APOLOGIE DU TERRORISME ET MISE EN CAUSE PERSONNELLE

C’est le respect de nos principes fondamentaux qui donne sa légitimité à notre combat contre le terrorisme. La proposition de LFI qui propose d’abroger la loi qui a intégré le délit d’apologie du terrorisme dans le droit pénal général est de ce fait parfaitement justifiée. D’abord bien sûr par le respect des principes qui protègent les libertés fondamentales, mais pas seulement.

Manuel Valls, premier ministre de François Hollande, piétinant tous les principes fondamentaux issus de l’article 11 de la Déclaration des Droits de l’Homme, a fait sortir l’apologie du terrorisme de la loi de 1881 qui organise la répression des abus de la liberté d’expression. Dans le but de la priver des garanties procédurales issues de la DDH, il l’a fait inclure dans le droit pénal général, ce qui est une monstruosité au plan des principes. Alors que le respect des libertés publiques fondamentales protégées par la Déclaration des Droits de l’Homme imposait de maintenir cette infraction dans la loi de 1881 qui est le support juridique de la poursuite des abus de la liberté d’expression. L’actuel texte qui réprime l’apologie du terrorisme a vu son application dévoyée et est devenu l’instrument d’une répression de masse destinée à empêcher la critique de l’État d’Israël et de sa politique. L’instrumentalisation de l’institution judiciaire au profit des intérêts d’un État étranger n’est pas acceptable.

On l’a bien vu après le 7 octobre 2023 avec le lancement de plusieurs centaines de procédures pénales contre des personnalités politiques et des citoyens qui ne reprenaient pas à leur compte le narratif du gouvernement israélien. On l’a également bien vu après les opérations terroristes lancées par le gouvernement Nétanyahou que ce soit en Syrie ou avec l’opération des pagers. Malgré leur caractère indiscutablement terroriste et notamment l’opération des pagers interdites par le droit international dans une convention ratifiée par Israël. Qui avait abouti à des dizaines de morts civils, notamment des enfants, et des blessures gravissimes sans nombre. Des centaines de messages souvent ignobles glorifiant ce massacre, y compris lancés par des personnalités publiques, ont été publiés sur les réseaux en France sans qu’aucune procédure ne soit ouverte. Pas plus qu’il n’y a eu la moindre réaction de la justice alors que les médias et les réseaux regorgent d’apologie de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Ceux-là même qui sont reprochés aujourd’hui par la CPI à Messieurs Netanyahu et Galant.

Alors la proposition de réintégration du délit d’apologie du terrorisme à la loi de 1881 est justement la réaffirmation de la lutte contre le terrorisme. Mais avec les armes qui sont précisément celles qui nous distinguent de ceux qui utilisent le terrorisme. C’est le respect des libertés fondamentales qui donne la légitimité à notre combat.

À ceux qui prétendent que cette proposition est une insulte aux victimes du terrorisme il faut répondre que ce qui est une insulte à ces victimes c’est la circulaire de Monsieur Dupont Moretti après le 7 octobre, c’est la répression unilatérale de masse lancée pour des raisons directement politiques. C’est l’application minutieuse d’un double standard, d’un deux poids deux mesures, avec le refus de poursuivre les infractions de ceux qui revendiquent et font l’apologie des actes terroristes du gouvernement israélien.

Ce qui est une insulte aux victimes du terrorisme, c’est la façon dont, on manipule la loi, et on instrumentalise la justice au soutien des intérêts d’un État étranger en présentant son narratif politique comme la seule légitime à s’exprimer.

J’ai toujours qualifié l’attaque du 7 octobre contre Israël de terroriste. Mais j’ai immédiatement considéré la réaction israélienne comme disproportionnée avant de constater par la suite que les méthodes utilisées relevaient d’une stratégie d’épuration ethnique méritant la qualification de « génocide » au sens de la définition de la Convention de 1948 signée par Israël. Mais mon engagement a été surtout celui de la critique du soutien de la France à cette politique condamnable.

Pour cela, pour avoir osé critiquer l’ambassade d’Israël qui venait de se déshonorer en exhibant ricanante, le cadavre déchiqueté du chef du Hamas tué au combat, je viens d’être accusé d’apologie du terrorisme. Je fais actuellement l’objet de plusieurs procédures pour avoir critiqué le comportement de l’ambassade d’Israël en France. Dont l’objectif est clairement celui de l’intimidation pour parvenir à bâillonner ceux qui s’opposent à ce que fait Israël à Gaza et en Cisjordanie.

Je m’en explique dans la vidéo ci-dessous, et j’invite à s’opposer à ces dérives et à aider ceux qui en ont fait leur combat.

Régis de Castelnau

10 Commentaires

  1. Bravo à l’auteur, Manuel Valls avait fait voter cette loi pour donner l’impression de faire « quelque chose » (et il y croyait vraiment) pour montrer ses muscles (qu’il n’a pas), pour s’affirmer comme intelligent (ce qu’il n’est pas).
    Manuel Valls (l’homme qui s’était engagé publiquement à soutenir iB.Hamon et qui s’est renié aussitôt connu les résultats de la primaire) est l’archétype du politicien qui a simplement pris la peine de s’inscrire dans un parti politique (le PS) et qui n’a fait que jouer des coudes pour passer devant des petits camarades du PS, avec de belles déclarations creuses comme : « la république, la république, la république… », ou encore je le cite « si vous critiquez un ministre (lui bien sûr) de la république alors vous êtes un ennemi de la république », ou encore les classiques et ridicules déclarations après les attentats comme : « plus jamais ça », « nous n’admetrons jamais ça »… phrases creuses du politicien inculte, et qui sait être inculte au plus profond de lui. Manuel Valls comme Hollande et d’autres encore ne sont que coups de menton à la Mussolini pour faire croire à leur caractère fort et grande gueule.

    • Valls est intelligent, il a toujours fait part de son allégence a Israel!
      Le problème est que notre pays tolère de telles attitudes et déclarations

  2. Trop de français sont morts pour que la liberté d’expression devienne l’un des fondements de notre république….Les Macron, Netanyahou et autres Moretti ne peuvent faire dériver notre pays de ce principe.
    Courage Régis……et soutien total…..NO Passaran!

    • Comme l’aurait dit le Général Augerau ou Dumas à Napoléon lors des cérémonies du concordat:
      Il n’y manque qu’une chose: le million de gars qui se sont fait tués pour que cela n’arrive pas!
      Ou puisque nous sommes une colonie américaine: Notre vie, notre fortune, notre honneur sacré!
      Résister à la tyrannie a toujours exigé des sacrifices et malheureusement, il suffit à la terreur d’état d’un poignée d’exemple pour dissuader des masses de gens.
      Soutient à maître de Castelnau et sa fine équipe!

  3. Malheureusement encore une illustration de l’adage que j’ai prononcé voilà quelques petites années: « La connerie a pris le pouvoir »…
    Bon courage monsieur De Castelnau…

  4. Le droit francais repose sur deux bases que vous avez méconnu:
    Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cours, vous rendrons blanc ou noir.
    L’heure du haros sur le baudet à sonné. Gageons que les institution francaises sauront profiter de cette occasion de s’illustrer une fois de plus.

    Autre texte méconnu: Le Gorafi, qui gagne à être lu plus souvent que le Dalloz, lorsque Marléne Shiappa du Gorafi déclarait:
    Ne pas soutenir E.Macron est le début du terrorisme!

    Nous y sommes. Espérons que cet humour un peu noir vous arrachera un sourrire

  5. Avant de se précipiter tête en avant et le menton bravache, pour tripoter des textes dans un sens ou un autre, ou les changer de rubrique, il faudrait déjà que les politiques soient capables de deux choses.

    1 – Définir le terrorisme.
    2 – Définir l’apologie du terrorisme.

    Ce serait un bon début pour neutraliser les deux. On en est loin.

    Je ne vois dans leurs gesticulations que des palabres insipides qui n’apportent rien aux victimes.

    Les politiques ont la vue basse et la mémoire courte. Certains se galvanisent. D’autres se déculpabilisent.

    C’est un spectacle indigne.

    • Ce qui nous amène a une 3eme question : qu’est ce qu’un génocide ! A poser aux politiques et aux experts auto proclamés. Certains ont été reconnus dans le passé par les responsables, d’autres non (génocide arménien). Ce qui voudrait dire qu’on admet un génocide si on soutient un peuple et qu’on le minimise si on est dans le camp d’en face.

      C’est aussi indigne.

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