Régis de Castelnau est né le 7 mars 1950 à Rabat au Maroc. Ses parents s’y étaient connus pendant la deuxième guerre mondiale, son père ayant rejoint l’armée d’Afrique avant de participer aux campagnes de la France combattante jusque dans les Vosges où il sera grièvement blessé en novembre 1944 pour ensuite retourner au Maroc. La famille rentrera en métropole en 1954 pour ensuite mener la vie nomade des militaires de carrière : Coëtquidan, Tübingen, Sarrebourg, Baden-Baden, Toulouse puis enfin Paris ou Régis de Castelnau va résider jusqu’en 2021. Les vacances d’été de l’enfance se dérouleront dans les maisons respectives des familles paternelles et maternelles où il recevra une éducation à l’ancienne fortement marquée par les valeurs religieuses catholiques et les notions du devoir dû à la Nation.
L’essentiel de sa scolarité secondaire se déroulera à Toulouse où il fréquentera le lycée Pierre de Fermat. Arrivé à Paris en 1967, il la terminera au lycée Buffon 1968. Où il assistera aux événements de mai 68 dont il considère qu’ils ont eu pour lui trois conséquences : tout d’abord l’obtention d’un baccalauréat immérité, ensuite une aversion pour gauchisme groupusculaire qui ne se démentira jamais par la suite, enfin une admiration pour l’esprit de responsabilité du PCF et de la CGT, expression politique indiscutable de la classe ouvrière française.
Il choisira les études de droit de façon utilitaire mais sera pris de la passion pour la matière dès sa première année. Il sera diplômé de l’université Paris II Panthéon Assas en juin 1972. Étudiant salarié, il intègre Sciences-po Paris, dont il ne passera pas le diplôme, désireux de se concentrer sur le certificat d’aptitude la profession d’avocat qu’il passera avec succès en octobre 1972. Il prête serment auprès de la première chambre de la Cour d’appel de Paris le 13 décembre de la même année. Il sera collaborateur au cabinet de Claude Michel, premier bâtonnier communiste en France, et décidera, à la fin de l’année 1975 de créer sa propre structure, il a alors 25 ans.
Dès sa prestation de serment il se considérera comme un avocat engagé.
Il sera l’un des fondateurs du Syndicat des avocats de France en 1973 et membre de la direction nationale jusqu’en 1975.
C’est alors qu’il se rapproche du mouvement ouvrier français et devient dans les années 1970 un des avocats du Parti communiste français (PCF) et de la CGT. Il mènera en particulier la défense des travailleurs de la sidérurgie lorraine entre 1978 et 1982. Expérience dont il tirera un livre, La provocation écrit avec l’écrivain François Salvaing. Il fut ensuite chargé de la défense des élus mis en cause dans deux affaires emblématiques et particulièrement délicates au moment de la campagne l’élection présidentielle de 1981 : celles du « bulldozer de Vitry » et de « la manifestation de Robert Hue ».
Sollicité par la direction du PCF, il deviendra membre du bureau de politique extérieure (la Polex) du Parti dirigé alors par Maxime Gremetz succédant à Jean Kanapa. Cela l’amènera à développer une importante activité internationale, titulaire de plusieurs responsabilités dans des O.N.G. l’amenant à multiplier les déplacements aux quatre coins du monde. Il sera notamment le président de l’Association France Amérique Latine particulièrement active sur le terrain de la solidarité avec les peuples soumis aux dictatures dans les années 70 et 80. Ce travail dans ce qu’il est convenu d’appeler les années de plomb ou des juntes militaires téléguidées par les États-Unis installèrent des dictatures utilisant des crimes de masse, vont laisser sur lui une empreinte durable. Il assurera également le secrétariat général adjoint de l’Association Internationale des Juristes Démocrates (AIJD). Cette activité l’amènera à des rencontres marquantes avec toute une série de dirigeants politiques aujourd’hui disparus notamment Indira Gandhi à New Delhi en 1982 et Mikhaïl Gorbatchev à Moscou en 1987.
Ses engagements lui valurent, au Palais, le surnom de « Baron rouge ».
La dislocation de l’Union soviétique et l’effondrement politique du PCF l’ont amené au seuil des années 1990, à réorienter ses activités professionnelles. Analysant l’importance grandissante des questions juridiques dans le processus amorcé en France par les lois de décentralisation de 1982 et 1983, il décide de créer une structure dédiée à ce qu’il va conceptualiser comme « le droit public local. »
Considéré comme un pionnier de cette nouvelle spécialité il sera président puis président d’honneur de l’Association française des avocats conseils des collectivités (AFAC). Il sera également président de l’Institut Droit et Gestion Locale (IDGL).
Il sera à l’origine de la création du premier Master « Juriste des collectivités locales » à l’université de Bourgogne où il enseignera le droit de l’urbanisme et de l’environnement. Il participera également à la création du même Master à l’université Paris II Panthéon Assas. Son enseignement sera celui du droit de la responsabilité personnelle des décideurs publics locaux à l’université Paris II Panthéon Assas.
À ces activités d’enseignement, complétées par des actions de formation au service des grandes institutions du secteur, Régis de Castelnau ajoutera une activité doctrinale importante. Qui verra la publication de plusieurs ouvrages dont Le Fonctionnaire et le Juge pénal en 1997, Portrait des chambres régionales des comptes en 1997, Pour l’amnistie en 2001, Les Chambres régionales et territoriales des comptes en 2004, il écrit également de nombreux articles dans la presse spécialisée et généraliste.
Il sera nommé au grade de chevalier de la Légion d’honneur par le Ministre de la décentralisation dans la promotion de Pâques 1998. Les insignes lui seront remis en octobre de la même année par Emile Zuccarelli Ministre de la décentralisation au siège de l’Association des Maires de France (AMF).
Dans le courant de l’année 2016, et en accord avec ses associés Régis de Castelnau a décidé de s’éloigner de l’exercice quotidien de la profession d’avocat et de consacrer plutôt ses activités à un travail de recherche et d’expression sur les problématiques juridiques et judiciaires qui agitent la société française. Il a créé un blog appelé Vu Du Droit sur lequel sont publiés régulièrement des articles généraux ou de recherche relatives aux problématiques juridiques et judiciaires des événements d’actualité. Il a été membre de la rédaction du magazine « Causeur » puis a participé à la demande de Michel Onfray à la création de la revue « Front Populaire ». Il participe régulièrement à des émissions de télévision, de radio et sur les médias nationaux ou les médias numériques. Depuis une dizaine d’années Il a publié sur différents supports près de 800 articles. Ainsi qu’au début de l’année 2020, un ouvrage intitulé : « Une justice politique. Des années Chirac au système Macron, histoire d’un dévoiement ». Dans lequel il considère que le corps des magistrats est devenu une force politique autonome en violation de la séparation des pouvoirs et de la mission institutionnelle de la Justice.
En parallèle du blog, il a créé une chaîne vidéo YouTube également intitulée « Vu Du Droit » sur laquelle il publie ses propres enregistrements et les entretiens qu’il accorde à d’autres supports.
Consterné par le basculement du système médiatique et politique français dans une propagande parfois délirante, et considérant que la France a adopté une ligne de soumission aux États-Unis contraire aux intérêts de son pays, à la suite de l’intervention russe de février 2022 en Ukraine, il publie sur sa chaîne des émissions de ré-information.
Matérialiste et incroyant, il se considère toujours « communiste », même s’il a pris acte de « l’autorité de la chose jugée » avec l’échec de l’expérience soviétique, et déplore que l’actuel PCF ne soit qu’un groupuscule à vocation alimentaire. Disant disposer d’une philosophie de l’Histoire cohérente avec l’hégéliano-marxisme et d’un puissant cadre épistémologique avec le darwinisme, il considère que l’émancipation humaine mérite de lui consacrer encore un peu du temps qu’il lui reste.
Régis de Castelnau a demandé en 2017 à être omis du tableau de l’ordre des avocats et d’accéder à l’honorariat.
Le cabinet dont il était associé a été repris par Florence Rault qui en assure aujourd’hui la direction. En parallèle de ses activités de publiciste, Régis de Castelnau y intervient à titre de consultant.
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