je me demande où M. de Castelnau et d’autres sont allés chercher l’idée que le président peut nommer qui il veut. Est-ce à cause d’une intervention de Mitterrand, en 1977, où il rappelait que Giscard, en cas de victoire de la gauche, n’était pas obligé de nommer le Premier ministe au sein du PARTI PARVENU EN TETE de la dite gauche (PS ou PC, à l’époque), et ce tant qu’il choisissait un membre du camp vainqueur. Quant à la majorité relative, rappelons qu’elle n’a rien de quantitatif. 250 (majorité relative de Macron en 2022) ce n’est pas mieux que 193. Dans les deux cas, pour gouverner, il faut passer des accords ou nouer des alliances. Et ce n’est pas au Président de se charger de cette « cuisine », mais au Premier ministre qu’il a nommé, et qui devra se démettre s’il a échoué.
    La théorie « il peut nommer qui il veut » revient à dire que les élections n’ont aucune importance. A la limite, Macron pourrait choisir un non-inscrit et le charger de se trouver 288 alliés…
    Un avant-dernier point, pour faire ce qu’il semble vouloir faire, il n’avait pas besoin de dissoudre. Il suffisait de demander la démission d’Attal, de lui choisir un successeur, et de le laisser former un gouvernement. Un gros remaniement, en quelque sorte…
    Conclusion : Lucie Castets me donne aussi de l’urticaire (la preuve vivante que le NFP est une farce), mais gardons-nous des interprétations fantaisistes de la Constitution, parce qu’on risque, hélas, de se fader encore longtemps ce bâton merdeux.

    • « parce qu’on risque, hélas, de se fader encore longtemps ce « bâton merdeux ». »
      Ce « bâton merdeux », je propose de créer une encyclopédie des termes l’évoquant. Maître De Castelnau a déjà pris beaucoup d’avance mais je le sens plutôt réservé ces derniers temps… Le téléphone aurait-il sonné ? Quoi ! Très souvent !

    • Bien aimable de nous faire la démonstration que vous n’avez absolument rien compris. Psalmodier des règles inventées ne sert à rien. Le président de la république nomme le premier ministre donc qui il veut. Mais c’est l’Assemblée nationale qui le choisit. Vous comprenez le sens des mots ? Et en plus, la compétence de l’Assemblée nationale est une compétence négative. Pour permettre au candidat nommé par le président de gouverner, elle n’est pas tenue de l’accepter expressément (vote de confiance), mais si elle n’en veut pas, elle doit le refuser expressément (motion de censure). En l’absence de cette dernière le premier ministre, quel qu’il soit, nommé par le président de la république, gouverne…

      • M. de Castelnau, je suis d’accord avec vous, j’ai cependant du mal à vous suivre dans le détail. Vous écrivez que le Président nomme « qui il veut », et je suis bien d’accord, donc il choisit qui il veut, et nomme bel et bien le Premier ministre qu’il a, lui, choisi. L’Assemblée nationale, elle, ne choisit pas le Premier ministre, elle accepte ou refuse la politique qu’il lui propose. Elle a bien son mot à dire et peut choisir de faire tomber le gouvernement, mais, au moment de sa nomination, elle ne le choisit pas.

        • Le Président nomme qui il veut. Mais s’il ne veut pas que le nouveau Gouvernement soit censuré dès que l’Assemblée nationale est en mesure de le faire (tout de suite si elle est en session, ou dès l’ouverture d’une session ordinaire, ou extraordinaire), il a intérêt à prendre quelques précautions…

          • Bien sûr. On peut supposer que le Président n’est pas un irresponsable total et donc qu’il choisit le Premier ministre en fonction des contraintes et des circonstances du moment. Ça va de soi. Il n’empêche, il choisit, et, s’il ne lui est pas interdit de consulter, il choisit seul.

  15. Même la motion de censure est un leurre.
    La constitution de la 5e République a toujours été une dictature.

    La constitution de 1958 n’empêche pas de reprendre exactement les mêmes.
    C’est ce qui s’est passé la seule fois où elle a été votée, le 4 octobre 1962.
    https://mjp.univ-perp.fr/france/AN1962censure.htm

    « Rien n’empêche le président de la République de renommer Georges Pompidou Premier ministre. »
    https://www.liberation.fr/politique/ca-sest-passe-le-5-octobre-1962-la-seule-et-unique-motion-de-censure-votee-sous-la-ve-republique-20230317_XSEH6J3G4ZDETIYWCDM6M7BSAE/

    • Dans une autre lecture de cette affaire, il était dit que de Gaulle avait choisi de faire trancher le litige par l’ensemble du corps électoral. Ce dernier lui a donné raison. Auparavant, il avait aussi adopté par référendum la réforme à l’origine du conflit entre le Gouvernement (en fait, le Président) et l’Assemblée nationale. Alors, avec le maintien en place du Gouvernement Pompidou et la dissolution, le Général jouait sur du velours.

  16. Pas flair-play le Macron. Malgré l’accord qui le sauve, pas de poste de 1ᵉʳ Ministre au NFP, Gros-Jean comme devant. Pas question d’en rire. Ce triste spectacle camoufle, une monstruosité, le développement sans cesse croissant de la misère. En 2022, la France, comptait 9,1 millions de pauvres. En finir avec ce merdier, c’est possible. Le peuple Français doit renouer avec son identité révolutionnaire, en réactualisant, comme à l’époque, au nom des droits de tout un chacun, les droits de l’homme et du citoyen face à la machine étatique entre les mains, aujourd’hui, des ultrariches.

    • Concernant les pauvres que je côtoie dans mon métier, beaucoup (trop) ont des smart-phones hors de prix, font leurs courses au resto-du-coeur ou l’équivalent en garant leur voiture hors de prix au coin de la rue, s’achètent des TV grand écran avec la prime de la rentrée des classes, vivent en HLM pour trois fois rien même lorsque leurs enfants ont quitté le domicile familial, possèdent des résidences secondaires dans leur pays sans les déclarer au fisc français, et je ne vous raconterais surtout pas pas ce que les assistantes sociales me décrivent concernant, entre autres, les revenus cachés de la drogue, etc…
      D’ailleurs, s’il y avait réellement 9,1 millions de « vrais » pauvres, ça se verrait dans les rues et ils auraient déjà pris les armes pour se révolter. Marc Dugois se demande très souvent « Combien de temps allons-nous encore pouvoir vivre dans ce monde de fous ? » ; http://www.surlasociete.com/combien-de-temps-allons-nous-encore-pouvoir-vivre-dans-ce-monde-de-fous

      • Les appauvris, ceux qui se débrouillent avec leur famille, ceux qui n’ont plus de droits, ceux qui ne sont reçus qu’entre deux portes voir pas du tout, ceux là ne se baladent pas avec des kalachs. C’est moins risqué. Ils sont invisibles. Ils ont été choisis pour ça. On gratte des économies de bout de chandelle sur eux. Pour dilapider des milliards ailleurs.

      • Vous regardez ce qui se voit er ce qui ne choque aucune autorité qui pourtant ne se gène pas lorsqu’il s’agit des pauvres.

      • Je doute que la maman qui avait interpellé Macron, car elle ne s’en sortait pas avec ses enfants ait eu ce que vous indiquez.
        Cette dame, assez emblématique de la pauvreté réelle dans notre pays, coure certainement de l’école au travail et recto verso avant de s’effondrer dans son lit le soir pour quelques heures de sommeil abrutissant.
        Et je ne vous garanti pas qu’elle bénéficie d’aides.

        Là est le problème:
        Une caste protégée qui se goinfre.
        Des passagers clandestins du systémes qui vivent bien d’aides qu’il ne méritent pas (Je suis d’accord avec vous sur leur cas), mais constituent souvent des clientèles/rentes électorales
        Et au milieu, une classe de premiers de corvé soumis à la surcharge cognitive et trop écrasés pour se révolter!

  17. Je crois que finalement il n’y aura pas de Premier Ministre. Il me semble avoir entendu dire que tout se jouait au Parlement Européen, et il me semble que Macron attend la mise en place de quelquechose au parlement européen qui prendrait la place du gouvernement français, pour plus d’intégration à l’Europe.
    Mais je ne sais pas si cela est possible, en tout cas c’est une inquiétude.

    • Un bobard. Pour cela, il faudrait un référendum ad hoc, ou une révision de la Constitution approuvée par référendum (art 89 Const.) . Très douteux que ce soit adopté.

  18. Burno Lumière, sinistre de l’Economie « démissionnaire » va voter un budget serre-la-ceinture pour la France d’en bas, naturellement, de 16 milliards d’économie. Alors que cette baudruche qui ne raconte que des mensonges et a empilé conneries sur conneries disait en juin dernier « j’ai sauvé l’économie française, vous pouvez ajouter ça sur mon C.V. Encore un qui devrait pas aller à la rencontre du peuple, les baffes vont voler bas cette année.

  19. La constitution ne donne pas de délais au président pour choisir un premier ministre….

    • C’est exact. Elle n’en donne pas non plus aux partis politiques représentés à l’Assemblée nationale pour lui faire des propositions, se coaliser, si nécessaire. Bref, s’activer pour parvenir à une solution.
      Car elle a été rédigée par des gens pour lesquels il était impensable que l’un et les autres laissent trainer. Leur imposer un délai aurait été quasiment une insulte.
      Et puis, si le délai est passé que fait-on ?

    • Ça me rappelle un collègue qui, revenant de chez son médecin, nous dit « mon médecin m’a dit d’arrêter de fumer », et qui ajouta aussitôt, tout content de lui, et en allumant une cigarette, « mais il ne m’a dit quand… ». Difficile d’être plus puéril.
      Eh bien notre président ne fait pas mieux : « oui, je sais, la Constitution me dit de nommer un Premier ministre, mais elle ne me dit pas dans quel délai »… C’est inepte, irresponsable.
      59 jours sans Premier ministre ni gouvernement, sans que le fonctionnement régulier des pouvoirs soit assuré, et avec ministres siégeant à l’Assemblée nationale… : la Constitution est bafouée, piétinée.
      Ce n’est pas une question de droit ou de constitutionnalité, c’est une question de sens.
      Soit nous donnons un sens à notre Loi fondamentale, soit elle n’est qu’un morceau de papier couvert d’hiéroglyphes et purement décoratif.
      C’est au Premier ministre de former un gouvernement et de faire en sorte qu’il puisse gouverner, pas au Président.

    • La Constitution n’a pas pris en compte l’adage:
      « Les cons ça ose, tout c’est juste à ça qu’on les reconnait »

  20. Nomination de M.Barnier comme Premier ministre: quand j’avais dit que ce serait un « truc » européen, je n’étais pas très loin. On attend maintenant les ministres: Ursula?
    Je plaisante.

    • Un bon chiraquien super menteur. La vieille école! Ha notre jeunesse revenue!
      Mais bon, pour négocier avec la BCE, il est peut-moins nul que Lemaire:
      Ca repose…

  21. Allez on peut rigoler aussi…
    Après avoir fait manger leur chapeau aux macronistes, avec un peu de salade et du ketchup (Mélenchon a eu une apoplexie), Macron propose un petit digestif, spécialement venu de La Mongie. La ou il fait du ski, proposé par l’Hermitte…https://youtu.be/pVlSSK7eYSU

  22. Bonjour Maître,
    J’ai une question concernant la procédure de destitution.
    Il est dit que c’est l’assemblée nationale qui décide (à la suite d’un débat), de transmettre au Sénat les éléments qui résultent de ses choix.
    Je n’ai rien trouvé dans les textes qui imposerait à l’AN de se limiter aux motifs retenu par le bureau de l’assemblée.
    Dès lors, l’AN a-t-elle la possibilité d’ajouter d’autres motifs avant de transmettre sa décision au Sénat?
    Je suppose que vous me voyez venir? Si le RN juge que le motif « Castets » ne lui convient pas, peut-il en ajouter d’autres (qui ne manquent pas dans la listes des trahisons accumulées par le PR).
    Dans l’affirmative, nous serons probablement nombreux à solliciter les élus RN pour qu’ils prennent leurs responsabilités.
    Merci d’avance.

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